Un document de 1975 très bref mais intéressant : Welles revenant sur le scandale (déjà !) que provoqua son adaptation de MacBeth en 1936 à New York avec une distribution exclusivement composée d'acteurs Noirs.
L'intervention de Federico me rapelle que cette semaine sur France Culture, l'émission du midi La grande Table, a fêté les 100 ans de la naissance de Welles avec notamment pour invité Dominique Antoine, productrice de certains de ses derniers films (dont The Other Side of the Wind). Réécoutable ici :
kiemavel a écrit :L'intervention de Federico me rapelle que cette semaine sur France Culture, l'émission du midi La grande Table, a fêté les 100 ans de la naissance de Welles avec notamment pour invité Dominique Antoine, productrice de certains de ses derniers films (dont The Other Side of the Wind). Réécoutable ici :
Tu fais bien. Cet entretien est passionnant. On y entend une fois de plus combien le métier de producteur de Welles était une activité à part (je crois d'ailleurs que Dominique Antoine explique qu'on ne "produisait" pas Welles, que dans son cas le terme était inapproprié ou incongru).
D'autres liens vers d'anciennes émissions de France Culture consacrées à Welles à ré-écouter ici.
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
Par contre, c'est très accessoire, mais Orson Welles qui avait une belle stature, ne devait pas faire 1,92m comme indiqué dans un de ces articles (plutôt un bon 1,85 bien panoramique) :
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
La marche de l'histoire s'est aussi penchée sur le cas Welles, présenté comme : "Un has been de génie".
Invité de l'émission : l'essayiste Youssef Ishaghpour, auteur de Orson Welles, cinéaste, une caméra visible.
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
Exactement le même avis que lors de ma découverte voici environ 25 ans. C'est certes étonnant, toujours aussi moderne et plastiquement splendide mais ça m'agace le plus souvent et surtout ça me laisse totalement froid. J'ai réussi à aller au bout grâce à la mise en scène qui, même si elle m'irrite à de nombreuses occasions, me stupéfie à de multiples autres que ce soit au niveau des cadrages, du montage ou de la photographie. Bref, je comprends tout à fait ce que beaucoup peuvent trouver de génial à cette œuvre ; pour ma part, elle me laisse sur le bord de la route beaucoup trop souvent, ayant ensuite du mal à m'y raccrocher. Je ne pense pas avoir envie d'y revenir un jour mais ce n'est pas pour ça que je ne vais pas maintenant tester Macbeth. De toute manière, Shakespeare et moi n'avons jamais vraiment été bon copains.
Exactement le même avis que lors de ma découverte voici environ 25 ans. C'est certes étonnant, toujours aussi moderne et plastiquement splendide mais ça m'agace le plus souvent et surtout ça me laisse totalement froid. J'ai réussi à aller au bout grâce à la mise en scène qui, même si elle m'irrite à de nombreuses occasions, me stupéfie à de multiples autres que ce soit au niveau des cadrages, du montage ou de la photographie. Bref, je comprends tout à fait ce que beaucoup peuvent trouver de génial à cette œuvre ; pour ma part, elle me laisse sur le bord de la route beaucoup trop souvent, ayant ensuite du mal à m'y raccrocher. Je ne pense pas avoir envie d'y revenir un jour mais ce n'est pas pour ça que je ne vais pas maintenant tester Macbeth. De toute manière, Shakespeare et moi n'avons jamais vraiment été bon copains.
Ceci explique peut-être cela.
Si tu n'as pas accroché à Othello, je doutes que tu te réconcilies avec Shakespeare en visionnant le Macbeth de Welles.
La réalisation est nettement décevante par rapport au 1er. Ici, pas de cadrages "à la Welles", des moyens trop visiblement réduits (pour ne pas dire plus) et une réalisation qui n'arrive jamais à transcender le décor en carton-pâte.
Reste l'interprétation qui sauve partiellement le projet. Mention particulière à Jeannette Nolan, fantastique Lady Macbeth et à Welles lui-même qui semble s'être plus investi dans son personnage que dans Othello.
J'ai été agacé par Welles également il y a quelques semaines avec Le Procès, un film que j'ai trouvé ennuyeux et poussif au possible, avant d'être rassuré par l'imparfait mais néanmoins fascinant Dossier Secret.
