Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Supfiction
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par Supfiction »

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Au sud de Mombasa (1956, George marshall)

L'américain Matt Campbell voyage jusqu'au Kenya après que son frère l'avait contacté pour avoir découvert un gisement d'uranium. À son arrivée, il apprend que son frère est mort. Il décide alors d'enquêter sur ce mystérieux décès. Il rencontre le missionnaire Ralph Hoyt qui lui affirme que son frère aurait été assassiné par les membres d'une société secrète, les Hommes-léopards. Accompagné d'Ann Wilson, la nièce de Hoyt, Matt se rend à Mombasa où le corps a été découvert...

Pour ceux qui aiment les films d’aventure exotiques dans la lignée de Tarzan à Indiana Jones en passant par African Queen, je recommande ce petit film d'aventure bien mené et dépaysant. Il comporte de nombreux éléments attendus d'un film d'aventures en Afrique : éléphants, hippopotames, serpents, attaques de crocodiles, tribus sauvages et bwanas.
Le synopsis a quelques similitudes avec celui A la poursuite du diamant vert, grand succès des années 80 dans lequel une romancière débarquait dans un milieu sauvage et hostile pour rapporter à sa sœur une carte expédiée par son mari peu avant qu'il ne soit retrouvé mort. Dans les deux films, des ennemis invisibles surveillent de près les agissements du personnage principal, un(e) américain plongé(e) contre son gré dans un milieu étranger et hostile.

Ici, il s'agit de Cornel Wilde qui est aidé par un missionnaire et sa nièce (Donna Reed, étonnante dans un registre un peu inhabituel) et avec qui il va entretenir rapidement une relation conflictuelle à la manière de Katherine Hepburn et Humphrey Bogart (dont il est d'ailleurs fait mention pour marquer le cousinage avec African Queen, film modèle du genre) ou de Indiana Jones et Marion Ravenwood. J'exagère un chouïa car le personnage de Donna Reed est loin d'être aussi fort et développé que Marion Ravenwood mais c'est dans l'esprit, comme s'il s'agissait des aventures d'une grande tante.
En revanche, il me parait évident que Lucas / Spielberg ont eu en tête ce Au sud de Mombasa lors de l'écriture des Aventuriers de l'arche perdue. Je pense tout particulièrement à la séquence finale dans la brousse qui rappelle celle d'introduction du film de Spielberg. En particulier la scène durant laquelle le méchant dévoilé manipule une tribu d'indigènes pour attaquer nos héros.
Cette scène ainsi que l'épilogue final feront évidemment sourire en témoignant du conservatisme de leur époque.
En pleine action, le méchant expose ses motivations (à la manière d'un épilogue de Scoubidou) pour justifier ses actes (on ne le savait pas encore à l'époque mais.. when you have to shoot, shoot, don't talk).
Étonnement, ce discours s’avère très moderne et d'actualité (il faut tout faire pour préserver les richesses locales contre l'exploiteur occidental). Mais c'est le discours du méchant, par conséquent le dénouement ne laissera aucune ambiguïté ni aucun doute sur qui sont les gentils. Faut-il en déduire que les scénaristes étaient des contrebandiers qui discrètement ont instillé un propos politique à ce petit film d'aventure ?

De même, le happy end se concrétise conventionnellement par une demande en mariage. Mais c'est Donna Reed et non Cornel Wilde qui en prendra l'initiative.
Nathan Brittles
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par Nathan Brittles »

Grand amateur de film d'aventure, de SF et bien sur de western, du cinéma américain des années 30/50; je viens de découvrir ce topic avec grand plaisir! Merci :D
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Jeremy Fox
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par Jeremy Fox »

Nathan Brittles a écrit :Grand amateur de film d'aventure, de SF et bien sur de western, du cinéma américain des années 30/50; je viens de découvrir ce topic avec grand plaisir! Merci :D

Un forumeur qui prend le nom du personnage principal de mon western préféré, je ne peux que lui souhaiter la bienvenue :wink:
Nathan Brittles
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par Nathan Brittles »

Merci, comme tu peux l'imaginer j'adore The Duke, les westerns, Ford...Et beaucoup d'autres! Image
kiemavel
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par kiemavel »

