et de courage. Je demande officiellement la légion d'honneur. A qui dois-je m'adresser au juste maintenant?Jordan White a écrit :Un peu de patience Alligator, et bientôt tu verras la lumière...
Russ Meyer (1922-2004)
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Re: Russ Meyer (1922-2004)
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Re: Russ Meyer (1922-2004)
Alligator a écrit :et de courage. Je demande officiellement la légion d'honneur. A qui dois-je m'adresser au juste maintenant?Jordan White a écrit :Un peu de patience Alligator, et bientôt tu verras la lumière...
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Re: Russ Meyer (1922-2004)
Lorna (Russ Meyer, 1964) :
http://alligatographe.blogspot.com/2011/03/lorna.html
_______________
Cela faisait déjà quelques temps que j'avais mis en sourdine mes dvds de Russ Meyer. Petit à petit, je me débarrasse de cette vieille corvée. Et donc, je suis passé au disque contenant "Lorna" et "Mudhoney". La filiation entre ces deux-là et les premières oeuvres nudies de Meyer se fait tout de suite sentir avec son style très brutal. Cette caméra qui filme près du sol le bitume qu'une voiture avale à toute berzingue, goulument, en vue suggestive épouse bien l'idée que je commence à me faire du réalisateur, un cinéma peu économe, avide, assoiffé.
Malgré les maladresses criantes, le manque de finesse de son entreprise, Meyer fait souvent dans ce film la démonstration d'une certaine recherche sur le plan formel, un soin particulier à livrer une image léchée en quelque sorte, et souvent il en ressort des séquences qui ne manquent pas d'audace ou de vitalité.
Malheureusement, le bât blesse toujours en ce qui concerne le rythme, toujours aussi mal maitrisé. Les dialogues plus hurlés que dits sont fatigants, usure qui finit par avoir raison des efforts que je fais pour être le plus indulgent possible.
Outre cette obsession pour les courbes généreuses de ses comédiennes, Russ Meyer exploite toujours les mêmes éléments qui deviennent caractéristiques de son univers, notamment ce goût immodéré pour des personnages en marge, généralement des rednecks au bord ou en pleine dégénérescence, des prolétaires aux aspirations simples, communes, une petite vie pépère, une paix qu'ils ont bien du mal à trouver.
Lorna s'ennuie. Elle avait rêvé d'une existence pleine, elle a hérité d'un mari gentil, trop gentil, infoutu de lui procurer du plaisir, de lui donner le sentiment d'être vivante. Lui, croit être heureux. Ouvrier ordinaire, sa vie bascule quand sa femme s'amourache d'un évadé d'une prison voisine.
Meyer aime aussi à violenter ses personnages : les femmes se font violer, les hommes se foutent méchamment sur la gueule. On cogne facilement chez Meyer, sûrement parce que le microcosme qu'il propose est justement dégénéré, à la lutte avec le vide de leur vie. Plus certainement la violence, le sexe et les passions se rejoignent avec facilité pour édifier des histoires hautes en couleurs et éclat, de quoi satisfaire le goût du spectaculaire chez ce réalisateur.
Dans ses premières œuvres, Meyer n'avait pas été véritablement bien inspiré dans le choix de ses comédiens. L'avait-il vraiment ce choix? Peut-être pas. Toujours est-il qu'il est beaucoup plus heureux cette fois-ci. D'abord Hal Hopper est un acteur sans doute limité mais dans son registre il assure. Une bien belle sale gueule, patibulaire, cruelle et inquiétante. Lorna Maitland allie à sa silhouette ronde et volumineuse une gentille frimousse et ne joue pas si mal. Les autres sont pas trop bons par contre. On fera avec.
