Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Kevin95
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Kevin95 »

Ça m’ennuie de poursuivre ce HS m'enfin, si tu me relances... :uhuh:

La note moyenne de Charlie Bravo est à relativiser (seulement quatre personnes ont voté). Concernant la mise en scène, effectivement elle est extrêmement plate alors que le budget alloué est relativement confortable (la Gaumont produit le film). C'est d'ailleurs la mollesse de Charlie Bravo qui revient le plus dans les (quelques) retours vis à vis du film, or pour qui aime les curiosités ou les film français se donnant des airs "à l'américaine" (les 80's en somme) c'est du pain bénit. Pour ma part, c'est en raison d'une scène (mais quelle scène) qu'il est entré dans mon panthéon de nanars. Triste à dire pour un film "témoignage" mais le terme nanar est le qualificatif le moins blessant au vu des diverses critiques.
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Message par kiemavel »

Kevin95 a écrit :Ça m’ennuie de poursuivre ce HS m'enfin, si tu me relances... :uhuh:

La note moyenne de Charlie Bravo est à relativiser (seulement quatre personnes ont voté). Concernant la mise en scène, effectivement elle est extrêmement plate alors que le budget alloué est relativement confortable (la Gaumont produit le film). C'est d'ailleurs la mollesse de Charlie Bravo qui revient le plus dans les (quelques) retours vis à vis du film, or pour qui aime les curiosités ou les film français se donnant des airs "à l'américaine" (les 80's en somme) c'est du pain bénit. Pour ma part, c'est en raison d'une scène (mais quelle scène) qu'il est entré dans mon panthéon de nanars. Triste à dire pour un film "témoignage" mais le terme nanar est le qualificatif le moins blessant au vu des diverses critiques.
Bon, tu as gagné. ça doit être comme ces chansons que tu trouves dégueulasses à la 1ère écoute et qui finalement…Comme cela fait 3 jours que tu me parles de ce film :mrgreen: , tu as crée le désir, surtout que toutes tes infos mises bout à bout intriguent, surtout pour la scène nanardesque qui figure dans ton best off. Je le remonte plus haut dans la liste mais toujours dans le cinéma bis. Par contre, vu effectivement le nombre de votants sur IMDB, ça va surement être compliqué à voir. Tu l'as vu comment ? C'était la vieille vhs d'un vidéo club (avec sur la tranche plusieurs épaisseurs d'autocollants portant des réfs ? )

Edit : c'est réellement sorti en vhs
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Vu comme ça, le film a l'air aussi bien que Platoon et Full Metal Jacket !
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Kevin95
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Kevin95 »

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:wink:
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Attention tout de même, objectivement c'est très mauvais. :uhuh:
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

Kevin95 a écrit :
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Attention tout de même, objectivement c'est très mauvais. :uhuh:
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Je n'ai toujours pas le réflexe YT :roll: Alors effectivement, ça a l'air prometteur ! Si c'est vraiment mauvais j'irais saloper ton nouveau topic sur nos découvertes naphtas en disant bien combien tu es de mauvais conseil.

Edit : Ouh la la... :lol: je viens de tomber sur l'agonie d'un soldat, c'est tellement abominable que c'en est bon mais je n'aurais pas le courage de tout voir. Merci quand même Kevin :twisted: :wink:
Edit 2 :
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J'ai zappé dessus et je confirme mon impression première ; dans la filmo de Burt/Claude on aura du mal à trouver mieux que Auto-stoppeuses en chaleur (mais attention, ce n'est pas un remake du Hitch-Hicker d'Ida Lupino) et d'ailleurs les éditeurs ne s'y sont pas trompés car c'est seulement le meilleur de son oeuvre qui est édité en DVD.
C'est effectivement amusant au second degré mais c'est quand même navrant :wink:
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Kevin95
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Kevin95 »

A ton service. :mrgreen:
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The Weapon

Message par kiemavel »

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Réalisation : Val Guest / Production : Hal E. Chester / Distribution : Republic Pictures / Scénario : Hal E. Chester et Hugo Freiberger / Photographie : Reginald H. Wyer / Musique : James Stevens

Avec Steve Cochran (Mark Andrews), Lizabeth Scott (Elsa Jenner), Herbert Marshall (MacKenzie), Nicole Maurey (Vivienne), Jon Whiteley (Erik Jenner), George Cole (Joshua Henry)

