Sherlock Holmes au cinéma

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Ender
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Re: Sherlock Holmes au cinéma

Message par Ender »

Une des conséquences du passage des Holmes de Rathbone à l'économie propagandiste, c'est aussi que les intrigues deviennent bien moins fantaisistes... Contexte oblige, il ne s'agit plus que de sécurité du Royaume-Uni et même si par-ci par-là les scénarios piochent encore dans Doyle, les enquêtes prennent le tour un peu banal de l'espionnage et de l'infiltration. Il faut attendre La Femme aux araignées pour retrouver quelque chose d'un peu plus farfelu.
J'ai vu SHerlock Holmes à Washington il y a deux jours... je l'ai trouvé vraiment mauvais. C'est celui qui pousse le plus loint l'infantilisation de Watson, réduit au gros bébé qui sirote un milk-shake et ne comprend rien aux affaires du monde. Le choc des cultures entre le so british Holmes et les USA pouvait laisser espérer quelque chose d'intéressant, mais cet aspect est abandonné à deux-trois dialogues du stupide Watson...
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Cathy
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Re: Sherlock Holmes au cinéma

Message par Cathy »

Sherlock Holmes et l'arme secrète, Sherlock Holmes and the secret Weapon (1943) - Roy William Neill.

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Sherlock Holmes doit empêcher que l'invention d'un savant suisse, à savoir un viseur pour les avions ne tombe aux mains des ennemis nazis.
Quatrième aventure du tandem formé par Basil Rathbone et Nigel Bruce, cet épisode se place encore dans l'effort de guerre et la propagande, mais contrairement à la voix de la Terreur, nous sommes plus ici dans une véritable aventure de Sherlock Holmes. Alors certes, il y a cet inventeur suisse qui a créé un viseur qui ne doit pas tomber dans les mains du professeur Moriarty, enrôlé par les nazis. Mais ici nous sommes dans une véritable enquête avec les fameux déguisements de Sherlock Holmes qui se grime tout de même trois fois dans le film. Même s'il est facilement reconnaissable, contrairement à son apparition dans le deuxième épisode, nous avons tout cet esprit de déduction, de poursuite. Nous sommes dans un Conan Doyle revisité sauce seconde guerre mondiale, mais nous sommes dans une véritable enquête avec les effets, les trouvailles, les codes, etc. Evidemment il y a la fameuse phrase finale pro-Angleterre, mais qui se conçoit totalement vu que le héros populaire "servait" la cause anglaise. Bien supérieure à la voix de la Terreur, cette arme secrète a plus un écho de film d'espionnage sur fond de seconde guerre mondiale que réel film de propagande. Basil Rathbone s'en donne à coeur joie en Sherlock Holmes tout comme Nigel Bruce est toujours fort sympathique dans le rôle plus discret du Dr Watson. Lionel Atwill est le nouveau Moriarty de la série et se montre totalement à l'aise dans son rôle diabolique. Un opus assez distrayant finalement !
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hellrick
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Re: Sherlock Holmes au cinéma

Message par hellrick »

J'enchaine avec mon avis, assez semblable au tien: :wink:
SHERLOCK HOLMES ET L’ARME SECRETE

