Notez les films naphtas

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Kevin95
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Re: Notez les films naphtas

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ÉCOUTE VOIR... (Hugo Santiago, 1979) découverte

Faire de Catherine Deneuve une détective privée à la Philip Marlowe, cynique et désabusé, est déjà une idée risquée mais appétissante. Si Belle de jour est complétement à l'aise dans le rôle (limite cool, mais oui mais oui) le film lui l'est moins. Ambiance froide, distante, utilisation du fantastique et tout le bazar. Hugo Santiago se fout du genre, utilise ses personnages comme des miroirs mettant en valeur son iconoclasme et la somptuosité de sa mise en scène (qui a dit prétentieux ?). Oui mais nous ? Ah mais j'ai pas quatre mains ! Le temps devient long (deux heure quand même), les citations cinéphiliques purement gratuites et les comédiens de glace. Même Deneuve qui fait du karaté ne fait plus effet, mais où allons-nous ! 4,5/10
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El Dadal
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PROPHECY (John Frankenheimer, 1979) Découverte

Film tiraillé entre ses imperfectifs commerciaux (faire la nique à la Fox et son Alien) et un Frankenheimer qui rechigne à mettre les mains dans le gore. Après une introduction prometteuse, le métrage perd une heure de son temps à justifier son pitch (on n'en demandait pas tant) et laisse son réalisateur bricoler à l'arrache un vague discours politico-écolo histoire de stabiloter son intégrité. Bavard et mollasson, on serait prêt à lâcher l'affaire quand une demi-heure avant la fin et alors que le réalisateur est parti pisser, le film part en sucette et fonce la tête la première dans le fantastique bis qui tache. Pour ce petit moment de bonheur coupable, les curieux peuvent y aller. 6/10
J'avais zappé ce topic. Pour ce qui est de Prophecy, c'est vrai que c'est un peu frustrant. J'imagine que ça devait être un véhicule pour faire d'Armand Assante un nouvel action man du ciné US. Il avait tout pour y arriver d'ailleurs. Encore une carrière avortée (même si de très beaux rôles suivront). Perso, ça par exemple, ça me rend curieux (même si ça a mauvaise réputation):
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Larry Cohen à l'origine du projet, une belle affiche et un titre prometteur, basé sur un roman de Mickey Spillane :P
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AtCloseRange
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Message par AtCloseRange »

El Dadal a écrit :Perso, ça par exemple, ça me rend curieux (même si ça a mauvaise réputation):
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Larry Cohen à l'origine du projet, une belle affiche et un titre prometteur, basé sur un roman de Mickey Spillane :P
Bof. J'avais envie d'aimer aussi.
C'est surtout réputé à cause de Barbara Carrera.
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Rockatansky
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Message par Rockatansky »

Je me souviens que le film avait sa petite réputation à l'époque, comme le dis ATC Barbara Carrerra est bien dedans :mrgreen:
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Kevin95
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Message par Kevin95 »

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VOLPONE (Maurice Tourneur, 1941) découverte

Autour d'un classique du théâtre, un rapport de force entre deux types de jeu, deux approches de la comédie. D'un coté la veine bouffonne prise en charge par un Harry Baur qui certes, fait autorité dans le tragique mais qui ici multiplie les grimaces, les cris, le surjeu et par conséquent date et alourdit le film. Face à lui, le cynisme et la roublardise d'un Louis Jouvet, délicieusement canaille. L’œil toujours allumé, ce dernier danse entre les personnages, fait son petit marché dans les comptes de ces bourgeois, aligne des quantités de répliques d'une traite avec le ton qu'on lui connait. Et lorsque Tourneur place Jouvet au cœur de l'intrigue, son film peut enfin décoller. 7,5/10

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IVANHOE (Richard Thorpe, 1952) révision

Richard Thorpe dément la théorie selon laquelle un film de chevalerie revient à faire la sieste le temps d'une projection. Pourtant, pas mal d'éléments jouent contre lui : le monolithique Robert Taylor, le coup classique du roi déchu et du frère machiavélique ou l'ombre imposante de The Adventures of Robin Hood avec Errol Flynn tant les deux films partagent plus d'un point commun. Le réalisateur évite les pièges car Ivanhoé n'est pas son sujet. Ici c'est moins le preux chevalier qui occupe l’intérêt des spectateurs que les personnages à ses cotés : Joan Fontaine en femme éprise et jalouse, Elizabeth Taylor en nymphette troublée par le chevalier et par sa foi ou encore George Sanders ignoble et touchant. En travaillant le second plan, Thorpe réalise un des meilleurs films du genre. 8/10
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THREE GENERATIONS OF MEN (Kwon-taek Im, 1969) Découverte

