Guy Marchand (1937-2023)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Major Tom
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Guy Marchand (1937-2023)

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Inoubliable con de service au cinéma et irremplaçable Nestor Burma pour la télévision, pouvant passer de comédien à chanteur crooner, ou d'un Claude à l'autre (Miller/Zidi), Guy Marchand fêtera ce mois-ci ses 82 ans dont 49 de bons et loyaux services pour le cinéma.
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Il a 33 ans, a son premier rôle dans Boulevard du rhum (1970) de Robert Enrico où il joue l'amant de Bardot, et le film marque le point de départ d'une carrière où il sera dirigé, dans l'ordre, par François Truffaut (Une belle fille comme moi, 1972), Jean-Charles Tacchella (Cousin, cousine, 1975), Philippe de Broca (Tendre Poulet, 1977), Michel Lang (L'Hôtel de la plage, 1977), Jean-Louis Trintignant (Le Maître nageur, 1978), Claude Miller (Garde à vue, 1980, Mortelle Randonnée, 1983), Claude Zidi (Les Sous-doués en vacances, 1980), Diane Kurys (Coup de foudre, 1983), Costa-Gavras (Conseil de famille, 1986), Gérard Krawczyk (L'Été en pente douce, 1986), Guy Hamilton (Sauf votre respect, 1989), Alain Corneau (Le Nouveau Monde, 1995), Édouard Molinaro (Beaumarchais, l'insolent, 1996), Christophe Honoré (Dans Paris, 2006), Jean-Pierre Mocky (Calomnies, 2014) ou encore dernièrement Bertrand Blier (Convoi exceptionnel, 2019).

Outre la comédie et la chanson, il y a aussi la danse et notamment le tango, talents qui ont été utilisés par Jean-Daniel Pollet dans sa comédie un peu French New Wave L'Acrobate (1975), mettant en vedette l'atypique Claude Melki (oncle de). Incarnant souvent les personnages au mauvais caractère, il peut aussi lui arriver de finir à bout de nerfs, en dépressif magnifique comme dans Le Plus Beau Métier du monde de Gérard Lauzier (1996), face à Depardieu, ce qui m'amène à évoquer aussi le casting cinq étoiles à qui il a pu donner la réplique au cours de sa carrière: Bardot, Belmondo, Bernadette & Paulette Lafont, Lee Marvin, Ventura, Michel Serrault, Annie Girardot, Catherine Alric et j'en passe...

On adore le détester en petit despote face à Philippe Noiret, que ça soit dans Coup de Torchon (1981) de Tavernier, Tendre poulet (1977) de de Broca, dans le petit polar balnéaire Noyade interdite (1987) de Granier-Deferre pour un délicieux duo forcé (comme dans 95% des comédies, les deux opposés obligés de se supporter), ou en flic plus ripou que l'ancien ripou dans la suite réussie de Zidi (1990).
Et puis n'oublions pas un petit rôle dans un film de Samuel Fuller, et pas n'importe lequel, Au-delà de la gloire en 1980, même s'il fut coupé au montage à sa sortie puis remis dans la version longue.

Fluoglacial a mis en ligne la version intégrale de son interview téléphonique, publié en partie dans le Schnock n°27 qui lui est consacré:
Spoiler (cliquez pour afficher)
Fidèle fig­ure de ‘gros con’ du cinéma français, l’acteur et chanteur Guy Marc­hand a traîné sa dés­in­vol­ture du Belleville où il a grandi à la Provence où il compte finir sa vie. Il est à la une du dernier numéro de Schnock (le #27) et voici l’intégrale de notre con­ver­sa­tion télé­phonique du 7 février dernier (dont vous pour­rez lire quelques pas­sages dans la revue sus­citée). 81 piges, et en putain de forme.

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C’est bon, vous êtes prêt ?
Je ne suis jamais prêt !

Vous êtes entré dans le cinéma par hasard…
Je ne sais pas ce que ça veut dire, le hasard ! Je suis ren­tré dans l’armée par hasard, j’en suis sorti par hasard, et puis j’ai écrit une chan­son par hasard, qui a été un grand suc­cès. Et après, on m’a fait faire des films à un moment où je ne vendais pas beau­coup de dis­ques, ce qui m’a sauvé un peu la vie, c’est tout.

Le métier d’acteur, c’était donc un boulot par défaut ?
Je ne sais pas quoi vous dire… C’étaient de vieux fan­tasmes, à Claude Moine et moi. On allait au cinéma, on se met­tait au pre­mier rang, et on voulait ren­trer dans l’écran quoi. Et puis un jour, on y est ren­trés dans l’écran, et bon, on a été un peu déçus. On est une généra­tion où le cinéma a été notre seul fan­tasme, nous les enfants de la Guerre… Quand on allait au cinéma, en pre­mière par­tie, il y avait les actu­al­ités et on voy­ait les camps de con­cen­tra­tion, avec les Cater­pil­lar qui emme­naient tous ces pau­vres gens dans des trous. On avait 7/8 ans, et rien n’était cen­suré. On avait vécu dans la merde, l’horreur, donc le cinéma c’était le fan­tasme absolu, la seule échappatoire.

