EDIT DE LA MODERATION: Vous pouvez aussi consulter les topics consacrés au film Les plus belles années de notre vie (1946) et à la série The thin man
Le Masque d'or, Mask of Fu Manchu (1932) - Charles Brabin
Fu Manchu, docteur chinois fou veut récupérer le sabre et le masque de Gengis Khan afin de se proclamer son héritier spirituel. Une expédition anglaise est chargée de trouver la tombe avant l'ennemi chinois. C'est sans compter sans la ruse du diabolique Fu Manchu.
Charles Brabin réalise ici une aventure exotiques complètement tournée en studio et qui laisse place à une imagination débordante au niveau du personnage diabolique, que ce soit dans ses supplices (la cloche, l'empalement latéral, la balance à crocodiles, le sérum hypnotisant) ou dans sa composition. Côté esthétique, il y a un certain expressionisme dans le palais de Fu Manchu, mais ce qu'on retient, c'est plutôt un côté BD qui ressort. On se croit parfois dans Tintin et le Lotus bleu, notamment dans l'évocation de la fumerie d'opium ou dans la découverte du palais par ces souterrains. Curieusement malgré sa faible durée, il manque un petit quelque chose pour rendre ce film totalement satisfaisant. Boris Karloff est magistral dans le satanique docteur, sa première apparition avec son visage qui se reflète est assez forte. Myrna Loy est dans la première partie de sa carrière où elle joue les beautés asiatiques, elle est la fille tout autant diabolique de Fu Manchu, elle est excellente, et vole la vedette sans problème à l'autre vedette féminine Karen Morley qui se contente de paraître effrayée et larmoyante. Le film n'est pas dénué d'un certain xenophobisme avec l'évocation de "chinetoques", de "jaunes". Mais bon cela est typique de cette époque et est assez précode, notamment dans l'érotisme de certaines scènes, notamment le supplice du jeune premier qui se tortille en short. Nous sommes dans ces petits films fantastiques, destinés à divertir totalement le spectateur avec un dépaysement garanti, même si le fait que tout soit tourné en studio bride l'ensemble.
La Mousson, The rain cames de Clarence Borwn (1939)
Un médecin indien tombe amoureux de la femme d'un Lord anglais, sur fond de Mousson et de catastrophe.
La Mousson est un film bizarre, enfin sans doute est-ce le livre de Louis Bromfield qui va un peu dans tous les sens. Le film est divisé en trois parties. La première présente les personnages et dessine une critique de la société anglaise colonialiste en Inde qui vit pourtant en harmonie avec les indiens. On voit aussi l'influence de la culture occidentale sur eux, comme cette maharani qui fume des cigarettes et joue au poker. Il y a aussi le portrait de Ransome, un aristocrate anglais qui vit dans l'alcoolisme et regarde cyniquement tout ce qui se passe, Il y a Fern une jeune femme qui se rebelle et tombe folle amoureuse de celui-ci, il y a naturellement Lord et Lady Esketh, qui fut une ancienne conquete de Ransome. Le film oscille donc entre cette galerie de portraits peu reluisants, seul le médecin indien semble plein de nobles pensées. Puis il y a cette seconde partie qui tourne au film catastrophe avec la mousson et ce tremblement de terre aux tragiques conséquences. Les scènes de catastrophe sont d'ailleurs superbement filmée d'ailleurs par Clarence Brown, avec ce tremblement de terre, puis le barrage qui cède et amène avec lui la peste. Enfin la troisième partie voit la rédemption des personnages à travers leur abnégation pour soigner l'épidémie de peste.
Côté interprète, si le générique met en tête Tyrone Power, la véritable vedette est Georges Brent qui est admirable en alcoolique cynique, Myrna Loy est encore dans la partie de sa carrière où ses rôles ne sont pas exempts de défaut, quant à Tyrone Power, il est impeccable en médecin indien plein de dignité. Maria Ouspenskaya campe une maharani attachante, avec son physique si particulier sans oublier Brenda Joyce, lumineuse dans son rôle ! Toutefois le film manque sans doute un peu de rythme dans la première partie, même si elle sert de présentation des personnages, et il manque certaines scènes qui nuisent à la cohérence de l'histoire, on se demande ainsi comment Handsome et Fern seuls dans une maison encerclée par les eaux se retrouvent au palais du maharadjah sans que la décrue n'ait été évoquée ou d'autres détails du même acabit. Ceci étant la grande scène catastrophe est admirable et le film reste quand même plaisant sans doute grâce à ses interprètes.
francesco a écrit :Le roman est très lisible, un peu touffu en fait, mais pas étouffant. Le scénario est d'ailleurs plus fidèle dans la version Brown que dans la version Negulesco. Je partage ton point de vue, même si je suis peut être plus emballé que toi par la réalisation de Brown. Il y a au moins une scène que je trouve anthologique c'est celle, la musique, les cadrages, la bande son, le montage, la photo (la manière dont la carafe brille !)... c'est éblouissant et en même temps plein de tensions.
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Mais j'ai un faible pour le scope, le technicolor, le clinquant et surtout la distribution du remake.
