André Cayatte (1909-1989)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Cathy
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André Cayatte (1909-1989)

Message par Cathy »

André Cayatte n'avait pas encore son topic, pourtant il est un des piliers du cinéma français et notamment un genre en particulier qui fit flores aux USA, mais dont il fut quasiment le seule représentant à savoir le film de procès et sur la justice ! Justice est faite, Nous sommes tous des assassins, le dossier noir, le glaive et la balance en sont les plus grands exemples. Il appréciait les sujets à thèse et évoquait ainsi des grands thèmes sociétaux comme dans les risques du métier où un professeur est accusé de viol par une de ses élèves, le miroir à deux faces avec une critique voilée de la chirurgie esthétique et le portrait sans pitié d'un mari odieux interprété par un Bourvil exceptionnel

Justice est faite (1950)

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Une jeune femme est accusée d'avoir euthanasier son compagnon. Le procès a lieu et les jurés doivent délibérer, est-elle coupable ou innocente.

André Cayatte réalise ici un de ses fameux films à thèse, avec à la fois le sujet qui est encore d'actualité à savoir l'euthanasie d'un malade condamné, mais aussi le fonctionnement d'un jury et finalement ses dysfonctionnements. Le film mélange donc cette histoire de femme qui a forcément tout le monde contre elle car elle est d'origine russe, donc l'étrangère, qu'elle vit en concubinage avec sa "victime", et qu'elle a donc abrégé les souffrances de son compagnon ! C'est aussi le portrait d'un jury (à l'époque, il n'y avait que sept jurés) et de ses personnalités sur lesquelles leur vie privée va influer sur leur ressenti. Car derrière tous ces jurés, il y a une histoire d'amour qui fait écho à celle qu'il juge, le fermier qui voit sa femme batifoler avec son ouvrier agricole, le militaire à la retraite donc la fille est amoureuse d'un jeune homme, le mari d'un couple dont l'enfant est atteint de troubles psychiques comportementaux graves, la femme qui se voit courtiser par un homme plus jeune et un autre membre du jury, le juré qui voit une jeune femme en secret de ses parents et le jury dont une ex-conquête tente absolument de lui parler... Toutes ces histoires secondaires jouent sur la mentalité des jurys, parfois à contre-courant, comme l'histoire du chien qui trouve un écho dans la seule femme du jury qui possède un bichon dont elle est folle, le père qui parfois a des envies de meurtre sur son fils malade... Il y a naturellement ceux qui vont trouver des excuses à l'accusée et ceux pour qui forcément elle est totalement coupable, car elle a tué, elle héritait, elle est étrangère,
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et coup de théâtre du procès avait un amant qui viendra témoigner
... et ceux qui vont regretter leur choix à la fin du film. André Cayatte filme donc à la fois la conduite des débats avec les interrogatoires des différents témoins, curieusement les avocats n'auront pas une part très développée contrairement à la Vérité où le film tient pour beaucoup dans la confrontation entre le procureur et l'avocat de la défense (Paul Meurisse et Charles Vanel), et ces petits épisodes de la vie réelle... Ce qui est surprenant, c'est que les jurés peuvent se laisser influencer par les membres de leurs familles avec qui ils discutent. Le film semble être pro-euthanasie, mais surtout veut démontrer qu'un jury ne peut finalement jamais juger totalement en son âme et conscience et que la vie personnelle peut avoir une influence sur leur verdict. La thèse est intéressante, tout comme la réalisation, ainsi jamais le fils malade psychiatrique ne sera jamais montré, on évoquera ses exactions, on entendra des bruits, et tout reposera sur les parents ou sur le père supérieur du pensionnat où il est.
Le film est prenant, et le casting bien que composé de "seconds rôles" tient formidablement la route. Les débats sont menés par Antoine Balpetré, Noel Roquevert est évidemment parfait en ancien militaire facho, Raymond Bussières prête sa bonne humeur au juré sans doute le plus impliqué dans le déroulement du procès, Jacques Castelot prête sa nonchalance naturelle à cet homme qui refuse de voir son ancienne maîtresse... Claude Nollier est l'accusée dont le rôle est finalement assez restreint tout comme Michel Auclair excellent dans son rôle de faux gigolo. Un film passionnant, très caractéristique du réalisateur.
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Rick Blaine
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Re: André Cayatte (1909-1989)

Message par Rick Blaine »