Pourquoi passer de l’autre côté de l’écran vous a déçu ?
Je n’ai pas fait de “car­rière” moi mon­sieur. Ça m’amuse de dis­cuter avec vous parce que ça m’économise des analy­ses mais, en gros, je n’étais pas fait pour ça. J’étais fait pour rêver, comme tous les enfants. Même l’armée m’a fait rêver, j’aurais pu y rester d’ailleurs. La légion m’a fait rêver… J’avais vu le film Cœurs brûlés, avec Gary Cooper et Mar­lene Diet­rich, dans le désert, quelle mer­veille ! Elle marche dans le sable, elle a quitté son mil­liar­daire pour suivre un légion­naire ! Qu’est ce que vous voulez, si ça, ça ne vous fait pas rêver, alors mieux vaut mourir !

C’est mar­rant, Alain Delon parle aussi de l’armée comme de la plus belle péri­ode de sa vie…
Oui… La guerre c’est absurde, mais mal­heureuse­ment, c’est roman­tique. C’est pour ça qu’on regarde sans arrêt des films de guerre, de la vio­lence, c’est la vie quoi. J’ai moi même fait de la boxe donc je vous le dis : la vio­lence c’est la vie. C’est la bru­tal­ité qui est igno­ble, le cynisme… Moi j’ai 80 piges, et je tiens le coup grâce à cette mer­veilleuse Russe qui a 40 ans de moins que moi, c’est tout. Pour­tant ce n’est pas “ma femme”, les types qui dis­ent “ma femme, ma voiture, ma mai­son”, ils vont vite être sur­pris ! Aujourd’hui, la vie n’a jamais été aussi intéres­sante pour moi. Effec­tive­ment, il peut y avoir un cer­tain cynisme dans mes pro­pos, et je m’en excuse d’avance.

Pas de prob­lème.
Donc le film noir hol­ly­woo­d­ien, je l’ai décou­vert après la guerre, même si je n’étais pas à ce point branché sur l’Amérique comme ont pu l’être Jean-Philippe [Smet] et Claude [Moine]… Moi je con­nais­sais plus Jean-Philippe que Johnny, c’est mar­rant. Je l’aimais bien, il me fai­sait mar­rer, mais je ne le pre­nais pas vrai­ment au sérieux.

Vous les avez ren­con­tré com­ment Johnny et Eddy ?
Oh bah naturelle­ment, quand on se retrou­vait dans des émis­sions de merde, d’animateurs de grande sur­face, type Drucker, on s’y ren­con­trait tous. Il y avait un cer­tain racisme, du mépris entre les stars et les vedettes pop­u­laires, comme moi, pour des his­toires de ventes de dis­ques. Ca ressem­blait à une cour de récréa­tion, avec plein d’enfants bizarres. Je ne renie pas tout ça, le plus impor­tant, c’est de savoir qui vous êtes. Dernière­ment, j’ai ren­con­tré Bertrand Blier par exem­ple, et je me suis aperçu qu’on était de la même race !

Et pour­tant il ne vous a jamais fait tourner.
C’est vrai, mais je me suis quand même bien amusé dans ce métier ! Et je con­tinue à m’amuser, mais je rede­viens plus facile­ment un chanteur de jazz qu’un acteur – même si on est con­tent de mes presta­tions d’acteur. A côté, il y a aussi des gens qui ne m’aiment pas, c’est nor­mal, et j’y tiens ! Je tiens à leur inimité.

Sans doute parce qu’on vous a sou­vent fait jouer le mari jaloux.
Oui, le con quoi ! J’ai beau­coup fait les cons, mais c’est les meilleurs rôles. On m’a donné un César pour ça.