Le portrait de l'Amérique profonde, coincée entre un quotidien morose et un avenir peu radieux que dessine ce "Lorna" est glauque. La thématique tristoune à souhait. On regrette alors les longueurs, le montage lourdingue et répétitif qui saccagent le rythme et la lecture.
http://alligatographe.blogspot.com/2011/03/lorna.html
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Cela faisait déjà quelques temps que j'avais mis en sourdine mes dvds de Russ Meyer. Petit à petit, je me débarrasse de cette vieille corvée. Et donc, je suis passé au disque contenant "Lorna" et "Mudhoney". La filiation entre ces deux-là et les premières oeuvres nudies de Meyer se fait tout de suite sentir avec son style très brutal. Cette caméra qui filme près du sol le bitume qu'une voiture avale à toute berzingue, goulument, en vue suggestive épouse bien l'idée que je commence à me faire du réalisateur, un cinéma peu économe, avide, assoiffé.
Malgré les maladresses criantes, le manque de finesse de son entreprise, Meyer fait souvent dans ce film la démonstration d'une certaine recherche sur le plan formel, un soin particulier à livrer une image léchée en quelque sorte, et souvent il en ressort des séquences qui ne manquent pas d'audace ou de vitalité.
Malheureusement, le bât blesse toujours en ce qui concerne le rythme, toujours aussi mal maitrisé. Les dialogues plus hurlés que dits sont fatigants, usure qui finit par avoir raison des efforts que je fais pour être le plus indulgent possible.
Outre cette obsession pour les courbes généreuses de ses comédiennes, Russ Meyer exploite toujours les mêmes éléments qui deviennent caractéristiques de son univers, notamment ce goût immodéré pour des personnages en marge, généralement des rednecks au bord ou en pleine dégénérescence, des prolétaires aux aspirations simples, communes, une petite vie pépère, une paix qu'ils ont bien du mal à trouver.
Lorna s'ennuie. Elle avait rêvé d'une existence pleine, elle a hérité d'un mari gentil, trop gentil, infoutu de lui procurer du plaisir, de lui donner le sentiment d'être vivante. Lui, croit être heureux. Ouvrier ordinaire, sa vie bascule quand sa femme s'amourache d'un évadé d'une prison voisine.
Meyer aime aussi à violenter ses personnages : les femmes se font violer, les hommes se foutent méchamment sur la gueule. On cogne facilement chez Meyer, sûrement parce que le microcosme qu'il propose est justement dégénéré, à la lutte avec le vide de leur vie. Plus certainement la violence, le sexe et les passions se rejoignent avec facilité pour édifier des histoires hautes en couleurs et éclat, de quoi satisfaire le goût du spectaculaire chez ce réalisateur.
Dans ses premières œuvres, Meyer n'avait pas été véritablement bien inspiré dans le choix de ses comédiens. L'avait-il vraiment ce choix? Peut-être pas. Toujours est-il qu'il est beaucoup plus heureux cette fois-ci. D'abord Hal Hopper est un acteur sans doute limité mais dans son registre il assure. Une bien belle sale gueule, patibulaire, cruelle et inquiétante. Lorna Maitland allie à sa silhouette ronde et volumineuse une gentille frimousse et ne joue pas si mal. Les autres sont pas trop bons par contre. On fera avec.
Le portrait de l'Amérique profonde, coincée entre un quotidien morose et un avenir peu radieux que dessine ce "Lorna" est glauque. La thématique tristoune à souhait. On regrette alors les longueurs, le montage lourdingue et répétitif qui saccagent le rythme et la lecture.
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Re: Russ Meyer (1922-2004)
Mudhoney (Russ Meyer, 1965) :
http://alligatographe.blogspot.com/2011 ... honey.html
_______________
Très proche en temps comme en thèmes de "Lorna", ce "Mudhoney" fraye sur le même chemin.
Grâce peut-être à plus de moyens financiers et sans doute aussi une plus grande notoriété, Russ Meyer semble avoir bénéficié d'un plus gros casting, plus fourni.
