Sergio Leone (1929-1989)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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allen john
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Re: Sergio Leone (1929-1989)

Message par allen john »

Per qualche dollaro in più (Sergio Leone, 1965)

Revenir à la charge, en 1965, après Pour une poignée de dollars, a été sans doute la meilleure idée de Leone: après tout, si le film précédent a inauguré un genre, c'est celui-ci qui va le confirmer, et consolider le succès, avec en prime une distribution aux Etats-Unis, ce qui peut paraitre inattendu, et l'était encore plus en 1965. A l'austérité du premier film, qui tranchait sur le cadre Westernien par le manquie total de conviction morale affichée de son héros, Leone substitue un écheveau plus complexe qu'il n'y parait, faisant un film dans lequel il n'y a pas un, mais deux héros. Ils n'ont juste pas les mêmes motivations. Avec Douglas Mortimer, interprété par Lee van Cleef (Comme Eastwood, un homme dont le visage même est une mise en scène à lui tout seul), Leone commence à nous parler de gens traumatisés par un acte de violence fondatrice, on retrouvera ce thème dans d'autres films bien sur, et on assistera même en direct à un acte de violence blasphématoire dans Once upon a time in the West)... Mais cet acte est partagé par un autre protagoniste, le bandit psychopathe El Indio, joué par Gian Maria Volonte. Mortimer, qui est chasseur de prime, ne pratiquera pas la violence gratuitement, et son cynisme apparent cache une blessure secrète.

Deux chasseurs de primes débarquent au nouveau mexique, dans le but de démanteler la bande d'un bandit échappé de prison, el Indio. Ils se divisent le travail, l'un d'entre eux restant à observer à l'extérieur pendant que l'autre infiltre la bande, participant de fait à un hold-up spectaculaire...

Le film, comme le précédent, assoit sa mise en scène en la mettant en valeur aussi souvent que possible, Leone prenant un plaisir manifeste à convoquer toutes les ressources de la narration cinématographiques, et bien sur poussant un peu plus loinses expériences de distortion du temps et de l'espace. Mais c'est dans la représentation de la mise en scène qu'il excelle, et dès le départ. A ce titre, Mortimer est bien plus prolixe que Manco (Eastwood, une fois de plus doté d'un nom contrairemeent à la légende): la façon dont on adopte dans la première scène d'arrestation le point de vue du chaseur de prime est exemplaire du parti-pris de Leone de nous faire suivre en toute connaissance de cause les agissements de celui qui va longtemps être soupçonné d'être un personnage négatif, dont on attend longtempes qu'il joue un sale tour à Manco, justement... Mais non.

Aux agissements de Eastwood et Van Cleef, correspondent ceux 'un troisième "metteur en scène", Volonte lui-même, qui laisse le chasseur de prime infiltrer la bande, qui ensuite observe avant d'agir et de se servir de ses ennemis pour se débarrasser de ses propres amis, devenus encombrants. Le film et son tempo très lent, accompagné par la musique de Morricone qui en souligne la tension repose beaucoup sur le fait d'observer, comme en témoignent ces scènes très longues durant lesquelles les bandits, Manco et mortimer, chacun de son coté, observent les policiers faire leur ronde afin de minuter les chances du casse...

Image

Mais le film prend tout son sens dans la mise en scène du réalisateur lui même, qui aura bien sur le dernier mot, au cours d'une séquence baroque et hallucinante durant laquelle Leone s'est enfin débarrassé de tout le superflu, gardant ses trois acteurs, réunis pour une dernière confrontation, un dernier spectacle, sur ce qui est un cirque, tracé par les restes d'une construction en ruines. Un cadre mythique, à la hauteur de l'enjeu: donner au film une fin inoubliable... Morricone se lâche, Leone multiplie les plans, et le reste appartient à l'Histoire.

http://allenjohn.over-blog.com/article- ... 83397.html
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Jeremy Fox
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Re: Sergio Leone (1929-1989)

Message par Jeremy Fox »

allen john a écrit :Per un pugno di dollari (Sergio Leone, 1964)

En attendant, on pourra se délecter des plaisirs coupables de ce petit film, tourné pour pas grand chose, mais qui est meilleur que bien des westerns Américains.
Oui, évidemment mais je pourrais chipoter en rajoutant "mais bien moins bon que des centaines d'autres". Bref, la comparaison me parait maladroite (ou peu indispensable au choix) d'autant que j'apprécie autant que toi ce premier opus leonien et que je me retrouve dans tes deux avis :wink:
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Re: Sergio Leone (1929-1989)

Message par allen john »

Jeremy Fox a écrit :
allen john a écrit :Per un pugno di dollari (Sergio Leone, 1964)