Nathan Brittles a écrit :Grand amateur de film d'aventure, de SF et bien sur de western, du cinéma américain des années 30/50; je viens de découvrir ce topic avec grand plaisir! Merci :D
Merci … mais c'est pourtant plus ce que c'était ! (faussement péremptoire) mais ce n'est pas tant parce que maintenant c'est bien plus souvent mon camarade Stupfiction qui s'y exprime :wink: , c'est surtout qu'il fut un temps où pour ceux qui auraient eu des haut-le-coeur en lisant ma prose, il y avait les nombreuses photos qui en jetaient un max pour compenser. Or, tout à disparu … et j'en ai marre de changer d'hébergeur. C'est hors sujet, mais qu'el(s) herbergeur(s) de préférence gratuit -ou raisonnable- me conseillez vous ?

Un mot quand même sur Au sud de Mombasa. Je ne l'ai pas vu depuis des lustres et seulement en VF. Presque aucun souvenir et je ne vois plus du tout ce rapprochement avec Indiana Jones. En ce qui concerne l'allure et les manières du personnage, il s'inspirait aussi beaucoup d'un film présenté dans ce sujet :
Le secret des incas de Jerry Hopper. ici : http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... 5#p2302236
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Sybille
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par Sybille »

kiemavel a écrit :C'est hors sujet, mais qu'el(s) herbergeur(s) de préférence gratuit -ou raisonnable- me conseillez vous ?
J'utilise celui-ci : https://funkyimg.com/ (descendre la page jusqu'en bas pour pouvoir redimensionner) qui est simple à utiliser même si je ne sais pas pour la pérennité des images. Y a peut-être mieux, j'ai toujours pris "mes" hébergeurs d'images au hasard, en changeant quand le précédent devenait tout à coup indisponible.
kiemavel
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par kiemavel »

Sybille a écrit :
kiemavel a écrit :C'est hors sujet, mais qu'el(s) herbergeur(s) de préférence gratuit -ou raisonnable- me conseillez vous ?
J'utilise celui-ci : https://funkyimg.com/ (descendre la page jusqu'en bas pour pouvoir redimensionner) qui est simple à utiliser même si je ne sais pas pour la pérennité des images. Y a peut-être mieux, j'ai toujours pris "mes" hébergeurs d'images au hasard, en changeant quand le précédent devenait tout à coup indisponible.
Merci
C'est ce que j'ai toujours fait aussi, quoique j'ai aidé le hasard en me servant des hébergeurs les plus fréquemment cités par d'autres forumeurs mais ça doit en faire au moins 4 ou 5 depuis que j'ai commencé à poster sur les 2 forums de cinéma que je fréquente et comme pour chaque film que j'ai présenté, j'ai posté en moyenne une dizaine de photos, ça en fait bcp à replacer au bout de quelques centaines de films présentés. Du coup, merci pour ce site que je vais visiter mais je pense que je vais passer à un hébergeur payant et "sur la place" depuis longtemps. Par contre, je me méfie du dernier en date que j'employais (Casimages) qui a l'air d'être passé assez récemment en version payante. Or, c'est parfois ce qui a coulé d'autres hébergeurs
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shubby
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par shubby »

Cathy a écrit : 25 août 14, 22:13
Jack Carter a écrit :le 7 septembre

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Pas terrible au demeurant, le personnage joué par Charlton Heston n'est pas fortement sympathique. En tout cas il sera diffusé en VO au moins.
Roilo Pintu a écrit : 10 sept. 20, 22:25 Le secret des Incas - Jerry Hopper (1954)
Film d’aventure qui combine la chasse au trésor avec le folklore péruvien, une très belle photo qui met en valeur l’authenticité du Machu Pichu et sa tribu d’indiens costumés, des personnages qui restent sordides, aventuriers de fortune ou réfugié. Malheureusement rien d’inattendu, l’amour pointe son nez de manière assez artificielle et rapide, le caractère cupide et détestable d’Harry Steele, pourtant bien brossé dès le début, ne résiste finalement pas beaucoup à la belle Nicole Maurey. Une intrigue amoureuse qui fait perdre beaucoup d’élan au récit d’aventure. Charlton Heston est charismatique à souhait, véritable influence d’Indiana Jones (dans l’habit comme dans les bons mots, la cupidité en moins), dommage que l’histoire ne suive pas.

