L’anecdote est connue. Alors que Willis O’Brien s’affaire sur les effets spéciaux qui occuperont une bonne partie de la réalisation de
king kong, Schoedsack et Cooper se retrouvent au chomage technique. Comme les deux baroudeurs ne sont pas du genre à rester les bras croisés, il profite des moyens à disposition pour tourner
the most dangerous game. Le thème principal est semblable (la frontière entre l’homme et l’animal) mais si
king kong reste impressionnant grâce à ses effets spéciaux,
the most dangerous game se montre plus rudimentaire. Une impression peut-être donnée par la kyrielle de descendants plus ou moins légitimes qu’il a engendré et qui l’ont parfois dépassé. Il reste cela dit souvent de l’intérêt dans ce récit d’une heure entre un délicieux méchant parfaitement saisi et de longs dialogues sur les préceptes de la chasse. Là où le film coince, c’est peut-être à cause de son âge. La dite chasse devrait marquer un retour à la sauvagerie primitive. Si pour l’époque ça pouvait être impressionnant (il reste d’ailleurs de belles images à cet effet), le résultat apparaît aujourd’hui un peu trop lisse pour clouer à son fauteuil. Sympathique donc mais loin très loin de la fascination d’un
king kong.
“Remake” proposé par WildSide en bonus de
the most dangerous game,
bloodlust n’est pas à proprement parlé un cadeau. Si sur une durée d’une heure, Schoedsack tentait de dire des choses sur l’humanité, c’est le cadet des soucis du réalisateur Ralph Brooke. Le bonhomme cherche surtout à sortir une péloche d’exploitation juste bonne à divertir un public jeune entre deux séances de bécotage. Forcément l’objet n’est pas très regardant sur ce qu’il est censé offrir. Actualisant ses personnages pour en faire de bon gros clichés identifiables par l’audience cible (le sportif, l’intello et leurs copines nunuches),
bloodlust est juste d’un ennui mortel avec son goût de la non-action et des penchants vers un gore miséreux à la H.G Lewis. Le coup de grâce est donné par la mise en scène juste absente entre des scènes d’intérieur filmées comme un minable sitcom et des extérieurs dans une jungle de carton-pâte. Non franchement, WS fait pas plaisir pour le coup. Quitte à offrir une autre version, j’aurais nettement préféré voir ce que Robert Wise avait fait du sujet avec son
a game of death.