Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Répondre
kiemavel
Assistant opérateur
Messages : 2231
Inscription : 13 avr. 13, 09:09

Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

ImageImage

En marge du tournage : Phil Karlson + Mary Murphy + John Payne. Les mêmes fêtant l'anniversaire de l'actrice.

Tout à l'heure en rédigeant les quelques mots sur Francis L. Sullivan qui interprète le méchant dans Les iles de l'enfer, la lumière tout à coup a jailli :P . Puisque les tops me semblent à la mode en ce moment, je lance un top informel, aussi insolite et joyeux qu'un lancer de nain et possédant le même gros potentiel libératoire (auquel il faut savoir résister) . Quel est votre gros salopard préféré ?

1. Francis L. Sullivan
2. Raymond Burr
3. Sydney Greenstreet
4. Laird Cregar
5. Burl Ives
6. Robert Midleton
7. Walter Slezak

:oops: :mrgreen:

La suite : The Boss. Byron Haskin (1956) avec John Payne
et après la mini série John Payne, j'attaquerais une série XXL consacrée à Sydney Greenstreet
Dernière modification par kiemavel le 21 avr. 14, 20:34, modifié 1 fois.
Avatar de l’utilisateur
Supfiction
Charles Foster Kane
Messages : 22213
Inscription : 2 août 06, 15:02
Localisation : Have you seen the bridge?
Contact :

Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Supfiction »

kiemavel a écrit :Quel est votre gros salopard préféré ?

1. Francis L. Sullivan
2. Raymond Burr
3. Sydney Greenstreet
4. Laird Cregar
5. Burl Ives
6. Robert Midleton
7. Walter Slezak

:oops: :mrgreen:
Tu as oublié mon préféré : l'incomparable, l'inégalable, le plus attachant des salopards : Dan Duryea !

Image
Image
kiemavel
Assistant opérateur
Messages : 2231
Inscription : 13 avr. 13, 09:09

Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

Supfiction a écrit :Tu as oublié mon préféré : l'incomparable, l'inégalable, le plus attachant des salopards : Dan Duryea !
Mais oui :wink: mais Dan Duryea (que j'aime énormément) n'est pas de taille à se mesurer aux autres. Y faisait quoi, un peu 42 ! :mrgreen:
Avatar de l’utilisateur
Supfiction
Charles Foster Kane
Messages : 22213
Inscription : 2 août 06, 15:02
Localisation : Have you seen the bridge?
Contact :

Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Supfiction »

kiemavel a écrit :
Supfiction a écrit :Tu as oublié mon préféré : l'incomparable, l'inégalable, le plus attachant des salopards : Dan Duryea !
Mais oui :wink: mais Dan Duryea (que j'aime énormément) n'est pas de taille à se mesurer aux autres. Y faisait quoi, un peu 42 ! :mrgreen:
Ah oui, effectivement, j'étais passé un peu vite sur le préfixe "gros" avant salopard.

Sinon, y a aussi Lee J. Cobb mais il est peut-être un peu juste, genre poids moyen à côté de ceux de ta liste! Donc je suis encore à côté du sujet.
Dans ta liste, j'ai une préférence pour Laird Cregar cela dit.

Image
kiemavel
Assistant opérateur
Messages : 2231
Inscription : 13 avr. 13, 09:09

Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

Supfiction a écrit :
kiemavel a écrit : Mais oui :wink: mais Dan Duryea (que j'aime énormément) n'est pas de taille à se mesurer aux autres. Y faisait quoi, un peu 42 ! :mrgreen:
Ah oui, effectivement, j'étais passé un peu vite sur le préfixe "gros" avant salopard.

Sinon, y a aussi Lee J. Cobb mais il est peut-être un peu juste, genre poids moyen à côté de ceux de ta liste! Donc je suis encore à côté du sujet.
Dans ta liste, j'ai une préférence pour Laird Cregar cela dit.

Image
Il m'a l'air en (12 hommes) en colère le Cobb ! Il peut faire illusion comme çà mais clairement il ne joue pas dans la même catégorie que ceux figurant dans la liste. Je précise quand même qu'Il ne s'agissait pas de fustiger l'embonpoint (ah bon) des comédiens en même temps que leur méchanceté mais de juger de leur talent. De mon coté, je les aime tous. Ils ont tous été très bons mais les moins fins (sans jeu de mot) seraient pour moi Raymond Burr et Sydney Greenstreet. C'est presque un paradoxe car ce sont les 2 qui ont le plus fréquenté le film noir.
Dave Bannion
Doublure lumière
Messages : 312
Inscription : 13 avr. 03, 00:18
Localisation : LILLE

Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Dave Bannion »

kiemavel a écrit :ImageImage

En marge du tournage : Phil Karlson + Mary Murphy + John Payne. Les mêmes fêtant l'anniversaire de l'actrice.

