Joshua Logan (1908-1988)

[Jeremy Fox]

il se laisse quand même bien mieux regarder que le Carrousel d'Henry King, la plus poussive des transpositions hollywoodiennes d'un des Musicals du duo.

Complètement d'accord !

Et en tant que fan d'Henry King, ça m'a fait du mal de l'écrire

[Profondo Rosso]

Sayonara (1957)



Pendant la guerre de Corée, il était interdit aux Américains en poste au Japon de se marier avec des Japonaises. Le film relate donc l'histoire de deux amours interdits.

Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale et de la longue occupation américaine dans un Japon vaincu, les rapprochements entre soldat américains et japonaises étaient inévitable et le film dépeint les obstacles à franchir des pour ses couples mixte mal vus des deux côtés. L'histoire se déroule durant la Guerre de Corée, moment où la xénophobie américaine retrouvait un pic semblable à l'après Pearl Harbor et c'est justement un grand héros de l'armée transféré au Japon qu'incarne Marlon Brando. Ce dernier en fait un peu trop en gradé yankee méprisant des coutumes nippones, accent du sud traînant bien appuyées remarques désobligeante. On devine bien que le but est de marquer la différence avec son changement à venir mais c'est néanmoins forcé.

Le principal intérêt du film est vraiment dans la description de cette découverte, rapprochement avec la culture japonaise par les yeux blasés puis peu à peu fascinés de Brando. Il faut le voir affalé machant son chewing gum durant un spectacle Kabuki et clamer que ça manque de beauté à la Marilyn Monroe, pas très subtil. Les entraves de l'armée aux unions entre américain et japonaise (qu'ils n'étaient pas autorisé à ramener au USA en cas de transfert) offrent des moments vraiment intéressant à travers les embûches administrative et manoeuvres d'intimidation briser ses couples.

Le film a cependant un énorme problème, son histoire d'amour est totalement insipide. Brando agace tout d'abord en américain rouleur de mécanique puis semble en pilotage automatique quand il s'agit de conter fleurette à sa belle japonaise. Le personnage comporte pourtant des facettes intéressante notamment le fait d'être un officier modèle faisant passer sa réputation et image avant tout, ce que lui reproche sa fiancée Patricia Owens en début de film. L'alchimie ne fonctionne avec Miiko Taka la faute également à la prestation de cette dernière dont on peut soupçonner un apprentissage en phnétique des dialogues anglais tant elle semble désincarnée. Les séquences de séduction où elle demeure lointaine et conserve son mystère de star (elle la danseuse vedette d'une revue célèbre) sont réussie mais dès la séquence de déclaration il y a un fossé entre la décontraction de Brando et la touche trop énamourée de Miiko Taka. Il y a pourtant une vrai belle romance dans le film, celle entre le soldat incarné par Red Buttons et Miyoshi Umeki. Moins glamour que le couple vedette ils sont pourtant plus authentique et touchants (le scénario osant poser le problème de la barrière de la langue dans leur cas) dans leurs hésitation et maldresse. Leur sort s'avère réellement tragique et les deux acteurs seront judicieusement récompensés des Oscars des meilleurs seconds rôle masculins et féminins.

Le film sera également récompensé pour sa direction artistique et nominé pour sa photographie (les extérieurs à Kobé sont superbes), à juste titre tant on sent la volonté de respecter et d'illustrer au mieux les diverses spécificité japonaises comme le théâtre kabuki, les intérieurs soignés ou dans une veine plus hollywoodienne offrir des numéros musicaux imprégnés du folklore local. Malgré ces gros défauts ça se laisse donc relativement regardé malgré la platitude de la mise en scène de Logan (nettement moins inspiré que sur Picnic) les choix artistique hasardeux (Ricardo Montalban grimé en japonais qui grimace et plisse les yeux tout le film ) et les grosses longueurs (2h20 tout de même). 3/6

[Cathy]

Sayonara (1957)



Au Japon, du temps de la Guerre de Corée, les soldats américains n'ont pas le droit de se marier avec des autochtones, mais de nombreux enfreignent le règlement et se marient avec ces japonaises. Le film raconte l'histoire de deux soldats, un simple soldat qui épouse une jeune japonaise et son supérieur qui au contraire approuve ce règlement avant de lui-même tomber amoureux d'une jeune actrice japonaise.

Nous sommes ici dans une longue fresque flamboyante montrant ce Japon d'après guerre traumatisé par les évènements et leur haine envers les envahisseurs. Joshua Logan aime à filmer de longues séances de Kabuki ou de théâtre typique mélant à la fois tradition et girls qui résonent plus comme des emprunts à la tradition américaine. Le film se focalise sur cette histoire d'amitié entre les deux soldats, le supérieur et son collègue dont il accepte malgré sa réprobation d'être le témoin, mais aussi cette double histoire d'amour, celle qui est déjà existante et dont on suivra l'impact des traditions japonaises sur le quotidien du soldat ainsi que toutes les tracasseries administratives américaines et celle naissant entre cet officier et cette jeune actrice vedette de son école d'art. Joshua Logan a voulu s'étendre sur les traditions du spectacle, sur les doutes qui assaillent le héros mais aussi sa fiancée qui elle aussi est attirée finalement par un japonais, mais dont le destin sera oublié par le réalisateur.

