Fernando Di Leo (1932-2003)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Julien Léonard
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Fernando Di Leo (1932-2003)

Message par Julien Léonard »

Ouverture d'un topic sur ce cinéaste italien qui le mérite amplement. Un cinéaste de genre, notablement attaché au polar, au film noir à tendance sociale.

Je remets ici quelques avis et passages trouvés sur le topic du polar italien des années 1970.
Julien Léonard a écrit :Effectivement, poussé par ces avis à propos de La mala ordina, je l'ai regardé. Blu-ray très solide, au passage.

Une claque monstrueuse... je n'en n'attendais pas autant. Le film ne cesse de monter en puissance, ne se contentant jamais d'une excellente scène passée. Il enchaîne les moments insensés et anthologiques avec une rythmique impensable. La scène de poursuite centrale est d'une efficacité incroyable, tout étant basé sur un montage sec et une très grande tension nerveuse qui met le spectateur sous pression. L'acteur Mario Adorf est remarquable dans ce rôle, et très inattendu lui aussi. Il a sans aucun doute dû beaucoup donner de lui-même lors du tournage. Difficile d'en faire ressortir une vision globale pour le moment, il faut que l'enthousiasme retombe un peu. Reste probablement l'un des films neo noirs les plus impressionnants que j'ai pu découvrir, jamais en-dessous de ce qu'il devrait être, toujours au-dessus des attentes.

Essentiel, exceptionnel. Fernando Di Leo est décidément l'auteur primordial du neo polar. Un auteur à redécouvrir d'urgence. Un film à redécouvrir d'urgence.
manuma a écrit :
Shin Cyberlapinou a écrit :J'en profite pour évoquer (si ça n'a pas déjà été fait) ici et faute de mieux Avere vent'anni

Image,

pas un polar, ni même un giallo, mais une espèce de chronique de moeurs libertaire. Comme une andouille j'avais lancé le montage US du double DVD Raro Video et ça m'a bien abimé l'impact du film, qui se présente comme une oeuvre légère et joyeuse (en gros les escapades de deux jeunes filles bien décidées à profiter de la vie) avant de nous montrer le côté sombre du machisme à l'italienne. Je ne tiens pas nécessairement Fernando di Leo pour un immense cinéaste (même dans sa catégorie) mais il avait indéniablement des choses à dire. 7/10.
Un film que j'aime bien également, analysant à sa façon la fin des utopies soixante-huitardes, à rattacher au plus mineur Brucia, ragazzo, brucia dans sa carrière.

Di Leo, je le trouve un peu à part dans le genre Poliziottesco. A la différence des Umberto Lenzi, Mario Caiano, Marino Girolami, Stelvio Massi et autres Castellari, tous plus ou moins habiles faiseurs cherchant avant tout à exploiter la mode du polar urbain à la Dirty Harry, lui est un cinéaste ouvertement engagé aimant à faire passer des messages dans ses films. Par ailleurs, il me semble que ses plus célèbres travaux se rapprochent davantage du film noir social que du pur poliziottesco.
Julien Léonard a écrit :Je me note ce film, cela me donne envie. :wink:

Tout à fait, Fernando Di Leo réalise du polar, très nerveux, très noir... De fait, il s'agit souvent de film noir. Jean-Baptiste Thoret (qui est l'une de mes idoles) le classe néanmoins dans le genre poliziottesco, mais en différenciant son appartenance au genre. De fait, il n'y a pas un polar italien dans les années 1970, mais bien des polars italiens. Difficile de connecter un Fernando Di Leo, un Massimo Dallamano et un Maurizio Merli (notez que là je cite l'acteur) au même arbre de genre, et pourtant on peut. Il s'agit selon moi de différentes visions de ce que le genre peut apporter, et de ce qu'il peut utiliser comme souche dramatique. J'aurais tendance à penser (mais l'avenir dans mes visionnages me démontrera peut-être mon tort) que le neo polar est multiple, et que ses incessants changements de directions au travers d'une production frénétique (bien plus soutenue qu'aux USA) ne sont que le fruit d'une société italienne sur le point d'imploser. Le genre répond aux besoins et aux souhaits du public, et tergiverse, fonce sur un coup de tête, reprend son souffle, prend une carrure humaniste (Dallamano et La lame infernale peuvent en témoigner) pour enfin s’enraciner dans une nature droitière à base de simili-Dirty Harry retors et sans problème de conscience. C'est passionnant, justement parce que le neo polar ne cesse de prendre le pouls de son pays et de ses populations.

