Les frères Boulting

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Profondo Rosso
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Les frères Boulting

Message par Profondo Rosso »

Petit topic sur les jumeaux les plus doués du cinéma anglais

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John et Roy Boulting sont de vrais jumeaux nés le 21 décembre 1913 à Bray (Berkshire, dans le Sud Est de l’Angleterre).

A la fin des années 30, ils forment un duo réalisateur-producteur qui va s’épanouir dès 1940 et leur premier long métrage « Pastor Hall ». Pendant la guerre, ils vont réaliser un autre film notable : l’anti-isolationniste « Thunder Rock » (1942). Puis les deux frères participeront à l’effort de guerre. Roy en réalisant pour l’armée « Desert Victory » (1943) et « Burma Victory » (1945) et John en filmant « Journey Together » (1945) pour la Royal Air Force.

La consécration, et leur période la plus riche, viendra après la guerre entre 1947 et 1951 avec des classiques tels le fameux polar « Brighton Rock » (1947) et l’excellent thriller « Seven Days to Noon » (1950). John et Roy signent des films de genre avec du sens.

Après quelques films de moindre importance destinés au public Américain, ils filment leurs plus grands succès publics à partir de 1956 avec une série de satires sur les institutions britanniques : l’armée dans « Private’s progress » (1956), la loi avec « Brothers in law » (1957), les syndicats avec « I’m all right Jack » (1959) ou encore l’église anglicane avec « Heavens above ! » (1963).

Leurs films de cette période ont lancé les carrières de grands acteurs comiques britanniques tels Peter Sellers, Ian Carmichael ou encore Terry-Thomas.

Prolifiques, les frères Boutling n’ont pas réalisé/produit que des chefs d’oeuvre mais ils ont laissé de nombreux films importants pour le cinéma britannique. John est décédé en 1985 et Roy en 2001.
L'œuvre des deux frères est indissociable. Ils exerçaient ensemble les fonctions de producteur et de réalisateur quand les circonstances l’imposaient et, souvent, ils passaient d’une casquette à l'autre selon le type de film sur lequel ils travaillaient, bien qu'ils produisissent aussi des films séparément. Tous deux participèrent aussi à l’écriture des scénarios de leurs films.

Ils commencèrent leur carrière avec des drames sérieux, denses, économiques, tels que Ultimatum (Seven Days to Noon, 1950) et Le Gang des tueurs (Brighton Rock, 1947), une adaptation de Graham Greene — deux films avec Roy comme producteur et John comme réalisateur.

Par la suite, ils se firent une réputation en réalisant une série de comédies satiriques, aujourd’hui tenues pour des classiques du cinéma britannique ; ce sont Ce sacré z'héros (Private's Progress, 1956), Sept Jours de malheur (Lucky Jim, 1957) et Après moi le déluge (I'm All Right Jack, 1959), trois films pour lesquels ils occupaient les mêmes fonctions qu’indiquées plus haut, et au scénario desquels John participait habituellement. Ces comédies avaient souvent pour interprètes principaux Ian Carmichael, principalement, mais aussi Richard Attenborough et Terry-Thomas, noms auxquels venaient parfois s'ajouter ceux de Dennis Price, John Le Mesurier, Irene Handl et Miles Malleson.

Après moi le déluge a également pour vedette Peter Sellers ; ce film, d'ailleurs, propulsa la carrière du comédien, en lui faisant obtenir le Prix du meilleur acteur de la BAFTA. Sellers apparut par la suite également dans d’autres films des frères Boulting.

En 1966, Chaque chose en son temps (The Family Way) devait susciter une légère controverse, à cause de son sujet : il avait pour protagonistes un couple de jeunes mariés et leurs familles terre-à-terre. C'est sur le tournage du film que Roy rencontra Hayley Mills, qu'il devait épouser en 1971 ; ensemble ils eurent un fils, Crispian Mills. Roy et Hayley devaient cependant se séparer en 1977.

