Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Répondre
Avatar de l’utilisateur
Supfiction
Charles Foster Kane
Messages : 22190
Inscription : 2 août 06, 15:02
Localisation : Have you seen the bridge?
Contact :

Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Supfiction »

kiemavel a écrit :c'est pas grave, je ne suis pas rancunier :wink:
Image

J'ai déjà lu ça quelque-part. :P
Je me rappelle effectivement que c'est suite à ton papier sur The sleeping city que j'avais enfin mis un nom sur cette superbe actrice que je connaissais sans le savoir en l'ayant vu dans Le charlatan, Le carrefour de la mort, La rivière rouge, Le quatrième homme, Le mariage est pour demain ou encore L'ultime razzia ... Dans La rivière rouge on la voit une poignée de seconde et pourtant impossible de l'oublier. The sleeping city tu disais ?
Federico
Producteur
Messages : 9462
Inscription : 9 mai 09, 12:14
Localisation : Comme Mary Henry : au fond du lac

Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Federico »

Supfiction a écrit :
kiemavel a écrit :Et puis ce petit ricanement de hyène :shock:
D'après Patrick Brion, c'était naturel ( :shock: ), la faute au stress car Widmark avait postulé pour un rôle de quelques secondes et s'était retrouvé propulsé en tête d'affiche dès qu'ils l'ont auditionné tellement il correspondait au type (blafard, malingre, drogué) qu'ils envisageaient.
Étonnante, cette histoire de stress, parce que certes, Widmark débutait au cinéma mais avec un très solide bagage comme acteur à la radio et au théâtre (ce qui est beaucoup plus stressant que de jouer en différé). Enfin ça confirme ce qu'on dit des grands acteurs : ils ont toujours le trac. Qaunt à son fameux rire, on peut l'entendre parfois dans d'autres films comme Les forbans de la nuit (OK, pas en mode psychopathe mais en mode Widmark quand même, branché sur le triphasé). :)
Sinon, on le dit peu souvent mais Victor Mature était également excellent. Et puis Coleen Gray quoi.
Je fais aussi partie des défenseurs du sous-estimé Mature (rien que pour son fabuleux Dr Omar de Shanghai gesture, respect !)
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
kiemavel
Assistant opérateur
Messages : 2231
Inscription : 13 avr. 13, 09:09

Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

Supfiction a écrit :
kiemavel a écrit :c'est pas grave, je ne suis pas rancunier :wink:
Image

J'ai déjà lu ça quelque-part. :P
Je me rappelle effectivement que c'est suite à ton papier sur The sleeping city que j'avais enfin mis un nom sur cette superbe actrice que je connaissais sans le savoir en l'ayant vu dans Le charlatan, Le carrefour de la mort, La rivière rouge, Le quatrième homme, Le mariage est pour demain ou encore L'ultime razzia ... Dans La rivière rouge on la voit une poignée de seconde et pourtant impossible de l'oublier. The sleeping city tu disais ?
:D

Au sujet de Coleen Gray, je faisais allusion à ce que tu as expliqué. Il m'est arrivé plusieurs fois la même chose mais plutôt avec des acteurs de seconds plans. Ils ne se font pas particulièrement remarquer et un jour tu tombes sur un film dans lequel l'interprétation ou la présence de l'acteur en question est plus particulièrement marquante et il devient familier. Chez les filles (surtout aussi photogénique) je ne me souviens pas mais ça a du se produire aussi.
Chip
Electro
Messages : 949
Inscription : 22 oct. 08, 10:26

Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Chip »

En osmose avec Kiemavel . Quelques exemples, je me suis intéressé vraiment à Warren Oates après l'avoir vu dans " The shooting ", lors de sa sortie parisienne au studio de l'étoile en 1968 (je crois) rue Troyon, idem pour Jack Nicholson, revu peu après dans " Easy rider", là , j'ai compris qu'il allait être une star. Même chose pour Tuesday Weld, géniale actrice découverte dans " I walk the line" (le pays de la violence)(1970). Plus loin dans le temps, coup de foudre pour Lola Albright et son jeu très moderne dans " A cold Wind in August" (un vent froid en été)(1961). et plus récemment Janis Carter dans " Framed" (traquée)(1947)( vu à la TV).
Avatar de l’utilisateur
Supfiction
Charles Foster Kane
Messages : 22190
Inscription : 2 août 06, 15:02
Localisation : Have you seen the bridge?
Contact :

Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Supfiction »

Image
A propos de The Sleeping City donc, c'est pour moi un tout petit film noir dont la construction de l'intrigue m'a fait penser à ... Chapeau Melon et bottes de cuir. En effet, cela commence par le meurtre mystérieux et irrésolu d'un médecin, on fait alors appel à la brigade spéciale et secrète dans laquelle officie Richard Conte. Après une sorte d'entretien de mission, celui-ci est chargé d'infiltrer l’hôpital dans lequel travaillait la victime pour trouver le(s) coupables.
Le début du film est assez laborieux : il faut près de 25 minutes pour que l'intrigue se mette en place entre l'intro "façon Sacha Guitry", l'arrivée de Richard Conte dans l’hôpital et sa rencontre avec ses collègues et notamment la belle infirmière jouée par Coleen Gray.
Il n'y a que deux grandes scènes je crois entre les deux et l'on regrette au final que le scénario n'ai pas été plus étoffé. Avec un scénario aussi mince et aussi peu à jouer, les deux acteurs arrivent à faire quelque-chose de leurs personnages et ne pas être transparents. La très belle scène finale donne un aperçu de ce qu'aurait pu être le film si les scénaristes s'étaient donné un peu plus de mal et d'ambition.
En bref, je te rejoins donc dans les grandes lignes même si tu sembles avoir davantage apprécié que moi ce film mineur, à conseiller tout de même aux fans de Coleen Gray et Richard Conte qui sont nombreux.

Et quand je vois cette très belle affiche, je me demande s'il s'agit bien du même film que j'ai vu !
Image
Pour revenir à Coleen Gray, je n'ai pas trouvé le texte sur I'll Get You for This dans le topic..

Spoiler (cliquez pour afficher)
kiemavel a écrit :
Image
Image
The Sleeping City

1950
Réalisation : George Sherman
Scénario : Jo Eisinger
Image : William Miller
Musique : Frank Skinner
Production : Leonard Goldstein
Universal

Durée : 83 min

Avec :

Richard Conte (Fred Gilbert)
Coleen Gray (Ann Sebastian)
Alex Nicol (Le docteur Steve Anderson)
Richard Taber ('Pop' Ware)
John Alexander (L'inspecteur Gordon)
Peggy Dow (Kathy Hall)

Alors qu'il vient d'amener un blessé jusqu'à l'hôpital ou il exerce, un médecin sorti faire une courte pose est assassiné par un tireur invisible. L'enquête de la police commence. En raison du manque de pistes, les responsables de l'enquête demandent à un inspecteur qui possède des connaissances médicales d'infiltrer l'hôpital et de s'y présenter pour remplacer le médecin assassiné dans le service qu'il occupait, celui de traumatologie. Il y rencontre Ann Sebastian, la charmante infirmière en chef du service ; un interne dépressif, Steve Anderson ainsi que 'Pop' Ware, un brave type qui sert de bookmaker aux médecins...