En jouant avec ses camarades dans les ruines d'un immeuble bombardé pendant la guerre, le jeune Erik Jenner, huit ans, trouve un pistolet scellé entre les briques d'un mur éventré. La trouvaille attire la convoitise d'un des autres enfants, les deux garçons se la disputent et au cours de la lutte, un coup de feu part accidentellement tuant le camarade d'Erik. Traumatisé par cette mort, l'enfant s'enfuit et erre dans les rues de Londres, s'efforçant d'échapper à la police tout en essayant de rentrer en contact avec sa mère. L'analyse balistique reliant l'arme utilisée par Erik à l'assassinat non résolu d'un militaire américain tué 10 ans plus tôt, deux enquêteurs de l'armée américaine se lancent à sa recherche…tout comme le meurtrier alarmé par la réapparition de l'arme du crime.
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Film policier, suspense, film noir, The Weapon est tout ceci à la fois. C'est une collaboration anglo-américaine. Coté américain, il y avait le producteur Hal E. Chester, à l'origine d'un film dont il co-signait le scénario. Comme producteur et souvent co-auteur, on lui doit notamment The Underworld Story et Crashout ou hors film noir Rendez-vous avec la peur. D'autre part, ses deux têtes d'affiche étaient américaines : Steve Cochran et Lizabeth Scott. Tout le reste est anglais à commencer par le metteur en scène et le lieu du tournage. L'action se passe donc dans un Londres de l'après guerre encore très marqué par les séquelles de la guerre et les déambulations de l'enfant livré à lui même permettent à Val Guest de filmer quelques très belles séquences de jour comme de nuit dans différents quartiers de la ville et sur les quais de la Tamise. Cette première partie du film dans laquelle le personnage central est l'enfant peut faire penser au film de Morris Engels, Le petit fugitif et elle est très réussie notamment pour la beauté des images du Londres des années 50 superbement mis en valeur au cours de l'errance de l'enfant et aussi pour la présence d'un enfant acteur plus doué que nombre de ses concurrents. Jon Whiteley était déjà un personnage central de quelques films antérieurs très réussis : Rapt (Hunted) de Charles Crichton ; Les Kidnappers de Philip Leacock et bien sûr Les contrebandiers de Moonfleet de Fritz Lang. Même s'il ne fera pas carrière (il ne tournera plus qu'un film après celui ci) c'était un jeune garçon très expressif et l'intensité sombre de son jeu convenait parfaitement pour interpréter ce garçon effrayé, traqué par les enquêteurs de l'armée américaine, par les Bobbies et sans le savoir par un tueur, ce qui l'obligeait à se cacher dans sa ville et à fuir tout contact humain de peur d'être capturé. Toutes ses scènes donnent au film l'essentiel de son poids émotionnel.

Malheureusement -mais on est dans un film policier- plus le film avance et plus l'errance d'Erik passe au second plan au profit de l'enquête policière menée principalement par le personnage interprété par Steve Cochran. A partir de là, le film s'écarte de plus en plus de ses partis pris réalistes et de son esthétique pseudo documentaire sans aucun doute voulus par Val Guest et son chef opérateur, pour s'adapter à un scénario bancal greffant des ingrédients de film noir qui semblent au moins pour certains maladroitement intégrés à un univers britannique dans lequel même les américains de la distribution semblent, loin de leur base, moins bien inspirés que dans leurs apparitions dans le film noir américain.

La mère de l'enfant, Elsa (Lizabeth Scott) est la veuve d'un soldat britannique tué pendant la guerre. Elle travaille comme serveuse et on la voit à plusieurs reprises à son travail. Au delà de sa situation sociale juste esquissée, Il y avait sans doute une volonté de déglamouriser l'actrice mais la volonté manifeste de neutraliser le sex appeal de Liz est contredit par quelques scènes étonnantes. L'angoisse de la mère en raison de la disparition de son enfant est tout de même très loin de tourner à l'hystérie puisqu'elle va d'abord semblé séduite et au bord de faire du charme à un témoin plutôt bel homme qui prétend avoir vu Erik lui voler une bouteille de lait (Antoine Doinel…). Et cela va se poursuivre puisqu'elle va revoir cet homme et accepter un RDV…(Mère indigne ! Trainée :shock: ..Pardon :oops: Je (me) reprends)…La jeune mère célibataire désemparée par la disparition de son enfant aurait pourtant une autre raison d'être peu disponible pour un début d'idylle car elle a toutes les raisons d'être inquiète de l'attitude de la police américaine à son égard.