Pendant les années 1980, Roy Boulting travailla pour la télévision, en réalisant un épisode de la série Miss Marple, la série populaire de la BBC…
http://www.cinemaderien.fr/2011/09/29/b ... -brothers/

http://fr.wikipedia.org/wiki/Roy_Boulting

Filmographie

Roy Boulting

1937 : The Landlady
1937 : Consider Your Verdict
1939 : Trunk Crime
1939 : Inquest
1940 : Sublime Sacrifice (Pastor Hall)
1941 : Dawn Guard
1942 : Thunder Rock
1943 : Victoire du désert (Desert Victory) (non crédité)
1945 : Victoire de Birmanie (Burma Victory)
1947 : Fame Is the Spur
1948 : The Guinea Pig
1950 : Ultimatum (Seven Days to Noon)
1951 : Haute Trahison (High Treason)
1953 : Marin du roi (Sailor of the King)
1954 : L'Île du danger (Seagulls Over Sorrento)
1955 : Joséphine et les hommes (Josephine and Men)
1956 : La Course au soleil (Run for the Sun)
1957 : Ce sacré confrère (Brothers in Law)
1958 : Gai gai marions nous ! (Happy Is the Bride)
1959 : Carlton-Browne of the F.O.
1960 : Suspect
1960 : A French Mistress
1963 : Heavens Above!
1966 : Chaque chose en son temps (The Family Way)
1968 : Twisted Nerve
1970 : There's a Girl in My Soup
1971 : Mr. Forbush and the Penguins (non crédité)
1974 : En voiture, Simone (Soft Beds, Hard Battles)
1980 : The Last Word
1985 : The Moving Finger (tv, épisode de la série Miss Marple)

comme Scénariste

1940 : Sublime Sacrifice (Pastor Hall) (non crédité)
1948 : The Guinea Pig
1950 : Ultimatum (Seven Days to Noon)
1951 : Haute Trahison (High Treason)
1954 : L'Île du danger (Seagulls Over Sorrento)
1955 : Joséphie et les hommes (Josephine and Men)
1956 : Run for the Sun
1957 : Ce sacré confrère (Brothers in Law)
1958 : Happy Is the Bride
1959 : Carlton-Browne of the F.O.
1960 : Suspect
1960 : A French Mistress
1965 : Rotten to the Core
1968 : Twisted Nerve
1974 : En voiture, Simone (Soft Beds, Hard Battles)
1975 : The Kingfisher Caper

comme Producteur

1947 : Le Gang des tueurs (Brighton Rock)
1950 : Ultimatum (Seven Days to Noon)
1954 : L'Île du danger (Seagulls Over Sorrento)
1956 : Ce sacré z'héros (Private's Progress)
1957 : Sept jours de malheur (Lucky Jim)
1959 : Après moi le déluge (I'm All Right Jack)
1960 : Suspect
1960 : A French Mistress
1963 : Heavens Above!
1965 : Rotten to the Core
1974 : En voiture, Simone (Soft Beds, Hard Battles)

John Boulting

comme Réalisateur

1946 : La Grande Aventure (Journey Together)
1947 : Le Gang des tueurs (Brighton Rock)
1950 : Ultimatum (Seven Days to Noon)
1951 : La Boîte magique (The Magic Box)
1954 : l'Île du danger (Seagulls Over Sorrento)
1956 : Ce sacré z'héros (Private's Progress)
1957 : Sept Jours de malheur (Lucky Jim)
1959 : Après moi le déluge (I'm All Right Jack)
1960 : Suspect
1963 : Heavens Above!
1965 : Rotten to the Core

comme Producteur

1937 : The Landlady
1937 : Consider Your Verdict
1939 : Trunk Crime
1939 : Inquest
1940 : Sublime Sacrifice (Pastor Hall)
1941 : Dawn Guard
1942 : Thunder Rock
1947 : Fame Is the Spur
1948 : The Guinea Pig
1950 : Ultimatum (Seven Days to Noon)
1954 : L'Île du danger (Seagulls Over Sorrento)
1955 : Joséphine et les hommes (Josephine and Men)
1957 : Ce sacré confrère (Brothers in Law)
1959 : Carlton-Browne of the F.O.
1960 : Suspect
1963 : Heavens Above!
1966 : Chaque chose en son temps (The Family Way)
1968 : Twisted Nerve
1970 : There's a Girl in My Soup
1974 : En voiture, Simone (Soft Beds, Hard Battles)

comme Scénariste

1940 : Sublime Sacrifice (Pastor Hall)
1946 : La Grande Aventure (Journey Together)
1956 : Ce sacré z'héros (Private's Progress)
1959 : Après moi le déluge (I'm All Right Jack)
1963 : Heavens Above!
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Re: Les Frères Boulting

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Et quelques avis recyclés du topic Cinéma britannique

Thunder Rock de Roy Boulting (1942)

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Un gardien de phare intrigue l'administration car il ne prend pas de vacances et n'encaisse jamais ses salaires. En fait, dans une autre vie, il fut un journaliste antifasciste mais désabusé et dégoûté par les réactions de ses compatriotes et amis européens devant la montée du nazisme dans les années 40, accepte un poste de gardien de phare à Thunder Rock. Un naufrage advint un siècle auparavant dans les parages et dont une inscription commémore les victimes, des émigrants européens, à l'intérieur du phare...