Tout à l'heure en rédigeant les quelques mots sur Francis L. Sullivan qui interprète le méchant dans Les iles de l'enfer, la lumière tout à coup a jailli :P . Puisque les tops me semblent à la mode en ce moment, je lance un top informel, aussi insolite et joyeux qu'un lancer de nain et possédant le même gros potentiel libératoire (auquel il faut savoir résister) . Quel est votre gros salopard préféré ?

1. Francis L. Sullivan
2. Raymond Burr
3. Sydney Greenstreet
4. Laird Cregar
5. Burl Ives
6. Robert Midleton
7. Walter Slezak

:oops: :mrgreen:

La suite : The Boss. Byron Haskin (1956) avec John Payne
et après la mini série John Payne, j'attaquerais une série XXL consacrée à Sydney Greenstreet
Raymond Burr ; impérial dans marché de brutes de Mann et Pitfall de De Toth
Je regardais l'homme de fer quand j'étais môme et je ne savais pas à l'époque que c'était un salaud intégral ds tous ces films.
Avatar de l’utilisateur
Supfiction
Charles Foster Kane
Messages : 22213
Inscription : 2 août 06, 15:02
Localisation : Have you seen the bridge?
Contact :

Un pruneau pour Joey/A Bullet for Joey (1955, de Lewis ALLEN

Message par Supfiction »

kiemavel a écrit :Un pruneau pour Joey/A Bullet for Joey sur lequel je fondait pas mal d'espoir c'est avéré un peu décevant malgré des pointures du genre, Edward G. Robinson, George Raft et Audrey Totter.
Un pruneau pour Joe (A Bullet For Joey) de Lewis Allen n'est effectivement pas un grand noir. Pourtant on retrouve pour l'occasion le duo de Manpower/L'entraineuse fatale, Edward G. Robinson et George Raft, avec cette fois non plus Marlène Dietrich mais Audrey Totter comme caution féminine. Audrey Totter encore une fois dans un rôle de manipulatrice malgré elle. Edward G Robinson fait le service minimum dans un rôle d'inspecteur et Raft n’est déjà plus qu'une étoile vieillissante (un peu syndrome Alain Delon avant l'heure, le George Raft).

C'est un nouveau noir imprégné de propagande anti-communiste, mais à l'inverse de I WAS COMMUNIST FOR THE F.B.I., c'est ici à peine suggéré et au second plan derrière une intrigue plutôt compliquée et ennuyeuse.

Eric Hartman, un faux antiquaire, s'offre les services d'un certain Joe Victor, un voyou, afin que celui-ci kidnappe le Docteur Carl Macklin, un grand savant atomiste américain. Afin d'arriver à ses fins, Joe utilise les charmes de son ancienne maîtresse Joyce, mais c'est sans compter sur la vigilance de l'inspecteur Leduc qui se lance sur la piste des responsables...

En bref, très dispensable.
Image
Federico
Producteur
Messages : 9462
Inscription : 9 mai 09, 12:14
Localisation : Comme Mary Henry : au fond du lac

Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Federico »

kiemavel a écrit :Tout à l'heure en rédigeant les quelques mots sur Francis L. Sullivan qui interprète le méchant dans Les iles de l'enfer, la lumière tout à coup a jailli :P . Puisque les tops me semblent à la mode en ce moment, je lance un top informel, aussi insolite et joyeux qu'un lancer de nain et possédant le même gros potentiel libératoire (auquel il faut savoir résister) . Quel est votre gros salopard préféré ?