Réalisé durant la Seconde Guerre Mondiale, SHERLOCK HOLMES ET L’ARME SECRETE confronte le prince des détectives à de redoutables espions nazis. Cette transposition du mythe au coeur des années ’40 constitue sans doute une véritable hérésie pour les fans de Conan Doyle mais fonctionne agréablement dans le cadre de cette série de long-métrages distrayants. Le personnage étant intemporel, le retrouver au XXème siècle n’est pas vraiment gênant même si on y perd, bien sûr, l’atmosphère victorienne si particulière des récits de Conan Doyle.
SHERLOCK HOLMES ET L’ARME SECRETE est le second épisode de la série située à l’époque moderne (soit, au moment du tournage, le milieu des années ‘40), les contraintes budgétaires obligeant la Universal à opter pour cette transposition moins couteuses des intrigues. Roy William Neill, pour sa part, s’installe dans le fauteuil de metteur en scène, comme pour tous les métrages ultérieurs tournés par le duo Rathbone et Bruce.
Participant, comme la plupart des héros populaires (même Tarzan y fut « contraint »), à « l’effort de guerre », Holmes, dans cette aventure, combat des espions nazis. Si l’intrigue, adapte librement la nouvelle de Conan Doyle « The Adventures of the dancing Men », elle change le statut de Holmes qui devient, ici, plus agent secret que détective. Toutefois, Sherlock continue de briller en proposant des déductions habiles, quoique tirées par les cheveux, à partir d’indices infimes.
Travaillant pour le compte du gouvernement anglais, Sherlock Holmes tente de mettre en sureté le savant suisse Franz Tobel dont la dernière invention menace de tomber entre les mains de la Gestapo. Malheureusement, le savant est enlevé par les nazis et Holmes, aidé de son fidèle assistant le docteur Watson, essaie de le retrouver. Le seul indice dont dispose le détective est un message codé qui le mène tout droit à son plus terrible ennemi, le professeur Moriarty. Holmes réussira t’il à faire triompher la justice, le bon droit et le monde libre ?
Basil Rathbone, sans doute l’interprète définitif du héros, se révèle très convaincant en dépit d’une coupe de cheveux pour le moins surprenante. A l’image de son modèle littéraire, Holmes n’hésite pas à se maquiller pour tromper ses ennemis et amuser le spectateur qui, lui, ne se montre pas dupe de ses grimages fantaisistes.
A ses côtés, le fidèle Watson est incarné avec bonhommie par Nigel Bruce. Le personnage possède un côté bouffon et gaffeur irritant mais offre également un contrepoids humoristique salutaire à l’austère prince des détectives. Face à nos deux redresseurs de torts se dresse l’inévitable Professeur Moriarty, supposé décédé, mais toujours occuper à ourdir de sombres dessins. Le Napoléon du Crime est incarné dans cet épisode par Lionel Atwill, vu dans d’innombrables productions horrifiques de l’âge d’or, comme THE VAMPIRE BATS, MYSTERY OF THE WAX MUSEUM, LA MARQUE DU VAMPIRE, LE FILS DE FRANKENSTEIN, etc.
D’une durée réduite (68 minutes), SHERLOCK HOLMES ET L’ARME SECRETE joue bien sûr la carte de la propagande et multiplie les rebondissements pour maintenir l’intérêt du spectateur. L’ensemble, quoique daté, demeure amusant à condition d’accepter les clichés de l’intrigue, les invraisemblances criantes et le côté « littérature de gare » d’un scénario en roue libre. Le côté espionnage, accentué au détriment des habituelles énigmes policières sous formes de « whodunit », n’est sans doute pas pleinement adapté à Holmes, plus tenté par la déduction que par l’action, mais la présence de Moriarty permet une poignée de séquences efficaces. Le Napoléon du crime et le Prince des détectives s’affrontent en effet de manière polie, chacun gardant une prudente réserve, partagés entre la haine et l’admiration. Comme le précise explicitement le dialogue, seul un adversaire retors peut stimuler l’esprit de gens aussi intelligents que Holmes ou Moriarty. Tous deux savent pertinemment que, sans leur adversaire, ils seraient condamnés à résoudre de piètres enquêtes ou à orchestrer des crimes banals.
Souffrant d’un scénario prévisible et linéaire, SHERLOCK HOLMES ET L’ARME SECRETE n’est surement pas le meilleur épisode de la saga mais demeure un sympathique divertissement de série B. L’humour, sans doute déjà un peu lourd en 1943, est aujourd’hui pesant mais contribue, malgré tout, à l’atmosphère d’un métrage plaisant et rondement mené.
A condition de ne pas en attendre des sommets, SHERLOCK HOLMES ET L’ARME SECRETE permet de s’occuper agréablement durant un peu plus d’une heure. Sans plus ni moins.
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Lord Henry
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Re: Sherlock Holmes au cinéma

Message par Lord Henry »

Basil Rathbone, sans doute l’interprète définitif du héros
Pour beaucoup, dont moi-même, l'interprète définitif est Jeremy Brett.

Le personnage fait suffisamment partie de l'imaginaire populaire pour fréquenter les compagnies les plus inattendues:

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Re: Sherlock Holmes au cinéma

Message par Bugsy Siegel »

Lord Henry a écrit :Le personnage fait suffisamment partie de l'imaginaire populaire pour fréquenter les compagnies les plus inattendues:
Il a même rencontré Daffy Duck dans "The Great Piggy Bank Robbery" en 1946 :
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et été incarné par Daffy Duck dans "Deduce, You Say" en 1956 :
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on faisait queue devant la porte des WC comme au ciné lors du passage de l'Atlantide à l'écran. Jean Ray, Hôtel de Famille, 1922
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hellrick
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Re: Sherlock Holmes au cinéma

Message par hellrick »

Lord Henry a écrit :
Basil Rathbone, sans doute l’interprète définitif du héros
Pour beaucoup, dont moi-même, l'interprète définitif est Jeremy Brett.