Des frères Roy et John Boulting, on retient plus aisément aujourd'hui les comédies satiriques des années 50 comme Private's Progress, sa suite I'm alright Jack ou encore Carton Brown of the F.O. où ils mettaient joyeusement en boite les travers de la société anglaise désormais considéré comme des classiques. Les Boulting débutèrent pourtant dans un registre nettement plus sérieux où dans le mélodrame témoignèrent déjà de leur grand talent et de leurs préoccupations sociales. Ce formidable et déroutant Thunder Rock en offre une preuve des plus éclatantes.

La scène d'ouverture est d'ailleurs typique de leur humour caustique. Dans un bureau administratif social quelconque, des responsables aux échelons divers se refilent la bonne affaire en quête de galons : un gardien de phare n'a pas donné signe de vie, encaissé ses salaires ni pris de vacances depuis de nombreux mois. Un agent est dépêché sur place et le mystère s'épaissit sur le gardien par son mode de vie singulier. David Charleston (Michael Redgrave) semble en effet renforcer l'isolement naturel de sa fonction par l'absence totale du moindre élément lié à l'extérieur dans son environnement austère : pas de journal, de livre ou de radio. Un échange vif entre Charleston et son ami et pilote Streeter (James Mason) nous éclairent sur son état d'esprit puisque notre héros a sciemment choisit de s'isoler et de fuir les affaires de ce monde où la guerre est pourtant imminente. A la place, il s'est réfugié dans le souvenir du drame survenu alentour un siècle plus tôt lorsque le navire d'immigrants anglais fit naufrage à l'approche du Nouveau Monde.

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Le film est un exemple de plus des prodiges que pouvaient tirer les anglais d'un film de propagande, puisque c'est clairement ce dont il s'agit ici. Le film adapte une pièce de Robert Ardrey qui fut un grand succès public en Angleterre au contraire des Etats-Unis où elle fut jouée en premier et passa inaperçue. La pièce était une diatribe anti isolationniste incitant le pays à s'engager alors que les tensions montent en Europe avec la montée du nazisme allemand et du fascisme italien mais les USA pré Pearl Harbor n'étaient sans doute pas encore prêts à entendre le message. Dans cette volonté de propagande, les changements effectués par les Boulting ajoutent donc des flashbacks sur le passé de Charleston où nous découvrons qu'il fut journaliste politique et couvrit la montée de tous ses extrêmes mais se confronta à l'indifférence, l'incompréhension et l'inconscience de ses concitoyens face au danger imminent. Le message est clair entre les images d'archives de discours d'Hitler, les séquences où Charleston est malmené par des policiers fascistes italiens hostiles aux anglais et un échange absurde où les français vantent leur précieuse ligne Maginot. Les Boulting réservent cependant leur fiel pour leurs compatriotes notamment lorsque Charleston verra ses articles alarmistes altérés par ses éditeurs et surtout cette scène saisissante où dans un cinéma les actualités montrent l'invasion de la Pologne par les nazis face à un public indifférent et plus réactif à l'épisode de Popeye qui suit.

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Charleston abandonne donc la lutte, laisse le monde courir à sa perte et part s'isoler en tant que gardien de phare. C'est là qu'intervient l'aspect le plus captivant du film qui ouvre clairement la voie au grand mélodrame fantastique et gothique façon L'Aventure de Madame Muir ou Le Portrait de Jennie. Dans ces films, l'intervention du surnaturel était constamment questionnée par l'équilibre psychologique des héros qui y trouvaient une béquille réelle ou imaginaire de surmonter leur fêlures. Ici cela se manifestera par les apparitions des victimes du naufrage de 1839, vrais fantômes ou pur produit de l'imagination de Charleston. Chacune de ses figures fut à son tour amenées à défendre un idéal et y faillit cruellement. L'ouvrier Ted Briggs (Frederick Cooper) allait aux Etats-Unis pour trouver de l'or et subvenir à sa famille nombreuse, la féministe Ellen Kirby (Barbara Mullen) renonçait à ses convictions pour devenir l'une des épouses d'un mormon et le médecin Stefan Kurtz où ses innovations sur les anesthésiques étaient mal perçues. Tout cela pourrait prendre un tour trop symbolique mais les Boulting privilégient les émotions aux idées en ajoutant à nouveaux des flashbacks à la pièce sur le passé des naufragés. Loin de surligner ou sur expliquer, ces moments renforce encore le drame et les renoncements des protagonistes en confrontant le héros au sien. Réel ou rêvé, la destinée tragique des naufragés doit l'inciter à reprendre son destin en main et se battre lui qui est toujours en vie. Voilà une formidable et poétique manière d'appel à la lutte.

