Basil Dearden (1911-1971)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Jack Carter
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Re: Basil Dearden (1911-1971)

Message par Jack Carter »

Dispo sur mycanal sinon.
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The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
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Jeremy Fox
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Re: Basil Dearden (1911-1971)

Message par Jeremy Fox »

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Rick Blaine
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Re: Basil Dearden (1911-1971)

Message par Rick Blaine »

Vu Un si noble tueur (The Gentle Gunman), qui est à la hauteur des très bon films de son auteur. Le film s'attaque au sujet brulant de l'IRA, comme beaucoup de sa période, mais en prenant comme question principale la légitimité des moyens : même si la cause est juste, comme le défend plutôt le film, l'action armée est elle acceptable ? C'est tout le débat entre les deux protagonistes du film, deux frères, Matt (Dirk Bogarde) le benjamin et Terence (John Mills) l'ainé. Le premier est totalement engagé dans la lutte armée, le second souhaite s'en écarté, et est vu par les membres de l'IRA comme un traitre. Un discours qui semble particulièrement moderne pour l'époque (le film date de 52) et qui est assez remarquablement mené par Dearden hormis peut-être à la toute fin, qui me semble être la seule faiblesse du film, avec une étrange rupture de ton. Pour le reste, on a ici toutes les qualités des productions Relph/Dearden, avec un film rythmé, proposant un superbe noir et blanc grâce à la photo de Gordon Dines, qui tenait déjà le poste sur The Blue lamp et Pool of London. Le duo Mills/Bogarde fonctionne à merveille, le charisme et la sagesse du premier se confrontant à la fougue fiévreuse du second.
Il faudrait revoir dans la foulée The Blue lamp qui d'une certaine manière porte un point de vue proche sur la question de la violence et de l'action armée, cette fois ci du point de vue de policiers qui ne sont pas armée. Cela révèle une question récurrente du cinéma de Dearden, et les films doivent certainement proposer quelques échos (je n'ai pas assez de souvenirs de The Blue lamp, sauf que c'est excellent).
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Re: Basil Dearden (1911-1971)

Message par Courleciel »

Dans le cadre du cycle British Noirs à la Cinémathèque, quatre films de Basil Dearden.

All Night Long (1961), Sapphire (1959), Pool of London (1950) et The League of Gentlemen (1959)
"- Il y avait un noir a Orly, un grand noir avec un loden vert. J'ai préféré un grand blond avec une chaussure noire a un grand noir avec un loden vert
- Dites-moi, mon petit vieux, pour faire de la littérature, attendez la retraite. Bonne appétit."
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Jeremy Fox
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Re: Basil Dearden (1911-1971)

Message par Jeremy Fox »

Le British de ce vendredi proposé par Justin : Au bord du gouffre.
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Jeremy Fox
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Re: Basil Dearden (1911-1971)

Message par Jeremy Fox »

Jeunesse délinquante, notre British du vendredi.
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Boubakar
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Re: Basil Dearden (1911-1971)

Message par Boubakar »

The gentle gunman (1952)

En 1941, des membres de l'IRA projettent de faire un attentat dans le métro de Londres. Mais au moment de se lancer, l'organisateur du projet décide de se retirer, laissant le champ libre à son frère. La question est de savoir si cet homme n'a pas changé de camp ou a voulu exprimer autre chose par son refus de commettre des crimes.

Basil Dearden est plus connu aujourd'hui pour un film comme Khartoum, mais j'aime beaucoup The Goose Steps Out ou Victim, mais j'aimerais beaucoup découvrir sa dernière œuvre, nommée La seconde vie d'Harold Pelham, avec Roger Moore (pour qui c'était le film préféré de sa carrière) : preuve de son côté versatile, il a également signé, pour le compte des studios Ealing, ce très bon film qu'est The guntle gunman, un des premiers, avec Le mouchard, qui parle ouvertement de l'IRA, sujet déjà sensible à l'époque. Porté par d'excellents acteurs, John Mills et Dirk Bogarde en tête, il parle à la fois de l'engagement dans une causse, bonne ou mauvaise, et des conséquences induites par ce geste. Par ailleurs, la scène de préparation de l'attentat, à base de valise piégée, est un modèle de sobriété avec un plan fixe où s'amusent tout autour de l'objet des enfants, et le cadre filme l'un d'entre eux caché derrière la valise et on a l'impression qu'il prie.