Quant à Fernando Di Leo, je dirais personnellement qu'il s'agit d'un grand cinéaste. Je n'ai vu que six films de ce réalisateur, et même quand l'ensemble est plus mineur, cela reste passionnant. Il n'y a qu'à voir Milan calibre 9, mélange de cinéma Melvillien, de violence à l'italienne, de rebondissements assumés avec la rage du désespoir, sans oublier des acteurs remarquables et une musique inoubliable... le tout menant à une fin parmi les plus sèches et violentes que j'ai jamais vu :
Spoiler (cliquez pour afficher)
Le jeune Luca crible Ugo de balles de 9mm, tandis que ce dernier frappe son ancienne compagne d'un poing meurtrier avant de rendre l'âme. Survient Rocco et sa réaction inattendue (il tue Luca pour une raison que je n'entrevoyais pas auparavant), et enfin la police venant ramasser les cadavres. Le fil se conclut sur ce mégot de cigarette à demi posé sur une table en verre, se consumant peu à peu. Rien de maniériste, juste une vision d'auteur. Magnifique et terrible.
Di Leo a l'art de soulever son spectateur et de lui offrir un spectacle unique et tendu, avec une matière à la base vue et revue. C'est un enragé, intellectuel et très sensible à la fois. Il ne négocie pas avec ses films, il tourne comme il en a envie et livre l'uppercut dont il a envie. Pour ma part, je reste totalement secoué par La mala ordina, un modèle de film noir comme on n'en voit plus. Et Mario Adorf, quel acteur...

Enfin, Di Leo a l'art d'ouvrir ses films. Ses séquences pré-génériques sont souvent essentielles pour intégrer le film, son idée et son fond.
Et une vidéo d'un cours donné par Jean-Baptiste Thoret à propos du neo polar italien :

L'Italie à main armée par Jean-Baptiste Thoret
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Re: Fernando Di Leo (1932-2003)

Message par Rick Blaine »

Effectivement il le mérite. Di Leo est l'auteur du Neo Polar qui me semble avoir le plus de personnalité, le style le plus marqué, en se détachant effectivement un peu du genre pour lorgner vers le noir.

Du coup ça m'a donné envie de m'y remettre pour regarder Il poliziotto è marcio que j'ai trouvé absolument épatant! On retrouve cette esthétique melvillienne de noir et blanc en couleur, une formidable qualité de narration et une histoire ici très marquante. Casting brillant aussi, dont Merenda que je n'avais jamais vu aussi bon et Salvo Randone, toujours formidable!
Décidément, Di Leo n'est jamais décevant, et là il passe encore un cap dans mon esprit. Il faudrait absolument que cet auteur sorte de l'anonymat incompréhensible dans lequel il est plongé, sa place dans la grande histoire du cinéma policier est incontestable.


(Et je suis en train de regarder le cours de Thoret, c'est très intéressant! :wink: )
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Re: Fernando Di Leo (1932-2003)

Message par Borislehachoir »

Rick Blaine a écrit :Effectivement il le mérite. Di Leo est l'auteur du Neo Polar qui me semble avoir le plus de personnalité, le style le plus marqué, en se détachant effectivement un peu du genre pour lorgner vers le noir.
Même si j'aime beaucoup les films de Di Leo ( petit bémol pour Les Enfants du massacre que j'ai trouvé moins convaincant et très inférieur au roman de Scerbanenco ) il me semble toutefois qu'au sein du polar italien violent - j'exclus donc les films plus directement politisés -, le génie était surtout à chercher du côté de Sergio Sollima.
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Re: Fernando Di Leo (1932-2003)

Message par manuma »

Borislehachoir a écrit :il me semble toutefois qu'au sein du polar italien violent - j'exclus donc les films plus directement politisés -, le génie était surtout à chercher du côté de Sergio Sollima.
Sollima est assurément un grand, mais sa contribution au genre policier me semble toutefois beaucoup plus modeste que celle de Di Leo, ne serait-ce qu'en quantité (deux titres seulement, il me semble).