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Visuellement le film est d'une grande audace dans les séquences fantastiques. La mise en scène de Roy Boulting suggère subtilement la possible création de l'esprit que sont les fantômes telle cette première apparition du Capitaine Joshua (Finlay Currie) sous forme de voix, puis d'ombre et enfin de mystérieuse silhouette aux côté de Charleston installé à son bureau. Mankiewicz reprendra l'idée dans L'Aventure de Madame Muir où Rex Harrison apparaissait souvent sur le côté de Gene Tierney comme un mauvais génie issu de son inconscient. L'agencement théâtral est aussi longuement repris, les naufragés évoluant dans le décor du phare comme s'ils se trouvaient toujours sur le navire renforçant l'idée d'espace mental confiné. Les flashbacks sur le passé de Charleston s'illustrent ainsi en fondu enchaîné tandis que ceux des naufragés sont toujours des extensions du décor par des idées de mis en scènes brillantes (mouvements de caméras, profondeur de champs nouvelle par une porte ou un objet dévoilant un autre lieu...) qui symbolisent l'altération des barrières psychiques du héros par ses découvertes façon Christmas Carol de Dickens. Les jeux d'ombres et les cadrages obliques renforcent quant à eux l'atmosphère gothique des plus prononcées. C'est vraiment captivant de bout en bout et porté par un casting parfait. Michael Redgraves est aussi habité dans la passion que le renoncement, les naufragés sont tous également touchant dont une formidable Lilli Palmer et James Mason fait une remarquable apparition au début. Superbe film proche des meilleurs Powell/Pressburger dans l'ambition et la manière de transcender la commande d'état par un propos plus universel où le rêve et l'imagination nourrissent la détermination du réel. Le film remportera un grand succès public et critique dont assez ironiquement aux USA (car sorti au bon moment) où la pièce fut boudée. 5/6

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Dvd anglais avec VOSTA
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Re: Les Frères Boulting

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Carlton-Browne of the F.O. de Roy Boulting et Jeffrey Dell (1959)

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Durant les cinquante années passées, un accord international avait assuré à la Grande-Bretagne sa domination sur une petite île du Pacifique : un accord passé inaperçu… jusqu'à ce que la mort du roi du petit territoire en question rappelle cet état de fait à Whitehall, au Ministère des Affaires étrangères. Ainsi décide-on d'envoyer sur place Cadogan de Vere Carlton-Browne dans le but de rétablir des relations amicales…

Carlton-Browne of the F.O. est une satire jubilatoire digne du meilleur de Ealing. L'association des frères Boulting (aux rôles interchangeables de producteurs, scénaristes et réalisateurs selon les films) est d'ailleurs un trademark tout aussi marquante que Ealing durant les années cinquante où ils sortiront plusieurs classiques comme I'm All Right Jack, Lucky Jim ou ce Carlton-Browne of the F.O.. Le sujet est des plus savoureux : par l'intermédiaire d'un vieil ambassadeur oublié par sa hiérarchie, la Grande-Bretagne découvre l'existence de l'Etat de Gaillardia, petite île du pacifique où elle bénéficie d'avantage économiques. Problème, le roi de Gaillardia meurt victime d'un attentat et tout ce voit remis en question, les britanniques subissant désormais la concurrence des américains et des russes pour les faveurs locales et le profit des richissimes minerais de l'île. L'incompétent Carlton-Brown (Terry Thomas) installé à l'habituellement oisif poste de Responsable des Territoires Divers (grâce aux relations familiale de son père) se voit dépêché sur les lieux bien malgré lui.