Le personnage fait suffisamment partie de l'imaginaire populaire pour fréquenter les compagnies les plus inattendues:

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Oui je devrais ajouter "au cinéma" :wink:
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riqueuniee
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Re: Sherlock Holmes au cinéma

Message par riqueuniee »

A noter quand même que le look avec la casquette à oreilles,et le élémentaire ,mon cher Watson ne viennent pas des romans originaux,même s'ils figurent dans la plupart des adaptations.Ils viendraient des premières adaptations -théâtrales- des romans,et/ou des illustrateurs de l'époque.
Ceci dit,Rathbone reste un des meilleurs Holmes ,sinon le meilleur,au cinéùa.J'aime beaucoup aussi celui de John Neville dans Sherlock Holmes contre l'éventreur.
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Cathy
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Re: Sherlock Holmes au cinéma

Message par Cathy »

Sherlock Holmes à Washington, Sherlock Holmes in Washington (1943) - Roy William Neill

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Sherlock Holmes et le Docteur Watson se rendent à Washington pour retrouver les documents volés par un agent anglais enlevé par les ennemis.

Cinquième épisode de la série, et troisième réalisé pour Universal. Nous sommes encore dans le film de "propagande", mais le film marcherait tout à fait bien avec un autre ennemi de l'Angleterre ou des USA. Evidemment ici il sera l'occasion de montrer les relations étroites qui lient les anglais et les américains et la fameuse phrase finale issue d'un discours de Churchill est bien là pour le rappeler. Mais bon tout cela est relativement léger, et nous sommes dans une véritable aventure à la recherche d'un microfilm. Watson apporte comme d'habitude la touche d'humour un peu naïf nécessaire à ce style de film, il est celui qui découvre l'Amérique veut parler comme les américains, déguste des chewing gum ou sirote un sundae. Nous retrouvons le Sherlock Holmes "déductif" même si ici les raisonnements ne sont pas aussi poussés que dans le précédent épisode, avec le décodage des bonhommes dansants. Evidemment il trouvera très vite où est caché le microfilm, mais bon, après tout c'est Sherlock Holmes. La chasse au microfilm est plutôt bien vue comme ce passage de mains en mains lors de la réception, et puis il y a toute cette scène chez l'antiquaire. Le film est donc finalement assez agréable avec un Basil Rathbone toujours à l'aise dans le rôle du détective qui fume cigarette sur cigarette, où est donc la célèbre pipe du détective par contre ! Nigel Bruce est toujours aussi réjouissant en Watson, et George Zucco campe une fois encore le méchant de service, mais celui qui pense qu'il sera de nouveau Moriarty en sera pour ses frais, car ici il est un vulgaire "allemand". Il y a aussi tous ces personnages "secondaires" du train qui permettent de "brouiller" quelque peu les pistes, comme cette vieille dame qui voyage avec ses souris !
En plus
Spoiler (cliquez pour afficher)
Moriarty était déjà mort dans l'épisode précédent tout comme dans les Aventures de Sherlock Holmes, mais bon on sait bien que Moriarty passe son temps à ressusciter !
.
Un opus finalement sympathique très dans l'ambiance des films noirs de l'époque plus que d'une enquête "pure" de détective !
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Cathy
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Re: Sherlock Holmes au cinéma

Message par Cathy »

Sherlock Holmes faces death - Echec à la Mort (1943) - Roy William Neill

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Dans une vieille demeure "recyclée" en hospice pour soldats "malades", deux frères sont assassinés.