Quant aux filles, elles sont bien plus belles. Rena Horten surtout est superbe. Elle joue un personnage totalement à part, complètement en opposition avec tous les autres. Immaculée, toujours souriante, sourde et muette elle incarne la beauté pure, la nature généreuse. Son visage blanc laiteux, ses yeux bleus, sa chevelure blonde et son regard tendre paraissent lumineux, des flammes de vie, de joie et de plaisir : l'innocence festive, un ange sexué, un être idéal en somme.
Face à elle, les autres tous corrompus, cruels et violents, bouffés par le vice, noirci par la culpabilité, la bêtise ou l'échec, gangrenés par la morale ou la religion, dévastés par l'égoïsme et le cynisme le plus abject. Ils sont la pourriture quand elle est la grâce.
L'opposition est décrite sans grande nuance bien entendu, c'est du Meyer. Il est loin d'être un peintre pointilliste, travaille plutôt au rouleau.
La caricature peut amuser mais le cinéaste plombe comme toujours son film à cause de cette foutue incapacité à tenir son scénario et à maitriser son montage. Long, lourd, braillard, le film a tendance à déborder, comme le corps des femmes dans leur jupe ou leur chemisier.
Comme dans "Lorna", Russ Meyer appuie ses effets, scrute la violence entre les hommes ou contre les femmes et cherche à mettre en valeur les courbes de ses superbes créatures. Affreux, sales et méchants côtoient des filles bien plus généreuses que celles de Playboy.
La crasse salie la beauté : un thème excitant, pour qui rêve de défaire le chignon de la bourgeoise avec les dents, fantasme récurrent autant qu'assise érotique basique.
http://alligatographe.blogspot.com/2011 ... honey.html
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Très proche en temps comme en thèmes de "Lorna", ce "Mudhoney" fraye sur le même chemin.
Grâce peut-être à plus de moyens financiers et sans doute aussi une plus grande notoriété, Russ Meyer semble avoir bénéficié d'un plus gros casting, plus fourni.
Quant aux filles, elles sont bien plus belles. Rena Horten surtout est superbe. Elle joue un personnage totalement à part, complètement en opposition avec tous les autres. Immaculée, toujours souriante, sourde et muette elle incarne la beauté pure, la nature généreuse. Son visage blanc laiteux, ses yeux bleus, sa chevelure blonde et son regard tendre paraissent lumineux, des flammes de vie, de joie et de plaisir : l'innocence festive, un ange sexué, un être idéal en somme.
Face à elle, les autres tous corrompus, cruels et violents, bouffés par le vice, noirci par la culpabilité, la bêtise ou l'échec, gangrenés par la morale ou la religion, dévastés par l'égoïsme et le cynisme le plus abject. Ils sont la pourriture quand elle est la grâce.
L'opposition est décrite sans grande nuance bien entendu, c'est du Meyer. Il est loin d'être un peintre pointilliste, travaille plutôt au rouleau.
La caricature peut amuser mais le cinéaste plombe comme toujours son film à cause de cette foutue incapacité à tenir son scénario et à maitriser son montage. Long, lourd, braillard, le film a tendance à déborder, comme le corps des femmes dans leur jupe ou leur chemisier.
Comme dans "Lorna", Russ Meyer appuie ses effets, scrute la violence entre les hommes ou contre les femmes et cherche à mettre en valeur les courbes de ses superbes créatures. Affreux, sales et méchants côtoient des filles bien plus généreuses que celles de Playboy.
La crasse salie la beauté : un thème excitant, pour qui rêve de défaire le chignon de la bourgeoise avec les dents, fantasme récurrent autant qu'assise érotique basique.
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Re: Russ Meyer (1922-2004)
Vixen
Je dois admettre qu'en dehors de "Up!" ("Megavixens"), j'ai toujours eu du mal à regarder un Russ Meyer en entier Mais celui-là, je m'y suis laissé emporter grâce à la personnalité flamboyante de la Vixen, charismatique nympho au millième degré, raciste primaire, confrontée au danger rouge incarné sournoisement par un fourbe barbu. Bref, j'ai été intrigué par ce qui allait se passer, satisfait par l'étrange réconciliation de fin, et je me dis qu'il va falloir que j'en vois (ou revois) d'autres.