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La farce est féroce et fait feu de tout bois. Les occidentaux passent pour d'immenses profiteurs cyniques prêts dans la plus pure tradition coloniale à s'approprier une terre et des richesses qui ne sont pas les leurs. Les réunions de cabinet sous couvert d'humour sont plutôt glaçante, tout comme l'accord communs des Nations Unies qui permet aux Etats d'investir et d'exploiter Gaillardia sous couvert de crainte de révolution. Le script fait de Gaillardia une sorte de république bananière corrompue à la Tintin ou Peter Sellers en conseiller fourbe et ambitieux offre un grand numéro comique avec un accent sud-américain outrancier dont il a le secret. Terry-Thomas en benêt improvisé ambassadeur est tout aussi irrésistible de bêtise et très attachant sous ses airs ahuris. Carlton-Brown représente un certain cliché de l'anglais insulaire jamais sorti de son île et à son désavantage en toute circonstance, tandis que les autres personnages anglais (le ministre des affaires étrangères joué par Raymond Huntley, le Colonel Bellingham qui accompagne Carton-Brown) illustrent eux le travers inverse de celui se croyant en terrain conquis partout où il pose les pieds. Les dialogues tordant et les gags énormes s'enchaînent sans discontinuer : l'arrivée de Carlton Brown à l'aéroport de Gaillardia et la misérable parade locale qui l'attend, l'écroulement des tribunes lors des festivités nationales, le français folkorique et improvisé pour sadresser aux autochtones, les jeux de dupes avec les russe et les américains...

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Le film est sauvé du cynisme total par une jolie histoire d'amour entre le prince héritier Loris (Ian Bannen charmant) et la concurrente présentée pour lui disputer le trône Ilyena (Luciana Paluzzi dont on souvient pour la plantureuse James Bond girl qu'elle fut dans Opération Tonnerre plus tard). Au milieu de toute cette ironie, leur romance apporte une respiration bienvenue et une certaine touche Hollywoodienne (Vacances Romaines n'est pas loin) dans la nature des quiproquos les rapprochant. Message acerbe, humour grinçant et idées loufoques en pagailles le tout avec sens du rythme certain (malgré la densité de l'intrigue tout est bouclé en 88 minutes), un excellent film. 4,5/6
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Re: Les Frères Boulting

Message par Profondo Rosso »

Après moi le déluge (I'm alright Jack) de John Boulting (1959)

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Le naïf Stanley Windrush revient de la guerre avec une seule ambition : réussir dans les affaires. Cependant, à sa grande consternation, il s'aperçoit bien vite qu'il lui faut démarrer au bas de l'échelle et gravir les échelons un par un pour arriver à ses fins, et qu'aussi bien la direction que les syndicats se servent de lui dans leur lutte pour le pouvoir.

Les frères Boulting signent une corrosive et jubilatoire satire qui comme la plupart de leurs films met en boite la société britannique des années 50. I'm alright Jack est en fait la suite de Private's Progress que les frères réalisèrent trois ans plus tôt et les deux films sont adaptés du diptyque de roman Private Progress/Private Life écrit par Alan Hackney qui contribue également ici au scénario. Le premier film était lui une satire de l'armée et on retrouve les acteurs de ce dernier Ian Carmichael, Dennis Price, Richard Attenborough, Terry-Thomas et Miles Malleson qui reprennent leur rôle tandis que plusieurs dialogues font référence à ce précédent volet. Cette fois, ce sera le monde du travail qui sera largement égratigné.

Le film s'ouvre les images de liesse des anglais alors que se termine la Deuxième Guerre Mondiale. Parallèlement à cette joie, on assiste à la retraite du vieux magnat Sir John Kennaway (Peter Sellers grimé qui inaugure sa manie des doubles rôles) pour un repos éternel après une vie bien remplie comme nous l'explique la voix off malicieuse. On ne l'a pas encore saisi mais avec lui c'est toute la volonté de travail et d'abnégation du peuple britannique qui s'envole aussi comme l'illustre la séquence suivante. Une ellipse nous amène au début des années 50 et si la voix off continue à vanter ironiquement les mérites du travail, les images la contredisent avec une caméra qui passe de paysage industriel fait de cheminée d'usine à... la campagne d'un camp de naturiste oisif ! On découvre alors notre héros, Stanley Windrush (Ian Carmichael) jeune homme désireux de faire carrière dans le monde de l'industrie. Seulement Stanley est un benêt doublé d'un gaffeur compulsif et les premiers entretiens ne se passent pas exactement bien, entre un entretien chez un fabricant de lessive où il pose toute les questions qui fâchent et surtout un hilarant passage dans une biscuiterie où seront causés pas mal de dégât. Dépité, Stanley est alors contacté par son oncle Bertram Tracepurcel (Dennis Price) et son ancien camarade de régiment Sidney De Vere Cox (Richard Attenborough) pour venir apprendre le métier en tant que simple ouvrier dans leur usine de fabrication de missile. L'acte est moins noble qu'il n'y paraît puisqu'ils comptent sur Stanley pour venir semer la zizanie malgré lui parmi les syndicats tatillons et leur permettre de faire une plus-value alléchante sur une de leur affaire en cours.