Ça a l'air très chouette, et c'est encore un sujet qui me plait bien chez Cayatte.
Par contre je trouve des lourdeurs dans ses films que j'ai vu. Il a tendance à assener son propos sans grande finesse dans Nous sommes tous des assassins, même si l'histoire est toujours intéressante. Même chose dans le diptyque Roger la Honte.
Par contre j'ai vu récemment et beaucoup aimé Le Passage du Rhin. Je n'ai rien vu d'autre pour l'instant.
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Cathy
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Re: André Cayatte (1909-1989)

Message par Cathy »

C'est vrai que la thèse est évidente et que certains aspects peuvent paraître lourds, mais j'adore les films de procès ! Je te conseille Le Miroir à deux faces avec Michèle Morgan et Bourvil !
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Rick Blaine
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Re: André Cayatte (1909-1989)

Message par Rick Blaine »

Cathy a écrit :C'est vrai que la thèse est évidente et que certains aspects peuvent paraître lourds, mais j'adore les films de procès ! Je te conseille Le Miroir à deux faces avec Michèle Morgan et Bourvil !
Moi aussi j'adore les films de procès, il y a donc des chances que ça me plaise!! :D
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Cathy
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Re: André Cayatte (1909-1989)

Message par Cathy »

Nous sommes tous des assassins (1952)

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René le Guen est condamné à mort pour avoir tué plusieurs hommes après la guerre. Il est emprisonné à Fresnes où avec ses co-détenus, il attend une hypothétique grace présidentielle.

Deux ans auparavant avec Justice est faite, André Cayatte avait dénoncé les travers des jurys qui peuvent s'identifier aux coupables et ne pas juger totalement en leur âme et conscience. Ici il condamne ouvertement la peine de mort à travers le portrait de René Le Guen, mais de trois autres condamnés qui seront exécutés. Le premier est accusé d'avoir empoisonné sa femme, mais il clame son innocence, le second abruti par les pleurs de sa fille l'a tuée à coup de tisonniers, le troisième est un criminel corse. On est frappé par la reconstitution de ce couloir de la mort où les condamnés font cellule commune, cellule ouverte sur un gardien présent en permanence. Il y a l'horreur de l'exécution avec ce même rituel, ces pas feutrés devant la porte et ces gardiens qui se ruent sur le prisonnier pour le conduire à l'échafaud. Ces scène se répètent par trois fois, avec trois réactions différentes dont naturellement les cris, la confession dans cette scène forte du tueur d'enfant devant le prêtre qui accepte la peine de mort sans broncher, il y a aussi ce rituel qui veut que les prisonniers se retournent au passage des condamnés à mort et qui risquent le mitard pour les avoir regardés.
Evidemment il y a ce héros qui est un homme inculte, un tueur de sang froid qui a commencé pendant la guerre et dont ses crimes curieusement sont considérés à cette époque-là comme normaux. Il y a aussi l'opinion publique avec cette tenancière de bar qui évoque de la compréhension devant cet homme qui a tué sa fille dans un accès de "folie", dénonçant au passage des cités, des appartements trop petits, la promiscuité des habitants, la femme qui souhaite que son mari soit condamné à des sortes de travaux forcés, les médecins qui sont aux petits soins des prisonniers qui tentent de se suicider ou sont malades... On ne connaîtra pas le sort de Le Guen, même si dans le bonus, on apprend qu'il a été gracié par le président après le film... Si les scènes sont souvent fortes, notamment par le jeu exceptionnel des acteurs que ce soit Mouloudji en assassin quelque peu attardé qui veut plaider sa grace et apprend du coup à écrire en prison, Balpétré en assassin supposé qui semble attendre la mort sereinement tout en clamant son innocence, Raymond Pellegrin en tueur corse qui d'abord ne supporte pas l'idée de finir à la guillotine et qui petit à petit se résigne tandis que sa famille continue la vendetta le jour de son exécution. Le plaidoyer d'André Cayatte a sans doute marqué les esprits à l'époque, mais maintenant, malgré l'émotion de certaines scènes, le film est tout de même quelque peu pesant, même si intéressant de par cette reconstitution.
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Cathy
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Re: André Cayatte (1909-1989)

Message par Cathy »

Avant le déluge (1954)

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Quatre jeunes gens dont une jeune fille de 16-17 ans attendent le verdict du procès dans lequel ils sont accusés. Petit à petit l'histoire se reconstruit.

