Notez les films naphtas

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Jack Carter
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Re: Notez les films naphtas

Message par Jack Carter »

AtCloseRange a écrit :
Kevin95 a écrit :Les Delon ou Bronson sont des nanars donc des films ne se prenant jamais au sérieux et qu'il ne faut pas prendre au sérieux.
J'ai quand même quelques doutes sur le fait qu'ils ne se prennent jamais au sérieux.
Je ne pense pas que Delon faisait consciemment des nanars et Michael Winner non plus.
Tu penses vraiment que quand Delon joue dans Le Passage ou Dancing machine, il ne se doute pas qu'il tourne un nanar ?? :lol:
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The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
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AtCloseRange
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Re: Notez les films naphtas

Message par AtCloseRange »

Jack Carter a écrit :
AtCloseRange a écrit : J'ai quand même quelques doutes sur le fait qu'ils ne se prennent jamais au sérieux.
Je ne pense pas que Delon faisait consciemment des nanars et Michael Winner non plus.
Tu penses vraiment que quand Delon tourne Le Passage ou Dancing machine, il ne se doute pas qu'il tourne une merdasse ?? :lol:
Bah, je suis vraiment loin d'en être certain mais je pensais plutôt à ses polars.
On n'est pas dans le cas d'un Christophe Lambert qui fait volontairement des DTVs d'action fauchés.
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Kevin95
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Re: Notez les films naphtas

Message par Kevin95 »

Non, je pense qu'ils les font sans second degré mais dans le cadre d'un cinéma de genre, débridé et doux-dingue. Quand Winner fait Death Wish 3, il veut à la fois faire un bon film (comme tout le monde) mais sait que son film laisse la porte ouverte à toutes les folies, à tous les débordements. C'est moins un esprit nanar (lequel est contemporain et fatiguant) qu'un esprit "roman de gare" et divertissement de masse.

Donc oui, je peux rire devant Kinjite tout en sachant éperdument que le discours pue et qu'il ne faut pas le prendre pour argent comptant et trouver Après l'amour plus problématique car s'adressant de manière réfléchie à mon intellect et mes émotions sans qu'il me soit offert d'utiliser la porte du décalage (ça sonne pouet-pouet mais, suis-je compréhensible ?).
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Re: Notez les films naphtas

Message par O'Malley »

Jack Carter a écrit :
AtCloseRange a écrit : J'ai quand même quelques doutes sur le fait qu'ils ne se prennent jamais au sérieux.
Je ne pense pas que Delon faisait consciemment des nanars et Michael Winner non plus.
Tu penses vraiment que quand Delon joue dans Le Passage ou Dancing machine, il ne se doute pas qu'il tourne un nanar ?? :lol:
Je pense au contraire qu'il y croyait vraiment: deux films dont l'idée de départ sur le papier est alléchante mais qui se vautrent au final dans le ridicule.
Il les aurait pas produit sinon.
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Kevin95
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Message par Kevin95 »

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WOULD YOU HELP ME ? (Kwon-taek Im, 1969) Découverte

Il faut imaginer un Boudu sauvé des eaux coréen, traité sous le ton de la pantalonnade. Un ami lointain (pour ne pas dire imaginaire) débarque dans une famille proprette et met rapidos les pieds sous la table (basse). Le discours politique du Renoir est complétement évacué au profit de la déconnade et d'une ambiance pop comme en témoigne les emprunts musicaux à Burt Bacharach ou Henry Mancini. Si la maitresse de maison est à baffer, le monsieur Koo au cœur du récit est un délice. La séquence finale vire au n'importe quoi, entre enfantillage crétin (la grosse dame) et pur délire jouissif (les serveurs). C'est con-con mais rigolo. 7,5/10

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THUNDER SWORD (Kwon-taek Im, 1969) Découverte

Film de sabre marqué par l’esthétique du cinéma de la Shaw Brothers. Même avec un carnet sur soi, il semble impossible de comprendre plus d'un quart des enjeux : personnages à foison, noms de clans balancés par dizaine le temps d'une phrase et situations sorties de nulle part. Passe encore si les combats offraient à boire et à manger seulement les empoignades sont mollassonnes et répétitives. Paumées au milieu, les quelques bonnes idées font tilter le spectateur endormis : la technique des serpents, la séquence d'hallucination ou les entrées/sorties des ninjas. Il y a la Shaw Bros. et la Chiant Bros. (rires, applaudissements, succès). 4,5/10
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Kevin95
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Message par Kevin95 »

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THE BLACK ARROW (Gordon Douglas, 1948) Découverte

Cape et d'épée qui marche à la caféine pour combler un budget light. Gordon Douglas n'a jamais été aussi bon que partant perdant, le réalisateur fusionne quatre plans en un, demande à ses acteurs de se mouvoir constamment, orchestre des séquences d'action à toute berzingue et finit la course à moins d'une heure trente de métrage. Toutes les informations historico-molles sont expédiées au bout de dix minutes pour que seul parle l'aventure. Tant pis si Louis Hayward manque de charisme, il est secondé par une Janet Blair malicieuse et un George Macready qui - comme d'hab - brule de l’intérieur. Ça cavale, ça s'amuse, ça se rentre dedans sauvagement lors d'un duel final et... c'est fini. 8/10
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Message par Kevin95 »

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FUTUREWORLD (Richard T. Heffron, 1976) Découverte

Suite bricolée tant bien que mal du Westworld de Michael Crichton. Le film ne se contente pas de resservir la soupe du premier film mais étend le concept à des thématiques plus vastes et une ambition égale à son prédécesseur. Seulement à courir trop de lièvres, les auteurs finissent par bacler le boulot, à sacrifier certains personnages ou idées prometteuses. Mais si l'on omet une apparition ridicule de Yul Brynner, cette suite a sa vie propre, mets en scène des séquences tantôt jouissives (le parc spatial) tantôt flippantes (la séquence très Cronenberg de l'opération) sans trop refléter son budget serré ou un manque d'inspiration. Pas aussi bon que le premier, mais c'était pas loin. 8/10