Si les patrons en prennent pour leur grade par leur avidité et leurs manipulations, le script réserve tout son fiel au monde syndical. Le naïf Stanley découvre ainsi des pratiques étranges entre les parties de cartes derrière les containers en pleine journée de travail, un directeur d'usine planqué (Terry-Thomas habitué des Boulting) et peu regardant qui cède au moindre caprice du délégué syndical Fred Kite (Peter Sellers). Le moment le plus savoureux arrive lorsque minuté à son insu, Stanley provoque l'ire de ses collègues pour avoir fait trop rapidement son travail et instauré ainsi des standards plus assidus. On rit bien fort dès la scène suivante où Terry-Thomas tente de justifier l'abnégation de cet embarrassant ouvrier :

He's a new man. He hasn't got used to the natural rhythm of the other workers.

Le jeu de massacre est irrésistible notamment dans la description des tire-au-flanc que constituent les salariés de l'usine, prêt à se soulever comme un seul homme pour justifier leurs droits (à la fainéantise). Vue l'ironie constante, Peter Sellers n'en a que plus de mérite à réussir à faire exister son personnage de syndicaliste acharné, le seul à être sincère même si guidé de manière maladive et compulsive par ses convictions. Le personnage est certes tourné plus d'une fois en ridicule (ce moment où il bombarde le malheureux Stanley de conseil de lecture gauchiste à base de Lénine et autres agréments...) mais est sincère et touchant dans cet engagement politique qui est sa raison d'être. Peter Sellers dans un de ses premiers rôles majeur fait fi de toute l'excentricité qu'on lui connaît pour une prestation sobre et attachante.

Sous la drôlerie, le film délivre un terrible constat d'échec sur un pays sclérosé, usé par les privations de la guerre et se réfugiant désormais dans le confort et l'immobilisme. Les riches ne cherchent qu'à engranger le profit au mépris de toute morale et les classes ouvrières ne désirent plus qu'en faire le moins possible. L'avenir du pays semble désormais sans vision, sans projet et surtout sans grand homme pour les mener. C'est donc le plus simplet qui fera sonner la révolte dans une conclusion intense qui le voit malheureusement pour lui contraint à rentrer dans le rang, la notoriété en plus. Ian Carmichael est excellentissime en grand candide de l'enfer de l'entreprise (et les Boulting sont décidément très doué pour ce type de personnage voir Terry-Thomas en ambassadeur idiot hilarant dans l'excellent Carlton-Browne of the F.O.) et tout le reste du casting est à l'avenant. Faire autant rire avec un message si déprimant c'est un sacré talent, une grande comédie ! 5/6 Maintenant je verrais bien volet Private Progress qui doit être très bon aussi.

Dvd Studio Canal donc malheureusement pas de sous-titres et là pour le coup c'est assez ardû à suivre il faut se débrouiller un peu, j'avais eu moins de mal avec Carlton-Browne of the F.O..
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Re: Les Frères Boulting

Message par Profondo Rosso »

Chaque chose en son temps (The Family Way) de Roy Boulting (1966)

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Par souci d'économie, un couple de jeunes mariés s'installe dans la maison des parents du jeune homme. Mais rien ne se passe comme ils l'avaient prévu.

Le film de l'émancipation pour Hayley Mills, bien que son rôle joue habilement de la candeur et l'innocence dégagée par ses rôles chez Disney. Tout débute d'ailleurs comme un conte de fée avec une voix off en forme d'Il était une fois. Arthur (Hywel Benett) et Jenny (Hayley Mills) sont beaux jeunes et innocent, presque encore des enfants mais il s'aiment et ont décidés de se marier. Seulement suite à une mauvaise plaisanterie la nuit de noce tant attendue est un fiasco et une escroquerie fait tomber la lune de miel à l'eau. Cette frustration de départ va entraîner une terrible réaction en chaîne...

Le scénario est adapté d'une pièce de Bill Naughton à qui on doit également celle qui inspirera le Alfie de Michael Caine. Comme dans ce dernier on retrouve une critique féroce de la société anglaise, en particulier la figure du mâle. L'affirmation constante de la virilité, que ce soit de la part des divers protagonistes masculin, des médias ou même de la pression sociale est un fardeau insurmontable pour le jeune Arthur littéralement paralysé après sa nuit de noce raté. Tout comme dans Alfie les hommes en prennent donc pour le grade et ce dès la séquence du mariage où en quelques moments le malaise ambiant est saisi à travers le personnage de père abusif incarné par John Mills buveur, fanfaron et brutal : un homme, un vrai en somme. Les révélations progressives sur le passés des familles des deux mariés va d'ailleurs ppeu à peu révéler les causes de leur fêlures respectives, les milieux sociaux jouant également puisque personnalité rêveuse de Arthur se prête mal à son cadre prolétaire très agressif tout comme la naïveté de Jenny dans une bourgeoisie aux langues de vipère acérées. Les mésaventures du couple vont d'ailleurs prouver que les retombées de ce mariage non consommé s'étalent bien au delà du cercle familial lorsque la nouvelle se répand et devient sujet de raillerie dans le quartier.