En attendant, on pourra se délecter des plaisirs coupables de ce petit film, tourné pour pas grand chose, mais qui est meilleur que bien des westerns Américains.
Oui, évidemment mais je pourrais chipoter en rajoutant "mais bien moins bon que des centaines d'autres". Bref, la comparaison me parait maladroite (ou peu indispensable au choix) d'autant que j'apprécie autant que toi ce premier opus leonien et que je me retrouve dans tes deux avis :wink:
Je pensais à Andrew V. Mc Laglen en écrivant ça... Je me corrige. C'est vrai que c'est une grosse bétise, en fait!
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Re: Sergio Leone (1929-1989)

Message par Strum »

allen john a écrit :Eastwood, une fois de plus doté d'un nom contrairemeent à la légende
Juste un commentaire sur ce point. Il ne porte pas un nom, mais un surnom, "Monco" - qui veut dire, d'après ce que je comprends, "le manchot" en italien, référence manifestement ironique à son habileté de pistolero ou à sa façon d'utiliser toujours le même bras. De même dans Pour une Poignée de Dollars, on le surnomme "Joe", le nom américain le plus utilisé, car personne ne connait son vrai nom. Dans Le bon, la brute..., autre surnom : "Blondie". Le procédé est bien sûr emprunté au dyptique Yojimbo/Sanjuro de Kurosawa, où l'homme sans nom (Mifune) se fait appeler Sanjuro ("vieux d'une trentaine d'années").

Sinon, bien d'accord avec toi pour dire que le film prend tout son essor lors de cette fin où mise en scène et musique se conjuguent pour créer cet espace cinématographique si particulier aux westerns de Leone.
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Jeremy Fox
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Re: Sergio Leone (1929-1989)

Message par Jeremy Fox »

allen john a écrit :
Jeremy Fox a écrit :
Oui, évidemment mais je pourrais chipoter en rajoutant "mais bien moins bon que des centaines d'autres". Bref, la comparaison me parait maladroite (ou peu indispensable au choix) d'autant que j'apprécie autant que toi ce premier opus leonien et que je me retrouve dans tes deux avis :wink:
Je pensais à Andrew V. Mc Laglen en écrivant ça... !
Je comprends mieux :mrgreen:
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Re: Sergio Leone (1929-1989)

Message par allen john »

Jeremy Fox a écrit :
allen john a écrit :
Je pensais à Andrew V. Mc Laglen en écrivant ça... !
Je comprends mieux ; effectivement la comparaison n'est pas en faveur du cinéaste américain (désole Julien) :mrgreen:
Désolé aussi. :oops:
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Re: Sergio Leone (1929-1989)

Message par allen john »

Il buono, il brutto, il cattivo (Sergio Leone, 1966)

Avec le denier film de sa première trilogie Westernienne, Leone avait les coudées franches: les deux premiers rencontraient un franc succès partout où ils étaient montrés, et il avait donc un budget en conséquence, ce qui se voit d'ailleurs. Et il avait, d'une certaine manière tous les droits. Toutefois, si la version Italienne initiale (Si tant est qu'on l'ait conservée, ce qui n'est pas sur) était à l'origine très longue (177 minutes), la version américaine était moins ample, moins bardées de digressions, et c'est celle qui a fait autorité. Une restauration a eu lieu, tentant de conformer la version US à l'Italienne, mais la plupart des scènes insérées se trouvent aujourd'hui au coeur du film, dans la partie qui, ma foi, semble la plus lente, et la plus propice au décrochage... Je ne sais pas dans quelle mesure cette nouvelle version est légitime, et "telle que Sergio l'aurait voulue", comme disent avec une larme les commentateurs impliqués dans tous les bonus DVD du film restauré...

En attendant, le film commence avec désormais ce qui est la franche acceptation de la stature mythique de ses films par le metteur en scène: en 25 minutes, il nous montre les personnages, leur motivation ou leur façon de faire, leur interaction aussi, en se passant aussi souvent que possible de la parole (la première phrase prononcée vient à la onzième minute...) comme avec les films précédents, il nous donne à voir, se situe souvent au niveau du spectacle (Le capitaine nordiste qui réclame de ne mourir que lorsqu'il aura vu le pont sauter, par exemple), et achève son film sur une figure circulaire qui vient en droite ligne du film précédent, avec reprise de la musique héroïque... L'ensemble du film est situé dans un énigmatique Sud Ouest en proie à une guerre de Sécession bien problématique pour qui a étudié l'histoire, avec trois anti-héros à contre-courant: le "bon", dernier présenté, c'est Clint Eastwood, surnommé Blondie. Il n'est pas bien meilleur que les deux autres, mais le capital de sympathie du public lui est sans doute acquis. La brute (the bad en Anglais), c'est un Lee van Cleef ("Angel Eyes") plus noir et ambigu que dans le film précédent, et enfin le "truand", c'est le véritable héros du film, le truculent Eli wallach (Tuco) qui assure souvent le spectacle à lui tout seul, et qui se trouve comme un poisson dans l'eau dans le mélange détonnant entre mythe et vulgarité qui court du début à la fin de film.