Avec sa première heure qui se contente de plagier la trame d'On the Waterfront de Kazan et la promotion du catholicisme en devanture, on ne peut pas dire que le film de Kwon-taek Im parte gagnant. Seulement, tout ce qui relève du genre (le polar) est à ce point maitrisé qu'on lui pardonne très facilement ses écarts de conduite. Passons donc sur la sainte demoiselle dévouée corps et âme au type sur la croix, pour apprécier le rapport de force entre trois générations de gangsters (le jeune paumé, l'adulte vorace et le patriarche mélancolique), tout trois unis par l'idée de trahison. La deuxième partie du film est à ce titre excellente avec notamment un gun fight dans le noir superbe. Dommage que la toute fin du film revienne à son catéchisme plombant. 8/10

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MAÎTRESSE (Barbet Schroeder, 1975) Découverte

Le sujet fait frétiller tonton Maurice mais ce n'est pas ici qu'il pourra se rincer l’œil. Schroeder filme avec distance et sans une once d’érotisme le monde SM, vu comme une pratique terne, petit bourgeois, aux codes stricts donc peu excitant. Tout ici est trouble, de l'attitude de Depardieu (est-il un amant attentionné et effrayé par la pratique ou une petit frappe qui veut être mac à la place du mac ?) aux émotions de Bulle Ogier (en a-t-elle marre de ce monde ou souhaite-elle vivre seule ?). Le réalisateur ne juge pas ses personnages, filme la fessé comme si c'était du macramé et par la même, évite de sombrer dans le cul auteurisant. Seul point noir, une fin abrupte qui laisse penser que le réalisateur n'a pas su comment se dépêtrer de son sujet. 8,5/10
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UN HOMME MARCHE DANS LA VILLE (Marcello Pagliero, 1949) Découverte

Y'a de la joie... Ancien acteur chez Rossellini, Marcello Pagliero tente de réitérer les exploits de ses camarades italiens du néo-réalisme sur les terres françaises dans un (autre) pays d'après-guerre qui tire la gueule. C'est pas tous les jours anniversaires, les personnages sont trainés dans la boue, le décor portuaire fout le cafard et un monde ouvrier est l'anti La vie est à nous. Il n'y a pas un prolo pour rattraper l'autre, la femme est une garce, le mari impuissant et l'amant un lâche (le patron est est est...une ordure bravo !). Pas des plus finauds donc, mais pas inintéressant pour autant. Ce style sec trouve par moment sa cible : vues naturalistes d'un paysage que l'on croirait détruit, absence significative de musique extradiégétique, mélancolie des immigrants... Curieux. 7,5/10
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LES AMANTS DU TAGE (Henri Verneuil, 1955) Découverte

Débarrassé de son contrat d'exclusivité avec Fernandel, Verneuil s'essaye au cinéma sérieux... trop sérieux. Adaptation d'un bouquin de Joseph Kessel qui n'oublie pas de regarder vers Duvivier et Pépé le Moko, le film - après une introduction étonnement efficace - plonge dans la romance d'exilés français qui ne rêvent que de jambon-beurre, fait tarder son histoire d'amour tandis que l'intrigue policière se pointe une demi-heure avant la fin. Une intrigue personnifiée par le cynique et génial Trevor Howard, lequel réveille un métrage endormi dans les bras de Françoise Arnoul. La donzelle est filmée avec amour et érotisme, chose rare chez le réalisateur pour le noter. En oubliant les vingt bonnes minutes de tourisme, le film se laisse tout de même voir. 7/10
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THE DEVIL'S RAIN (Robert Fuest, 1975) Découverte

Drôle de film qui hésite entre un point de vue premier degré et le grand-guignol grimaçant. Produit en pleine devilsploitation (Rosemary's Baby, The Exorcist et toute la clique), le métrage parait avoir le feu au cul, laisse sur le bas coté toute explication même les plus indispensables et fonce tête baissée dans le satanisme le plus carnavalesque, très inspiré de l'excellent The Devil Rides Out de Terence Fisher. Alors on tangue entre moments de vide, moments de ridicule plus ou moins jouissifs et moments inspirés (comme cette idée démente d'un décor de western défraichit où sont plantés une cohorte d'encapuchés satanistes). Le plaisir vient surtout du jeu habité (ou cabotin) d'Ernest Borgnine, tout en roulements de yeux. On est plus attristé pour Ida Lupino, obligée de fondre comme un cheddar sous la flotte pour payer sa retraite. 7/10

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SWEET BIRD OF YOUTH (Richard Brooks, 1962) découverte

