Notez les films naphtas

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Cathy
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Re: Notez les films naphtas

Message par Cathy »

Kevin95 a écrit :Sinon je suis bien content que d'autres contributeurs interviennent sur le topic. :fiou:

Je commençais à désespérer.
Comme Jeremy, je te lis systématiquement. Donc c'est très bien de participer ainsi :) !
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Kevin95
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TAXI DRIVER (Martin Scorsese, 1976) Révision

Au-dessus. Un film sans couture, sans attache, sans défaut. Vu à des âges divers le film ne narre pas exactement la même chose. La découverte ado se fait dans la joie (du chef d’œuvre) et la douleur (de sa pertinence). Plus tard on admire sans relâche les trouvailles ou plutôt les mouvements surs de la caméra de Scorsese, le jeu subtil mais dévastateur de De Niro ou le script en or de Schrader. Portrait d'un psychopathe ? Du cinéaste ? Du scénariste ? D'une époque. Tout ça et plus à la fois, le portrait d'une solitude qui cogne à l'estomac. Sur les notes d'Herrmann, on se dit qu'on aurait pu tomber pire que d'être cinéphile. Quand un film est dans les tripes, y'a rien à faire... 10/10

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BLUE HAWAII (Norman Taurog, 1961) Découverte

Elvis' panouille qui - comme d'hab - n'est ABSOLUMENT PAS conseillé à quiconque n'ayant pas (au minimum) passé le quart de sa vie à écouter les disques du King. Ici, l'idole déboule à Hawaï, montre les coins pittoresque, twiste sur la plage avant que l'intrigue (sic) ne se resserre et offre une version Salut les copains de The Night of the Iguana de John Huston (le guide poursuivi par une nymphette, sa copine et la tutrice). C'est light mais rythmé (Elvis première période), il n'y a pas trop de transparences, quelques détails restent en tête : le domestiques asiatique s'appelle Ping Pong, le divin Can't Help Falling In Love, le rock exotique et les couleurs pop. Ça ne sert à rien, mais ça calme un cerveau fatigué. 7/10
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PICNIC AT HANGING ROCK (Peter Weir, 1975) Découverte

Dommage que la mise en scène de Peter Weir soit si chichiteuse et consciente d'elle-même car le film développe en parallèle un réel sentiment de mélancolie et de mystère. Faut-il voir sous la couche du portrait d'un fait divers du début du siècle, l'ombre de la Shoah (des disparitions, une autorité aveugle, des témoins gênants, un souvenir qui ne passe pas etc.) ? Malgré sa forme (Antonioni passé au mixeur David Hamilton) très datée, le propos et son étrangeté tiennent rudement bien la route (aidé en cela par de jeunes comédiennes au physique diaphane). Pour sur que la Sofia Coppola de The Virgin Suicides et le Guillermo del Toro d'El espinazo del diablo se sont abreuvé à cette source. 7,5/10

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L'AMOUR D'UNE FEMME (Jean Grémillon, 1953) Découverte

Mélodrame brumeux, sorte de Stromboli breton. Micheline Presle interprète une femme médecin exilée dans une région archaïque et vieille France encore étonnée de voir une "dame" faire un métier "d'homme". Le personnage va devoir se coltiner une population peu en train à se faire ausculter par le "sexe faible" (que de guillemets !) et une nature revêche entre l'ennui du vide et l'ivresse des tempêtes. Jean Grémillon est dans son élément, rien d’étonnant alors d'avoir affaire à une réussite, autant émotionnelle (un mélo subtile) que visuelle (incroyable scène de tempête et d'une opération dans un phare). Le couple aura du mal à résister au vent et aux ambitions de chacun. C'est beau. 8,5/10
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KILLER FISH (Antonio Margheriti, 1979) Découverte

Entre le générique début et le générique de fin, il y a l'équivalent d'une dizaine de films. Ne pas croire qu'il s'agit d'un trop plein de créativité mais bien le signe que le film de Margheriti ne sait foutrement pas une seconde où il est censé aller. Il y a bien une base (la Jawsploitation donc) mais que vient faire alors une scène de casse en intro, des séquences sexy comédies au milieu ou encore le retournement de situation final (magnifiquement hors sujet). Mais c'est italien donc généreux, Margheriti tient bien la barre, la violence cheapos est bien torchée, Lee Majors frime non-stop tandis que Marisa Berenson montre ses dents, Margaux Hemingway montre ses seins et Karen Black montre qu'elle galère à jouer la terreur. L'attaque des Pirananars (de rien ça me fait plaisir). 7/10
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EXECUTIVE ACTION (David Miller, 1973) Découverte