André Cayatte continue son exploration de l'univers juridique, ici à travers le procès de quatre jeunes qui sont finalement victimes là encore de leur univers familial, de la haine du juif. Le film évoque en effet un vol qui tourne mal avec un veilleur de nuit qui est une victime malgré lui, et le meurtre prémédité du jeune copain qui a le malheur pour lui d'être juif et qui donc est soupçonné de trahir tout le monde. Le film explore comme beaucoup de films de cette époque la jeunesse française plus ou moins dorée avec ce portrait croisé de cinq jeunes gens, la jeune fille, dont le père professeur de français est veuf et l'élève avec son frère sur fond de querelles politiques incessantes. Nous sommes en effet dans une période où une troisième guerre mondiale peut éclater à tout moment, accentuant les craintes de tous, de ces jeunes qui veulent s'enfuir en cas de conflit mondial vers une ile exotique, et ne trouve comme moyen d'avoir des fonds que le vol. Il y a ce fils qui vit auprès de parents dont le père veut fuir la France pour conserver ses biens et la mère a un riche amant qui sera la victime du vol. Il y a aussi ce fils d'ancien détenu profondément anti-sémite, petit ami de la jeune fille et qui dans un moment de peur va sombrer dans les haines inculquées par son père, il y a enfin ce fils d'une mère seule qui a quitté son mari en Corée, et qui entretient une amitié quasi homosexuelle avec le jeune David, ce jeune orphelin juif dont toute la famille a été déportée et nul n'est revenu. On apprend à connaître petit à petit ces jeunes, leurs rêves et leurs illusions, mais aussi leurs desarrois, et leurs stupidités quand les choses tournent mal. On est surpris à la fin par le verdict, et on se demande effectivement si l'enquête qu'on ne voit pas, a été bien menée, et si les choses qu'on apprend à travers les pensées des familles qui attendent ce fameux verdict ont été dises. On est surpris de l'indulgence par rapport à certaines décisions. Le film dénonce une fois encore ces procès, mais il dénonce aussi l'époque riche en peur de nouveaux conflits et qui fait que tout le monde sur-réagit. Il est surprenant de voir la liberté de ton du cinéma français très loin de la moralité américaine. Ici les relations sexuelles sont ouvertement abordées, dans un dialogue entre la fille et son père, de même que ces amitiés masculines qui tendent ou non vers l'homosexualité ! Bernard Blier, Antoine Balpetré sont tous les deux excellents en pères convaincus par leurs opinions politiques. On retrouve l'équipe habituelle de Cayatte dont Jacques Castelot en amant onctueux. Marina Vlady est une jeune fille très naturelle, même si elle a tendance à parler un peu faux, Roger Coggio est admirable dans le rôle de David, ce jeune homme par qui finalement le drame arrivera.
Si nous sommes tous des assassins paraissait un peu lourd dans sa démonstration, Avant le déluge annonce la Vérité ou les Tricheurs, dans cette dénonciation de la société française et s'avère passionnant d'un bout à l'autre
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Re: André Cayatte (1909-1989)

Message par blaisdell »

Revu il y a peu:

Mourir d'aimer (1970)

Film qui évoque l'affaire Gabrielle Russier, ce fait divers secoua la France de Georges Pompidou.
Autrement dit une enseignante tombe amoureuse d'un de ses élèves mineurs mais cette histoire est condamnée par les parents du jeune homme, et plus largement par une société française qui venait pourtant de connaître les soubresauts de Mai 68.

Le spectateur ne sera pas étonné de trouver une grande interprétation de la part d'Annie Girardot.
En revanche, son partenaire, Bruno Pradal, qui ne fit pourtant pas une grande carrière, est largement à sa hauteur dans le rôle de l'amoureux trop jeune. Sa composition annonce un peu Patrick Dewaere, ce qui n'est pas un mince compliment.

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Le film décrit de façon convaincante une société sclérosée, incapable de laisser ces deux êtres qui s'aiment vivre leur passion. On n'oubliera pas les parents du jeune homme, d'abord favorables à cette liaison avant de s'opposer constamment à l'enseignante. Il y aura certainement certaines voix pour trouver le regard posé sur la société peu subtil mais le fallait-il pour décrire une telle connerie humaine ?

Et puis le film m'a paru sobre, évitant de sombrer dans le mélo total. Le générique de début, où l'on entend le seul bruits des pompiers qui se déploient dans la ville ainsi que la fin dans la pénombre sont de vrais et purs moments de cinéma.