Si le vieil inspecteur Mackenzie (Herbert Marshall) est plutôt du genre compréhensif et s'il désapprouve les méthodes de son jeune confrère, il est vite relégué au second plan car l'enquête est surtout menée par le capitaine Mark Andrews dont les manières sont plutôt rudes. Il est assez glacial avec Elsa et surtout ne dissipe pas ses inquiétudes car il semble mener son enquête avant tout pour résoudre le meurtre du militaire américain qui était son ami et pour cela il veut à tout prix mettre la main sur l'arme inexplicablement réapparue, retrouver l'enfant disparu ayant l'air secondaire à ses yeux. En tout cas, les dialogues entre les deux personnages mettent l'accent sur ce point mais l'enfant étant porteur de l'arme…Dans ce rôle d'enquêteur de la police militaire américaine dur et insensible, Steve Cochran est plus effacé qu'à l'accoutumée. On ne retrouve pas la présence physique impressionnante de cet acteur dont c'est une des qualités premières quand il est concerné. À croire que la délocalisation en Angleterre l'avait dévirilisé comme si le plonger dans un film noir anglais l'avait ramolli. Comme aurait dit Edith Cresson : Il est mou comme un anglais ! (…Bon là, il faut avoir au moins 40/45 ans). Il s'anime tout de même en cours de route avant un final où il donne enfin sa pleine mesure. Sa recherche de l'arme du (double) crime l'amène à fréquenter les bas fonds de Londres, ses boites de nuit et les salons où des messieurs trouvent des cavalières pour la soirée. Il y retrouve Vivienne (Nicole Maurey), hôtesse dans une de ces salles de danse (mais on pourrait chipoter sur l'appellation convenant réellement à son métier). L'ancienne petite amie de l'officier américain est assez abimée par la vie mais le rôle manque singulièrement de profondeur et l'interprétation de notre petite française Nicole Maurey -dont l'accent est ici très prononcé- n'est pas tout à fait non plus à la hauteur. Elle sera mieux distribuée ailleurs, y compris dans le cinéma anglo-américain. Gloria ! où étais-tu ?

Mais le plus gros défaut de ce film tient au fait que l'on nous désigne très vite le tueur. Je ne parle pas de déduction, on nous le montre dès la première scène où il apparait et c'est tout de même un peu idiot surtout que cet homme pris de panique sous prétexte que l'arme de son crime est réapparue va pratiquement se jeter dans la gueule du loup. Le personnage est tout de même intéressant mais je poursuis en spoiler...
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Quand Joshua Henry (George Cole) découvre par un article de journal relatant la mort accidentelle de l'enfant que l'arme avec laquelle il avait tué son rival (il est en tout cas suggéré que c'était le mobile du crime) est réapparue, celui qui était resté caché pendant 10 ans sans jamais être inquiété, va se découvrir pour obtenir des informations sur l'enfant et prendre un risque insensé en prétendant avoir vu Erik lui voler une bouteille de lait devant sa porte pour rentrer en contact avec la mère et l'enquêteur de police. Ensuite, ses efforts pour s'insinuer dans la vie d'Elsa - qui comme je l'ai dit plus haut semble séduite par cet homme- pour être le premier informé de l'avancée des recherches donnent quelques bonnes petites scènes. Il se fait même passer pour un inspecteur de Scotland Yard auprès des amis d'Éric qu'il promet de récompenser s'ils l'aide à retrouver l'enfant.
Bilan : Pas mauvais mais on peut s'en passer.

Le choc des photos, c'est par là :arrow:
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L'enfant :
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Message par Supfiction »

Les photos sont bath en tous cas.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

Supfiction a écrit :Les photos sont bath en tous cas.
Tu fais une cure de films français naphtas en ce moment ? :D

A part ça, comme je le dis dans le texte, les images sans recherche du Londres des années 50 sont très belles ; après j'ai quelques réserves sur le scénario et les deux vedettes américaines sont en dessous de ce dont elles sont capables au moins dans la première moitié du film, ensuite, dès qu'on se retrouve dans une atmosphère de film noir, on les retrouve…à moins que ce ne soit moi qui les ai retrouvé comme je veux les voir mais je ne crois pas. (Ouahhh, 3 fois le verbe retrouver dans la même phrase. Idée cadeau : un dictionnaire des synonymes)
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Des Femmes Disparaissent (1959)

Message par Supfiction »

Robert se rebiffe !
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Des Femmes Disparaissent (1959)
Réalisation : Édouard Molinaro
Scénario : Gilles Morris-Dumoulin, d'après son roman
Dialogue : Albert Simonin

Petite entorse à la règle stricte du film noir d'origine américaine, un petit mot sur ce polar français d'Edouard Molinaro. Un film que m'avait conseillé Julien Leonard, en double programme d'Un témoin dans la ville, second polar/noir du réalisateur.

