Le Western américain : Parcours chronologique III 1955-1959

[Jeremy Fox]

Pour l'anecdote, plus embarrassante que drôle en fait, une fois qu'on s'est marré devant l'énormité du truc, dans le dernier Télérama, No name on the bullet, (une balle signée x en français) est transcrit : "Une balle signée 10"...
C'est pas comme si le cinéma était le fond de commerce de l'hebdo.

Ah oui j'avais vu ça hier

[Beule]

Les Loups dans la vallée (The Big Land - 1957) de Gordon Douglas
WARNER

Chaleureuse célébration de la communauté et de l'esprit d'entraide. Un western vraiment très attachant et singulier par la belle attention qu'il porte aux fêlures de ses divers personnages. Mention spéciale pour O'Brien qui compose l'un des alcooliques repentis les plus crédibles que j'aie pu voir à l'écran.
Je le placerais volontiers encore plus haut dans la filmo de Douglas s'il n'était pas desservi par le score effectivement très routinier de Buttolph, qui plus est particulièrement envahissant.

Pas gêné outre mesure par le manque de moyens, qui me semblent à la mesure de l'évocation de cette communauté embryonnaire, ni par le recours aux transparences. A dire vrai, je n'en ai même identifié aucune. Des plans aux contrastes et à la colorimétrie très variables en pagaille, oui, la copie que j'ai visionnée n'étant pas de toute première fraîcheur (au début et à la fin de chaque bobine, sur plusieurs secondes, ces virements chromatiques sont presque rédhibitoires ). Mais rien de plus. Les contrechamps sur Caruso et son acolyte lors du showdown final dans le saloon trahissent d'ailleurs cette grande hétérogénéité plastique sans qu'elle puisse être imputée à quelque facilité de rétroprojection. Mais bon, au vu de mon agilité oculaire, probable que je les ai tout simplement zappées, ces transparences.

Si on y ajoute les quelques fautes de goûts déjà relevées et une fin trop vite expédiée (poussé à bout, Alan Ladd ressort finalement ses armes pour précipiter la fin des gêneurs : ce revirement final n’est pas une nouveauté et de plus va à l’encontre de ce qui a précédé), Les Loups dans la vallée ne peut encore prétendre atteindre des sommets dans le genre

Au contraire de toi, j'ai particulièrement apprécié ce final. Tant par sa concision que par le point de vue qu'il dispense (partiellement offert par les amis de Ladd depuis l'extérieur du saloon), je l'ai trouvé adroitement élusif pour cautionner, sans sacralisation ni grandiloquence, l'ultime recours à la violence par un homme n'aspirant plus qu'à la paix, dans une communauté émergente pas encore parée pour faire face aux débordements ataviques.

Sinon, tu précises que le film est un avatar tardif du 1.33. Tu es certain qu'il s'agit bien du format natif ?
D'une part, le détail de l'affiche française sur le site fait mention du WarnerScope anamorphique. D'autre part, la copie que j'ai visionnée était en 1.78. Et si je compare les photogrammes n&b que tu proposes (qui ne sont que des photogrammes, certes) aux captures de cette copie, je ne constate aucune perte d'informations dans le cadre, bien au contraire. Ce qui semble indiquer qu'il ne s'agirait pas d'une copie simplement "matée".

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[Jeremy Fox]

Sinon, tu précises que le film est un avatar tardif du 1.33. Tu es certain qu'il s'agit bien du format natif ?

d'après IMDB le négatif original était en 1.37 avec du 1.85 pour la diffusion en salles.
Quoiqu'il en soit, ça ne ressemblait pas du tout à du pan & scan. Bizarre ce warnerscope indiqué sur l'affiche !