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kiemavel a écrit : 17 avr. 13, 22:17 Image

LE SECRET DES INCAS (Secret of the incas). Jerry Hopper. 1954

Harry Steele (Charlton Heston), un aventurier américain vivotant à Cuzco, l'ancienne capitale des incas, en faisant visiter la ville à des touristes, rêve en réalité de retrouver un fabuleux trésor disparu depuis des siècles, le soleil d'or incrusté de pierres précieuses qui est réputé avoir été dissimulé dans la tombe du dernier roi Inca sur le site de machu Picchu. A Cuzco, Il fait la connaissance d'Elena, une réfugiée roumaine cherchant à sortir du pays. Elle fait appel à Steele espérant que ce dernier lui vienne en aide mais lorsqu'il découvre qu'Elena est sans ressources il l'abandonne avant de finalement profiter de l'avion privé qui doit la faire sortir du pays. Ils atterrissent à proximité du site et parvenus sur place, alors que Steele pensait avoir toute liberté et le temps de retrouver la tombe, il s'aperçoit qu'une mission archéologique est déjà sur les lieux. D'autre part, Ed Morgan (Thomas Mitchell) un autre aventurier que Steele pensait avoir semer est également sur la piste du trésor, tout comme les indiens pour qui le disque solaire serait le symbole du renouveau du peuple inca et qui ne sont absolument pas disposés à le laisser échapper…

Un film assez célèbre en partie pour des raisons extérieures au film lui-même. Tout d'abord en raison du personnage interprété par Charlton Heston qui est réputé avoir servi de modèle à celui d'Indiana Jones. L'allure de steele, son chapeau de feutre, son blouson, le fouet qu'arbore le personnage rappelleront effectivement celui crée par Spieiberg, son scénariste et sa costumière ou les trois à la fois. C'est d'autre part, un des héros de film d'aventure les moins sympathiques qui soit. Le guide touristique est un type revanchard. C'est un ancien pilote de guerre qui posséda plus tard une petite compagnie aérienne avant de se reconvertir, bien malgré lui, comme guide touristique. Il arrondi accessoirement ses fins de mois difficiles en usant de ses charmes pour séduire quelques vieilles dames de passage au Pérou. Oui, si on lit un peu entre les lignes, il est bel et bien un brin gigolo…C'est un type qui ne semble penser qu'à l'argent. Sera t-il sauvé in-extremis ? Un indice, il ne finit pas en Suisse.

Autre objet de culte, la présence au générique de l'insupportable chanteuse péruvienne Yma Sumac dont ce fut l'un des rares films avec "Les amours d'Omar Khayyam" de William Dieterle. Elle interprète ici une prêtresse inca. Pour paraphraser Gainsbourg, je dirais "çà, pour être un cas, c'est un cas". Titicaca, ce n'est pas forcement la meilleure chanson de son auteur mais c'est toujours mieux que n'importe quelle chanson de la Castafiore des Andes. Pourtant elle fait encore aujourd'hui l'objet d'un culte en raison de son registre vocal très étendu, 4 octaves et demi ou 5 octaves selon les sources ! Certes, c'est impressionnant mais la chanson, ce n'est pas les jeux olympiques, on peut faire beaucoup avec peu de moyens physiques et je me fous des performances des cordes vocales de la diva des hauts plateaux andins. Moi même je chante comme une casserole et je n'ai qu'une guitare à 4 cordes (j'en ai 2 à remplacer + les 2 de mon gosier. En tout, çà fait donc 4 ) et on peut toujours faire mieux mais la seule réflexion que çà m'inspire c'est que si on a le droit de chanter des conneries (hein Céline) il faudrait avoir la décence de simplement les murmurer. Bref, dans le film d'Hopper, perchée sur un rocher au sommet du site du Machu Picchu, elle vocalise à n'en plus finir à 4 ou 5 reprises sous les regards ébahis des autochtones, faisant fuir les oiseaux, provoquant le suicide de quelques lamas neurasthéniques préférant se jeter dans le vide plutôt que d'entendre çà et réussissant même -parait-il- à fendre des pierres plusieurs fois millénaires (Attention y'a un piège, plusieurs fois millénaires c'est en Egypte). Bilan (rien que chez les humains, pour les plaintes, s'adresser à la spa) : 7 tympans explosés et 23 pertes auditives plus ou moins dramatiques. D'autre part, visuellement aussi c'était impressionnant. La prêtresse du Kitsch avait bon gout. Je ne vois d'ailleurs pas pourquoi Charlton Heston s'obstine à rechercher un trésor Inca qu'Yma Sumac portait tout simplement sur elle.