Dans Garde à vue oui.
Voilà, c’est mer­veilleux les rôles comme ça, c’était le rôle le plus intéres­sant du film. Bien sûr, il y avait Michel Ser­rault aussi, mais c’était un dinosaure. Je les ai fréquenté ces dinosaures, et avant, je les regar­dais au cinéma…

Ça vous plai­sait que l’on vous donne tou­jours ce genre de rôle, celui de l’ordure ?
En vérité, le cinéma m’emmerdait. Si vous voulez tout savoir, je suis trop para­noïaque pour le nom­bre de gens qu’il y a sur le plateau. Je préfère la scène, les gens sont là, dans le noir, ils vien­nent pour vous. Il y a une sorte de ten­dresse et d’amour qui monte du pub­lic, et mon égo­cen­trisme se régale de ça ! Alors qu’au cinéma, rien de tout ça : il y a des gueules de tra­vers, surtout quand on débute, il y a des jalousies, de grands pro­fes­sion­nels, de jeunes acteurs plein d’avenir… Faut éviter ce genre de trucs quoi. Ce n’est pas tou­jours très mar­rant. C’est main­tenant que ça m’amuse. Aujourd’hui, les gens sont gen­tils avec moi, ils me trait­ent avec un cer­tain respect, et ça me comble !

Des films comme Garde à vue, Coup de tor­chon, Mortelle ran­don­née… ça reste de bons sou­venirs tout de même ?
C’est surtout des ren­con­tres… Enfin là, vous me par­lez de films où tout le monde est mort… En fait, ce mépris que je nour­ris­sais pour la pro­fes­sion m’a donné une cer­taine dés­in­vol­ture, ce qui fait que je n’ai jamais vrai­ment souf­fert de jouer la comédie. Ça m’a donné – si j’en ai un – mon style. Parce que quelque part, et c’était comme ça : j’en avais rien à foutre !

Ahah ! Et le jazz vous don­nait en plus ce côté “cool”.
Je ne sais pas si j’ai été “cool”, je déteste ce mot ! Parce que, bon, les mecs qui sont “cool”, ou qui se dis­ent “cool”, la plu­part du temps ils ont l’anus un peu trop serré ! Ce qui me plai­sait là-dedans, c’était le sur­réal­isme du milieu, et surtout le fait que ce soit un métier d’enfant. Parce que quand je suis revenu d’Algérie, je ne voulais plus voir de grandes per­son­nes… Ils étaient telle­ment capa­bles des pires atroc­ités… Ils tuent les veaux par exem­ple, je viens de voir passer un camion qui allait à l’abattoir, et le regard de ces veaux, c’est hor­ri­ble… Bref, je me suis donc mis à faire ce métier d’enfant. Mais atten­tion, les enfants aussi peu­vent être cyniques, jaloux, malveil­lants, c’est bien connu.

C’est vrai que vous pou­viez passer de rôles graves à des choses très légères comme Les Sous-doués ou La Tête dans le sac
Parce que les met­teurs en scène qui m’ont choisi savaient à chaque fois plus ou moins qui j’étais, et ils se ser­vaient de ça. Donc eux fai­saient leur film, et moi je leur don­nais le moment. Ce qui est mer­veilleux au cinéma, ce n’est pas la pro­fes­sion en elle-même, ou le rôle. Tra­vailler un rôle ? J’ai jamais tra­vailler un rôle moi ! Non, par con­tre on me met­tait en sit­u­a­tion. Et comme j’étais un grand para­noïaque, un peu trop émo­tif même, avec une timid­ité qui se trans­for­mait en cynisme, eh bien ils se ser­vaient de ça, et moi je n’avais qua­si­ment pas d’effort à faire. Quand on me demandait d’être un grand pro­fes­sion­nel, façon Claude Brasseur ou autre, là je com­mençais à avoir du mal.

C’est ce côté détaché qui fait qu’on regrette un peu les acteurs de votre généra­tion…
Oh mais il y en a des bons là ! J’ai ren­con­tré des jeunes qui m’ont bien intéressé quand j’ai fait Dans Paris. J’ai beau­coup tra­vaillé avec des homos d’ailleurs, des met­teurs en scène, moi j’ai jamais cro­qué hein, on a d’ailleurs dit que j’étais homo­phobe, n’importe quoi, on a tout dit sur moi… J’ai donc fait des films avec des gens d’une hyper­sen­si­bil­ité rare, que ce soit L’Arbre ou la forêt ou Dans Paris, avec deux acteurs géni­aux, Duris et Gar­rel. Ils avaient un irre­spect ten­dre envers moi. Gar­rel tirait tout le temps ma chemise pour me faire chier, des choses comme ça. Je me suis alors dit : “Si c’est ça la nou­velle généra­tion, alors on est sauvés !” Et puis il y en a d’autres qui me font chier. Ceux qui met­tent une petite phrase en exer­gue dans leurs mémoires par exem­ple : “Guy Marc­hand, l’acteur le plus mal élevé que j’ai ren­con­tré”. C’est pas vrai ! Je suis adoré par plein de gens. Surtout les actri­ces. Marie-Christine Bar­rault a dit de moi que j’étais comme le vin, que je me bonifi­ais en vieil­lis­sant. J’ai fait qua­tre fois son mari ! Trois fois celui d’Isabelle Hup­pert ! Vous vous rendez-compte ? Trois fois le mari de Car­o­line Cel­lier… Ce sont des mon­u­ments ces actrices-là, des mon­u­ments ! Alors bon, peut-être qu’elles m’aimaient bien parce que j’avais une bonne eau de toi­lette, je ne sais pas. Mais en tous cas, elles ont tou­jours réclamé que je fasse leur mari. Ce qui est égale­ment un peu bizarre, non ? Enfin je ne met­tais jamais la langue… quand elles ne la met­taient pas ! J’adore les actri­ces. Je n’en épouserai pas une, mais je suis à genou devant elles.

