L'homme qui tua Liberty Valance (John Ford - 1962)
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L'homme qui tua Liberty Valance (John Ford - 1962)
Pfiouuuuu... que dire? Sinon que c'est à tout point de vue parfait. La rencontre au sommet Stewart/Waynes est époustouflante, et offre avec la belle Vera Miles un trio amoureux très juste et émouvant. Le film en lui même est d'un pessimisme, ou en tout cas d'une mélancolie, vraiment profond, la scène finale où Stewart se rend compte de tout le mensonge de sa vie, de la supercherie sur laquelle est elle menée, c'est vraiment sombre. Pourtant, le message assené par le réalisateur (fin d'une époque, les héros sont abandonnés, les usurpateurs glorifiés, etc.) n'est en rien redondant ou trop appuyé, le film étant souvent léger et drôle. Il donne aussi lieu à de purs moments jubilatoires, comme lors des confrontations entre Marvin et Waynes, ou grâce au talent inestimable de Stewart (on n'en a plus des comme lui, bordel!). La mise en scène, parfaite de bout en bout, servie par une photo et une musique géniales, offre aussi une scène d'une intelligence rare : le meurtre de Valance vue sous les deux angles, l'un étant officiel, célèbre, mais faux, l'autre étant fait dans l'ombre, en secret, et pourtant étant le "bon angle". Masterpiece!
6/6
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Re: L'Homme qui tua Liberty Valance (John Ford)
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L'homme qui tua Liberty Valance (The Man who Shot Liberty Valance - 1962) de John Ford
PARAMOUNT
Avec James Stewart, Vera Miles, John Wayne, Lee Marvin
Scénario : James Warner Bellah & Willis Goldbeck
Musique : Cyril Mockridge
Photographie : William H. Clothier (Noir et blanc 1.85)
Un film produit par Willis Goldbeck pour la Paramount
Sortie USA : 13 avril 1962
1910. Le sénateur Ransom Stoddard (James Stewart) et son épouse Hallie (Vera Miles) arrivent incognito par le train dans la petite ville de Shinbone. Les journalistes sont intrigués par la visite de personnages aussi importants dans leur modeste bourgade mais apprennent vite qu’ils sont là pour les funérailles d’un mystérieux inconnu, Tom Doniphon (John Wayne). Dans la grange qui abrite le cercueil, le sénateur va faire revivre avec émotion les évènements qui le firent rencontrer le défunt plusieurs décennies plus tôt. Alors jeune homme de loi, Ransom arrive à Shinbone à bord de la diligence ; cette dernière est attaquée par le dangereux malfaiteur Liberty Valance (Lee Marvin) qui frappe violemment Ransom pour avoir tenté de prendre la défense d’une voyageuse. Ramené en ville par Tom Doniphon, Ransom se retrouve soigné par Hallie, la cuisinière de l’auberge dont Tom est secrètement amoureux. Avec l’aide du journaliste Dutton Peabody (Edmond O’Brien) et sans vouloir utiliser la force préconisée par Tom, le jeune avocat espère mettre fin aux agissements de Valance et de sa bande. Il va surtout tenter d’amener la civilisation et la démocratie dans cette région de l’Ouest aux mœurs encore rudes…








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Cette dernière manière fordienne me fait assez penser à celle de Mizoguchi avec sa Rue de la honte: plus guère de recherches formelles mais un propos délivré dans toute sa nudité.
Le poids des regrets a rarement été aussi écrasant: la plongée finale sur Stewart dans le train certes, mais aussi ce cactus déposé sur ce cercueil fait de quatre planches de bois, terrible vision d'amertume.
Assez indispensable mais pas représentatif de la carrière du cinéaste: ce n'es pas un chef d'oeuvre testamentaire.
Le poids des regrets a rarement été aussi écrasant: la plongée finale sur Stewart dans le train certes, mais aussi ce cactus déposé sur ce cercueil fait de quatre planches de bois, terrible vision d'amertume.
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Heureux et d'accord avec toi verbal, sur le fait de remettre à l'honneur ce superbe film de John Ford.
C'est aussi à mon avis l'un des tout meilleurs du réalisateur, je n'ose dire le meilleur car à un certain niveau de perfection, il est quasi impossible de chercher à départager tel ou tel film.
Je pense en tout cas sincèrement que c'est dans le style Fordien, un des plus "équilibrés", un des plus dénués de défaut.
Je vais en effet peut-être me faire des ennemis, mais je trouve que ce qui peut faire les qualités d'un bon Ford, tend parfois dans certains de ces films à en faire les défauts.
C'est à dire que les bases même de son langage alourdissent parfois quelques-uns de ses films, à mon humble avis. (trop de sensiblerie ou bien de mièvrerie parfois, mais qui dans certains films se justifient et en font le charme aussi)
En tout cas, point de tout ceci dans ce western modèle, qui rappellons-le réunit deux des figures mythiques du genre : John Wayne et James Stewart.