ImageImage

Un film noir très étrange, qui est frustrant car très imparfait mais qui présente en germe tous les ingrédients d'un très bon film du genre. Tout d'abord, le milieu qu'il montre, le milieu hospitalier, est très inhabituel mais l'atmosphère qui habite le film est tout à fait conforme au genre. Le film baigne en effet dans une atmosphère pesante assez radicale. Il nous montre des professionnels de santé déprimés, mal payés, soumis à des pressions très fortes, à la maladie, à la mort et ainsi affaiblis, rendus perméables à des tentatives de manipulation dont les conséquences étaient graves. Le chantage et les manipulations permettaient à un trafic de drogue de se mettre en place au sein d'un célèbre hôpital New-yorkais et ceci avait pour conséquence que des blessés et des malades subissaient de mauvais traitements...D'ailleurs, le sujet et son traitement ont tellement plu que la production a été contrainte d'inclure un avertissement en préambule du film. Richard Conte annonce lui-même que "toute resemblance avec des évènements, etc…". Bref, ce n'est pas à l'hôpital Bellevue et ce n'est pas à New-York que l'on verrait çà. L'atmosphère inquiétante, elle commence même avec l'hôpital lui même que l'on ne quittera presque pas. De l'extérieur, il semble gigantesque et ressemble à une forteresse écrasante ou à une prison mais c'est dans ses murs que nous verrons essentiellement les personnages déambuler dans des couloirs presque vides qui font la aussi davantage penser à une prison qu'à un hôpital, ce qui renforce l'atmosphère claustrophobique et pesante qui baigne tout le film. On peut même considérer que la figuration et les seconds rôles insuffisants viennent involontairement servir le film.

Même si on se retrouve plongé dans un cadre hospitalier au milieu de personnages au statut social supérieur à celui que l'on côtoie habituellement dans le genre, on est loin d'avoir l'impression d'évoluer dans un milieu favorisé. On perçoit même une grande détresse chez ces gens eux aussi fragilisés par un travail harassant et déprimant et malgré tout sous payé. Celui pour qui les problèmes d'argent tournent même à l'obsession, c'est Steve Anderson, un interne qui partageait la chambre du médecin assassiné et qui devient celui du "docteur" Gilbert. C'est un type amer qui se plaint de ses conditions de travail et qui est plein de hargne envers ses collègues bien installés qui gagnent très bien leur vie alors que lui rêve de s'installer à son compte mais ne le peut pas en raison d'un traitement insuffisant et peu en rapport avec son niveau d'étude. C'est aussi pour cette raison qu'il renonce pour l'instant à épouser sa petite amie Kathy (Peggy Dow), une élève infirmière.

ImageImage

Le second personnage important, c'est l'infirmière en chef du département de traumatologie, la charmante et mystérieuse Ann Sebastian. Elle avait la réputation d'être la petite amie de l'homme abattu mais elle s'en défend éveillant par la même les soupçons des enquêteurs avec lesquels Gilbert est en contact secret permanent. Gilbert est d'emblée très séduit par la jeune femme mais elle semble sur la réserve et une certaine gravité émane d'elle. Cela renforce le trouble né chez le faux médecin mais leur histoire d'amour est pour ainsi dire clouée sur place par la part de culpabilité de l'infirmière. Malgré tout, même si cet aspect est peu satisfaisant, cette histoire d'amour contrariée -morte avant même d'avoir débutée- est elle aussi originale. Le dernier personnage important, c'est 'Pop' Ware, un inquiétant vieux bonhomme qui vit dans les entrailles de l'hôpital et qui fait office de gardien et surtout de garçon d'ascenseur. Il est également le bookmaker du personnel de l'hôpital et éveille les soupçons de Gilbert quand celui ci s'aperçoit que Pop ne réclame jamais les dettes des parieurs malchanceux.

Comme je le disais en préambule, le film n'est pas sans défauts. Peu de personnages, çà signifie aussi un suspense (quasi) inexistant quant à l'identité du ou des coupables. D'autre part, les bavardages entre policiers sont trop longs et trop nombreux mais leurs dialogues sont très bien écrits. Ils sont aussi déprimés et déprimants que les cadres hospitaliers ! Plus grave, les développements de l'intrigue sont assez faibles. Le fait que la mission du faux docteur est demeurée secrète entraine une méprise et après l'assassinat d'un second médecin, les soupçons se porteront sur Gilbert mais c'est un artifice de scénario, un rebondissement qui ne sert en rien le sujet traité. Même chose pour les développements de l'idylle entre les 2 personnages principaux. Cette non histoire d'amour est originale mais comme pour les non…n'importe quoi, çà signifie qu'il ne se passe pas grand chose.