Je dois admettre qu'en dehors de "Up!" ("Megavixens"), j'ai toujours eu du mal à regarder un Russ Meyer en entier Mais celui-là, je m'y suis laissé emporter grâce à la personnalité flamboyante de la Vixen, charismatique nympho au millième degré, raciste primaire, confrontée au danger rouge incarné sournoisement par un fourbe barbu. Bref, j'ai été intrigué par ce qui allait se passer, satisfait par l'étrange réconciliation de fin, et je me dis qu'il va falloir que j'en vois (ou revois) d'autres.
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Re: Russ Meyer (1922-2004)
Nuit Russ Meyer à la cinémathèque le 10 mars. MaintenantOnAgit.
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Re: Russ Meyer (1922-2004)
Va y avoir du monde au balcon.Supfiction a écrit :Nuit Russ Meyer à la cinémathèque le 10 mars. MaintenantOnAgit.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
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Re: Russ Meyer (1922-2004)
D'après cet article, il y avait un projet de film sur l'amitié entre Russ Meyer et Roger Ebert de prévu ( avec Will Ferrell dans le rôle de Meyer ) mais il semble avoir des difficultés de financement depuis l’avènement de metooSupfiction a écrit :Nuit Russ Meyer à la cinémathèque le 10 mars. MaintenantOnAgit.
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Re: Russ Meyer (1922-2004)
C'eût été parfait pour Chaillot mais j'approuve quand même.Alexandre Angel a écrit :Va y avoir du monde au balcon.Supfiction a écrit :Nuit Russ Meyer à la cinémathèque le 10 mars. MaintenantOnAgit.
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Re: Russ Meyer (1922-2004)
Ce sont clairement des films à voir en groupe en salles. J'ai eu la chance de voir il y a quelques années Black Snake à la cinématèque belge avec les commentaires live de Russ Meyer qui était assis juste derrière moi...
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Re: Russ Meyer (1922-2004)
Eh oui mais que veux-tu, le provincial que je suis ne maîtrise pas la réalité du terrainTelmo a écrit : C'eût été parfait pour Chaillot mais j'approuve quand même.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
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Re: Russ Meyer (1922-2004)
J'y étais et j'ai adoré.
Faster Pussycat, Kill! Kill! en 4K restauré est superbe. Beyond the Valley of the Dolls était beau aussi mais avec un plus gros budget c'est moins surprenant.
Les deux derniers, Super Vixens et Mega Vixens (Up!) c'était du 35 mm donc ambiance cinéma de quartier, mais en VOST.
Les deux derniers sont encore plus gratinés, le dernier le plus délirant, forcément.
Le gag récurrent Martin Bormann, c'est vraiment je vous parle d'un temps que les moins de 20 (40 ? 60 ?) ans ne peuvent pas connaître.
Faster Pussycat, Kill! Kill! en 4K restauré est superbe. Beyond the Valley of the Dolls était beau aussi mais avec un plus gros budget c'est moins surprenant.
Les deux derniers, Super Vixens et Mega Vixens (Up!) c'était du 35 mm donc ambiance cinéma de quartier, mais en VOST.
Les deux derniers sont encore plus gratinés, le dernier le plus délirant, forcément.
Le gag récurrent Martin Bormann, c'est vraiment je vous parle d'un temps que les moins de 20 (40 ? 60 ?) ans ne peuvent pas connaître.