Ambiance nocturne (bruits de pas sur le gravier d'une résidence bourgeoise, dans des rues étriquées d'un Marseille surprenant où le linge pend dans les rues), musique jazzy d'Art Blakey (tambours, cordes et cuivres), zooms suggestifs, on est immédiatement happé par un récit qui tient en haleine durant 1h20.

Jeunes Femmes Vieux Messieurs
Le sujet est la traite des blanches. En suivant sa fiancée (la très jolie Estella Blain, vue aux côté de Ventura dans Le fauve est lâché), Béatrice, en route vers un mystérieux rendez-vous, Pierre Rossi (Robert Hossein) se retrouve devant une somptueuse demeure. Soudain, deux individus surgissent et l'assomment. Revenu à lui, il ne tarde pas à découvrir que la maison sert de repaire à un redoutable gang, dirigé par un certain Victor Quaglio et spécialisé dans la traite des Blanches. Bien qu'en mauvaise posture, il se jure de délivrer sa fiancée...
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"Pas d'Embarquement pour Cythère, ce soir nous jouons plutôt La belle au bois dormant".

C'est un festival de dialogues et de gueules (Jacques Dacqmine en tête), de tous ces habitués aux seconds rôles des années 50. Hossein, gueule de loubard, tient le rôle du jeune premier mais ne fait pas le poids face à la véritable attraction du film qui n'est autre que l'immense, le génial Philippe Clay (acteur-chanteur de légende!, quasi-sosie jeune de son comparse Serge Gainsbourg avec qui il a chanté souvent à la télé). Il est le tueur au chewing-gum, homme de main sarcastique et détaché ("je fais juste mon job, rien de personnel, tu comprends") mais implacable, n'hésitant pas à faire fouetter nue Magali Noël parce qu'elle l'a trahie(scène un brin osée pour l'époque je trouve). Magali Noël et Estella Blain apportent une touche érotique bienvenue (juste ce qu'il faut pour les vicelards).

Sexy, brutal et drôle. Un excellent divertissement.
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Dernière modification par Supfiction le 7 juil. 15, 23:31, modifié 1 fois.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Supfiction »

Coming soon at the topic.

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Re: Nobody Lives Forever (1946, Jean NEGULESCO)

Message par Supfiction »

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Nobody Lives Forever (1946)
Réalisation : Jean NEGULESCO
Avec : John Garfield, Geraldine Fitzgerald (Gladys Halvorsen), Walter Brennan (Pop Gruber), Faye Emerson, George Coulouris (Doc Ganson), George Tobias (Al Doyle)

Breaking Good
On retrouve une nouvelle fois ici le personnage bien connu dans les film de l'immédiat après-guerre du vétéran de la seconde guerre mondiale qui revient chez lui et essaye tant bien que mal de reprendre sa vie d'avant et de s'acclimater aux nouvelles donnes.
Mais pour Nick Blake (John Garfield), la vie d'avant est celle d'un escroc. Un escroc renommé de surcroît, ancien gamin des quartiers pauvres de New-York, qui était arrivé au sommet de son "art" lorsque la guerre arriva.

L'originalité de l'histoire c'est que la guerre n'a pas endommagé psychologiquement le personnage joué par John Garfield (à l'instar de John Payne, amnésique dans THE CROOKED WAY, par exemple), elle l'a rendu plus scrupuleux, las et désireux de mener une vie normale.
Plus scrupuleux mais pas couillon non plus. Lorsqu'il arrive chez son ancienne copine (Faye Emerson, chanteuse qui semble être à la tête d'un night club à succès) pour récupérer l'argent qu'il lui avait confié avant son départ, celle-ci lui annonce qu'elle a tout perdu dans un mauvais placement et que le club qu'elle co-dirige ne lui appartient pas. Elle n'est (soit disant) que la représentante du patron (Robert Shayne), qui s'avère être en fait son nouveau jules. Nick ne se laisse pas faire et récupère son argent par la force.