ImageImage

A la mise en scène, le travail de George Sherman est très statique et anonyme. Les très longues scènes au cours desquelles les policiers devisent sur l'enquête sont filmées de manière ennuyeuse en longs plans fixes qui trahissent un manque d'imagination flagrant. Cependant, Sherman réussit quelques très bonnes scènes : Celle d'ouverture qui montre la promenade de l'interne puis son assassinat aux abords de l'hôpital ; la course poursuite (presque) finale dans les entrailles de l'hôpital puis au dehors et enfin les adieux des 2 personnages principaux ou Sherman parvient à montrer avec finesse et sensibilité la complexité des sentiments du policier qui malgré le devoir accompli éprouve de la compassion pour le/les coupables. Gilbert/Conte est à ce titre le seul personnage "humain" du récit. En tant qu'interprète aussi, il se détache largement du lot. Son regard notamment était un des plus expressif de tous les héros de film noir. Il faut aussi le voir se raidir, devenir compact et hermétique à une tentative de rapprochement amené par Ann. L'interprète du rôle, Coleen Gray -que j'aime bien- n'est pas très bien servie par un scénario qui ne semble pas savoir quoi faire des éléments préalablement intéressants qui avaient été exposé plutôt habilement. Elle n'a pas non plus Laura de mystère qu'aurait apporté une Gene Tierney dans un tel rôle mais ce n'est pas non plus la femme fatale conventionnelle de tant de films du genre.
Image
Mention spéciale au vétéran Richard Taber sur lequel je ne dirais rien, sinon qu'il aurait pu jouer auprès de Lon Chaney sans maquillage (il avait débuté au cinéma en 1915 mais a eu une toute petite carrière). IL jouait l'inquiétant et bien glauque gardien et avait du taper dans l'oeil de Richard Conte car on le retrouvait quelques mois plus tard à l'affiche d'un autre film noir dans lequel Conte jouait le 1er rôle : Under the Gun de Ted Tetzlaff. Pour l'anecdote, je devrais peut-être me taire en raison de l'actualité récente qui a vu disparaitre quelques grandes dames du cinéma américain, mais je signale tout de même que les 2 filles du film sont toujours vivantes. Peggy Dow, 85 ans, a arrêté sa carrière pour épouser un millionnaire du pétrole après seulement 9 films mais des bons et elle y était très bien ( Une balle dans le dos. L'araignée. Shakedown. Harvey. La nouvelle aurore. Face à l'orage). Quant à Coleen Gray, 91 ans, de sa filmographie abondante, je retiens ses films noirs ( Le carrefour de la mort. Le charlatan. I'll Get you for This. Le 4ème homme) .
Ce film n'était pas du tout prévu au programme mais...çà vient comme çà vient. Le suivant n'était pas plus annoncé d'ailleurs :mrgreen:

(x) Au cours d'une des rares scènes tournées en extérieur, on voit Richard Conte et Coleen Gray déjeuner dans une cafétéria sans caisses ni personnels en salle puisque le système de distribution des plats étaient "automatique". Ils étaient accessibles en glissant une ou des pièces de monnaie dans un distributeur. On voyait déjà une cafét. semblable dans The More the Merrier ainsi que dans un film de Preston Sturges mais j'ai oublié lequel. L'inventivité des américains pour le meilleur et pour le pire trouvait la encore une belle illustration.
Chip a écrit :En osmose avec Kiemavel . Quelques exemples, je me suis intéressé vraiment à Warren Oates après l'avoir vu dans " The shooting ", lors de sa sortie parisienne au studio de l'étoile en 1968 (je crois) rue Troyon, idem pour Jack Nicholson, revu peu après dans " Easy rider", là , j'ai compris qu'il allait être une star. Même chose pour Tuesday Weld, géniale actrice découverte dans " I walk the line" (le pays de la violence)(1970). Plus loin dans le temps, coup de foudre pour Lola Albright et son jeu très moderne dans " A cold Wind in August" (un vent froid en été)(1961). et plus récemment Janis Carter dans " Framed" (traquée)(1947)( vu à la TV).
Image
Tuesday Weld n'aura été pendant très très longtemps pour moi que la nymphomane masochiste et trop maquillée d'Il était une fois en Amérique sans faire le lien avec Le kid de Cincinatti ou même À la recherche de Mr. Goodbar dans lesquels elle avait un second rôle également. Vu que bien plus tard dans Le solitaire et surtout dans Le pays de la violence dans lequel elle est effectivement mémorable.
Dernière modification par Supfiction le 28 avr. 15, 18:51, modifié 1 fois.
kiemavel
Assistant opérateur
Messages : 2231
Inscription : 13 avr. 13, 09:09

Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

Federico a écrit :Je fais aussi partie des défenseurs du sous-estimé Mature (rien que pour son fabuleux Dr Omar de Shanghai gesture, respect !)
Ah ben oui, entièrement d'accord. C'est même avec ce film là que j'ai appris que Vittorio n'était pas seulement celui qui avait l'air crétin en toge ou en cuirasse. Faut dire que pour un amateur de cinéma de genre, je suis loin d'être fan de péplums. Mon centurion préféré -en dehors de Jean Gabin :P - c'est Graham Chapman (Biggus Dickus)

Mais je l'aime bien ailleurs. Il n'avait pas le physique correspondant à la représentation que l'on peut se faire de Doc Holliday mais je l'aime beaucoup dans La poursuite infernale et surtout dans le film noir. Il en a tourné pas mal, souvent des bons, et il y est très bien. Parait que lui aussi ne prenait pas très au sérieux ce métier d'acteur ce qui explique peut-être cette sorte de lassitude qu'il a l'air de trimballer et ce regard fatigué. Il apparaissait moins aquoiboniste que le maitre dans ce registre là (Bob) mais il y a quelque chose de cet ordre là quand même et ça s'accorde bien avec le genre noir. Je mets de coté La rose du crime qui est un film criminel en costumes ainsi que Gambling House (pas terrible) et Scandale à Las Vegas (que je trouve ennuyeux et impersonnel comme les 3 autres noirs réalisés par Robert Stevenson) mais le reste est très bon : Qui a tué Vicky Lynn ? The Shanghai Gesture, Le carrefour de la mort, La proie, Les inconnus dans la ville ...
kiemavel
Assistant opérateur
Messages : 2231
Inscription : 13 avr. 13, 09:09

Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

Chip a écrit :En osmose avec Kiemavel . Quelques exemples, je me suis intéressé vraiment à Warren Oates après l'avoir vu dans " The shooting ", lors de sa sortie parisienne au studio de l'étoile en 1968 (je crois) rue Troyon, idem pour Jack Nicholson, revu peu après dans " Easy rider", là , j'ai compris qu'il allait être une star. Même chose pour Tuesday Weld, géniale actrice découverte dans " I walk the line" (le pays de la violence)(1970). Plus loin dans le temps, coup de foudre pour Lola Albright et son jeu très moderne dans " A cold Wind in August" (un vent froid en été)(1961). et plus récemment Janis Carter dans " Framed" (traquée)(1947)( vu à la TV).
J'ai connu ça avec Mark Stevens ! (c'est pour rire) . Plus sérieusement, dans les noms un peu ronflants (enfin pour nous), il y a eu Edmond O'Brien. Le déclic s'est fait avec l'excellent Le bouclier du crime. Pour les seconds couteaux, aussi stupéfiant que ça puisse paraitre, le dingo Timothy Carey, vu de loin en loin pendant très longtemps, ne m'avait pas particulièrement marqué :shock: Chez les filles, un seul exemple me vient en tête, c'est celui de Peggy Cummins mais j'avais vu peu de films avant de recevoir la claque Gun Crazy.