C'est très court, 80 minutes sans le générique, mais c'est un modèle de sobriété, qui va droit au but, où étrangement, les acteurs perdent ou retrouvent parfois l'accent irlandais, avec un final assez touchant, peut-être un peu moralisateur, qui condamne la violence en soi.
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Boubakar
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Re: Basil Dearden (1911-1971)

Message par Boubakar »

La seconde mort d'Harold Pelham (1970)

Dans ses (excellentes) mémoires, Roger Moore ne faisait guère état de son jeu d'acteur limité, mais quand il revenait sur sa carrière, il citait La Seconde Mort d'Harold Pelham comme le meilleur film dans lequel il ait joué. D'où sa réhabilitation depuis quelques années alors qu'il n'avait eu aucun succès à sa sortie en 1970, car il montre une facette différente de l'acteur, qui ne jouerait James Bond que trois ans plus tard.

Le procédé rappelle fortement Seconds, dans le sens où les autres le perçoivent différemment, mais le film renvoie constamment à cette idée de folie, où il aurait en quelque sorte une double qu'il ne reconnait pas lui-même. On sent d'ailleurs Roger Moore, présent à chaque plan, investi dans ce rôle assez difficile, où il montre une palette plus large qu'à l'accoutumée, où il va devoir faire face à l'incompréhension de ses proches, ses collègues de travail, pour montrer qu'il est bien présent, et non une image créée par un double. Le tout très bien réalisé par Basil Dearden, qui se permet quelques beaux plans, dont une course-poursuite finale ou une scène en boite de nuit ; si on pourrait associer La seconde mort d'Harold Pelham au mythe du Doppelgänger, il se révèle en tout cas très réussi.

Pour l'anecdote, ça sera le dernier film de Basil Dearden, lequel mourra un an plus tard dans un accident de voiture non loin des lieux de tournage.
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Boubakar
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Re: Basil Dearden (1911-1971)

Message par Boubakar »

Hold-up à Londres (1960)

Renvoyé de l'armée après une longue carrière sous les drapeaux, un ancien colonel projette, avec l'aide de plusieurs autres personnes, également rejetés du même corps de métier, de faire un casse dans une banque située à Londres et ainsi empocher 100 000 £ chacun.

Même si on peut juger que sa durée est un peu excessive, près de deux heures, elle est nécessaire pour planter le décor et nous présenter ces huit personnages avec à leur tête Jack Hawkins, un des membres de l'équipe étant joué par Richard Attenborough. Cela donne un polar très efficace, dont l'influence est sans nul doute Du rififi chez les hommes, dans le sens où le casse est tourné sans aucune parole, et qu'on va surtout suivre la préparation méticuleuse de ce groupe, qui se fait passer pour une troupe de théâtre afin de ne pas éveiller les soupçons. Et ce jusqu'à la dernière partie où un tout petit détail va tout remettre en cause.

Les acteurs y sont excellents, on voit que ce sont des hommes d'âge mur, qui font aussi bien ce coup pour se venger en quelque sorte que pour briller une dernière fois, d'où la préparation quasi-méticuleuse. Pour l'anecdote, on aperçoit durant vingt secondes un jeune Oliver Reed, qui joue un danseur atrocement caricatural dans son homosexualité, qui vit au-dessus d'un des membres du gang.

Christopher Nolan a dû penser à ce film en pensant à The dark knight, ce qui prouve le talent d'un réalisateur comme Basil Dearden que j'affectionne de plus en plus. On voit non seulement le talent dans la mise en scène, mais aussi le travail sur la sublime photo noir et blanc, et même si les dernières secondes sont un peu moralisatrices, on a un très bon exemple du polar à l'anglaise de l'époque.
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Michel2
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Re: Basil Dearden (1911-1971)

Message par Michel2 »

Soit dit en passant, Dearden n'est en rien responsable du dénouement, qui était imposé par la censure de l'époque. Le cinéma policier britannique d'avant 1966-68 avait interdiction de suggérer que le crime pouvait payer et les délinquants devaient donc impérativement mourir ou être arrêtés à la fin sous peine de voir les films encourir les foudres du British Board of Film Censors. Ce type de conclusion était imposé aux scénaristes et il faut attendre le relâchement de la censure de la seconde moitié des années 60 pour voir des criminels s'en tirer à la fin.
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Jeremy Fox
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Re: Basil Dearden (1911-1971)

Message par Jeremy Fox »

Un si noble tueur chroniqué par Justin.
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