John Garfield n'est pas James Cagney, et on pourra le trouver un peu tendre dans ce rôle de voyou. Cela ne l'empêche pas de corriger son ex juste après lui avoir roulé un patin. Cagney serait passé directement aux mandales, c'est là toute la différence.

Dégoûté, il part avec son pote Al (excellent George Tobias, vu dans Nous avons gagné ce soir, Rawhide, etc) pour Los Angeles où ils retrouvent un vieil ami, Pop Gruber (incarné par Walter Brennan), autre petit escroc des quartiers, qui survit en faisant les poches des poivrots. Mais Nick, dont la réputation d'escroc de grand talent et de Casanova n'est plus à faire, est immédiatement repéré par une bande locale dont le caïd, Doc Ganson (George Coulouris), est au creux de la vague et souhaite se refaire au plus vite en plumant "un pigeon". Il lui manque pour cela une mise de fond et une gueule avenante. A contre cœur, il demande à Pop de le mettre en relation avec Nick/Garfield pour lui proposer le coup : il s'agit d'arnaquer une jeune et riche veuve (Géraldine Fitzgerald) en lui vendant des actions fictives. Bien que d'abord très réticent à reprendre les affaires, Nick se laisse finalement convaincre.

Le hic c'est que Nick ne va pas tarder à tomber amoureux de la belle veuve, ce qui le met irrémédiablement en porte à faux vis à vis de ses associés qui attendent leur part du deal (30% durement négociés).
On ne sait trop comment mais l'ex de Nick (Faye Emerson) débarque à son tour et ne tarde pas à monter ses associés contre Nick pour se venger.

La guerre a tout changé. Nick le truand ne peut vivre éternellement...

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Malgré une ou deux facilités (comme le retour inexpliqué d'Emerson), c'est un très bon script auquel le spectateur a droit. Il est signé du grand W.R. Burnett, écrivain à succès du roman noir (Little Caesar, Quand la ville dort, High Sierra) et scénariste, qui a travaillé notamment pour Huston, Walsh, Wellman (La ville abandonnée, High Sierra, La grande évasion, etc).
Burnett affirmait avoir forgé son style grâce à la lecture assidue des auteurs français : Honoré de Balzac, Prosper Mérimée, Gustave Flaubert, Guy de Maupassant.

La photographie est signée Arthur Edeson, responsable en autres de celle du Faucon maltais ou de Casablanca. On retrouve d'ailleurs la même ambiance (très) brumeuse de l'épilogue de Casablanca. Le soucis c'est que cette photo passe mal dans l'état actuel de la copie assez délavée diffusée sur TCM. Au point qu'on distingue tout juste les personnages dans certains passages filmés dans le brouillard.

Un mot sur le casting qui est excellent, à commencer par Geraldine Fitzgerald (la veuve énamourée). Une femme très gracieuse, fragile et sensible, un peu naïve (mais jamais cruche). L'opposé de la femme fatale blonde et quelque-peu vulgaire incarnée par Faye Emerson. "She's a dish" comme dit George Tobias à John Garfield lorsqu'il l'aperçoit la première fois.

A titre d'anecdote, j'ai cherché en vain, car elle référencée au casting, la trop rare Virginia Patton (vous savez, la belle sœur de George Bailey dans It's a wonderfull life, vue également en jeune mariée dans la magnifique séquence de la curée du Passage du canyon).

Un mot enfin sur Walter Brennan : c'est un immense plaisir de le retrouver ici, une nouvelle fois dans le rôle du bon pote, à ceci prêt qu'il est beaucoup plus sobre (et surtout moins râleur et soupe au lait) que chez Ford ou Capra. C'est son personnage en fait qui fait (presque) tout le boulot dans le film, mais je n'en dirais pas plus pour pas gâcher. Lui et George Tobias (qui se fait passer pour le secrétaire particulier de Nick), sont les deux potes et complices d'un John Garfield qui, s'il n'est pas mémorable dans le rôle, s'en sort très bien. Il constitue un excellent compromis pour incarner à la fois le vilain garçon issu des quartiers et le romantique sensible, façon Gene Kelly, en voie de rédemption.