Vous avez d’ailleurs dans Je hais les acteurs de Gérard Krawz­cyk, ce qui vous cor­re­spond mieux !
Exact. Mais mon meilleur rôle, c’était dans le film de Truf­faut, Une belle fille comme moi, avec Bernadette Lafont. J’ai joué avec sa fille plus tard [dans L’Eté en pente douce, de Krawzyck aussi], la jeune Pauline Lafont qui est par­tie on ne sait com­ment après, la pau­vre biquette… Ah ce que je les regrette ces filles. La mort des femmes, c’est indé­cent. Les hommes, bon, on les voit à la télé… mais quand on voit une robe de couleur sur une route, je trouve ça mal­venu, indé­cent. Les femmes : c’est la vie.

C’est pour les femmes que vous avez fait ce métier ?
Ah j’ai ren­con­tré des mer­veilles oui. Et puis excusez du peu, pre­mier jet de cinéma : Bar­dot. J’ai encore la photo dans ma bib­lio­thèque, elle devant moi, qui me tend son beau vis­age, c’était le Saint-Graal du play­boy imbé­cile que j’étais. Et c’est Sami Frey qui se l’est faite, putain ! J’en parle dans mon dernier bouquin, Calme-toi Werther. Au départ, je voulais l’appeler ce livre “Voy­age chez les cons intel­li­gents” mais ils n’ont pas voulu de mon titre aux édi­tions du Cherche-midi à 14h. Parce que les écrivains, y’a pas plus con ! Vous pou­vez tou­jours courir pour retrou­ver un Romain Gary, un Céline ou un Albert Camus, c’est de l’égo mon­u­men­tal. Les types refu­saient même de s’asseoir à côté de moi, dans le salon. Bref, je m’en fous, on est tous aussi vieux les uns que les autres main­tenant, la mort va nous réconcilier.

Ahah. Il y a un film sur lequel vous étiez bien entouré égale­ment, Noy­ade inter­dite.
Oh, vous par­lez ! Je me rap­pelle surtout de cette petite mer­veille que j’ai eu dans les bras, la fille de mon meilleur ami, Marie Trintig­nant. C’est une douleur… Toutes les femmes s’appellent Marie. Quand je chante ce tango, “Maria”, je chante tou­jours en pen­sant à elle.

Est-ce que vous regardez les films dans lesquels vous avez joué ?
Jamais ! Je me regarde juste dans Une belle fille comme moi, parce que j’y chante un rock’n’roll… Et que j’ai fait beau­coup de jaloux. Vous savez, beau­coup de gens ne m’aiment pas parce qu’ils sont jaloux.

Ah oui ?
Des petits chanteurs, des trous du cul… Ou alors ceux qui sont trop con(s)crets, ceux qui détes­tent Nestor Burma… Au départ, Nestor Burma n’a pas été facile à imposer, et puis après, on a eu plein de prix. Moi, j’ai même eu un Emmy Award à Hol­ly­wood, est-ce qu’on en parle ?

Oh ?
Oui, pour La Vie d’Al Jol­son [une comédie musi­cale de Jean-Christophe Averty]. Ca raconte la vie de ce chanteur qui se maquil­lait en noir et qui était un des plus grands chanteurs améri­cains. Imag­inez que j’ai joué sa vie, et que c’était moi qui chan­tait. Imag­inez main­tenant un Améri­cain qui jouerait la vie de Mau­rice Cheva­lier et qui aurait un Emmy.

Ou un César !
Oui, fan­tas­tique, non ? Eh bien pour­tant, on a eu du mal à le ven­dre en France. Je chan­tais en anglais, etc. C’est à cette époque que j’ai eu ma pre­mière mau­vaise bonne cri­tique. Un mec de France Soir – il est mort main­tenant donc tout est par­donné – avait écrit : “Je n’aime pas Guy Marc­hand, je le trouve insipide mais je dois dire qu’en Al Jol­son, il a un cer­tain relief.” Il arrivait à dire du mal de moi en ayant, mal­gré ça, appré­cié. J’ai eu ça aussi sur mes romans. On sen­tait bien que le cri­tique, ça lui arrachait la gueule de dire du bien de moi. Je ne sais pas ce que j’ai fait pour me faire aussi mal voir. Peut-être que j’ai dit trop de fois “vas te faire enculer” au lieu de “com­ment allez-vous ?”