La théorie est connue : les vieux briscards républicains, fatigués du progressisme du président Kennedy, auraient commandité son assassinat et fait passer le falot Lee Harvey Oswald pour responsable. Un film de studio (la Warner) applique à la lettre la théorie en utilisant les codes du thriller, embauche quelques anciennes gloires qui ne demandent qu'à rentrer dans la bagarre (Burt Lancaster ou Robert Ryan) et file le bébé à un réal correct mais qui ne déborde pas des lignes. C'est court, un peu confus mais prenant, réussissant l'exploit de rentre tendu un acte que l'on connait sur le bout des doigts. Pas de délire à la Oliver Stone (c'est dommage) mais une politique fiction bien ficelée symptomatique d'une époque. 8/10

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LA GUERRE DES POLICES (Robin Davis, 1979) Révision

Le film qui mit un coup de peps au somnolant polar français post Melville (et qui en même temps l'emmena sur un territoire miné). Policier à l'américaine, les chewing-gums Hollywood ou le pull Wangler en témoignent, avec flics en blouson-baskets, méthodes musclées et le cul posé sur le bureau pour montrer qu'on est cool. Nerveux, drôle, ironique sur les bords (on sent l'influence de Georges Lautner et le ton politico-anar de Mort d'un pourri), le film offre des rôles en or à son trio de stars : Brasseur en bourrin au grand cœur, Jobert qui dégaine à poil en sortant de la douche et Rich plus rigide et pervers que jamais. Nickel, même si le succès du film amènera les ringardises des 80's et plombera sévèrement le genre. 8,5/10
Dernière modification par Kevin95 le 14 déc. 15, 16:31, modifié 1 fois.
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LES CHIENS (Alain Jessua, 1979) Découverte

Du Alain Jessua pur jus : un rythme étrange (pas lent, flottant), des personnages flous, une ambiance fantastique sans l'être totalement, des séquences à la limite du grotesque si la mise en scène n'avait été aussi sûre d'elle. Le message politique est clair sans être ni revendicatif ni lourdingue. Sont fustigés dans un même élan l'auto-défense, le cafard des banlieues, la peur de l'autre et son exploitation par les autorités. Pas de manichéisme, le personnage de Depardieu - grand manitou usant de ses chiens pour faire régner l'ordre - est plus complexe que la vision du facho le couteau entre les dents. On en ressort les sourcils froncés et le cerveau en état de marche. Royal Canin, le vrai respect du chien. 9/10

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STEELYARD BLUES (Alan Myerson, 1973) Découverte

Typique de la comédie 70's marquée au fer rouge par l'esprit de la contre-culture : récit bordélique, comédiens rigolards, mise en scène fofolle et des gags jamais véritablement drôles mais toujours sous substance. Co-produit par Donald Sutherland, l'acteur (très à la fraiche) mène une bande de bras cassés voler un avion afin de se casser d'une Amérique rigide et conservatrice (tu l'as vu ma symbolique ?). L'occasion de parodier son couple avec Jane Fonda de Klute, de laisser Peter Boyle faire pornawak (dont une excellente imitation de Marlon Brando dans The Wild One) et de laisser le film se faire au gré du hasard. Bancal ça va de soi, mais sympa à la longue. Les scène mélancoliques donnent un aperçu de la réussite qu'aurait été le film avec plus de rigueur. 6,5/10

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CLIMBING HIGH (Carol Reed, 1938) Découverte

On imagine pas Carol Reed, cinéaste célébré pour ses films noirs et sérieux, aux manettes d'une comédie frappa-dingue menée pied au plancher. Derrière son titre de film d'aventure, le métrage est une énorme fanfaronnade puisant dans la comédie américaines (les répliques sont assénées façon mitraillette) ou dans le burlesque le plus barge (coucou les frères Marx). Un bonbon de moins d'une heure trente qui en fait moitié moins au visionnage. Certaines séquences étalées dans le temps peuvent durer indéfiniment : le ventilo géant ou l’immense et surréaliste psychopathe chanteur. Quelques baisses de régimes vers la fin mais heureusement le baryton revient sur scène pour notre plus grand bonheur. Une récréation. 8/10
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Kevin95 a écrit :un réal correct mais qui ne déborde pas des lignes.
Un réal correct qui, en plus de cet excellent Executive Action, avait réalisé une dizaine d'années auparavant le tout aussi excellent (si ce n'est même carrément plus) Lonely are the Brave. Pas rien ça, quand même.
J'avoue que ce sont les 2 seuls films que j'ai vus de lui, mais ils me laissent à penser que le mec avait un savoir-faire indéniable.
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Ratatouille a écrit :
Kevin95 a écrit :un réal correct mais qui ne déborde pas des lignes.
Un réal correct qui, en plus de cet excellent Executive Action, avait réalisé une dizaine d'années auparavant le tout aussi excellent (si ce n'est même carrément plus) Lonely are the Brave. Pas rien ça, quand même.
J'avoue que ce sont les 2 seuls films que j'ai vus de lui, mais ils me laissent à penser que le mec avait un savoir-faire indéniable.
J'ai hésité à le citer histoire de surligner son nom, seulement dans Executive Action il fait plus preuve de professionnalisme (même si le travail sur le montage est assez impressionnant) que de talent (comme dans le film avec Kirk Douglas).
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L'INSOLENT (Jean-Claude Roy, 1973) Découverte