Sixième opus de la série avec Basil Rathbone, l'intrigue revient vers des formats plus traditionnels, plus d'effort de guerre, d'espions. Naturellement la guerre est en fond, vu que nous sommes dans un hospice pour soldats démobilisés pour raisons médicales et qui ont des problèmes, et naturellement, il y a la dernière phrase de Sherlock Holmes, mais bon tout cela est bien anodin. Ici on revient dans un schéma classique, des meurtres inexpliqués, des indices que personne ne trouverait hormis naturellement Sherlock Holmes. Watson est toujours aussi bonhomme, et le film fonctionne plutôt bien. . L'ambiance est donc celle d'une aventure traditionnelle, avec cet Angleterre profonde, ce manoir lugubre, cette ambiance nocturne et tous ces personnages coupables potentiels.
Sherlock Holmes ayant montré qu'il luttait pour le bien des anglais et de l'Angleterre, on peut lui faire reprendre des enquêtes plus traditionnelles. Ce sera encore plus le cas dans l'opus suivant Spider Woman

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Sherlock Holmes et la femme araignée - Sherlock Holmes and Spider Woman (1944) - Roy William Neill

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Des mystérieux suicides en pyjama ont lieu. Sherlock Holmes est persuadé qu'il s'agit de crimes.

Ici nous ne sommes plus du tout dans le film de propagande, pas de nazi, une simple petite conotation à la guerre dans cette fête foraine où les têtes à abattre sont celles de Mussolini, Hitler et Hiro Hito. Mais l'intrigue est totalement classique, pourquoi des hommes se suicident en pyjama, qui est cette mystérieuse femme. L'intrigue est beaucoup plus fantastique avec
Spoiler (cliquez pour afficher)
l'utilisation des araignées et du pygmée
On retrouve aussi le goût du déguisement de Sherlock Holmes, son sens de la déduction complètement hallucinant. Gale Sondegaard est cette fameuse femme aux araignées, et se montre inquiétante à souhait en Moriarty au féminin. Nigel Bruce se montre toujours aussi sympathique en Dr Watson tout comme Basil Rathbone semble toujours se délecter à interpréter ce Sherlock Holmes qui refume enfin la pipe ! Le rythme est soutenu, le film dure à peine une heure, et renoue avec l'univers traditionnel du détective qui d'ailleurs ici ne fera aucune citation en faveur de l'effort de guerre, à la fin. Un épisode efficace.
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Re: Sherlock Holmes au cinéma

Message par LDL »

Lord Henry a écrit :
Basil Rathbone, sans doute l’interprète définitif du héros
Pour beaucoup, dont moi-même, l'interprète définitif est Jeremy Brett.

Le personnage fait suffisamment partie de l'imaginaire populaire pour fréquenter les compagnies les plus inattendues:

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Oui. Le Sherlock Holmes Defintitif Incontestablement c'est jeremy Brett.

(j'ai poste une profil sur la page précédente !).
Par contre ton image, rien a voir, ou c'était un holmes parallele en plus de la mention Jeremy Brett peut-etre...


.
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Cathy
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Re: Sherlock Holmes au cinéma

Message par Cathy »

Meurtre par décret, Murder by decree (1979) - Bob Clark

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Sherlock Holmes enquête sur les crimes commis par Jack l'éventreur.

L'Angleterre victorienne est célèbre pour de nombreuses choses, mais au niveau de la littérature et des films, deux personnages ont toujours fascinés les auteurs, à savoir Jack l'éventreur (son identité viendrait d'être découverte par une jeune française dernièrement), et Sherlock Holmes. Alors pourquoi ne pas confronter ces deux personnages mythiques. La thèse déployée ici est celle du complot "royal" mais pas tout à fait celle que l'on connaît du membre fou de la famille royale, la thèse est finalement plus simpliste et ici, mais tout à fait crédible ! La reconstitution du Londres victorien est assez belle et pour une fois, le réalisateur ne se contente pas de filmer les ruelles mal famées de Whitechapel de nuit et avec brouillard, même si naturellement nous avons ces images, car sans cela serait-ce crédible ! Christopher Plummer a l'élégance du héros, mais la personnalité que les auteurs lui ont donné manque un peu d'humour, quant à James Mason, il semble un peu trop âgé en Dr Watson, mais il se montre parfait comme d'habitude. Il y a aussi Donald Sutherland en voyant excentrique, John Gielguld en premier ministre, et Genevieve Bujold en victime malgré elle. Nous sommes dans une très belle illustration "visuelle" du monde victorien, mais il manque sans doute à ce Sherlock Holmes des démonstrations brillantes, naturellement son sens du déguisement est présent dans une courte scène. Ce Sherlock Holmes est très voire trop sérieux, mais l'enquête est passionnante et le film agréable à regarder.


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Sherlock Holmes contre Jack l'éventreur (1965) - James Hill

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Sherlock Holmes enquête sur les crimes commis par Jack l'éventeur.