1. Francis L. Sullivan
2. Raymond Burr
3. Sydney Greenstreet
4. Laird Cregar
5. Burl Ives
6. Robert Midleton
7. Walter Slezak
Marrant, j'ai découvert ce week-end The fire raisers de Michael Powell (1934), petit film très bricolo mais comportant quelques bons moments dont... la présence d'un Sullivan à peine trentenaire mais déjà à l'inquiétante corpulence et pendant tout le film j'ai cherché où je l'avais trouvé absolument fabuleux. Je me serais flanqué des baffes en me rappelant tardivement que c'était dans un de mes Films Noirs préférés : le gros Phil Nosseross des Forbans de la nuit de Jules Dassin. Personne d'autre que lui ne pouvait prononcer d'une diction de bonbonne aussi parfaite que lasse (faut imaginer le croisement de la voix d'Hitchcock et de George Sanders) : "You got it all, but you're a dead man, Harry Fabian"... :oops:
Image
Dernière modification par Federico le 29 avr. 14, 19:11, modifié 1 fois.
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
kiemavel
Assistant opérateur
Messages : 2231
Inscription : 13 avr. 13, 09:09

Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

Federico a écrit :
kiemavel a écrit :Tout à l'heure en rédigeant les quelques mots sur Francis L. Sullivan qui interprète le méchant dans Les iles de l'enfer, la lumière tout à coup a jailli :P . Puisque les tops me semblent à la mode en ce moment, je lance un top informel, aussi insolite et joyeux qu'un lancer de nain et possédant le même gros potentiel libératoire (auquel il faut savoir résister) . Quel est votre gros salopard préféré ?

1. Francis L. Sullivan
2. Raymond Burr
3. Sydney Greenstreet
4. Laird Cregar
5. Burl Ives
6. Robert Midleton
7. Walter Slezak
Marrant, j'ai découvert ce week-end The fire raisers de Michael Powell (1934), petit film très bricolo mais comportant quelques bons moments dont... la présence d'un Sullivan à peine trentenaire mais déjà à l'inquiétante corpulence et et pendant tout le film j'ai cherché où je l'avais trouvé absolument fabuleux. Je me serais flanqué des baffes en me rappelant tardivement que c'était dans un de mes Films Noirs préférés : le gros Phil Nosseross des Forbans de la nuit de Jules Dassin. Personne d'autre que lui ne pouvait prononcer d'une diction de bonbonne aussi parfaite que lasse (faut imaginer le croisement de la voix d'Hitchcock et de George Sanders) : "You got it all, but you're a dead man, Harry Fabian"... :oops:
Image
+ 1000 Sullivan est effectivement fabuleux dans le film de Dassin et pour le coup sans susciter le second effet produit parfois par ses performances, le petit sourire en coin. Une autre montagne de barbaque n'était pas mal non plus, c'était Stanislaus Zbyszko dans le rôle du vieux catcheur Gregorius. 40 ans plus tôt, en 1910, il avait été challenger d'un championnat du monde de catch qui avait été filmé mais les images sont perdues.
xave44
Machino
Messages : 1087
Inscription : 20 nov. 11, 22:07

Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par xave44 »

kiemavel a écrit :
Supfiction a écrit :
Ah oui, effectivement, j'étais passé un peu vite sur le préfixe "gros" avant salopard.

Sinon, y a aussi Lee J. Cobb mais il est peut-être un peu juste, genre poids moyen à côté de ceux de ta liste! Donc je suis encore à côté du sujet.
Dans ta liste, j'ai une préférence pour Laird Cregar cela dit.

Image
Il m'a l'air en (12 hommes) en colère le Cobb ! Il peut faire illusion comme çà mais clairement il ne joue pas dans la même catégorie que ceux figurant dans la liste. Je précise quand même qu'Il ne s'agissait pas de fustiger l'embonpoint (ah bon) des comédiens en même temps que leur méchanceté mais de juger de leur talent. De mon coté, je les aime tous. Ils ont tous été très bons mais les moins fins (sans jeu de mot) seraient pour moi Raymond Burr et Sydney Greenstreet. C'est presque un paradoxe car ce sont les 2 qui ont le plus fréquenté le film noir.
Dans L'Homme De L'Ouest (Anthony Mann, 58), Lee J. Cobb campe le salopard le plus immonde et le plus pervers que j'aie vu jusqu'à ce jour.
Mais certains vont m'objecter qu'il s'agit d'un western et non d'un film noir... :mrgreen:
kiemavel
Assistant opérateur
Messages : 2231
Inscription : 13 avr. 13, 09:09

Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

xave44 a écrit :
kiemavel a écrit : Il m'a l'air en (12 hommes) en colère le Cobb ! Il peut faire illusion comme çà mais clairement il ne joue pas dans la même catégorie que ceux figurant dans la liste. Je précise quand même qu'Il ne s'agissait pas de fustiger l'embonpoint (ah bon) des comédiens en même temps que leur méchanceté mais de juger de leur talent. De mon coté, je les aime tous. Ils ont tous été très bons mais les moins fins (sans jeu de mot) seraient pour moi Raymond Burr et Sydney Greenstreet. C'est presque un paradoxe car ce sont les 2 qui ont le plus fréquenté le film noir.
Dans L'Homme De L'Ouest (Anthony Mann, 58), Lee J. Cobb campe le salopard le plus immonde et le plus pervers que j'aie vu jusqu'à ce jour.
Mais certains vont m'objecter qu'il s'agit d'un western et non d'un film noir... :mrgreen:
Western, oui mais peu importe. Parmi les acteurs énumérés d'autres sont bien davantage des acteurs de western (Burl Ives, Robert Midelton). Par contre, je le trouve touchant dans le film d'Anthony Mann car il est quand même trahit par son fils spirituel qui ne veut plus piller, violer, assassiner alors il faut le comprendre :mrgreen:. C'est vrai qu'il est très bien la dedans, un poil dans l'excès peut-être, comme il l'était, mais dans un registre différent, dans le rôle du patriarche des 4 cavaliers de l'apocalypse.
Federico
Producteur
Messages : 9462
Inscription : 9 mai 09, 12:14
Localisation : Comme Mary Henry : au fond du lac

Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Federico »

Kiemavel, Xave, Dave, faudrait vous mettre à la balise spoiler, ça fait des pages plus légères à lire quand il y a reprise de citations étendues et avec photos. :wink:
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
xave44
Machino
Messages : 1087
Inscription : 20 nov. 11, 22:07

Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par xave44 »

kiemavel a écrit :
Spoiler (cliquez pour afficher)
xave44 a écrit :
Dans L'Homme De L'Ouest (Anthony Mann, 58), Lee J. Cobb campe le salopard le plus immonde et le plus pervers que j'aie vu jusqu'à ce jour.
Mais certains vont m'objecter qu'il s'agit d'un western et non d'un film noir... :mrgreen:

Western, oui mais peu importe. Parmi les acteurs énumérés d'autres sont bien davantage des acteurs de western (Burl Ives, Robert Midelton). Par contre, je le trouve touchant dans le film d'Anthony Mann car il est quand même trahit par son fils spirituel qui ne veut plus piller, violer, assassiner alors il faut le comprendre :mrgreen:. C'est vrai qu'il est très bien la dedans, un poil dans l'excès peut-être, comme il l'était, mais dans un registre différent, dans le rôle du patriarche des 4 cavaliers de l'apocalypse.
Sa performance dans le film de Minnelli est remarquable mais frustrante puisque si je ne m'abuse il meurt au bout du 1er quart d'heure.

Federico : tu as été entendu !
:wink:
Avatar de l’utilisateur
Supfiction
Charles Foster Kane
Messages : 22213
Inscription : 2 août 06, 15:02
Localisation : Have you seen the bridge?
Contact :

Border Incident (1949)

Message par Supfiction »

Deux retours rapides sur des films évoqués plus haut.
kiemavel a écrit :
Spoiler (cliquez pour afficher)
Image
Reportage fatal (Shakedown) 1950
Réalisation : Joseph Pevney
Scénario : Martin Goldsmith et Alfred Lewis Levitt
d'après une histoire de Nat Dallinger et Don Martin
Image : Irving Glassberg
Produit par Ted Richmond
Universal

Durée : 80 min

Avec :

Howard Duff (Jack Early)
Peggy Dow (Ellen Bennett)
Brian Donlevy (Nick Palmer)
Lawrence Tierney (Harry Colton)
Anne Vernon (Nita Palmer)
Bruce Bennett (David Glover)
et dans de petits rôles : Rock Hudson, Peggie Castle et Joseph Pevney
Image
Le photographe au chômage Jack Early, un fouineur à la recherche du scoop qui le fera remarquer est tabassé une nuit dans le port de San Francisco par des voyous qui l'abandonne pensant avoir détruit son appareil photo mais il n'en est rien. Early était parvenu à dissimuler son appareil et se présente avec ses clichés dans un grand journal de la ville. Il y est pris à l'essai, débute par de modestes reportages mais prêt à tout pour se faire remarquer, il commence à multiplier les clichés spectaculaires et parvient à se faire remarquer par Nick Palmer, un homme d'affaires mêlé à la pègre…