Hitchcock a écrit :J'ai été agacé par Welles également il y a quelques semaines avec Le Procès, un film que j'ai trouvé ennuyeux et poussif au possible,
Je crois que c'est le film de Welles qui m'a fait la plus forte impression (avec Citizen Kane, et encore). J'en garde un souvenir marquant, et l'impression d'une restitution réussie de l'atmosphère oppressante de l’œuvre de Kafka. Il faudrait que je le revois ceci dit.
xave44 a écrit :
Si tu n'as pas accroché à Othello, je doutes que tu te réconcilies avec Shakespeare en visionnant le Macbeth de Welles. La réalisation est nettement décevante par rapport au 1er. Ici, pas de cadrages "à la Welles", des moyens trop visiblement réduits (pour ne pas dire plus) et une réalisation qui n'arrive jamais à transcender le décor en carton-pâte.
Tu parle de MacBeth ?
Parce que je trouve justement que dans ce cas, Welles transcende largement son manque de moyen. Malgré leur coté cheap, il donne une grande majesté aux décors. Et il est tellement imposant dans le rôle titre que le film fontionne de toute façon pleinement. Vu récemment, j’avais trouvé qu'il s'agissait d'une belle réussite.
Hitchcock a écrit :J'ai été agacé par Welles également il y a quelques semaines avec Le Procès, un film que j'ai trouvé ennuyeux et poussif au possible,
Je crois que c'est le film de Welles qui m'a fait la plus forte impression (avec Citizen Kane, et encore). J'en garde un souvenir marquant, et l'impression d'une restitution réussie de l'atmosphère oppressante de l’œuvre de Kafka. Il faudrait que je le revois ceci dit.
xave44 a écrit :
Si tu n'as pas accroché à Othello, je doutes que tu te réconcilies avec Shakespeare en visionnant le Macbeth de Welles. La réalisation est nettement décevante par rapport au 1er. Ici, pas de cadrages "à la Welles", des moyens trop visiblement réduits (pour ne pas dire plus) et une réalisation qui n'arrive jamais à transcender le décor en carton-pâte.
Tu parle de MacBeth ?
Parce que je trouve justement que dans ce cas, Welles transcende largement son manque de moyen. Malgré leur coté cheap, il donne une grande majesté aux décors. Et il est tellement imposant dans le rôle titre que le film fontionne de toute façon pleinement. Vu récemment, j’avais trouvé qu'il s'agissait d'une belle réussite.
xave44 a écrit :
La réalisation est nettement décevante par rapport au 1er. Ici, pas de cadrages "à la Welles", des moyens trop visiblement réduits (pour ne pas dire plus) et une réalisation qui n'arrive jamais à transcender le décor en carton-pâte.
Reste l'interprétation qui sauve partiellement le projet. Mention particulière à Jeannette Nolan, fantastique Lady Macbeth et à Welles lui-même qui semble s'être plus investi dans son personnage que dans Othello.
Ah non! la réalisation du Macbeth est justement fabuleuse a cause de ce manque de moyen que Welles parvient a utiliser au mieux pour créer un univers barbare et grotesque (au sens hugolien du terme, justement en partie baser sur Shakespeare). La réalisation de Welles tout en plan séquence et en clair obscur, revendique justement une théâtralité qui n'a plus rien a voir avec les platitudes du théâtre filmé puisque l'artifice revendiqué transforme l'espace du chateau et de la lande écossaise en espace mentale dans lequel les personnages avec leur pulsions en même temps qu'avec des forces métaphysique qui les dépasse (tout le film est traversé par des oppositions entre des croix chrétienne et la formes du V associé d'emblée aux sorcières avec leur battons). Une des réalisations les plus évocatrices et les plus puissantes de Welles, surement pas un ratage.
(j'ajoute que Jeannette Nolan est pour moi une lady Macbeth relativement conventionnel par rapport a ce que le personnage peut permettre)
Hitchcock a écrit :J'ai été agacé par Welles également il y a quelques semaines avec Le Procès, un film que j'ai trouvé ennuyeux et poussif au possible, avant d'être rassuré par l'imparfait mais néanmoins fascinant Dossier Secret.
encore une fois je ne comprend pas comment on peut trouver ce film poussif, le roman de Kafka y est retravaillé avec une grande intelligence Welles se l'approprie tout en en restituant la richesse. Sa réalisation est la aussi puissante et évocatrice dans son usage du grand angle et sa gestions d'un espace dont les différents éléments hétérogènes ne raccordent pas vraiment entre eux selon une logique réaliste mais encore une fois selon la logique du rêve (enfin du cauchemar) de l'espace mentale.
"Il ne faut pas être timide avec la caméra. Il faut lui faire violence, la pousser jusque dans ses derniers retranchements, parce qu'elle est une vile mécanique. Ce qui compte, c'est la poésie."