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Re: Russ Meyer (1922-2004)
Cherry, Harry and Raquel ! (copie 35mm - très jolie quoique poussiéreuse - en VF) :
A ce niveau de montage sous amphet', on est à la limite de la déconstruction dadaïste. L'intrigue tient sur un timbre de poste (3 hommes se doublent les uns les autres autour d'une livraison de drogue) mais c'est traité en partant tellement dans tous les sens (en rajoutant un max de plans nichons en passant, évidemment) que c'en devient illisible de bout en bout. Meyer sur-découpe en effet ses scènes avec des inserts de partout, d'autant que les inserts peuvent parfois être issus d'un plan à venir, d'un plan passé, ou alors des inserts symboliques à base de rochers phalliques et de femmes dénudées dans des poses... très parlantes. Le film fait 1h10 mais aucun doute sur le fait que ça devait durer 35 minutes à la base et qu'il a fallu broder de partout, avec un côté giga-fauché qui ressort à chaque instant.
Tout le monde y est mauvais comme des cochons, pas aidés par un doublage absolument fabuleux, à base de grosses voix pour les hommes, de voix de téléphone rose pour les femmes, et des dialogues dont je me demande s'ils étaient précisément ceux-là en anglais ou si les traducteurs ont trouvé ces perles eux-mêmes ("Tu t'arrêtes jamais de jaqueter ?" "Non, quand il fait froid l'hiver, ça tient chaud la bouche" - la scène se passe en plein désert ensoleillé).
Autant dire que la salle a été pliée de bout en bout, surtout que le film s'ouvre et se clot sur un monologue en voix-off tendance pseudo-philosophique et morale dit d'une voix monotone comme pas permis, qui ne semble jamais finir, et qui est monté sur un torrent d'images mises en bout à bout (parfois issues du film, parfois non) là encore sans aucun sens.
Cela étant dit, plus objectivement parlant, c'est ni intéressant, ni très titillant, et rarement volontairement drôle.
A ce niveau de montage sous amphet', on est à la limite de la déconstruction dadaïste. L'intrigue tient sur un timbre de poste (3 hommes se doublent les uns les autres autour d'une livraison de drogue) mais c'est traité en partant tellement dans tous les sens (en rajoutant un max de plans nichons en passant, évidemment) que c'en devient illisible de bout en bout. Meyer sur-découpe en effet ses scènes avec des inserts de partout, d'autant que les inserts peuvent parfois être issus d'un plan à venir, d'un plan passé, ou alors des inserts symboliques à base de rochers phalliques et de femmes dénudées dans des poses... très parlantes. Le film fait 1h10 mais aucun doute sur le fait que ça devait durer 35 minutes à la base et qu'il a fallu broder de partout, avec un côté giga-fauché qui ressort à chaque instant.
Tout le monde y est mauvais comme des cochons, pas aidés par un doublage absolument fabuleux, à base de grosses voix pour les hommes, de voix de téléphone rose pour les femmes, et des dialogues dont je me demande s'ils étaient précisément ceux-là en anglais ou si les traducteurs ont trouvé ces perles eux-mêmes ("Tu t'arrêtes jamais de jaqueter ?" "Non, quand il fait froid l'hiver, ça tient chaud la bouche" - la scène se passe en plein désert ensoleillé).
Autant dire que la salle a été pliée de bout en bout, surtout que le film s'ouvre et se clot sur un monologue en voix-off tendance pseudo-philosophique et morale dit d'une voix monotone comme pas permis, qui ne semble jamais finir, et qui est monté sur un torrent d'images mises en bout à bout (parfois issues du film, parfois non) là encore sans aucun sens.
Cela étant dit, plus objectivement parlant, c'est ni intéressant, ni très titillant, et rarement volontairement drôle.
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Re: Russ Meyer (1922-2004)
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Montage au rasoir, intrigue foutraque, érotisme permanent et personnages névrosés de première. Content d'avoir expérimenté ce que rend un Russ Meyer à qui on donne un budget.
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Re: Russ Meyer (1922-2004)
Le meilleur et le plus culte, marrant de voir Roger "Thumb up" Ebert au scénario pour des répliques aussi impayables que "tu boiras le sperme noir de ma vengeance" (oui en français c'est plus drole encore)Barry Egan a écrit : ↑5 nov. 21, 14:19 La vallée des plaisirs
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