Les deux héros sont parfait notamment Hywel Bennett en Arthur dont le physique fluet et les traits fin accentue la masculinité peu affirmée de son personnage pas encore mature. Roy Boulting filme cette jeunesse frustrée dans une belle ambiance sixties pleine d'authenticité, le filme ayant été filmé à Bolton et évitant tout les lieux communs associés à l'Angleterre "pop" d'alors. Le couple est réellement touchant dans tout les obstacles traversés, la promiscuité de la famille empêchant toute intimité, la paperasserie de l'administration anglaise les empêchant d'obtenir un logement social (scène surréaliste où le conseiller exige qu'il fasse des enfants avant d'être aidés les renvoyant ainsi à leur problèmes domestiques) ou le quotidien de plus en plus terne.

Bien que très sombre et déprimant par instant, le film n'en oublie pas pour autant son début de conte de fée et résout toute les problématiques de manière sans doute trop idéale au final. C'est cependant fait avec un tel brio (le devoir conjugal effectué dans l'attente curieuse de tout le voisinage) et une telle force émotionnelle qu'on marche sans se poser de question. Ainsi l'ultime séquence est magnifiquement poignante, avec le personnage si dur de John Mills totalement bouleversé par l'échange sobre mais sincère qu'il a enfin pu avoir avec son fils reconnaissant. Une image saisissante qui conclut le film et laisse à entendre que malgré les hauts et les bas la famille a du bon. A noter un beau score signé Paul McCartney himself et produit par George Martin. 5,5/6
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Re: Les frères Boulting

Message par Rick Blaine »

Intéressant ce topic, sur des cinéastes que je ne connais que de réputation. J'attends beaucoup de Brighton Rock et de Seven Days to Noon que je voudrais voir sous peu. Ta chronique de Thunder Rock fait également envie.
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Re: Les frères Boulting

Message par Profondo Rosso »

Pas le plus connu Thunder Rock mais c'est vraiment celui que j'ai préféré arriver à tirer ça d'un film de propagande il n'y a bien que Powell/Pressburger pour faire mieux (même si les anglais ont sortis de sacrés films de cette contrainte). Pas vu Brighton Rock et Seven Days Noon qui me tentent bien aussi (le pitch du second est fou) et là j'ai Private Progress sous la main à voir j'en attends beaucoup vu que c'est réputé meilleur encore que sa suite déjà génial Carlton-Browne of the F.O.
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Re: Les frères Boulting

Message par riqueuniee »

Rick Blaine a écrit :Intéressant ce topic, sur des cinéastes que je ne connais que de réputation
Pareil.
A noter que Brighton Rock a fait l'objet d'un remake (ou d'une nouvelle adaptation du roman, si on veut) l'an dernier.
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Re: Les frères Boulting

Message par Profondo Rosso »

Ce sacré z'héros (Private's Progress) de John Boulting (1956)

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Stanley Windrush doit interrompre son enseignement universitaire quand il est appelé vers la fin de la guerre. Il se révèle rapidement ne pas être un bon officier.

Private's Progress est le premier de la grande série de comédie satirique sur la société anglaise qui fit le succès et la reconnaissance des frères Boulting durant les années 50. Le film (adapté d'un roman d'Alan Hackney) pose toutes les bases des autres films à venir que ce soit par son casting de joyeux loufoques (Terry-Thomas, Richard Attenborough, Ian Carmichael, Dennis Price ne manque que Peter Sellers) ou surtout par sa construction narrative. Le principe est simple : on plonge un jeune benêt incompétent et zélé au cœur d'une grande institution respectable qui va s'avérer gangrénée de l'intérieur et dans laquelle sa bêtise va semer la zizanie. Dans I'm alright Jack (1959), le syndicalisme sera génialement mis en boite dans la description du fonctionnement singulier d'une usine tandis que Carlton Brown of The F.O. sera une charge féroce et hilarante sur la diplomatie anglaise. Dans Private's Progress ce sera la vénérable armée de Sa Majesté qui en prendra pour son grade, si on ose dire.