Sans doute les stig­mates de votre ado­les­cence à Belleville.
Sauf qu’aujourd’hui, je sais exacte­ment qui je suis. D’ailleurs, j’ai ressorti mon vieux blou­son en cuir, qui date d’avant le per­fecto, c’était le blou­son que por­taient les flics et les voy­ous à Chicago, c’est vieux comme tout. Ce midi, je vais manger à St Remy de Provence, et je le porte. Il paraît qu’on dit que je suis mal élevé, ils vont voir ! Ma femme me dit : “Si on t’avait dit l’inverse, ça t’aurait fait encore plus de mal !”

Cer­taine­ment ! Est-ce qu’il y a des films que vous regret­tez d’avoir fait ?
Oh, il y en a plein. Mais en général, je ne regrette jamais. C’est surtout une ques­tion de met­teur en scène. Un jour, on tour­nait au Canada avec un con­nard – je ne dirais pas son nom – un film qui coû­tait des mil­liards et sur lequel ils n’avaient pas été très gen­tils avec ma femme; ils l’avaient retiré des rushes. Le lende­main, je les envoie se faire voir où vous savez. Et le dernier jour du tour­nage, le mec ose me dire : “Pour­tant Guy, je vous avais fait beau­coup de cadeaux sur ce film.” Non mais com­ment on peut oser dire ça ! On fait des cadeaux à une petite star­lette, pour se la taper…

Quels met­teurs en scène vous ont laissé de bons sou­venirs ?
Tous. J’ai plein de bons sou­venirs. J’ai eu les plus grands. Truf­faut m’a un jour envoyé une let­tre, qui est dans ses mémoires d’ailleurs : “Un jour, je viendrai avec un scé­nario, et vous aurez le pre­mier rôle.” Et… il est mort. Pialat, je pou­vais lui dire d’aller se faire enculer, mais lui il ne l’a pas mis dans ses mémoires ! Com­bien de fois je lui ai dit. Seule­ment il ne fal­lait pas s’aventurer là-dedans avec lui, si on se lais­sait avoir par les mots, on finis­sait à l’hôpital. J’ai joué pour Claude Miller aussi… Il y a six ans, j’étais le seul sur­vivant du film [Garde à vue], et Annie Miller m’a invité à Cannes, avec ma femme, parce que tous les autres étaient morts. Tous les plus grands je vous dis, il n’y a que Godard avec qui je n’ai pas tourné. Il m’a appelé un jour, avec sa voix invraisem­blable, quand il vous parle, on aimerait écrire ce qu’il vous dit telle­ment c’est beau ! Il m’a pro­posé un rôle et, en défini­tif, il a pris Johnny Hallyday.

Ah, pour Détec­tive.
Et il a eu rai­son parce qu’il est très bien dedans. Mais il avait pensé à moi, c’est mer­veilleux ! Je n’ai pas tourné avec Chabrol non plus, ce sont les deux seuls.

A la place, vous avez joué dans Hold-Up, le polar d’Alexandre Arcady tourné à Mon­tréal.
Ah… Kim Catrall… Et puis Marielle, Villeret, y’avait quand même un sacré cast­ing. Donc oui, c’était bien, mais de toute façon je ne fai­sais pas une car­rière, je fai­sais des voy­ages. Donc je suis allé à Montréal.

C’est la seule fois où vous avez tourné en Amérique ?
Alors oui, parce que j’ai été coupé dans le film de Samuel Fuller.

En effet, vous êtes crédité dans Au-delà de la gloire.
Oui et il m’a entière­ment coupé parce que je dis­ais du mal de Pétain. Et ils m’ont remis en l’an 2000 ! On était devant la télé avec ma femme, et je dis : “Tiens, il y a le film de Fuller qui passe.” Tout d’un coup je vois la charge de la cav­a­lerie, et là, je me vois ! Avec Lee Mar­vin, quand même… Mais moi, mes sen­ti­ments vis à vis de l’Amérique ne sont pas comme d’autres, je n’ai jamais été “fan”. Après, j’adore des types comme Clint East­wood, surtout depuis qu’il a voté pour Trump ! Haha ! Non ne racon­tez pas ça, mais c’est un fou­teur de merde et j’aime ça. Je ne vais plus me faire d’ennemis main­tenant, je m’en suis fait assez. Les enne­mis je m’en charge, c’est les amis dont il faut que je me protège.