Le début très rythmé donne le ton d'un film sans temps mort et passionnant de bout en bout. Les scènes d'ouverture sont toutes formidables. On assiste à une course poursuite nocturne dans les docks de San Francisco. Early est rattrapé, tabassé par des hommes aux visages invisibles et son appareil photo jeté à l'eau. On ne sait rien de lui mais on est déjà mis au parfum que cette "honnête" homme fourre son nez ou il ne faut pas et ne plait pas à tout le monde. Peu de temps après, au cours d'une virée nocturne, remarquant le comportement bizarre d'un véhicule qui le précédait et soupçonnant l'automobiliste d'être ivre, il demandera au chauffeur de taxi de le suivre. La voiture de l'inconnu finira dans le port et au lieu de lui venir au secours, Early lui demandera de poser pour lui et de se montrer par la portière en ayant l'air plus affolé. Un peu plus tard, tout juste embauché par le journal, répondant au téléphone à la place d'un journaliste, et ainsi mis mis au courant par un informateur qu'un grave incendie vient de se déclarer en ville, il dissimule l'information et "double" ses collègues pour se rendre seul sur les lieux et faire la "bonne" photo d'une femme en train de se jeter dans le vide. Plus cool que le paparazzi flashant Lady Die (oups) dans sa Mercedes déglinguée : le Howard Duff !!!

Pour son premier film en tant que réalisateur, on ne peut pas dire que Joseph Pevney avait fait dans le conformisme et la facilité, le "héros" qu'il s'était choisit étant l'une des pires ordures ayant jamais tenu le premier rôle d'un film noir. Cette première réalisation coïncidait aussi avec son dernier rôle devant la caméra car on l'avait vu tenir des rôles secondaires dans 5 films avant celui là, uniquement des films noirs…et que des bons (Nocturne, Sang et or, La dernière rafale, Les bas-fonds de Frisco et Outside the Wall). Le portrait du photographe ambitieux, manipulateur et sans scrupules est extrêmement surprenant dans un contexte de pur film noir car il n'est pas commun de voir un tel personnages se montrer plus retors qu'un homme d'affaires corrompu (interprété par Brian Donlevy) qui en dehors d'une façade honnête et légale est mêlé à une bande de cambrioleurs dirigée par Harry Colton (Lawrence Tierney)…Bref, des noms qui à priori mettent les foies mais comme le disait l'affiche originale américaine : " His Camera Was More Deadly Than A Gangster's Gun", si bien que malgré la méfiance du gangster en col blanc pourtant persuadé de pouvoir maitriser son protégé et malgré la dureté de son entourage, ils auront bien du mal à le soumettre.
ImageImage
Jack Early se servira aussi de sa séduction pour "arriver". D'une certaine manière, c'est aussi le roi de la promotion canapé et la encore, c'est très inhabituel qu'un tel rôle échoi à un homme, au moins dans le film noir. Pevney nous prévient d'ailleurs de manière habile car la séduction irrésistible de l'homme et de l'acteur Howard Duff n'était pas si évidente au premier abord mais au tout début du récit, il lui fait traverser les locaux du journal qui s'apprête à l'embaucher sous les commentaires élogieux des femmes présentes qui s'arrêtent pour le regarder passer. Early plait aux femmes et doit bien le savoir car il manipulera les deux principales femmes du récit. La jeune Ellen Bennett (Peggy Dow) pour commencer. C'est elle qui sélectionne les illustrations et toute l'iconographie du journal et qu'il tente de séduire, efficacement d'ailleurs car elle le soutient immédiatement et c'est d'ailleurs elle qui lui permet d'être pris à l'essai dans le journal alors que son rédacteur en chef (interprété par Bruce Bennett) ne voulait pas de ce photographe inexpérimenté qui d'emblée lui déplait….et pas seulement en raison de l'ambition qu'il affiche. Ellen est pourtant fiancée à un dentiste de Portland et se montre d'abord réservée puis cède très vite devant le savoir faire du photographe. Une scène excellente illustre le moment fatidique. Early s'approche d'Ellen avec l'intention de l'embrasser. Pevney abaisse sa caméra et on ne voit plus que le dos d'Ellen qui en se reculant pour échapper au baiser, fait tomber avec son coude le portrait de son fiancé qui était posé sur un meuble bas…qui la bloque et l'empêche de reculer. La camera reste là figée deux secondes mais à l'évidence, elle finit par embrasser l'entreprenant et rapide (Oooohhh) Mr Early.