La mise en scène est fluide et le rythme enlevé. On ne s’ennuie pas un instant. Le spectateur voyage de New-York aux plages de Californie, a droit à de la romance (et notamment une longue séquence romantique -faisant penser à Elle et lui ou même Vertigo- dans une ancienne mission catholique, l'occasion d'évoquer des souvenirs d'ancien combattant d'Italie et d'insister sur le traumatisme de la guerre), du charme du suspense et un peu d'action. Néanmoins, on ne peut pas dire que la réalisation de Negulesco soit éblouissante ou remarquable. C'est impeccable mais toujours discret, sans grands effets.
Une autre séquence est particulièrement réussie: celle du combat de boxe auquel assistent Nick et la riche veuve. Alors que ce dernier se régale devant le spectacle, elle est assise en arrière plan, visiblement pas à sa place et mal à l'aise devant ce spectacle violent et populaire. En un plan, Negulesco suggère le fossé culturel qui sépare les deux amoureux. La scène suivante en rajoute néanmoins une couche en montrant Nick bricoler un avion en papier pour passer le temps devant un concert de Bach.

Au final, Nobody Lives Forever s'avère un très bon cru grâce à un excellent script et un casting impeccable.
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Julien Léonard
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Julien Léonard »

Au fait Supfiction, j'ai presque oublié... Mais content que tu aies aimé Des femmes disparaissent. :wink: C'est un film qui mérite une redécouverte. Pas aussi fort que le décidemment sublime Un témoin dans la ville, mais tout de même extrèmement efficace.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

Supfiction a écrit :
Nobody Lives Forever (1946)
Réalisation : Jean NEGULESCO
Avec : John Garfield, Geraldine Fitzgerald (Gladys Halvorsen), Walter Brennan (Pop Gruber), Faye Emerson, George Coulouris (Doc Ganson), George Tobias (Al Doyle)
Je viens de le revoir et je confesse m'être un peu ennuyé :oops:

Tu as l'air d'avoir trouvé Garfield un peu tendre et tu as raison mais c'est le scénario, les dialogues et la direction de Negulesco qui ne fonctionnent pas, en tout cas pour ce personnage. En dehors du fait qu'il bouscule son rival au tout début, on nous présente un homme et on lui fait dire des choses qui ne collent pas du tout avec l'arnaque sordide qu'on lui propose et qu'il accepte. A partir de là, tout est prévisible. On sait d'emblée qu'il va tomber amoureux…Garfield avait une présence physique presque aussi marquante que celle de Cagney (puisque tu cites le tough guy par excellence) simplement sa violence et sa nervosité se traduisaient autrement : un débit de mitraillette, un coté cassant, etc…toutefois il en impose moins que pamplemouss' man car il avait aussi une sensibilité et une fragilité qui le prédisposait à des rôles tragiques d'un sous genre qu'on pourrait appeler le romantisme noir ce qui fait qu'il peut mourir seul et abandonné alors que Cagney est plutôt du genre à emmener tout le monde en enfer avec lui (cling, cling). Néanmoins, je trouve Garfield (un acteur que j'adore) crédible en dur à cuire, encore faut-il que le scénario le rende crédible.

La grande différence avec certains des plus marquants voyous qui l'avaient précédé, c'est qu'il n'avait pas la gueule de l'emploi au contraire de Cagney ou Robinson par exemple. Et c'est justement de son charme dont le scénario se sert puisque c'est à la base de l'histoire : la séduction d'un voyou pour arnaquer une riche veuve. Le hic c'est que le scénario ne ménage aucune ambiguité sur ce personnage. Pour croire à ce personnage manipulateur, il aurait fallu montrer son détachement et sa froideur alors qu'on nous laisse voir le coté bon copain (de Pop et Al, tout deux très bien interprétés par Brennan et Tobias). Alors certes, ce sont des voyous mais des petits arnaqueurs plutôt que de vrais méchants. Si lui même ne parait pas bien méchant et si le milieu de l'incite pas à utiliser ses plus bas instincts, les actes à venir pourrait s'expliquer par son amertume d'avoir été trompé -à tous les sens du terme- par sa petite amie campée par une vamp caricaturale (Faye Emerson…qui revient effectivement sans explications dans l'histoire). Mais non, la femme fatale est dans un premier temps expédiée sans ménagement et sans regrets. Et d'ailleurs, à aucun moment on ne nous laisse soupçonner qu'il agit avec la veuve par dépit amoureux, même inconsciemment puisque comme tu le soulignes, on ne nous parle pas de troubles psychologiques et des difficultés de réadaptation qui entraveraient les relations avec les gens n'ayant pas connu l'expérience traumatisante de la guerre. Souvent le thème est exploité en montrant notamment les difficultés rencontrées pour nouer une relation amoureuse. Quoi de mieux pour démarrer une nouvelle vie que de tomber amoureux…mais ici Garfield ne s'en laisse même pas la possibilité puisque c'est une relation "amoureuse" malsaine qu'il débute, faussée dès le départ puisque le vétéran tente de tromper une jeune veuve qui à l'évidence tombe très vite amoureuse. Mais je crois que "j'invente" cet aspect là et que Negulesco et son scénariste n'avaient pas envisagé ce coté éventuellement autodestructeur du personnage.