A noter deux choses:
1° Contrairement à ce qui est souvent dit, la chanson d'Aznavour "Mourir d'aimer" ne figure pas dans la bande-originale de ce film, ce qui est dommage vu que c'est une chanson magnifique.
En fait, comme l'atteste la pochette du 45 tour d'époque, la chanson a visiblement été composée après la sortie du film:
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2° Lorsqu'il eut connaissance du projet du film, François Truffaut écrivit une lettre ouverte à Annie Girardot, accusant Cayatte de "faire les poches de cadavres encore tièdes"et exprimant le souhait de voir l'actrice démentir sa participation à un tel projet. En vain. (cf la bio de Truffaut par Antoine De Baecque et Serge Toubiana).
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Cathy
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Re: André Cayatte (1909-1989)

Message par Cathy »

Le dossier noir (1955)

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Tout juste nommé, un jeune juge d'instruction arrive dans une petite ville et découvre l'existence d'un "dossier noir" monté contre un riche homme d'affaires de la ville qu'il semble totalement dominer. Il s'aperçoit aussi qu'un notable récemment décédé aurait été assassiné, les présumés coupables sont légion.

André Cayatte continue ici son exploration du monde judiciaire après les procès évoqués dans "Avant le déluge" et "Justice est faite", la prison et la peine de mort dans "Nous sommes tous des assassins", ici c'est le milieu de l'instruction et des "petits juges" qu'il évoque. Comme quoi l'histoire semble être un éternel recommencement avec l'évocation de ce jeune juge de 24 ans qui croit tenir dès son arrivée une affaire sordide et veut faire chuter par le même biais un notable détesté de ses concitoyens, même s'il agit aussi par amour de la fille du procureur. Dans ce film Cayatte évoque la vie de ces petites villes de province mais aussi les interrogatoires de police montrés de plusieurs manières, l'interrogatoire dur qui pousse aux aveux du commissaire local et celui plus insidieux du commissaire parisien délégué. Il y a aussi la vérité qui semble apparaître au juge à travers ses interrogations douces. Même s'il y a la dénonciation de ces petits juges, de cette police "outrancière", du manque de moyens des palais de justice de l'époque où le seul téléphone public est dans la loge de la gardienne - et donc où toutes les fuites sont possibles, c'est aussi une évocation d'une ville de province et de ses notables aisés qui ont permis la reconstruction des villes, mais ont aussi une main mise sur tout le monde. C'est aussi une simple histoire policière sur fond d'adultère, d'empoisonnement, et sur "qui a pu tuer un homme". On y découvre le portrait d'un éleveur de bergers allemands qui suite à sa déportation est accro à la morphine et est joué à merveille par Antoine Balpêtré un des piliers du cinéma de Cayatte, et de sa fille séduite à la fois par la victime mais aussi par un ancien prisonnier qui va servir d'indic au policier. On retrouve tous les habitués du cinéma du réalisateur à savoir Noel Roquevert en commissaire local, Bernard Blier savoureux en commissaire parisien, Paul Frankeur en notable haissable, mais aussi Lea Padovani en veuve soupcçonnée. Il y a aussi les petits jeunes, Jean Marc Bory assez idéal en jeune juge idéaliste qui veut mener à bien sa première enquête, Daniel Cauchy en "indic". Bref Cayatte veut dénoncer le milieu de la justice mais réalise ici aussi une très bonne enquête policière bien caractéristique du cinéma de cette époque avec force de seconds rôles tous aussi excellents les uns que les autres de Sylvie à Henri Crémieux en passant par Giani Esposito ou Nelly Borgeaud.

Dommage que le fim n'ait pas été édité en DVD (vu qu'il est au catalogue de Gaumont, ce serait bien de l'éditer au moins en Gaumont à la demande et pas seulement en VOD - même si je l'ai vu par le biais d'une copie de la VHS publiée chez René Chateau)
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Re: André Cayatte (1909-1989)

Message par riqueuniee »

Rick Blaine a écrit :Ça a l'air très chouette, et c'est encore un sujet qui me plait bien chez Cayatte.
Par contre je trouve des lourdeurs dans ses films que j'ai vu. Il a tendance à assener son propos sans grande finesse dans Nous sommes tous des assassins, même si l'histoire est toujours intéressante. Même chose dans le diptyque Roger la Honte.
Par contre j'ai vu récemment et beaucoup aimé Le Passage du Rhin. Je n'ai rien vu d'autre pour l'instant.
C'est vrai que Cayatte a la réputation d'avoir la main plutôt lourde dans ses films à thèse. Mais il avait au moins le courage d'aborder certains thèmes (l'abolition de la peine de mort, l'euthanasie...) à une époque où ce n'était pas évident.
Le passage du Rhin, que j'aime beaucoup également, est d'ailleurs un de ses rares films qui ne soit pas à thèse. La description de la vie des prisonniers de guerre (et de leurs rapports avec les villageois allemands) sonne très juste (confirmé par des témoignages de prisonniers de guerre). Très belle interprétation de Charles Aznavour.
NB André Cayatte fut avocat avant de devenir scénariste, puis réalisateur. D'où sans doute son goût pour les démonstrations et les films à thèse.
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AtCloseRange
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Re: André Cayatte (1909-1989)