Si le film est trop long, pour moi du moins, il ne manque pas de moments fascinants, notamment ceux autour de la bataille idiote à laquelle assistent Tuco et Blondie, qui s'installent bien confortablement avant d'en prendre plein les yeux, ou encore le début étiré et énigmatique auquel Leone nous fait assister presque en contrebande, en plaçant sa caméra derrière un champ d'obstacle, et nous donne l'impression d'assister à une scène volée, interdite... Il présente ses trois héros en pleine action par des arrêts sur image, et multiplie les contrastes optiques, en jouant de l'impressionnante profondeur de champ du techniscope. Bref, il affute ses armes, sans doute pensait-il déjà à la suite, le merveilleux film qui allait suivre? On le pardonne, alors.
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Re: Sergio Leone (1929-1989)

Message par someone1600 »

J'adore le bon la brute et le truand et il aurait sans aucun doute été le meilleur de ses westerns sans Il était une fois dans l'Ouest, qui est son véritable chef d'œuvre dans le genre. En fait, le bon la brute et le truand est tellement amusant qu'il est facile de se sentir hors du propos qui est de rechercher le trésor de 200 000 dollars... c'est presque autant une comédie qu'un western d'action. Un film énorme, dont la version longue n'aide pas vraiment du moins dans la version que l'on connait, apparemment les scenes supprimés n'était pas vraiment celle que Leone aurait voulu y ajouter. :?
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Re: Sergio Leone (1929-1989)

Message par allen john »

someone1600 a écrit :J'adore le bon la brute et le truand et il aurait sans aucun doute été le meilleur de ses westerns sans Il était une fois dans l'Ouest, qui est son véritable chef d'œuvre dans le genre. En fait, le bon la brute et le truand est tellement amusant qu'il est facile de se sentir hors du propos qui est de rechercher le trésor de 200 000 dollars... c'est presque autant une comédie qu'un western d'action. Un film énorme, dont la version longue n'aide pas vraiment du moins dans la version que l'on connait, apparemment les scenes supprimés n'était pas vraiment celle que Leone aurait voulu y ajouter. :?
Oui, ça me donne toujours cette impression...
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Demi-Lune
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Re: Sergio Leone (1929-1989)

Message par Demi-Lune »

:shock: :shock: :shock: :shock: :shock: :shock: :shock:
EcranLarge a écrit :Il était une fois en Amérique est un des plus beaux films maudits de l'histoire du cinéma. Le long-métrage de Sergio Leone fut une première fois présenté à Cannes en 1984, dans une version de 229 minutes, avant d'être une première fois exploité à travers un montage de 139 minutes. Ce découpage en règle fut unanimement décrié à l'époque comme une boucherie et une tragédie, poussant le réalisateur mythique à ne plus revenir au cinéma. Si la version Cannoise est aujourd'hui disponible, notamment sur internet, elle demeure incomplète.

La Cinémathèque de Bologne est en train de restaurer le film et d'y adjoindre 40 minutes supplémentaires, afin de proposer le montage le plus long jamais vu de cette fresque démente, pensée par son auteur comme une oeuvre somme sur l'Amérique, grandiose et indépassable. Cette version, qui sera la plus proche de la volonté originale de Leone, devrait être projetée à Cannes cette année et/ou au festival de Venise. Alleluia !
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Re: Sergio Leone (1929-1989)

Message par allen john »

Demi-Lune a écrit ::shock: :shock: :shock: :shock: :shock: :shock: :shock:
EcranLarge a écrit :Il était une fois en Amérique est un des plus beaux films maudits de l'histoire du cinéma. Le long-métrage de Sergio Leone fut une première fois présenté à Cannes en 1984, dans une version de 229 minutes, avant d'être une première fois exploité à travers un montage de 139 minutes. Ce découpage en règle fut unanimement décrié à l'époque comme une boucherie et une tragédie, poussant le réalisateur mythique à ne plus revenir au cinéma. Si la version Cannoise est aujourd'hui disponible, notamment sur internet, elle demeure incomplète.