Early est donc d'abord engagé à l'essai sur l'insistance d'Ellen mais il s'impatiente car il comprend très vite que ce n'est pas avec les faits divers et les reportages sur les expositions canines qu'il va se faire remarquer. C'est pourquoi il décide d'aller au culot à la rencontre du gangster interprété par Brian Donlevy, le grand homme inaccessible qui est réputé détester les journalistes et les photographes. La encore, c'est par la femme de ce dernier (interprétée par Anne Vernon) qu'il parviendra à ses fins. Mais il voudra plus. Bien qu'introduit auprès de l'homme d'affaires, et au première loge pour réussir des photos compromettantes, il comprend que le hasard ne suffit pas et va ainsi se débrouiller pour créer l'événement. Il commence par profiter de la rivalité entre Palmer et Colton, pour piéger l'un, faire chanter l'autre…Pour commencer ! Toute cette dernière partie reste passionnante même si les manipulations de notre photographe de choc sont un peu compliquées. Le suspense demeure lui intact tout du long…et je le préserve en restant coi sur la suite des évènements.
Image
Image
Les acteur. Brian Donlevy fait du Brian… Lawrence, relégué dans un second rôle fait du …Tierney. Peggy Dow (86 ans au compteur) dont j'ai déjà dit à plusieurs reprises le plus grand bien dans ce topic est comme d'habitude excellente
et on retrouve donc notre petite frenchie Anne Vernon (qui vient d'avoir 90 ans) dans un de ses rares rôles américains (elle tenait aussi le rôle féminin principal dans Cinq heure de terreur (Time Bomb), un thriller de Ted Tetzlaff). Enfin, il m'étonnerait que je découvre Howard Duff aussi convaincant dans ce qui me reste à voir de sa filmographie. A ce jour, ce film est probablement le meilleur que j'ai vu de Joseph Pevney, un metteur en scène souvent sous-estimé. Pour ce que j'ai vu à ce jour, c'est d'ailleurs probablement dans le film noir que Pevney aura donné le meilleur. Supfiction a parlé de La police était au rendez-vous sur la page précédente de ce topic et j'avais déjà évoqué les deux autres collaborations entre Tony Curtis et Jo Pevney, d'abord Rendez-vous avec une ombre (The Midnight Story) (1957) qui est très bon ( en page 13 du topic) puis Flesh and Fury (1952), qui est à peine moins bon (page 14 ) ainsi que Portrait of a Mobster en page 12. De la famille polar/thriller/film noir, il reste encore Undercover Girl et La maison sur la plage (Female on the Beach) dont il n'a pas encore été question dans ce topic. Le second ne m'a pas laissé un souvenir impérissable mais il est peut-être à revoir.
Cinq heures de terreur "Time Bomb"
A propos de ce film évoqué ci-dessus, je l'ai découvert il y a quelques jours attiré par son affiche étonnante (Ford/Vernon) et je dois dire que ce fut une belle déception, un film sans grand intérêt à part pour les ultras fans de Glenn Ford qui veulent tout voir de l'acteur. Un Glenn Ford qui joue ici un démineur inébranlable durant la Seconde Guerre mondiale ayant pour mission de sauver la situation (une bombe à retardement dans un train alors qu'un quartier entier est évacué) et accessoirement sauver son couple. Deux fusibles, un super Glenn Ford! Mais quelle déception que la prestation d'Anne Vernon totalement insupportable ici, il faut dire pas aidée par un personnage mal écrit et mal dialogué dans un film sans rythme ni suspense. "Time Bomb" est film anglais réalisé par Ted Tetzlaff, sorti en 1952, ni totalement thriller, ni totalement film de guerre, mais totalement raté.
Image
Border Incident (1949, Anthony Mann)
Image
Encore un film non visionné qui traînait dans un coffret film noir non achevé depuis des années. Un petit tour dans ses anciens achats, surtout les coffrets, permet de retrouver de très bons films dans sa vidéothèque à moindre frais !

Border Incident commence à la façon de certains noirs des années 40 à la gloire de la police ou de démocratie américaine (tel-que Appelez nord 777, par exemple).
Une voix off nous informe sur le contexte de l'immigration illégale et de l'exploitation de paysans mexicains (les pauvres "braceros" qui se tuent la santé pour 50 pesos par semaine) dans certaines propriétés agricoles californiennes. Procédé que je trouve bien inutile (quelque-soit l'époque) alors que les images parlent déjà d'elles-mêmes et qu'un bref texte à l’issue du générique aurait été amplement suffisant et surtout moins lourdingue.
Si la voix-off s'arrête rapidement (bien heureusement), le film reste très balisé et didactique : on suit l'une après l'autre toutes les étapes de l'immigration illégale.