Message par AtCloseRange »

Mourir d'aimer (1970)

C'est un peu triste à dire mais elle l'a un peu cherché.
jacques 2
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Re: André Cayatte (1909-1989)

Message par jacques 2 »

Plus rien (re)vu de lui depuis longtemps mais, dans mon souvenir, aussi lourdement démonstratif qu'un Boisset ...

Et j'ai horreur des films à thèse ... :?
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Commissaire Juve
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Re: André Cayatte (1909-1989)

Message par Commissaire Juve »

Cathy a écrit :
Tommy Udo a écrit :Le 20 novembre à 1h30 : AU BONHEUR DES DAMES (André Cayatte)

Eh oui... un film Continental de... 1943^^


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un film que j'aime énormément même si l'histoire est raccourcie, elle vise à l'essentiel et la distribution est parfaite.
Vu (et découvert) hier soir... D'abord, même si mon téléviseur fait de l'overscan, je pense que l'image a été légèrement zoomée (ils sont vraiment incroyables ! visiblement, diffuser les films au format 1.33 respecté, c'est trop difficile pour eux). Ensuite, artistiquement parlant, j'ai :shock: ...

ça tombe précisément au moment où je me suis mis à passer en revue les adaptations ciné de romans de Zola :

- la bête humaine (mal adapté)
- Gervaise (plutôt bien adapté... mais la voix off est gênante)
- Pot-Bouille (bien adapté)
- Thérèse Raquin (là, on est au-delà de l'adaptation... à cause de l'introduction du maître-chanteur surtout)

Donc, pour revenir au "Bonheur des dames", j'ai trouvé le boulot d'adaptation vraiment étonnant. Une fois le film terminé, j'ai carrément re-sorti le roman de ma bibliothèque pour comparer... relire la fin surtout. Et je me suis rendu compte qu'une bonne partie du film avait été construite à partir des toutes dernières pages du roman. Et surtout, le discours final de Mouret / Préjean -- vraiment ahurissant -- m'a laissé pantois*.

Et quand j'ai revu le logo Continental-Films après le mot fin, j'ai pensé que -- décidément -- cette société de production était pleine de surprises.


* certains sont allés jusqu'à dire que la fin "anti lutte des classes" était très "pétainiste"...
La vie de l'Homme oscille comme un pendule entre la douleur et l'ennui...
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Père Jules
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Re: André Cayatte (1909-1989)

Message par Père Jules »

Vu Les risques du métier. Du cinéma "engagé" et plein de bonnes intentions. C'est toujours très louable le cinéma de Cayatte, du moins ce que j'en connais. C'est très routinier aussi. Je n'en sors pas totalement emballé, car il y a quand quelques faiblesses, à commencer par Jacques Brel qui ne me parait pas totalement concerné. Mais la petite Nathalie Nell est très mignonne.

Un film que Ségolène Royal n'a pas dû voir.
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Re: André Cayatte (1909-1989)

Message par Federico »

jacques 2 a écrit :Plus rien (re)vu de lui depuis longtemps mais, dans mon souvenir, aussi lourdement démonstratif qu'un Boisset ...

Et j'ai horreur des films à thèse ... :?
Cayatte et Boisset ont souvent été rapprochés. Des projets certainement sincères mais de gros doigts boudinés pour travailler la glaise. Si tout n'est pas à rejeter d'un bloc chez l'un comme chez l'autre, j'aurais du mal à me relever la nuit pour voir un de leurs films.
Bon, j'ai quand même enregistré Les amants de Vérone que j'avais envie de revoir pour Anouk Aimée... :oops:
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Re: André Cayatte (1909-1989)

Message par Père Jules »

Je ne mettrais pas Boisset dans le même sac. Cayatte n'a, à ma connaissance, rien produit d'aussi pitoyable que l'immonde Dupont Lajoie. Je vois davantage ses films comme des témoignages sincères et engagés (pour ce que ça vaut).
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