Le Locataire de Roman
Polanski
Cauchemar éveillé d'un homme en quête d'identité, qui partout où il ira restera toujours l'Etranger (je peux le dire, il ne vient jamais ici
).
Des attaques fielleuses de ses "compatriotes", au thème récurrent du double, tout pousse cet homme poupin et ordinaire (Roman
Polanski auteur/acteur, qui est de tout les plans) à la folie. Folie encouragée par une masse infinie de détail, principalement du domaine de la nuisance sonore, le travail sur le son étant par ailleurs remarquable et je ne parle pas de la musique de Phillipe Sarde.
Mais ce n'est pas parce qu'il pousse le travail dans ce domaine au maximum que
Polanski oublie de manier sa caméra, et à ce niveau c'est plutôt gratiné, du plan-séquence générique, aux plongées vertigineuses dans le vide, jusqu'à ce plan final qui s'enfonce jusque dans la plus profonde râclure du gosier de Trelkovsky (sic!), la Steady-Cam fait des miracles.
Une farce noire aussi drôle qu'inquiétante, qui ne laisse aucunes traces d'espoir, même pas là où on aurait pu en justement en espérer (Isabelle Adjani aka Stella, plus belle que jamais), le parrallèle avec la vie personnelle mouvementée du cinéaste étant particulièrement explicite.
Ajoutez à cela un casting de gueules juste incroyable (ça va de Rufus, Michel Blanc, Roman
Polanski, Josianne Balasko, Gérard Jugnot à Isabelle Adjani, Shelley Winters et Melvin Douglas) et vous obtiendrez un
Polanski très réussi et entièrement digne de sa grande réputation.