Car même si la guerre est un peu évoquée et si on perçoit un certain malaise chez le personnage joué par Garfield (dès lors qu'il doute de pouvoir mener à bien sa mission plus que pour toutes autres raisons…), le principal décalage qui apparait entre le voyou et la milliardaire est plus simpliste, c'est surtout leur différence de milieu social. Garfield a grandit dans les rues, ne dissimule pas qu'il a eu une enfance délinquante avant (soi disant) de réussir en affaires et de connaitre l'expérience de la guerre. Gladys a eu une vie protégée avant un mariage sécurisant mais pas très heureux auprès d'un mari malade. Ce décalage donne quelques bonnes scènes que tu évoques (la mission espagnole, la salle de boxe, le concert Bach à l'Hollywood Bowl, etc…). La veuve est pourtant très prude (bien qu'elle regarde très vite Garfield avec gourmandise…) mais le passé amoureux de Garfield ne met même pas en péril ses projets. Une poule qu'il croise amuse Gladys plus qu'elle ne l'alarme ; en revanche elle s'inquiète un peu du retour de Toni (Faye Emerson). Mais tout ceci m'a moyennement intéressé. J'ai en fait presque préféré la bande de bras cassés commandée par George Coulouris (et ses yeux globuleux). Eux sont vraiment aussi minables que leurs projets. Et j'ai aussi préféré les amis de Garfield. George Tobias ( souvent le bon copain amusant) et surtout Walter Brennan, formidable et touchant en truand vieillissant et mélancolique qui cherche à protéger Garfield après l'avoir embarqué dans une sale histoire. En revanche, le seul ami de la haute de Gladys est terne et presque grotesque. De plus cet acteur (Richard Gaines) n'est pas très crédible en homme de confiance de la milliardaire...
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Supfiction »

Walter Brennan est effectivement formidable lorsqu'il est sobre (dans tous les sens du terme) comme ici.
En fait, on est presque d'accord sur tout concernant ce film, à part que moi j'y ai trouvé mon compte. Tu as un faible pour les films noirs à crapules et moi davantage pour les noirs romantiques.
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Blonde Ice (1948)
Juste un mot pour dire que j'ai vu Blonde Ice, réalisé par Jack Bernhard en 1948, et que c'est vraiment sans grand intérêt, une histoire caricaturale de femme fatale qui utilise les hommes pour se faire une place dans le grand monde, n'hésitant pas à tuer lorsque c'est nécessaire. Edgar G. Ulmer disait en avoir écrit le scénario, y avait pas de quoi se vanter pourtant.
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You’re not a normal woman. You’re not warm. You’re cold. Like ice. Yeah. Like ice…blonde ice!
Leslie Brooks tient le rôle titre et s'avère effectivement glaciale (trop à mon goût) et détestable. A tel point qu'en dépit de son joli minois, on se demande parfois ce que ses prétendants successifs lui trouvent. Certes, c'est un pur B movie et l'on peut se dire qu'elle les séduit lors des ellipses qu'on imagine. Je ne me rappelais plus de cette actrice, me demandant du coup si elle était aussi froide naturellement ou si c’était spécialement pour le rôle (au moins avec Gene Tierney dans Péché mortel, il n'y a aucun doute).
En fait, c'est une actrice que j'avais vu plusieurs fois dans des seconds rôles de comédies musicales surtout, aux côtés de Rita Hayworth notamment (dans La Reine de Broadway et dans un petit film que j'adore, O toi ma charmante!) ou de Doris Day dans Romance on the High Seas. Elle jouait également aux côté de Joan Bennett dans Hollow Triumph/The Scar, un film noir à chroniquer..

Le final est totalement raté, on ne comprend pas du tout ...
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comment elle en vient à avouer ses crimes par écrit alors qu'elle est censée le faire en tombant dans un piège tendu par ses adversaires. Piège dans lequel elle tombe à pied joint sans aucune raison car il n'existe pas (on ne connaîtra que l'intention). Les scénaristes n'avaient semble t-il tout simplement aucune idée valable, pas grave, il faut boucler le film, elle avoue point final !
. Texte expéditif désolé, mais le film ne mérite vraiment pas selon moi de s'y attarder.
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Je vous mets la bande annonce quand même pour ceux qui seraient tentés.