Content de lire cet avis enthousiaste sur l'ultra noir Il Poliziotto è marcio. C'est avec ce film que j'avais découvert Di Leo (via une vieille VHS dégotée dans un Cash Converter) et, bien que moins connu des amateurs, j'avoue trouver ce titre au moins aussi important que ceux constituant sa "trilogie du milieu" (Milan Calibre 9, La Mala ordina et Il Boss). J'ai le DVD sorti chez Raro Video en début d'année. Tout cela me donne une furieuse envie de le déballer...

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Re: Fernando Di Leo (1932-2003)

Message par Rick Blaine »

manuma a écrit : Content de lire cet avis enthousiaste sur l'ultra noir Il Poliziotto è marcio. C'est avec ce film que j'avais découvert Di Leo (via une vieille VHS dégotée dans un Cash Converter) et, bien que moins connu des amateurs, j'avoue trouver ce titre au moins aussi important que ceux constituant sa "trilogie du milieu" (Milan Calibre 9, La Mala ordina et Il Boss). J'ai le DVD sorti chez Raro Video en début d'année. Tout cela me donne une furieuse envie de le déballer...
Oui, pour moi aussi il est largement aussi important que les titres de la trilogie. Et j'ai trouvé le DVD Raro très bon! :wink:
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Re: Fernando Di Leo (1932-2003)

Message par BaronLundi »

J'ai le premier coffret blu-ray de chez Raro mais je n'ai encore rien vu. Il y a un ordre particulier pour regarder la trilogie ou ça n'a pas d'importance ?
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Re: Fernando Di Leo (1932-2003)

Message par Rick Blaine »

BaronLundi a écrit :J'ai le premier coffret blu-ray de chez Raro mais je n'ai encore rien vu. Il y a un ordre particulier pour regarder la trilogie ou ça n'a pas d'importance ?
C'est une trilogie thématique, il n'y a pas de lien entre les histoires, donc à priori tu peux y aller comme tu veux. Je le ferais dans l'ordre quand même, d'autant que Milano Calibro 9 est un très bon film!
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Re: Fernando Di Leo (1932-2003)

Message par hellrick »

LA CLINIQUE SANGLANTE
La bestia uccide a sangue freddo de Fernando Di Leo (1971) Italie
Avec Klaus Kinski, Rosalba Neri, Margaret Lee, Monica Strebel, Jane Garrett, John Karlsen, John Ely.