Conforté par le succès de Cat on a Hot Tin Roof, la MGM commande du rab de Tennessee Williams chez Richard Brooks avec, si possible, supplément Paul Newman. Moins électrique que les problèmes de plumard du précédant film, Brooks s'en sort toutefois avec les honneurs surtout que la pièce d'origine n'était pas facile à adapter car faite d'une multitude de sous-intrigues dans un cadre étriqué et de thématiques "touchy" pour le Hollywood de 1962. Le réalisateur pousse le bouchon tant qu'il peut, montre en scope couleurs une star dépendante au hasch, un avortement qui ne passe pas et prend un malin plaisir à peindre l'homme politique comme un vieux réactionnaire aussi con que violent (comme un lointain écho au Maccatysme). Le happy-end propre au film, ne gène en rien et tisse un lien avec la fin de Cat on a Hot Tin Roof. 8,5/10
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Message par Kevin95 »

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LES GROS MALINS (Raymond Leboursier, 1969) découverte

Omar Sharif approved. Comédie navrante à la gloire des petits chevaux et du PMU, on part sur de bonnes bases. Si Jacques Jouanneau est comme à son habitude lourdingue et rapidement gênant, gloire aux secondes couteaux qui s'amusent dans leur coin, conscients que le film n'a pas lieu d'exister. Carmet s'en carre mais Galabru fait péter les compteurs alors même qu'il n'apparait que cinq minutes, Henri Tisot (Le Führer en folie forever) tente une imitation de fin de banquet de Dalí et surtout Francis Blanche paye ses impôts donc fait absolument n'importe quoi. Il faut le voir en sorcier du désert (nééé mééé dite rien !), faire des jeux de mots foireux (avec clin d’œil au spectateur pour montrer qu'il s'en cogne) ou poursuivre le fameux Maginex. La cantine devait être sympa. 6,5/10

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PASSWORD : UCCIDETE AGENTE GORDON (Sergio Grieco, 1966) découverte

La théorie de l'Europsy à l'italienne appliquée : budget moitié moins que la cantine d'un James Bond, scénario incompréhensible, réalisation dépressive, acteurs qui... bah merde où ils sont ? Et toujours le même constat : objectivement très mauvais mais un charme qui fait le job, entre une musique jazzy de Piero Umiliani, la tronche en équerre de Roger Browne (et ses tics savoureux), le laser dans un rouge à lèvres, un méchant invisible ou presque (mouahahaha) et les quatre coins du monde (en fait le pays des co-producteurs) offerts via des cartes postales en transparence. Sergio Grieco, ce malotru, s'en fout mais les gourmands de cinéma bis italien se calent confortablement. On aura beau oublier le titre une heure après, on passe un bon moment. 7/10
Dernière modification par Kevin95 le 26 janv. 16, 00:13, modifié 1 fois.
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Message par Flol »

7swans est appelé sur ce topic - 7swans est appelé sur ce topic - 7swans est appelé sur ce topic - 7swans est appelé sur ce topic

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Message par 7swans »

Ratatouille a écrit :7swans est appelé sur ce topic - 7swans est appelé sur ce topic - 7swans est appelé sur ce topic - 7swans est appelé sur ce topic

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Ce gif décrit admirablement la situation.
Je ne peux pas faire mieux.
Comme les Notting Hillbillies : "Missing...Presumed Having a Good Time (on Letterboxd : https://letterboxd.com/ishenryfool/)"
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Message par Kevin95 »

Mais on n'avait pas dit qu'on s'en tapait ? Que le topic "Notez" serait un fourre-tout sans queue ni tête ???
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Message par Kevin95 »

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COPLAN SAUVE SA PEAU (Yves Boisset, 1968) Découverte

Faux Coplan mais vrai film barjot. Boisset pour son premier film n'a peur de rien, n'hésite pas à s’acoquiner avec le fantastique, cite sans broncher The Most Dangerous Game, Vertigo ou Kiss Me Deadly (pas de la daube en somme) et laisse son pur plaisir de cinéaste/cinéphile faire le film. Le bonhomme tire dans tous le sens, laisse la cohérence faire un tour, rate parfois son coup mais lors qu'il atteint sa cible, c'est du tout bon : Blier passe en copain (et n'hésite pas à malmener les gamines de son harem), Kinski à demi-nu se caresse sur des statuts, un nain court aussi vite que Passe Partout, une chasse démente est organisée dans les coins les plus photogéniques de Turquie ou un château fascinant qui sert de repère au méchant. Fou et bon. 8/10
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Re: Notez les films naphtas

Message par Rockatansky »

Kevin95 a écrit :Mais on n'avait pas dit qu'on s'en tapait ? Que le topic "Notez" serait un fourre-tout sans queue ni tête ???
Si si tout va bien
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