Le mythe avait déjà donné lieu à une autre version près de 15 ans avant. Ici pas de crime royal, mais une autre version plus fait divers du mythe de Jack l'éventreur. Si on pouvait reprocher à Murder by decree de montrer un Sherlock Holmes un peu trop sérieux, ici ce n'est pas le cas, on retrouve Sherlock Holmes avec son sens de l'observation insensé, ses déductions totalement folles, son humour et son flegme. le Dr Watson est ici aussi un fidèle ami mais parfois gaffeur tout comme le Watson de Nigel Bruce. Nous sommes par contre dans une esthétique très seventies et surtout la musique qui ne colle pas vraiment au film. Il y a naturellement cette reconstitution de Londres telle qu'on se l'imagine, mais nous sommes plus dans une histoire illustrée que dans une version de l'histoire que semble être Meurtre par décret. John Neville est assez juste dans le rôle du détective tout comme Donald Houston en Dr Watson. Mais le film est plus anecdotique qu'autre chose, même s'il se laisse voir sans déplaisir. De plus il est assez aisé de découvrir qui est le coupable, ce qui ne se doit pas d'être dans tout bon Sherlock Holmes qui se respecte.
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Re: Sherlock Holmes au cinéma

Message par riqueuniee »

Moi j'aime beaucoup ce Holmes-là.Je trouve la description de la société victorienne très intéressante.Certes,on peut trouver le coupable assez facilement,mais l'intrigue est suffisamment bien menée pour intéresser jusqu'au bout.Et John Neville est un très bon Holmes.
La thèse du complot royal sera reprise (dans une optique différente) dans From Hell.Mais là,on s'éloigne du thème du topic.Il faudrait des topics Jack l'Eventreur et Dr Jekyll ,ces thèmes (qui se croisent parfois) ayant donné lieu à de multiples variations.
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Cathy
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Re: Sherlock Holmes au cinéma

Message par Cathy »

J'ai préféré Murder by decree intellectuellement parlant, l'esthétique m'a beaucoup plus séduite. J'ai trouvé le Neville caricatural quelque part, pas son Sherlock Holmes, mais l'ambiance avec ses prostituées qui n'ont pas l'air de se forcer pour les "jouer". J'avais bien aimé From Hell. Et je dois avouer être fascinée par l'histoire de Jack The Ripper et ses "multiples" identités, même si la plus récente du policier paraît plus que crédible !
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Ender
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Re: Sherlock Holmes au cinéma

Message par Ender »

Tu m'as motivé pour Murder by Decree que je vais tenter de voir au plus vite. Grand fan du Holmes original de Doyle, je ne connais finalement pas tant d'adpatations que ça : la série avec Jeremy Brett que j'adore, les Rathbone, le très bon Holmes contemporain de la série Sherlock, les dessins animés Disney et Miyazaki, et le film de Wilder... Bon c'est déjà ça, mais je suis curieux d'autres adaptations et celle-ci est alléchante. A noter dans les confrontations Holmes/Jack l'éventreur, une très bonne BD éditée chez Casterman, L'Ultime défi de Sherlock Holmes, où Holmes est d'ailleurs dessiné avec les traits de Jeremy Brett à qui les auteurs rendent explicitement hommage en exergue. C'est adapté d'un roman (pas lu), la trame est excellente, les dessins pareil, et le fin mot de l'enquête... de très haut vol !
Mais on s'éloigne du sujet Holmes au ciné...

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Federico
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Re: Sherlock Holmes au cinéma

Message par Federico »

Dans la pièce d'Anthony Schaeffer scrupuleusement retranscrite par Mankiewicz dans Le limier, le personnage de Milo Tindle ironise sur les clichés du détective à la Holmes qui a fait la fortune de l'écrivain Andrew Wyke. Prénommé St .John Lord Merridew, auto-satisfait, aux manières raffinées et aristocratiques, il est toujours en avance sur des agents de Scotland Yard particulièrement crétins et aux noms ad-hoc (le Lestrade des polars de Wyke s'appelle Plodder, quelque chose comme "Lourdaud" ou "Deux d'tension").
Lors d'une scène où Tindle a repris le dessus sur Wyke, il accentue le jeu humiliant en lui mettant en main "l'accessoire indispensable à sa profession" : une grosse loupe. Objet qui sera repris sur les affiches du film.

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The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
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