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A WOMAN PURSUED (Kwon-taek Im, 1970) Découverte

La séquence d'introduction, silencieuse et violente, laisse supposer un polar froid et sec. Erreur, c'est dans une tendance pop et légère que le film s'inscrit même si deux trois séquences se la jouent plus premier degré (on torture dans une boite de nuit, on règle ses comptes tragiquement au bout d'une heure trente). Confus dans sa première partie, le scénario devient vite amusant et distille quelques bonnes idées tout aussi amusantes (le reflet d'amants sur des lunettes, une bombe accroché au cou d'un ennemi comme dans un cartoon). Pauvre en calories mais entrainant, le film ne perd son rythme que lors de scènes de poursuites véhiculées d'une profonde laideur. A la cool. 8,5/10

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A SNAPSHOT AND A MURDER (Kwon-taek Im, 1970) Découverte

Hitchcock en invité d'honneur dans cette histoire d'une sœur qui enquête sur la mort de son frangin qui tombe amoureuse en parallèle d'un des suspects (dur !). Suspicion dans le bide mais aussi Les Diaboliques de Clouzot lors d'une séquence de cauchemar ou le cinéma horrifique italien pour l'utilisation de la couleur et des cadres bizarroïdes. Rythme lancinant, rapidement fascinant, le film s'amuse à retarder sa transition vers le pur thriller au point où l'on croit avoir affaire à un drame sentimental. On enrage face à son final, bordélique et à la limite du sérieux, qui ne rend pas justice aux qualités indéniables du métrage jusqu'alors. C'est con, on était pas loin du génial. 8,5/10
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Message par Jeremy Fox »

Kevin95 a écrit :Image

FUTUREWORLD (Richard T. Heffron, 1976) Découverte

Pas aussi bon que le premier, mais c'était pas loin. 8/10

Je n'ose imaginer ce que ça doit donner :oops:
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Message par Père Jules »

Résolution 2016 du shérif: faire du mauvais esprit :mrgreen:
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Re: Notez les films naphtas

Message par AtCloseRange »

C'est vrai, c'est fou, j'étais à 2 doigts de faire la même :mrgreen:
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Message par Jeremy Fox »

Ben oui ; je voulais juste voir l'effet que ça faisait :mrgreen:
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Message par Kevin95 »

Je plaide coupable, j'aime beaucoup le film de Crichton (la mise en scène est fonctionnelle mais le scénar' est sacrément fun).

Après, si même mister Fox se met à tacler, il ne me reste plus qu'à m'acheter des protèges-tibias. :mrgreen:
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Message par Kevin95 »

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THREE LITTLE WORDS (Richard Thorpe, 1950) Découverte

Biopic hollywoodien et hagiographique autour du duo de songwriters Bert Kalmar et Harry Ruby, mis en scène par le forcené Richard Thorpe. Un musical élégant, bien fait, sans grands débordements mais qui manque justement de panache, d'une folie douce. La faute sans doute à un scénario sans enjeu fort, qui se contente de raconter les passages importants de la vie du couple d'artistes (la romance est acquise, l'amitié des deux hommes soudée). Reste le plaisir de voir un opus de Fred Astaire (Red Skelton est plus relou) et quelques moments de grâce : Fred qui se remet d'une blessure en dansant seul dans un théâtre vide ou la création de la chanson I Wanna Be Loved By You. 7,5/10

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OVERCOME BY MISFORTUNES (Kwon-taek Im, 1976) Découverte

Dix premières minutes d'une niaiserie que l'on croirait parodique, une référence à Love Story et un frisson parcourt les avant-bras. Heureusement, le film est un mélodrame et dans le bon sens du terme. L’héroïne va en baver des ronds de serviette mais si le scénario ne lui fait pas de cadeaux, la mise en scène va la grandir et sublimer son destin (quoique). Magnifique scène dans la neige où un camion en panne réveille de vieilles rancœurs, ou bien encore ce voyage en voiture qui relève de la torture quand un enfant se meurt au loin. Seul point négatif, un chantage au larme lors du final et des flash-back vulgaires. Sans ça, c'est beau. 8,5/10
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Message par Jeremy Fox »

Kevin95 a écrit :Image

THREE LITTLE WORDS (Richard Thorpe, 1950) Découverte

Biopic hollywoodien et hagiographique autour du duo de songwriters Bert Kalmar et Harry Ruby, mis en scène par le forcené Richard Thorpe. Un musical élégant, bien fait, sans grands débordements mais qui manque justement de panache, d'une folie douce. La faute sans doute à un scénario sans enjeu fort, qui se contente de raconter les passages importants de la vie du couple d'artistes (la romance est acquise, l'amitié des deux hommes soudée). Reste le plaisir de voir un opus de Fred Astaire (Red Skelton est plus relou) et quelques moments de grâce : Fred qui se remet d'une blessure en dansant seul dans un théâtre vide ou la création de la chanson I Wanna Be Loved By You. 7,5/10

Je trouve au contraire que Red Skelton n'a jamais été aussi sobre et attachant. Un des meilleurs Richard Thrope pour ma part.
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Re: Notez les films naphtas

Message par Kevin95 »

Je ne connais pas assez le bonhomme pour mesurer sa performance à l'aune de sa carrière mais son numéro de gros bébé m'a rapidement fatigué.

Disons que je préfère Thorpe lorsqu'il filme le King en prison. 8)
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