Haha.
Pour que vous com­pre­niez mes rap­ports avec l’Amérique, un jour, en 1946 – je devais avoir 8 ans, je trainais avec des petits manouches – j’étais tout le temps avec les manouches parce que j’habitais Porte du Pré St Ger­vais, sur les anci­ennes for­tifs. Et on a vu un G.I. améri­cain, noir je crois, ivre mort, allongé sur le trot­toir, du côté de Pigalle. On lui a délassé ses rangers, et on s’est bar­rés avec. On a laissé l’Amérique en chaus­settes ! Mes rap­ports musi­caux avec l’Amérique sont comme ça. J’ai volé le jazz comme Django Rei­hardt, j’ai été un petit voyou, donc j’ai tou­jours volé des trucs… Les voitures américaines,j’ai une vieille Buick Park Avenue, une Pon­tiac Fire­bird… Je ne les paye pas cher et je les aime bien ces voitures, elles sont vul­gaires, elles sont mal élevées, elles sont comme moi.

Comme la voiture que vous con­duisez dans Château­roux Dis­trict.
Holala, tu l’as regardé cette chiotte ! Non, en vrai, il n’était pas totale­ment raté ce film. C’est le frère de Depar­dieu qui avait fait ça, mais il avait mis trop de trucs dans le scé­nario. Il fal­lait que les jeunes aient leur his­toire aussi, donc toute la nos­tal­gie améri­caine est passée à la trappe. Ils ont fait capoter le film à cause de ça. Je garde un bon sou­venir de ce film en tous cas. J’aimais beau­coup Alain Depar­dieu, et puis Gérard aussi, j’ai tou­jours eu beau­coup de respect vis à vis du roi des ani­maux. Pour moi, Depar­dieu c’est le roi des ani­maux, c’est Du Guesclin, c’est Rabelais, heureuse­ment qu’il est Français ! Dire que main­tenant ils le font chier pour un rien, pourquoi ils ont été l’agresser quand il est allé en Bel­gique ? Ils devraient plutôt être fiers de lui. Moi, si je m’enfuis en Bel­gique, ce ne sera pas pour me met­tre à l’abri de la fis­cal­ité, mais pour me met­tre à l’abri de la connerie !

Ah ça ! Est-ce qu’on vous appelle tou­jours Nestor Burma quand on vous croise dans la rue ?
Oh oui. Vous savez ce que Léo Malet m’a dit avant de mourir ? Il m’a dit deux trucs très mar­rants. Je lui ai demandé com­ment ça allait, et vu qu’il n’avait plus d’érections mati­nales, il m’a répondu : “Oh, pas très bien, main­tenant on ne me suce plus, on me mâche !” Vu que je suis l’acteur le plus vul­gaire de la pro­fes­sion, je peux me per­me­t­tre de vous le dire ! Et il m’a aussi dit : “Tes films c’est des navets, pour moi tu seras tou­jours mon Nestor Burma” Cette série, c’était sur­réal­iste, c’était chou­ette, on fai­sait ce qu’on voulait, je piquais à droite, je piquais à gauche, je m’entourais tou­jours de belles filles, tou­jours en jupe et en talons, jamais de jeans ou de ten­nis ! Dans un épisode, il y avait une femme allongée par terre, je lui dépo­sais une rose avant de pren­dre son poignet et de regarder ma mon­tre : “Ou bien cette femme est morte, ou bien ma mon­tre est arrêtée.” Je lançais ça avec un air ten­dre et triste, qu’est ce que je pre­nais mon pied à faire ça au sein de cette vieille télévi­sion française cartési­enne. J’ai réussi à leur ven­dre tout et n’importe quoi. Un mec sor­tait un couteau, moi un énorme flingue, et je dis­ais : “Depuis l’invention de la poudre, il n’y a plus d’homme courageux.” Si vous regardez les Burma, il y a plein de trucs comme ça, c’était génial. Je don­nais un coup de pied dans les couilles d’un mec et je m’en allais en lançant : “Faites-le pisser, ça ira mieux !” Qu’est ce que je me suis amusé. Et ils ont fini par me virer. La 2 me détes­tait, mais main­tenant ça va mieux. Ils com­men­cent à en red­if­fuser, tu m’étonnes, ils se sont fait des couilles en pla­tine avec ça. Ca coû­tait 400 ou 500 000 euros à faire, c’était rien du tout. La télé, j’ai beau dire par­fois que c’est une grosse truie qui bouffe ses petits, mais quelque part, elle m’a servi. Récem­ment, j’ai fait ce mer­veilleux télé­film à Lille qui va bien­tôt sor­tir et qui s’appelle Illégitime, l’histoire du type de Greno­ble qui a tué un môme pen­dant un cam­bri­o­lage. Je joue ce mec-là et j’ai été dirigé d’une main de maître. Vous allez voir, on va en repar­ler ! Le rôle était mag­nifique et puis j’ai tourné avec Thierry Neu­vic, un acteur génial.