La Cinémathèque de Bologne est en train de restaurer le film et d'y adjoindre 40 minutes supplémentaires, afin de proposer le montage le plus long jamais vu de cette fresque démente, pensée par son auteur comme une oeuvre somme sur l'Amérique, grandiose et indépassable. Cette version, qui sera la plus proche de la volonté originale de Leone, devrait être projetée à Cannes cette année et/ou au festival de Venise. Alleluia !
Oui, en effet. :shock: :mrgreen:
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Re: Sergio Leone (1929-1989)

Message par Grimmy »

Génial !!
Enfin les scènes avec Louise Fletcher (dans le rôle de la gardienne du cimetière que De Niro vieux vient visiter, dans le film, on voit juste des pelleteuses enlever des gravas), enfin les scènes de Célopatre jouée par le personnage incarnée par Elisabeth McGovern (on la voit juste se démaquiller, mais Leone avait tourné des scènes de la représentation théatrale) !!
Ca fait 25 ans que j'attends de voir la version integrale, qui fut integralement montée par Leone avant que celui -ci la mort dans l'âme et sous la pression de Arnon Milchan, du réduire son film de 2 films de 2h15 à un film de 3h40. (et à un film de 2h30 pour les usa...)
Tancrède
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Re: Sergio Leone (1929-1989)

Message par Tancrède »

Navrant.
Encore un chef d'oeuvre victime de cette mode du director's cut sorti d'outre-tombe.
Comme si plus c'était long plus c'était bon.
Comme si le cinéphile 2010 n'était plus un amateur (quelqu'un doté d'un minimum d'esprit critique) mais un consommateur pour qui le film favori n'était plus qu'un objet de GAVAGE.

Et les veaux de journalistes de marcher béatement dans ce qui n'est que du marketing, allant jusqu'à réécrire l'histoire ("Ce découpage en règle fut unanimement décrié à l'époque comme une boucherie et une tragédie, poussant le réalisateur mythique à ne plus revenir au cinéma."=>mon cul oui)
pour justifier leur excitation de pucelles en chaleur.
Qu'Il était une fois en Amérique ait été massacré pour sa sortie aux USA, c'est un fait mais la version de 3h40 est impeccable et que je sache c'est bien elle qui fait que le film est reconnu comme un chef d'oeuvre depuis 25 ans, je ne vois pas ce qu'on pourrait rajouter qui ne serait superfétatoire.
Dans ses entretiens avec Simsolo, Leone affirme bien que c'est le film dans lequel il s'est exprimé à 100% et surtout ce film se tient parfaitement tel qu'il est présenté actuellement.
Grimmy
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Re: Sergio Leone (1929-1989)

Message par Grimmy »

Ah que non ! :wink:
Sergio Leone n'a jamais caché que son film sorti en 1984 n'était pas celui qu'il avait voulu au départ. Même s'il dit a demi mots le contraire avec Simsolo. Il me semble qu'à "Positif", "Première" à l'époque de la sortie, il était très très véhément sur Arnon Milchan et son attitude. Il avait tourné et monté deux films de 2h15 environ. Avec Arnon Milchan, ils s'étaient entendus de faire deux films comme le"1900" de Bertolucci. Une fois les deux films montés, Milchan annonce a Leone qu'en fait ce ne sera plus possible parce que les distributeurs ne veulent pas jouer le jeu, se doutant que les salles ne proposant que le 2e partie feront moins d'entrées que celles proposant la 1ere partie. Il faurdra un seul film le moins long possible. Leone coupe donc, serre au maximum et livre un film de 3h40. Milchan annonce à Leone que ce nouveau montage ne sera que pour le marché européen et qu'il faudra en faire un autre pour les USA. Aux USA, Leone et DeNiro ne valent pas grand chose au box office (Leone n'a pas tourné depuis 15 ans et ses films n'ont jamais été des triomphes aux USA et De Niro n'a jamais cartonné non plus), les distributeurs US ne veulent pas d'un film dépassant 2h30, parce que ça leur enlève une séance par jour. Sergio Leone demande à Milchan de prendre sa décision pour le marché US une fois le film présenté à Cannes en avant première mondiale. Si cette avant première fonctionne, les USA auront le montage de 3h40. Hélas, en dépit d'une critique élogieuse (c'était pas le folie non plus, le film étant devenu "culte" au fil du temps), Milchan maintient sa decision et ne proposa qu'un film de 2h30 environ aux USA où le film se planta complétement. D'où la facherie entre Leone et Milchan jusq'à la mort du réalisateur. D'ailleurs, Arnon Milchan a mis du temps a proposer le film en dvd tellement il s'en foutait. Leone était aussi faché contre DeNiro qui, en dépit de son pouvoir, n'a pas fait grand chose pour défendre Leone et le film...
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Re: Sergio Leone (1929-1989)

Message par Tancrède »

D'accord.
merci de tes explications Grimmy.

Néanmoins, la version de 3h40 me convient très bien. Pour moi, c'est un film parfait. Il n'y a rien en trop mais rien ne manque.
Le cinéma c'est un art du compromis et l'intervention du producteur peut s'avérer salutaire pour éviter que le génie d'un réalisateur ne se transforme en mégalomanie.
Par exemple, 1900 je ne trouve pas ça terrible. C'est long et chiant et ça aurait gagné à être élagué (certes, Bertolucci est loin d'être un cinéaste de la trempe de Leone).
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