C'est aussi à mon avis l'un des tout meilleurs du réalisateur, je n'ose dire le meilleur car à un certain niveau de perfection, il est quasi impossible de chercher à départager tel ou tel film.
Je pense en tout cas sincèrement que c'est dans le style Fordien, un des plus "équilibrés", un des plus dénués de défaut.
Je vais en effet peut-être me faire des ennemis, mais je trouve que ce qui peut faire les qualités d'un bon Ford, tend parfois dans certains de ces films à en faire les défauts.

C'est à dire que les bases même de son langage alourdissent parfois quelques-uns de ses films, à mon humble avis. (trop de sensiblerie ou bien de mièvrerie parfois, mais qui dans certains films se justifient et en font le charme aussi)
En tout cas, point de tout ceci dans ce western modèle, qui rappellons-le réunit deux des figures mythiques du genre : John Wayne et James Stewart.
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Liberty est un film de l'introspection qui se déroule largement en intérieurs: quiconque voit ce film avant d'autres Ford ne peut se douter le niveau de beauté qu'a atteint le réalisateur dans the searchers, My darling Clementine ou the Quiet Man.Jeremy Fox wrote:Star Maker wrote:Cette dernière manière fordienne me fait assez penser à celle de Mizoguchi avec sa Rue de la honte: plus guère de recherches formelles .Plus guère de recherches formelles dans Liberty Valance : je ne vois pas trop là, ce film étant formellement splendide.
Visuellement parlant, je trouve que Liberty est agréable à regarder mais l'oeil du poète n'est pas présent derrière chaque plan comme par le passé.

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Deux défaut récurrents chez Ford:Captain Blood wrote:Je vais en effet peut-être me faire des ennemis, mais je trouve que ce qui peut faire les qualités d'un bon Ford, tend parfois dans certains de ces films à en faire les défauts.![]()
C'est à dire que les bases même de son langage alourdissent parfois quelques-uns de ses films, à mon humble avis. (trop de sensiblerie ou bien de mièvrerie parfois, mais qui dans certains films se justifient et en font le charme aussi)
-les personages censés être hauts en couleur et virant à la caricature insupportable
-une musique assourdissante et omniprésente, souvent faite de parfum populaire
Notons que des défauts identiques ne seront pas forcément vus par tout le monde dans les mêmes films.

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Pas d'accord du tout sur la caricature !Star Maker wrote:-les personages censés être hauts en couleur et virant à la caricature insupportable
-une musique assourdissante et omniprésente, souvent faite de parfum populaire.
Le cinéma de John Ford est un cinéma qui prend son sujet à bras le corps. C'est un cinéaste à la fois épique, lyrique, nostalgique, poétique, grandiloquent et intimiste à la fois, tragi-comique, peuplés de personnages entiers et truculents. C'est un univers complexe et ramifié qui trace des correspondances entre les films et les personnages. Comme tout grand créateur qui impose un système qui fonctionne selon ses propres règles, il faut prendre son oeuvre comme un tout (malgré la qualité variable de ses films). Les personnages "hauts en couleur" font partie intégrante de ce monde et servent de référents autour desquels s'organisent une vision du monde. Je tenterais une comparaison avec Shakespeare. Chez le dramaturge anglais, on trouve également ce genre de personnages fougueux et excessifs.
Ce ne sont pas des "sidekicks" comiques comme on voit trop souvent dans les productions contemporaines. A travers eux s'expriment des sentiments chaleureux, de franche camaraderie, de mélancolie déguisée sous l'humour.
Je ne comprends pas "parfum populaire" pour la musique. Ou j'ai peur de trop comprendre.
Max Steiner, Alfred Newman, Victor Young, Richard Hageman, Franz Waxman, Alex North, Elmer Bernstein, Cyril Mockridge ne font pas dans la musique de chambre. Ils font dans le western, l'aventure exalté, le puissant, le violent, l'entraînant, le bandant, les sabots de cheval dans la poussière, la flèche d'Indien dans le bide, le coup de poing dans la gueule et la femme qu'on soulève dans les bras après s'être murgé au whisky ! Libre à toi de les trouver assourdissants, moi je les trouve enthousiasmant.