Par contre pour Tuesday Weld, j'ai toujours pas rattrapé le retard. Je ne l'ai vu que dans une poignée de films.
kiemavel
Assistant opérateur
Messages : 2231
Inscription : 13 avr. 13, 09:09

Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

Supfiction a écrit :
Image
A propos de The Sleeping City donc, c'est pour moi un tout petit film noir dont la construction de l'intrigue m'a fait penser à ... Chapeau Melon et bottes de cuir. En effet, cela commence par le meurtre mystérieux et irrésolu d'un médecin, on fait alors appel à la brigade spéciale et secrète dans laquelle officie Richard Conte. Après une sorte d'entretien de mission, celui-ci est chargé d'infiltrer l’hôpital dans lequel travaillait la victime pour trouver le(s) coupables.
Le début du film est assez laborieux : il faut près de 25 minutes pour que l'intrigue se mette en place entre l'intro "façon Sacha Guitry", l'arrivée de Richard Conte dans l’hôpital et sa rencontre avec ses collègues et notamment la belle infirmière jouée par Coleen Gray.
Il n'y a que deux grandes scènes je crois entre les deux et l'on regrette au final que le scénario n'ai pas été plus étoffé. Avec un scénario aussi mince et aussi peu à jouer, les deux acteurs arrivent à faire quelque-chose de leurs personnages et ne pas être transparents. La très belle scène finale donne un aperçu de ce qu'aurait pu être le film si les scénaristes s'étaient donné un peu plus de mal et d'ambition.
En bref, je te rejoins donc dans les grandes lignes même si tu sembles avoir davantage apprécié que moi ce film mineur, à conseiller tout de même aux fans de Coleen Gray et Richard Conte qui sont nombreux.

Et quand je vois cette très belle affiche, je me demande s'il s'agit bien du même film que j'ai vu !
Je l'avais peut-être un peu trop bien vendu à l'époque car si j'aime un peu ce film là, je te suis globalement sur ce que tu dis. J'ai quand même bien aimé l'inquiétant gardien de l'hôpital (qui est en même temps liftier il me semble), tout au moins le personnage et l'acteur (Richard Rober) parce qu'on peut trouver l'utilisation qu'en ont fait les scénaristes un peu grotesque.
Pour revenir à Coleen Gray, je n'ai pas trouvé le texte sur I'll Get You for This dans le topic…
Le Mystère de San Paolo , cad I'll Get You for This ? y'a pas. Il manque encore pas mal de films avec George Raft d'ailleurs. ça viendra…Je ne sais pas si tu l'as vu mais ce n'est pas terrible. C'est une production anglaise dont l'action se déroule en Italie.
Avatar de l’utilisateur
Kevin95
Footix Ier
Messages : 18368
Inscription : 24 oct. 04, 16:51
Localisation : Devine !

Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Kevin95 »

Supfiction a écrit :Tuesday Weld n'aura été pendant très très longtemps pour moi que la nymphomane masochiste et trop maquillée d'Il était une fois en Amérique sans faire le lien avec Le kid de Cincinatti ou même À la recherche de Mr. Goodbar dans lesquels elle avait un second rôle également. Vu que bien plus tard dans Le solitaire et surtout dans Le pays de la violence dans lequel elle est effectivement mémorable.
N'oublions pas l'obscur PRETTY POISON, dans lequel elle est diabolique. :twisted:
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
Avatar de l’utilisateur
Jack Carter
Certains l'aiment (So)chaud
Messages : 30311
Inscription : 31 déc. 04, 14:17
Localisation : En pause

Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Jack Carter »

Elle est excellente dans le meconnu Who'll stop the rain de Karel Reisz :)
Image
The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
Avatar de l’utilisateur
Kevin95
Footix Ier
Messages : 18368
Inscription : 24 oct. 04, 16:51
Localisation : Devine !

Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Kevin95 »

Jack Carter a écrit :Elle est excellente dans le meconnu Who'll stop the rain de Karel Reisz :)
Celui-là traine depuis pas mal de temps dans ma pile de DVD. Faudrait peut être que je me lance à sa découverte au lieu de (re)voir des nanars franco-italiens.
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
Avatar de l’utilisateur
Supfiction
Charles Foster Kane
Messages : 22190
Inscription : 2 août 06, 15:02
Localisation : Have you seen the bridge?
Contact :

Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Supfiction »

Kevin95 a écrit :
Jack Carter a écrit :Elle est excellente dans le meconnu Who'll stop the rain de Karel Reisz :)
Celui-là traine depuis pas mal de temps dans ma pile de DVD. Faudrait peut être que je me lance à sa découverte au lieu de (re)voir des nanars franco-italiens.
Pareil. En revanche, je ne connais pas du tout PRETTY POISON (Et encore un rôle de dérangé pour Anthony Perkins..).