Dans les 70's, pour un réalisateur (partiellement) de boulards, seules deux opportunités s'offraient à lui pour redorer son statut : la comédie ou le policier. Pour Jean-Claude Roy (ce n'est pas un pseudo) ce sera le polar, à tendance Melvillien avec casting de tronches et tout le toutim. Malheureusement, il tombe dans les mêmes pièges que ses collègues et applique sur son film la grammaire (d'un certain) porno faite de maladresses, de lenteurs et d'une directeur d'acteurs aléatoire. Entre deux répliques mal lancées, des plans de porte et de l'action au ralenti. On compte bien deux trois scènes inspirées et une musique top mais globalement le film traine la patte jusqu'au générique de fin. Pour fans hardcore (présent ! malgré tout). 6,5/10

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WOMAN ON THE RUN (Norman Foster, 1950) Découverte

L'idée brillante du film de Norman Foster est de raconter derrière un récit policier (la recherche d'un témoin clé dans San-Francisco) les tourments d'une femme prise entre trois figures masculines : le père (le flic) protecteur mais encombrant, l'homme (le reporter) attirant mais agressif et enfin l'enfant (le mari) capricieux et volatile. Entre eux trois, Ann Sheridan cherche et se cherche jusqu'à se redéfinir elle-même. Relax, même lorsque qu'on s’arrête au palier du genre policier, il y a de quoi se restaurer : mise en scène inspirée (très Wellesienne), récit carré et final dans un parc d'attraction qui s’intercale tranquilou entre les séquences cousines de The Lady from Shanghai et Strangers on a Train. Classe. 8,5/10
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EAGLE OF THE PLAINS (Kwon-taek Im, 1969) Découverte

Complétement imprégné du western italien, le film en reproduit l'imagerie dans sa forme (scope, lumière sèche, gros plans), dans ses thèmes (la vengeance) et dans sa musique. Après une introduction impressionnante, le réalisateur balance sans s'en rendre compte toutes ses bonnes cartes en vingt minutes de film (la vengeance est quasiment accomplie) avant de bricoler avec les restes et une sous-intrigue bien moins accrocheuse. Pour faire patienter, les auteurs mettent toutes leurs billes sur le méchant de l'histoire. Personnage instantanément culte, aux mœurs incertaines, récitant de la poésie lors des mises à mort. Bancal mais plaisant. 8/10

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ONE-EYED MR. PARK (Kwon-taek Im, 1970) Découverte

Hommage aux films noirs américains où la vie d'un anti-héros est racontée entre flash-back et présent pathétique. La première demi-heure vend du rêve, l'introduction du personnage principal intrigue tandis qu'on assiste (lors d'un premier flash-back) médusé à une longue scène de bagarre se transformant peu à peu en scène de beuverie façon Donovan's Reef de John Ford. Seulement le scenario va prendre des chemins confus à la limite du ridicule. Trop de personnages (d'aucuns sortent de nulle part), trop de retours en arrière (poussez pas, tout le monde aura le droit à son flash-back) et un final quasi parodique où l'on flingue par dizaine comme dans un Georges Lautner. Mais le personnage principal est suffisamment fort et la mise en scène trop soignée pour ne pas éprouver un réel plaisir de spectateur. 8/10
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DOC (Frank Perry, 1971) Découverte

Nouvelle version du règlement de compte à OK Corral. On pensait l'affaire réglée depuis le chef d’œuvre de John Ford ou la popularité du film de John Sturges mais Frank Perry en offre une relecture par le revers, terne et déprimante. Privilégiant les temps morts et anti-spectaculaires, le film est une vision du genre dégagée de toute mythologie : Doc Holliday est un mort sur pattes, Wyatt Earp est un homme politique sans charisme ni scrupule, les frangins Clanton sont des criminels malgré eux et même la star Faye Dunaway est trainée dans la boue dès la première scène. Tout ceci aurait été vain si derrière ces images ne se dégageaient une mélancolie déchirante et l'idée que ces êtres ne sont que des fantômes d'un temps tout sauf doré. 9,5/10

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THE HOODLUM PRIEST (Irvin Kershner, 1961) Découverte