Le docteur Clay (Klaus Kinski) et le professeur Dorian (John Karlsen) dirigent une clinique isolée située dans un antique château. Ils y soignent essentiellement de belles jeunes femmes, comme Anne (Rosalba Neri), une suicidaire nymphomane dépitée que son frère refuse ses avances… qu’il acceptait pourtant avec enthousiasme durant son adolescence. Les autres patientes de la clinique sont, entre autre, la dépressive Cheryl (Margaret Lee), une agoraphobe, la fille d’un ambassadeur, etc. Des demoiselles souvent livrées aux doigts experts de l’infirmière Helen (Monica Strebel) dont les compétences vont bien au-delà des simples massages médicaux. Malheureusement, cette existence tranquille est soudainement perturbée par une série de meurtres commis à l’arme blanche par un malade mental masqué…
Giallo érotique aux influences gothiques devenu culte au fil des années, le film de Fernando Di Leo pourrait concourir au championnat du monde du retitrage puisqu’on le connaît sous une foule d’identité différentes: La bête tue de sang-froid, La Clinique des ténèbres, Les insatisfaites poupées du Dr Hichcock, Les Insatiables poupées érotiques, Les poupées érotiques du Dr Hichcock…Sans oublier, pour l’exportation, The Beast kills in cold blood, Slaughter Hotel, Asylum Erotica, The Cold blooded beast, etc. Des titres qui mettent l’accent sur les aspects gothiques, thrillers, « giallesques » ou érotiques de l’entreprise, d’ailleurs visible dans des montages plus ou moins démonstratifs en ce qui concerne le gore et le sexe.
En dépit des allusions au « docteur Hichcock » cher à Riccardo Freda, le long-métrage de Di Leo n’a, toutefois, aucun lien avec cet excellent diptyque du bis italien composé de L’EFRROYABLE SECRET DU DOCTEUR HICHCOCK et du SPECTRE DU PROFESSEUR HICHCOCK. Ici, nous sommes en présence d’une œuvre outrancière, au scénario volontiers absurde par ses excès et aux invraisemblances criantes. Malgré les massacres commis dans la clinique, par exemple, nul ne s’inquiète de la situation et la police ne daigne intervenir que durant les dernières minutes afin de démasquer le coupable. Une révélation d’ailleurs prévisible pour les familiers du giallo « de machination » même si le cinéaste tente de rendre Klaus Kinski suspect des différents crimes. Peine perdue, sa culpabilité, trop évidente, s’apparente dès le départ à une fausse piste lancée à l’adresse des détectives en herbe nullement dupes de la manœuvre. Malheureusement, Kinski, l’enfant terrible du cinéma bis, livre ici une prestation en retrait, très sobre et loin de ses cabotinages les plus outranciers. Souvent nonchalant, voire « je m’en-foutiste », l’acteur parait peu concerné par l’intrigue dans lequel il évolue de façon assoupie. Dommage car le reste du casting, par contre, se voit joliment mis en valeur, à commencer par la belle Rosalba Neri, ancienne reine du péplum dont la prestation, très « physique », constitue un des arguments principaux de LA CLINIQUE SANGLANTE. La belle trentenaire n’a jamais, en effet, été aussi dénudée et impudiquement dévoilé, y compris lors d’une séance de masturbation en gros plan (« doublure ou pas doublure ? » se demandent les pervers depuis quatre décennies) qui brouille la frontière entre érotisme et pornographie. Séductrice insatiable, Neri se déchaine sur tous les mâles qui passent à sa portée (« je veux simplement faire l’amour, toujours faire l’amour, c’est tout ») tandis que Monica Strobel et Jane Garrett goûtent aux joies du lesbianisme dans des séquences à l’extrême limite de la pornographie.
Si le côté érotique se montre fort présent, les aspects « giallo » se révèlent, de leur côté, moins convaincants : le scénario, trop classique, ménage peu de surprises et les fausses-pistes, rares, ne permettent pas de maintenir l’intérêt durant l’enquête policière. La révélation finale apparaît, par conséquent, comme un passage obligé et non le point culminant du métrage : Fernando Di Leo, guère concerné par le whodunit, préfère en effet se concentrer sur ses interprètes féminines, exposée avec beaucoup de complaisance. Cependant, si l’horreur et le gore doivent se contenter de la portion congrue durant la quasi-totalité de la projection, le cinéaste se rattrape lors d’un climax volontiers excessif. En effet, le tueur, devenu fou, s’empare alors d’une masse d’arme médiévale (sic !) pour massacrer, en quelques minutes, une demi-douzaine d’infirmières. Inspirée (plus ou moins consciemment) par le célèbre carnage du tueur en série Richard Speck (survenu à Chicago en 1966), cette scène accroit radicalement le « body count » de LA CLINIQUE SANGLANTE qui se stabilise finalement à une quinzaine de meurtres.
La mise en scène de Fernando Di Leo, pour sa part, varie entre l’amateurisme bâclé et une véritable recherche dans les cadrages biscornus et les éclairages volontiers tranchés (avec une prédominance inévitable du rouge). Le soin apporté à diverses séquences rappelle, de son côté, les grandes heures du gothique italien, comme ces déambulations d’un sadique tout de noir vêtu dans les couloirs de la clinique. Scénariste et réalisateur davantage réputé pour ses polars solidement burnés (LE BOSS, MILAN CALIBRE 9) et son étrange sexploitation AVERE VENT’ANNI, Di Leo emballe correctement son unique giallo mais doit se dépêtrer avec un manque de budget et de temps (le tournage n’aurait duré que 12 jours) évidents.
Loin d’un classique, LA CLINIQUE SANGLANTE s’avère néanmoins très plaisant et divertissant : un authentique film bis dans lequel la vraisemblance s’efface au profit d’une ambiance de folie pure à mi-chemin du serial, des romans de gare et des bandes dessinées pour adultes. Le film reste donc un témoignage précieux de la vitalité du cinéma populaire à une époque où les cinéastes n’hésitaient pas à mélanger les genres et les influences au mépris des classifications ou des campagnes marketing.