Heureusement il y a la mise en scène inspirée et sans faille d'Anthony Mann, son sens du cadre, de l'action et du suspense (cf. la scène de tentative de meurtre de l'agent américain dont on croit jusqu'au bout qu'il va s'en tirer, même pris au milieu d'une moissonneuse).
Le casting est également réussi. Bien qu'aucune grande star ne soit à l'affiche, on trouve une galerie d'acteurs expérimentés autour du personnage central incarné par Ricardo Montalban.
Image
Comme l'introduction, le laïus final avec le retour de la voix-off est affligeant de nationalisme : grâce à la police et la collaboration américano-mexicaine, tout ce que vous venez de voir est désormais du passé, les escrocs et les exploiteurs sont punis. Dormez tranquilles braves gens, tout va désormais pour le mieux en Amérique, le meilleur des mondes.

Image
kiemavel
Assistant opérateur
Messages : 2231
Inscription : 13 avr. 13, 09:09

Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

:lol: :lol: :lol: Puissance 10 pour ton nouvel avatar. En espérant que çà ne tourne pas au vinaigre avec le bourreau de Béthune :twisted: . Pour le reste, d'accord avec toi sur Time Bomb. Ce n'est vraiment pas terrible mais ce n'est pas le seul raté de Glenn Ford dans le polar ou le thriller car Le gantelet vert de Rudolph Maté et La rançon d'Alex Segal ne sont pas brillants non plus. En revanche, je serais moins sévère que toi sur le film de Mann. Les voix off du début et surtout celle de la fin, avertissant le spectateur (cad la bonne poire ou en VO the sucker) que ces affreuses pratiques appartiennent bien au passé ne m'avaient pas vraiment heurté alors que certains discours moralisateurs appuyés ou des happy end venant contredire le ton général de certains films noirs, me troublent assez en général. C'est sans doute que j'aime vraiment beaucoup cette tendance du film noir à contenu social. Celui ci montrant le (mauvais) sort fait aux clandestins mexicains dans les exploitations agricoles californiennes est certes beaucoup moins réussi que les films qui le complètent comme Haines (The Lawless) de Losey dont j'ai parlé plusieurs pages en arrière ou bien Les bas-fonds de Frisco que nous évoquions il n'y a pas longtemps mais j'aime plutôt ce film qui était assez audacieux pour l'époque sur un tel sujet. Je crois aussi que le discours final "plus jamais çà" devait être reçu par une bonne partie du public de l'époque comme il l'est aujourd'hui : "on est pas dupe". Les studios mettaient parfois en route certains sujets en connaissant le potentiel de mécontentement que les films pouvaient susciter (dès lors que la question du racisme était abordé par exemple, les films étaient boycottés dans les états du sud et çà été le cas de plusieurs films noirs : Le puits, Storm Warning, etc...) tout en essayant de ne pas trop froisser la "clientèle" en avertissant le public (ici le californien) que les oranges du marchand ne sont en aucun cas ramassées par des mexicains exploités
Spoiler (cliquez pour afficher)
...et accessoirement trucidés nuitamment. Et d'ailleurs, çà continue. Malgré les murs et grillages tentant de limiter l'immigration clandestine, les mexicains continuent de tenter de passer la frontière entre Mexique et États-Unis. Des milices de braves citoyens américains sortent parait-il les pétoires et patrouillent la nuit pour suppléer la police…tandis que d'autres groupes (des humanistes, pfff) parcourent ces zones semi-désertiques avec boisson et nourriture pour venir en aide aux clandestins
Parmi les interprètes, je me souviens aussi de Montalban mais surtout de Charles McGraw, très bien dans le registre habituel dans lequel il n'avait pas besoin d'en rajouter, le dur à cuir. Pour la suite du topic, je vais sans doute lâchement abandonner John Payne pour l'instant car aucun des 3 autres films dont j'avais prévu de parler ne m'inspirent vraiment. J'y reviendrais plus tard. Ce qui va venir en premier c'est peut-être du rab de Richard Conte (un ou deux films).
Spoiler (cliquez pour afficher)
Image
Répondre