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Dernière modification par Supfiction le 8 janv. 16, 13:34, modifié 1 fois.
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Message par Supfiction »

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Le Faucon au Mexique (1946) et autres Faucons
Réalisation : William Berke
Avec Tom Conway, Mona Maris, Martha Vickers


"The Falcon" est un serial des années 40, dans la lignée de ces films populaires produits dès le milieu des années 30 et mettant en scène des détectives amateurs dans des enquêtes plus ou moins légères. La finalité était la résolution d'un crime, d'un vol ou d'une mystérieuse énigme, en compagnie de jolies femmes parfois fatales (Barbara Hale, Martha Vickers, etc) et d'un partenaire/sidekick (Allen Jenkins, notamment). En vulgarisant, c'était un peu l'équivalent de nos séries télévisées des années 60/70, de Colombo à Chapeau melon et bottes de cuir.
Des films de détective comme ont pu l'être par exemple la série des Thin Man, mais malheureusement -pour ce que j'en ai vu- dénué de l'humour et du charme prodigués par William Powell et Myrna Loy (et Asta).
Je pense également au Saint dont le faucon fut d'ailleurs un moment accusé de plagiat. C'est d'ailleurs Georges Sanders qui démarra, à l'initiative de la RKO, la série des faucons en 1941, un an tout juste après la création du personnage de Gay Lawrence alias Le faucon par l'auteur Michael Arlen, et la publication de sa première aventure dans le magazine Town & Country. Le même Georges Sanders qui, quelques mois auparavant, était encore Simon Templar alias Le Saint (dans The Saint in Palm Springs, sa dernière incarnation).

Quatre films du faucon pour Georges Sanders, Le Faucon gentleman détective (1941), Le Faucon mène l'enquête/The Gay Falcon (1942) et Le Retour du Faucon (1942), avant de passer la main dans La Relève du Faucon (1942), sans doute lassé par ce genre de rôle sans grand intérêt. Le faucon, Gay Lawrence, est alors remplacé par son frère, Tom Lawrence, et ..Georges Sanders aussi.
Pour celui qui n'est pas au courant, effectivement, Tom Conway qui reprend le rôle du faucon dès 1942, a une voix qui intrigue, on dirait vaguement Georges Sanders, avec néanmoins un ton plus neutre, moins aristocratique/suffisant..anglais. Tom Conway était le propre frère de Georges Sanders.

Tom Conway sera le faucon dans neuf films supplémentaires. C'est un acteur qui fait le job, sans plus. Un acteur solide mais qui n'avait pas le charisme de son frère.
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Dans Le Faucon au Mexique, Tom Lawrence, le Faucon, rencontre par hasard Dolores Ybarra, une mystérieuse jeune femme qui lui demande de l'aider à récupérer une peinture soi-disant volée. Dans la galerie d'art, deux révélations attendent le Faucon : le propriétaire de la galerie est mort, et le modèle du tableau - réalisé par un peintre disparu depuis 15 ans - n'est autre que l'étrange jeune fille. Une drôle d'enquête commence qui conduira le Faucon jusqu'au Mexique.

L'intrigue se passe donc, comme son titre l'indique, principalement au Mexique. C'est assez pitoresque et souvent à la limite du condescendant yankee (cf. le personnage du vrai-faux chauffeur de taxi bien serviable et avec fort accent, qui s’avérera en fait être un membre de la police local). Il est dit que des plans ont été récupérés de "It's All True" d'Orson Welles.

Pour ma part, l'un des intérêts majeurs du Faucon au Mexique (1944), je dois bien l'avouer, est la présence au casting de Martha Vickers, qui apparaît ici au générique sous son vrai nom Martha McVicar. Elle joue la fille du peintre qui croit avoir des visions de son père lors de rêves nocturnes.
C'est deux ans avant son apparition la plus célèbre, en allumeuse aux bras d'Humphrey Bogart, dans Le grand sommeil. Martha Vickers était une starlette qui avait commencé comme top model et à qui David O. Selznick fit signer un contrat. Mais sa carrière n'a jamais explosé, bizarrement. Elle avait tout pour devenir une star pourtant, mais elle ne réussit jamais à sortir du lot et à passer à des rôles de premier plan.
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