Quelles leçons avez-vous retenu du cinéma ?
J’aimais les polars, les films noirs, c’était mer­veilleux, parce qu’on met­tait tout ce qu’on voulait dedans. Quand on sor­tait du cinéma, après Les Tueurs, avec Burt Lan­caster et Ava Gard­ner, on était mal­heureux parce qu’on était trop petits, on ne pou­vait pas la ren­con­trer… Main­tenant elle est morte, vous vous ren­dez compte, où est-ce qu’elle est ?! J’ai épousé une femme superbe qui lui ressem­blait, qui m’a fait deux beaux enfants, et qui m’a ruiné… Mais si j’ai retenu une chose, c’est qu’il faut être gen­til avec les femmes. Même les garces, d’autant plus les garces. Par­fois, mon fils me parle avec dés­in­vol­ture des femmes, et je lui réponds : “Plus elle est vache, plus tu dois être gen­til, c’est là qu’elle va tomber.” D’ailleurs, il est l’heure d’aller rejoin­dre ma Russe, je vais me balader avec elle, c’est quand même mieux que la légion d’honneur ! J’ai laissé tombé la mienne depuis que j’ai vu tous les cons qui l’ont eu. La légion d’honneur, c’est comme les hémor­roïdes, les vieux trous du cul finis­sent tou­jours par l’avoir ! Allez salut !
Dernière modification par Major Tom le 11 mai 19, 14:06, modifié 2 fois.
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Supfiction
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Re: Guy Marchand

Message par Supfiction »

Je ne sais pas ce que j’ai fait pour me faire aussi mal voir. Peut-être que j’ai dit trop de fois “vas te faire enculer” au lieu de “com­ment allez-vous ?”
:lol:
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shubby
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Re: Guy Marchand

Message par shubby »

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ed
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Re: Guy Marchand

Message par ed »

Je l'aime, profondément et sans aucun cynisme.
J'aime son humour, sa désinvolture, son charme, son allure...
Pour moi, il a quelque chose d'un Dean Martin français ; compte tenu de son talent, il aurait probablement pu avoir une plus grande carrière de crooner-acteur, mais il n'a pas à rougir de la sienne, ratée avec un certain panache, avec des casseroles qui contribuent à son charme.
Ses apparitions récentes dans Dix pour cent m'ont réjoui par leur classe et auto-dérision.
Je me souviens que, quand j'étais lycéen, j'ai vidé plusieurs fois le foyer de mon bahut en y passant son best-of de chanteur. Je ne comprenais pas que les gens n'aiment ou ne comprennent pas :oops:

Et si La Passionnata m'a toujours fait rire, ça, je trouve ça assez bouleversant :
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Alexandre Angel
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Re: Guy Marchand

Message par Alexandre Angel »

ed a écrit : Pour moi, il a quelque chose d'un Dean Martin français
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Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Guy Marchand

Message par Stromboli »

Même si ça n'enlève rien à son talent j'ai entendu dire que beaucoup des mauvais cotés des personnages qu'il incarnat au cinéma correspondent parfaitement à sa vraie personnalité dans la vie...
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Re: Guy Marchand

Message par Martine Cachet »

Stromboli a écrit :Même si ça n'enlève rien à son talent j'ai entendu dire que beaucoup des mauvais cotés des personnages qu'il incarnat au cinéma correspondent parfaitement à sa vraie personnalité dans la vie...
Mais cela ne nous regarde pas...
Je ne peux rien citer, j'ai pas de mémoire...
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Re: Guy Marchand

Message par Phnom&Penh »

Stromboli a écrit :Même si ça n'enlève rien à son talent j'ai entendu dire que beaucoup des mauvais cotés des personnages qu'il incarnat au cinéma correspondent parfaitement à sa vraie personnalité dans la vie...
Et bien tant mieux, ça nous change des nombreux politiques /journalistes / acteurs ( je pense à la dernière lettre d'amour aux gilets jaunes écrite en écriture inclusive, qu'ils soient de droite ou de gauche, pacifiques ou insupportables casseurs, ils ont dû parfaitement s'y reconnaître :lol: ) qui ne pensent qu'à soigner leur image.
L'interview mis en ligne par Major Tom prouve à lui seul que, oui, Guy Marchand n'est peut-être pas toujours sympathique mais qu'il ne cherche pas à nous prouver qu'il l'est. C'est toujours ça de bien. D'ailleurs, il parle de Pialat, et doit-on admirer son talent ou se dire que "ouais, mais dans la vraie vie, il paraît qu'il n'était pas très gentil" :uhuh: .