Ou ici avec des photos: http://bis.cinemaland.net/html/movies/c ... -beast.htm
:wink:
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Re: Fernando Di Leo (1932-2003)

Message par Julien Léonard »

Je me garde la possibilité de voir La clinique sanglante un de ces quatre, afin de voir ce que ce réalisateur vaut dans ce registre. :)

Je rappelle qu'il existe deux coffrets Raro video sortis en blu-ray... Le premier contient quatre films, dont les indispensables Milano calibro 9, La mala ordina (mon favori pour le moment) et Il boss. Il compte aussi Il padroni della citta, moins bon mais intéressant.

Le deuxième coffret blu-ray propose Il poliziotto è marcio, La jeunesse du massacre et La città sconvolta (Colère noire). Il faut encore que je découvre Il poliziotto è marcio. par contre, je peux dire que La jeunesse du massacre est excellent, même si pas forcément facile à appréhender. Et je recommande fortement Colère noire, bien plus fort que ce que l'on veut bien dire à mon avis. C'est un film clairement divisé en deux parties, assez désespéré, d'abord socialement engagé, pour se transformer finalement en film de vengeance très audacieux et apocalyptique en son genre. La fin est magistrale. Et Luc Merenda définitivement excellent. Quelle classe, quelle forme, quel jeu sobre ! J'adhère sans hésiter.

Cela fait donc sept films de Di Leo en blu-ray, les transferts étant à peu près tous excellents. Et les deux coffrets proposent des sous-titres anglais tout à fait compréhensibles.

Sinon, une petite sucrerie très agréable, le fameux Gli amici di Nick Hezard est un film de détective bien troussé et rythmé comme il faut. Merenda est en mode plus détendu, mais le film se laisse savourer ! :wink:

Perso, tout de go, je conseillerais directement de regarder Milano calibro 9 et surtout La mala ordina, tous deux avec l'acteur Mario Adorf, remarquable à tout point de vue.

Concernant Sollima, j'ai adoré La cité de la violence, un très grand film noir. Mais là n'est pas le sujet. :oops:
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Re: Fernando Di Leo (1932-2003)

Message par Rick Blaine »

Ces deux coffrets (je les ai en DVD perso) semblent en effet indispensable. Sur le premier, comme tu le dis, Il padroni della citta est un cran en dessous, toutefois ça reste plaisant. Sur le second, je n'avais pas trouvé La jeunesse du massacre formidable pour ma part, même si c'est intéressant. Me reste à voir La città sconvolta, je vais enchainer par ça, puis voir Gli amici di Nick Hezard
Julien Léonard a écrit :Perso, tout de go, je conseillerais directement de regarder Milano calibro 9 et surtout La mala ordina, tous deux avec l'acteur Mario Adorf, remarquable à tout point de vue.
Oui, et un superbe Gastone Moschin dans le premier!
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Re: Fernando Di Leo (1932-2003)

Message par Julien Léonard »

Tu verras, Gli amici di Nick Hezard est une sorte de comédie policière, navigant entre le film de casse et le film de détective privé à la Tony Rome (on ira cependant doucement sur la comparaison). C'est cool, un peu farcesque, solidement réalisé (quoique sans génie cette fois-ci), et à vrai dire très inoffensif. Mais j'ai bien aimé cette rupture de ton chez Di Leo. J'étais plus habitué à ses films noirs, avec un registre très sombre en fin de compte. Ici, ce n'est à l'évidence pas très sérieux, mais assez efficace. Un film mineur, assurément.

Merenda rules !