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Le récit a d'ailleurs l'audace de situer la satire à une époque où le patriotisme anglais est le plus exacerbé, durant la Deuxième Guerre Mondiale. C'est là que le jeune Stanley Windrush (Ian Carmichael) se voit contraint d'abandonner ses études universitaires pour répondre à l'appel des drapeaux. En quelques saynètes mordantes, l'incompétence tant physique qu'intellectuelle de notre héros est croquées à travers les exercices physiques où il est peu à son avantage et les examens d'officier où ses attitudes décalées laissent ses interlocuteurs circonspects. Il va donc se trouver intégré à une simple unité de soldat où l'on va constater immédiatement le décalage avec les premières scènes d'entraînement rigoureux. Le but est là de tirer au flanc de toute les manières possibles et John Boulting convoque l'humour de régiment le plus débridé à travers quelques savoureuses séquences : une beuverie épique où Windrush va narguer un officier auquel il ne pourra cacher sa grande ébriété, du vol d'arrivage de ration en douce et surtout ce moment où les soldats "sèchent" la caserne pour aller au cinéma (voit Ceux qui servent la mer de David Lean) ! et croiser leur supérieur joué par Terry-Thomas dans la salle !

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Si ce désintérêt total pour le conflit en cours (on aura à peine un court passage durant le blackout au début quand Windrush ira voir son père) demeure à une échelle modeste chez les soldats, il en va tout autrement lorsqu'on grimpe dans les hautes sphères de l'armée à l'image du roublard Brigadier joué par Dennis Price. Ainsi, le seul moment où Private's Progress va vaguement ressembler à un film de guerre classique sera pour une mission clandestine destinée à voler des œuvres d'arts allemandes dont on se partagera le butin après-guerre. Windrush mêlé à l'arnaque par erreur va bien entendu multiplier les gaffes et la réelle tension se mêle à l'hilarité notamment quand il va se faire arrêter par l'armée anglaise en uniforme allemand.

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C'est d'ailleurs une de ses bévues (subtilement amenée et dont on ne mesurera les conséquences qu'à la fin) qui va lamentablement planter l'affaire lors de la conclusion. La charge est des plus corrosive et finalement les Boulting anticipe déjà l'esprit du futur De l'or pour les braves de Brian G. Hutton (voir même du M.A.S.H. de Robert Altman) où l'intérêt personnel prime sur un quelconque patriotisme de pacotille. Le film est porté par un casting de haut vol où on retiendra un Ian Carmichael parfait en imbécile heureux, Dennis Price plein de flegme et de malice ou encore Richard Attenborough en soldat pourri jusqu'à la moelle. Le film sera un grand succès, lançant donc les Boulting sur ce créneau comique et une suite tout aussi brillante verra même le jour trois ans plus tard avec I'm alright Jack où on retrouvera tous personnages avec de nombreux clins d'œil à Private Progress. 5/6
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Re: Les frères Boulting

Message par bruce randylan »

Tiens je viens d'écrire la critique de Twisted nerve pour 1kult, un excellent thriller à tendance psychanalytique (connu pour la ritournelle sifflée reprise par Daryl Hannah dans Kill Bill). :)
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Profondo Rosso
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Re: Les frères Boulting

Message par Profondo Rosso »

Ah je l'ai en réserve celui-là mais pas encore regardé il faudra que je lise ta critique :wink: En tout cas le film reprend le couple de The Family Way avec Hywel Bennett et surtout Hayley Mills ça donne envie...
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Jeremy Fox
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Re: Les frères Boulting

Message par Jeremy Fox »

La critique de Brighton Rock et de son DVD
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Re: Les frères Boulting

Message par bruce randylan »

bruce randylan a écrit :Tiens je viens d'écrire la critique de Twisted nerve pour 1kult, un excellent thriller à tendance psychanalytique (connu pour la ritournelle sifflée reprise par Daryl Hannah dans Kill Bill). :)
Et voilà :wink:
http://www.1kult.com/2012/12/21/twisted ... -boulting/
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Re: Les frères Boulting

Message par Profondo Rosso »

Ah ça donne envie il va falloir déballer mon dvd ! :D
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Re: Les frères Boulting

Message par Profondo Rosso »

Sur l'excellent site spécialisé sur le cinéma anglais Cinéma de Rien on apprends l'existence d'un livre français (!) sur les frères Boulting signé Francis Rousselet (qui avait écrit de bons bouquins sur Ken Loach où le cinéma de propagande anglais des années 40...).

http://www.cinemaderien.fr/2013/02/18/l ... rousselet/

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Ca fait envie mais ça n'a pas l'air commode à trouver :mrgreen:
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