Merci, Major pour ce topic sur un rôle second mais de premier plan. Je l'ai vu justement avec surprise dans un rôle secondaire mais génial dans un film vu récemment. Faut que je retrouve lequel mais c'est un super exemple de ses apparitions quelquefois courtes mais impayables de talent et de classe 8)
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Re: Guy Marchand

Message par Supfiction »

Alexandre Angel a écrit :
ed a écrit : Pour moi, il a quelque chose d'un Dean Martin français
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Pas d’accord non plus à part qu’il soit également acteur et crooneur (Michel Leeb aussi).
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Re: Guy Marchand

Message par Jean-Pierre Festina »

Il n'y a pas de topic Lauzier mais ça ne saurait tarder puisqu'il a réussi au moins deux films.
Mais P'tit con, vu ce soir, n'en fait pas vraiment partie ; aussi, il restera dans le topic de ce bon vieux Guy (et ce n'est que justice car c'est lui qui lui donne tout son sel). On trouve pourtant de très bonnes choses dans cette parodie de Werther : les désillusions d'un jeune lycéen qui s'évertue à tenir un journal intime et "littéraire" sont amusantes, la satire du gauchisme n'est pas mal vue - un thème que Lauzier aura cependant mieux réussi ailleurs- mais il y règne un je-ne-sais-quoi de lénifiant à défaut de tendresse et la production Marcel Dassault n'y est sans doute pas pour rien. Très sympa donc, mais un peu éventé.
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Re: Guy Marchand

Message par Supfiction »

Tu souffles le chaud et le froid, dommage. A l’occasion, je prendrai peut-être le dvd quand même par curiosité.

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Re: Guy Marchand

Message par Jean-Pierre Festina »

Supfiction a écrit : 25 août 20, 11:22 Image
Cette affiche superbe promet quelque chose qui n'est pas vraiment dans le film : le personnage principal n'est pas comique, c'est plutôt un beau gosse tourmenté et en pleine crise de rébellion... Ce qui est comique ou mettons humoristique, c'est la teneur de son journal qui répertorie sans le vouloir tous les clichés de la post-adolescence romantique : la singularité du personnage principal, qui aurait pu suffire pour faire un portrait, se trouve ainsi diminuée d'autant.
Il y a donc ici un décalage entre comédie et drame mais que le réalisateur n'a pas su mettre en valeur. Cela réclamait une sensibilité que possèdent d'autres réalisateurs comme Jacques Monnet ou Charles Némès, mais pas Gérard Lauzier qui est meilleur dans le mordant que dans le doux-amer (et sans doute aussi comme scénariste).
En regardant ce film, je me suis pris à penser que cela manquait de hors-champs, ces petits moments où la caméra ne filme pas le personnage mais se contente seulement de l'entendre ou d'en montrer quelques petites traces significatives. Cela se trouve par exemple chez Laurel et Hardy : on entend un bruit de casserole, et l'on sollicite de fait la complicité du spectateur qui pense immédiatement : "Laurel s'est encore cassé la figure". Le rire naît entre autres choses de ces détails qui révèlent le pittoresque d'un personnage ainsi que les rapports avec ce qui l'entoure ; ici, Lauzier montre un personnage qui est finalement le produit d'une époque et d'un milieu mais le suit de trop près, trop souvent et nous en montre un peu laborieusement les déconvenues. Ce n'est pas mauvais, mais bancal. Ca vaut 12/20, pour être précis.

Edit : quitte à aborder Lauzier réalisateur, autant commencer par l'excellent T'empêches tout le monde de dormir, puis d'enchaîner sur La tête dans le sac, assez déjanté, et finir par Le plus beau métier du monde qui est assez sympathique - avec notre Guy en chef d'établissement alcoolo et dépassé par les événements.
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Re: Guy Marchand

Message par Supfiction »

Yaplusdsaumon a écrit : 24 août 20, 23:04 Il n'y a pas de topic Lauzier mais ça ne saurait tarder puisqu'il a réussi au moins deux films.
Allez vas-y ouvre le. Rien que pour parler de Catherine Alric pourchassée par un Daniel Auteuil sdf à la guitare et par Philippe Khorsand (forcément dépressif).
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Re: Guy Marchand

Message par Jean-Pierre Festina »

Supfiction a écrit : 25 août 20, 12:54
Yaplusdsaumon a écrit : 24 août 20, 23:04 Il n'y a pas de topic Lauzier mais ça ne saurait tarder puisqu'il a réussi au moins deux films.
Allez vas-y ouvre le. Rien que pour parler de Catherine Alric pourchassée par un Daniel Auteuil sdf à la guitare et par Philippe Khorsand (forcément dépressif).
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Re: Guy Marchand

Message par Supfiction »

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« Non mais t’es dingue. T’es pire que Gisele Halimi toi! »
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