Maléfique dans quel sens Tuesday ?

Ah ... Tuesday.
Spoiler (cliquez pour afficher)
Image

Pour se recentrer sur le film noir, sur cette photo elle ressemble beaucoup à Peggy Cummins justement, je ne sais pas du tout dans quel cadre elle a été fait ni si c'était voulu.

Image
Avatar de l’utilisateur
Kevin95
Footix Ier
Messages : 18368
Inscription : 24 oct. 04, 16:51
Localisation : Devine !

Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Kevin95 »

Supfiction a écrit :
Kevin95 a écrit :
Celui-là traine depuis pas mal de temps dans ma pile de DVD. Faudrait peut être que je me lance à sa découverte au lieu de (re)voir des nanars franco-italiens.
Pareil. En revanche, je ne connais pas du tout PRETTY POISON (Et encore un rôle de dérangé pour Anthony Perkins..).
Seulement là, il trouve une adversaire de taille en la présence de Weld. Je conseille très vivement ce petit film, sorte de croisement entre un amour fou à la BADLANDS et l'inquiétante étrangeté d'un David Lynch (je crois avoir lu sur le forum d'ailleurs que quelqu'un le voyait comme un ancêtre de BLUE VELVET).
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
kiemavel
Assistant opérateur
Messages : 2231
Inscription : 13 avr. 13, 09:09

Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

Supfiction a écrit :Image
:oops: Elle ressemble effectivement un peu à Peggy. Je vois la bagnole et ça me fait penser que c'est le genre qu'on aurait bien emmené au drive-in (Ce soir je me suis repassé le très sympathique American Graffiti)
Kevin95 a écrit :
Supfiction a écrit : Pareil. En revanche, je ne connais pas du tout PRETTY POISON (Et encore un rôle de dérangé pour Anthony Perkins..).
Seulement là, il trouve une adversaire de taille en la présence de Weld. Je conseil très vivement ce petit film, sorte de croisement entre un amour fou à la BADLANDS et l'inquiétante étrangeté d'un David Lynch (je crois avoir lu sur le forum d'ailleurs que quelqu'un le voyait comme un ancêtre de BLUE VELVET).
C'est bien vendu. je viens de le prendre sur Price…1 euro 8) avec un James Gray à 2 euro :twisted: chez le même vendeur.
Chip
Electro
Messages : 949
Inscription : 22 oct. 08, 10:26

Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Chip »

Je vois que Tuesday Weld, n'est pas si méconnue que ça. C'est vrai, elle est diabolique dans PRETTY POISON, diamant noir où Anthony Perkins est presque aussi mémorable que chez Hitchcock. Weld était tout aussi géniale dans le très bizarre LORD LOVE A DUCK (1966) où elle jouait la fille de Lola Albright, les deux actrices eurent un prix d'interprétation au festival de Berlin. Tuesday débuta à l'âge de quatorze ans dans " la brune brûlante" (1958) de Leo Mac Carey film , avant ça, deux minuscules participations pour " Rock, rock, rock ! "(1956) et "the wrong man" (1956), pour le petit écran, elle sera au générique de "the many loves of Dobie Gillis" (Dobie Gillis) (1959-1963). Steve Mc Queen qui l'appréciait beaucoup l'imposa pour " the Cincinnati kid" et le mélancolique " soldier in the rain", mais ne put l'avoir pour " the Thomas Crown affair", on lui préféra Faye Dunaway. Weld fut aussi la partenaire d' Orson Welles et Jack Nicholson dans " a safe place "(1971), film assez difficile à voir aujourd'hui.
Répondre