Plus intéressante est la présence au générique d'acteurs au métier solide. Si Robert Young en archéologue intègre et par ailleurs rival amoureux de Charlton Heston, fournit le minimum, Thomas Mitchell, en vieux baroudeur rapace, à la fois complice ( en réalité ils se ressemble ) et rival du "héros", est lui beaucoup plus convaincant. L'opposition entre le jeune et puissant Charlton Heston et son ennemi, qui pourrait tout aussi bien être son modèle ou l'image de sa propre vieillesse, campé par le tenace, malin et sournois T. Mitchell est d'ailleurs l'un des aspects les plus intéressants du film. Cette opposition nous offre même sans doute les meilleures scènes du film dans sa dernière partie, avec celles, empreinte de magie, précédant la découverte du trésor.
L'innocente et naïve jeune femme roumaine dont se sert Harry Steele est jouée par l'une des moins connues des petites françaises qui tentèrent leur chance à Hollywood, Nicole Maurey. Elle joua au moins dans 2 autres films visibles, "Violence au Kansas", un western de Melvin Frank et dans "La maison des 7 faucons" de Richard Thorpe. Dans le film d'Hopper, elle est absolument charmante mais n'a pas pour autant un rôle très actif dans l'intrigue principale. Enfin, on reconnait aussi Michael Pate, un des seconds rôles caméléons du cinéma américain de l'époque dans celui de Pachacutec, le chef des Quechuas et par ailleurs frère de la bruyante prêtresse. En revanche la plupart des autres indiens sont authentiques. Certaines séquences comportant une importante figuration (500 indiens parait-il ?) tourné sur le site lui-même spectaculaire du Machu Picchu ne sont d'ailleurs pas mal fichus. L'impact de ces séquences est tout de même amoindri par le fait que tout le monde aujourd'hui a déjà vu des images du site mais il n'en reste pas moins que celui ci est plutôt bien mis en valeur par Jerry Hopper dont c'est un des films visibles.
Attiré par l'anecdote "Indy" que j'ai vue passer sur un fil FB, je ne sors pas déçu du voyage. Si une seule chanson aurait suffit - la première, parfaite - les suivantes sont en effet pénibles et respirent le tour operator. Quand au leitmotiv, il me disait qq chose. Trouvé ! Il a été repris ds The Big Lebowski le tps d'un passage plannant.
On dit ici ou là du personnage qu'il est détestable, je l'ai trouvé vrai, incarné et ses réparties sont toutes jubilatoires. Si certains de ses "défauts" seront repris chez Indy, ils le seront bien davantage chez le contrebandier Solo. L'amourette contrariée inspira sûrement celle de l'empire contre attaque.
La mise en scène, elle, m'a paru correcte, voire chiadée le temps d'un plan séquence sacrément bien ciselé dans un bar. Plaisant.
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hansolo
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Re: Le cinéma d'aventure : de la série B...à la série Z

Message par hansolo »

Decouverte de Cyborg 2087 (1966) avec Michael Rennie dans le role d'un Terminator avant la lettre.
Il s'agit d'une série B produite par l'éphémère United Pictures Corporation.
Michael Rennie y tient un de ses derniers rôles.
Le film ne présenterait que peu d'interet si le scénario n'evoquait des éléments qui ressemble a la trame que James Cameron suivra pour Terminator.

Une série B sans prétention qui essaie maladroitement d'étirer sa durée pour atteindre les 1h30 "reglementaires" (avec 5 minutes de "surprise-partie" génante et qui n'a strictement aucun lien avec l'intrigue) Le scénario et les scènes majeures pourraient facilement tenir dans un épisode de Twilight Zone.

Rennie devant sa machine temporelle du pauvre:
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- What do you do if the envelope is too big for the slot?
- Well, if you fold 'em, they fire you. I usually throw 'em out.

Le grand saut - Joel & Ethan Coen (1994)
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