Il convient avant toute chose de mettre de coté de personnage du prêtre, figure policée tout droit sortie d'un film avec Pat O'Brien des années 30 et interprété par un Don Murray horriblement cabot (et co-producteur). Inintéressant au possible, la force du film vient des cotés, vient du parcours tragique d'un jeune délinquant ou bien encore d'une mise en scène impressionnante aidée d'un noir et blanc divin. Inspiré par le cinéma européen, la réalisation d'Irvin Kershner est vive et tranchante comme un témoignage la scène du crime pivot (séquence parfaite) ou encore le final absolument glaçant. Débarrassé de son religieux prêchi-prêcha, le film aurait touché au chef d’œuvre. 8/10
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APRÈS L'AMOUR (Maurice Tourneur, 1948) Découverte

Drame conjugal où deux époux se déchirent à grands coups de flash-back dans les gencives. Si Maurice Tourneur s'en sort sans trop de dommages (rien à redire) on ne peut pas en dire autant des scénaristes et des auteurs de la pièce, lesquels ont eu la main lourde avec la gente féminine pour ne pas parler franchement misogynie. La femme entreprenante est vue comme une arriviste, cynique et menteuse tandis que la femme soumise à toutes les bonnes grâces du script, naïve, gentille et intelligente. A coté, le bonhomme mène une double vie, fait un gosse dans le dos de sa femme et dragouille une mineure sans aucun problème, peinard. Oui mais non. 4/10

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POWER PLAY (Martyn Burke, 1978) Découverte

Dystopie musclée voyant un pays fictionnel (mélange entre le Grèce, le Chili et un état soviétique, piochez dans le tas) et dictatorial menacé par un coup d'état de l'armée. Étonnant de voir le corps militaire dans le camp des humanistes, préparant leur coup contre une police barbare et un état aveugle alors même que la population est absente du récit. Un récit prenant, haletant, un casting parfait (David Hemmings en leader, Peter O'Toole en dandy et Donald Pleasence en salopard costard-cravé) au service d'un film hésitant entre glorification du bras armé et la critique d'une politique droitière. Le retournement final (ironique) vient répondre à cette interrogation idéologique. Bonne surprise. 8/10

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THE CATERED AFFAIR (Richard Brooks, 1956) Découverte

Comment l'annonce d'un simple et banal mariage réveille les vieux démons de conflits de classes, de générations voir de sexes. L'ambition est immense mais le point de vue est pudique, intime. Le film reste autour de cette famille de prolo, fait deux trois échappés vers la belle-famille (afin de surligner le décalage économique donc humain entre les deux communautés) mais ne veut pas quitter ce milieu d'où nait le problème. Toujours à la hauteur des personnages, Brooks utilise la profondeur de champ pour marquer la distance entre ses personnages quand bien même ils évoluent dans un même cadre. Le film va donc tenter de les réunir. 9/10
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Message par AtCloseRange »

Kevin95 a écrit :Image

APRÈS L'AMOUR (Maurice Tourneur, 1948) Découverte

Drame conjugal où deux époux se déchirent à grands coups de flash-back dans les gencives. Si Maurice Tourneur s'en sort sans trop de dommages (rien à redire) on ne peut pas en dire autant des scénaristes et des auteurs de la pièce, lesquels ont eu la main lourde avec la gente féminine pour ne pas parler franchement misogynie. La femme entreprenante est vue comme une arriviste, cynique et menteuse tandis que la femme soumise à toutes les bonnes grâces du script, naïve, gentille et intelligente. A coté, le bonhomme mène une double vie, fait un gosse dans le dos de sa femme et dragouille une mineure sans aucun problème, peinard. Oui mais non. 4/10
C'est génial venant de quelqu'un qui va s'enflammer sur des revenge movie de Bronson ou Delon.
L'indignation à géométrie variable.
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Message par Kevin95 »

Est-ce vraiment de l'indignation ? Juste un ressenti. Les Delon ou Bronson sont des nanars donc des films ne se prenant jamais au sérieux et qu'il ne faut pas prendre au sérieux. Le Tourneur est premier degré, attend du spectateur une adhésion sincère d'où ma gène à l'idée d’adhérer à une vision aussi condescendante de la femme. Je regrette que certains de mes "goûts" déviants m'aient fait perdre de ma crédibilité.

Mais j'ai l'impression d'enfoncer des portes ouvertes. Parce que l'on prend un plaisir coupable devant des séries B improbables il faudrait donc ne rien avoir à redire devant toutes les productions de A à Z ? Peut-on avoir une "morale" si l'on aime un film Cannon ? Si ma grand mère porte la moustache est-elle mon grand père ? AtCloseRange me cherche-t-il des poux ou est-il un lecteur fidèle ?

Mystères...
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Re: Notez les films naphtas

Message par AtCloseRange »

Kevin95 a écrit :Les Delon ou Bronson sont des nanars donc des films ne se prenant jamais au sérieux et qu'il ne faut pas prendre au sérieux.
J'ai quand même quelques doutes sur le fait qu'ils ne se prennent jamais au sérieux.
Je ne pense pas que Delon faisait consciemment des nanars et Michael Winner non plus.
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