Une fine mouche, Libeled Lady(1936) - Jack Conway
Eve Eternelle est en fait le remake de Libeled Lady, la seule chose est la différence entre le casting du premier opus et du second, Myrna Loy est la jeune héritière, froide, cynique, mais aussi légère et troublante, Jean Harlow est la fiancée du journaliste mariée pour provoquer le fameux scoop et le scandale, par son tempérament volcanique, elle s'oppose à la première sans tomber dans l'excès. Côté masculin, William Powell et Spencer Tracy rivalisent d'humour dans le rôle de ces deux journalistes canailles, le premier ajoutant son charme et sa spiritualité au côté plus bonhomme du second. Les différences entre les deux films sont minimes, ici la chasse aux canards est remplacée par la pêche à la truite, sans doute plus raffinée pour l'époque, et la scène où William Powell apprend la peche et la pratique est aussi un des grands moments du film, comme la fameuse chasse aux canards du second épisode. Nous sommes aussi dans une screwball type avec des dialogues qui vont à deux cent à l'heure, le film est sans doute plus glamour de par ces deux actrices magistrales. Finalement ce qui est une charmante comédie dans le remake est ici une excellente comédie, sans doute et surtout grâce aux acteurs bien meilleurs dans ce premier opus.
Sybille (le 14 juin 2010) a écrit :
Libeled lady / Une fine mouche
Jack Conway (1936) :
Comédie typique de la MGM des années 1930, "Libeled lady", c'est donc d'abord les stars, à savoir Spencer Tracy, Jean Harlow, William Powell et Myrna Loy. Tous sont plutôt bons : Spencer et Harlow dans l'énergie tant physique que verbale, bourrue pour lui, piquante et vindicative pour elle ; William Powell avec toujours sa suave élégance mâtinée d'humour ; seule Myrna Loy me paraît un peu démériter, manquer un peu de punch par rapport aux trois autres, sans rien de rédhibitoire pour autant heureusement. A sa décharge, son personnage est peut-être également le moins intéressant, le moins amusant du lot. Contrairement à l'habitude, il y a ici très peu de seconds rôles d'importance, on peut toutefois remarquer le personnage du père joué par Walter Connolly, dont la présence bienvenue reste néanmoins toujours plus ou moins effacée. Car c'est évidemment sur le quatuor que se concentre action et dialogues. Le scénario parfaitement alambiqué est plutôt drôle, à l'origine de petites scènes pleines d'un humour avant tout simple et rafraîchissant. Le sujet et le traitement qui en est proposé convient parfaitement à un film de cette époque : le jeu et les allusions sur le mariage, le divorce, la presse, la riche héritière... Cela n'empêche pas certaines longueurs, principalement dues il me semble à une construction un peu trop lâche, au fait des différents allers-et-retours entre les situations des 4 personnages, mais dans l'ensemble le spectacle proposé est parfaitement honnête. 6,5/10
The Animal Kingdom (1932) - Edward G. Griffith
Un éditeur se retrouve partagé entre son ancienne maîtresse et la femme qu'il vient d'épouser.
Déjà le DVD proposé n'est pas exempt de défaut, surtout des blancs très cramés, mais bon cela n'est pas trop nuisible à la vision du film. Celui-ci est franchement raté, bavard, inintéressant, et offrant une succession de scènes plus théâtrales qu'autre chose. Le film est clairement dans l'optique précode, avec le sujet qui voit une femme afficher clairement sa liaison sexuelle avec un homme (Je suis une vierge folle, enfin folle !)
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Les ailes dans l'ombre, Wings in the dark (1935) - James Flood
Un aviateur cherche une manière de voler aux instruments uniquement, manière de pouvoir atterir par n'importe quel temps. Il rencontre une jeune aviatrice de voltige aérienne avec qui il envisage de battre un record, toutefois suite à un accident il devient aveugle. Il cherche à améliorer son système malgré son handicap.
James Flood réalise ici un mélo aérien, le dernier quart d'heure en est la plus belle preuve (surtout ne pas lire le spoiler si vous ne voulez pas connaître la fin, tant nous sommes dans le côté parfois too much du mélo
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Le film est donc totalement sauvé par ses interprètes, sans doute un plus grand réalisateur aurait-il su en tirer autre chose, mais vraiment un film agréable malgré cette fin !
Cheaper by the Dozen - Treize à la douzaine
Basé sur le roman pour enfants, ce film raconte les aventures d'une famille de douze enfants et de leurs parents, surtout de l'influence de leur père sur leur vie. C'est une comédie familiale typique, avec les personnages attachants, les situations cocasses. Clifton Webb et Myrna Loy sont les parents de cette tribu de marmots d'où émerge la charmante Jeanne Crain.
Belles on their toes - Six filles cherchent un mari
Ce film est la suite du premier film. Le casting est une fois de plus dominé par Myrna Loy et Jeanne Crain. On remarque aussi Debra Paget craquante dans le rôle de Martha ainsi que le séduisant Jeffrey Hunter.. Plus inégal que le premier on passe tout de même un agréable moment dans cette comédie une fois encore typiquement américaine avec toutes les scènes loufoques et cocasses de ce style de film familial.
Seul regret le technicolor horrible de l'époque, et des copies non exsangues de tout défaut.