C'est un de mes acteurs préférés dans le genre polar italien, avec Claudio Cassinelli (très fin, très nuancé, intelligent), Maurizio Merli (la force brute du genre, à savoir frontal, monolithique et charismatique), Tomas Milian (l'homme aux mille visages) et Mario Adorf (un acteur complet et très nuancé).

Merenda, c'est le type cool, beau gosse, athlétique, mais sobre, efficace, et qui sait intégrer son rôle avec une vraie retenue dramatique. Charismatique le bonhomme ! Il faut le voir dans Rue de la violence de Sergio Martino, un neo polar remarquable et très bien conçu. Et il sauve littéralement le film (Tomas Milian aussi cependant !) lorsqu'il participe au très décousu mais plaisant L'exécuteur vous salue bien de Stelvio Massi. Belles cascades, bons moments comiques, mais pour beaucoup grâce aux deux têtes d'affiches. Merenda assure par tous les temps, en faisant la gueule ou en rigolant, à moto ou en voiture, à la course à pieds ou dans de bons dialogues. Fernando Di Leo lui a donné certains de ses meilleurs rôles, j'ai l’impression... Bref, hâte de découvrir ce fameux Il poliziotto è marcio. :mrgreen:
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Re: Fernando Di Leo (1932-2003)

Message par hellrick »

Julien Léonard a écrit : Merenda rules !
Il tient aujourd'hui un magasin d'antiquité...je me demande s'il signe des autographes si on va le voir. La dernière fois qu'on l'a vu au ciné c'est dans Hostel 2

http://www.asie-antiquites.com/
:wink:
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Re: Fernando Di Leo (1932-2003)

Message par Julien Léonard »

Oui, j'avais vu ça, mais je ne connaissais pas ce site. Je lisais dans un entretien récent qu'il considérait tout cela (sa carrière d'acteur en Italie) comme faisant partie du passé. Il a semble-t-il gardé son franc parler ! J'aime bien ce genre de caractère bien trempé, ayant cumulé plusieurs carrières.

De là à l'imaginer en antiquaire... Comme quoi, tous les chemins mènent à Rome. Mais visiblement, si j'ai bien compris, son père était déjà un collectionneur d'art asiatique. Bref, m'enfin tout cela n'a que peu à voir avec Di Leo. Désolé pour le HS. :mrgreen:

A noter qu'il intervient en entretiens dans les bonus autour de Di Leo dans les DVD/blu-ray disponibles.
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Re: Fernando Di Leo (1932-2003)

Message par manuma »

Si tu aimes bien Merenda, je te recommande de jeter un œil sur sur La citta gioca d'azzardo (Le Parfum du diable, en VF). Cette étonnante comédie policière hard boiled, qui commence une comédie policière à la Bébel pour virer progressivement à la tragédie, me parait être l'une des réalisations les plus ambitieuses de Sergio Martino.

L'acteur est également très bon - et surprenant - en gigolo pervers dans le Pensione paura de Francesco Barilli, film captivant si un peu bancal, se rapprochant thématiquement et formellement du cinéma de Pupi Avati et (avec 30 ans d'avance) Guillermo Del Toro (enfin, pas celui de Pacific Rim, hein...)

Pour en revenir à Di Leo, Gli amici di Nick Hezard, j'avais trouvé ça assez dispensable dans l'ensemble, même si le film reste plus intéressant, un poil plus rigoureux dans son mélange d'action et d'humour, que Colpo in canna et Padroni della città, ses 2 autres comédies policières tournées à la même époque.
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Re: Fernando Di Leo (1932-2003)

Message par hellrick »

manuma a écrit :
L'acteur est également très bon - et surprenant - en gigolo pervers dans le Pensione paura de Francesco Barilli, film captivant si un peu bancal, se rapprochant thématiquement et formellement du cinéma de Pupi Avati et (avec 30 ans d'avance) Guillermo Del Toro
Il faut que je le revois (c'est prévu prochainement) parce que je n'avais pas beaucoup accroché à celui-là, pourtant réputé, sans doute parce qu'il est vendu comme un giallo alors qu'il n'en est pas un (ou très peu en tout cas). Mais je me le revois ce mois-ci :wink:
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