Si le film est un très beau mélodrame, l'interprétation monolithique de Marlon Brando gâche quelque peu le film. On se demande en voyant ce qui a pu tant séduire dans cet acteur, tant le non-jeu semble être la marque de fabrique de l'acteur, jamais une émotion ne semble poindre, et ce sont ses partenaires qui rendent crédible cette histoire pourtant très touchante et ancrée dans cette réalité de la haine inter-raciale née de la guerre. Red Buttons et Miyoshi Umeki sont touchants en couple marié et dont le destin tragique marquera l'évolution des mentalités. Il y a aussi Miko Taka magnifique beauté hiératique qui arrive à émouvoir tout de même dans quelques plans . Par contre on se demande ce qui est passé dans la tête du réalisateur quant au choix de Ricardo Montalban pour interpréter un célèbre acteur de Kabuki, le grimage outrancier sonne faux, pourtant dans les années 30, Luise Rainer ou Paul Muni avaient campé de crédibles chinois tout comme Katharine Hepburn.

Le problème du film tient aussi dans sa longueur, trop de palabres notamment les scènes du début expliquant la situation et les doutes du héros. Le film se laisse pourtant voir, et quelques plans sont magnifiques comme celui de la jeune femme qui vient contempler le cadavre du couple à travers une minuscule fenêtre. Sayonara qui aurait pu être un superbe mélodrame flamboyant reste un beau film sur les coutumes japonaises, émaillées de quelques jolies scènes, à l'esthétique soignée, mais plombé totalement par Marlon Brando et son inexpressivité chronique.

[Flavia]

Aurais-tu un petit problème avec Marlon Brando ?

[francesco]

En tout cas ça fait plaisir de voir que Cathy a repris sa vitesse de croisière

J'avais beaucoup aimé Sayonara. Je suis en gros d'accord avec tout ce que Cathy a dit, sauf que pour moi les aspects positifs l'ont largement emportés sur le moins bon. J'ai trouvé que le film avait énormément d'élégance dans sa mise en scène et j'ai gardé l'impression de quelque chose de vraiment beau. Mention spéciale au couple d'époux "mixtes" qui avaient d'ailleurs chacun remporté un oscar (très discuté dans le cas de Umeki).

Mais maintenant je me demande ce que tu vas pouvoir voir, qu'est-ce qui reste comme grande fresque asiatique ? la Colline de l'adieu ?

[Cathy]

J'ai aimé Sayonara, mais Brando, je n'ai jamais compris comment il avait pu devenir un acteur mythique tellement il est mou, et souvent inexpressif. J'ai déjà vu la Colline de l'Adieu ! J'avais d'ailleurs adoré ! Je n'ai pas repris tout à fait ma vitesse de croisière, mais j'ai eu envie d'écrire sur les films que j'ai vus, même si j'en vois peu ! Je suis d'accord sur l'élégance de la mise en scène et l'esthétisme particulièrement soignée !

[Cathy]

Aurais-tu un petit problème avec Marlon Brando ?

Un gros je crois ! Je n'aime pas sa voix, je n'aime pas son physique, il joue mal, mais bon les films qu'il a faits sont intéressants et ce Sayonara est quand même très agréable si on occulte l'acteur ! A noter que la version proposée par MGM n'est pas anamorphique comme la plupart des DVD que la marque avait publié il y a quelques années !

[Flavia]

Tout à fait d'accord avec ta critique, et je suis assez allergique au jeu de Marlon Brando, je pensais être la seule

[Cathy]

Tout à fait d'accord avec ta critique, et je suis assez allergique au jeu de Marlon Brando, je pensais être la seule

Ca me rassure aussi de voir que je ne suis pas la seule à avoir un problème avec Brando ! Je croyais aussi que j'allais me faire écharper pour ma critique au lance-flammes sur l'acteur !

[AtCloseRange]

Tout à fait d'accord avec ta critique, et je suis assez allergique au jeu de Marlon Brando, je pensais être la seule

Ca me rassure aussi de voir que je ne suis pas la seule à avoir un problème avec Brando ! Je croyais aussi que j'allais me faire écharper pour ma critique au lance-flammes sur l'acteur !

Personnellement, je me retiens...

[Jeremy Fox]

Je fais comme si je n'avais rien lu ; Brando n'est après tout (avec Dewaere) que ...... mon acteur préféré

[Cathy]

Je fais comme si je n'avais rien lu ; Brando n'est après tout (avec Dewaere) que ...... mon acteur préféré

Autant j'aime bien Patrick Dewaere, autant je n'ai jamais accroché avec Brando, mais bon peut-être est-ce un point de vue purement féminin, mais je n'aime pas son physique, je le trouve veule, et puis dans Sayonara, il joue vraiment mal, il ne change pas une seule fois d'expression. Qu'il soit heureux, triste, révolté, il joue tout avec le même air, et le même côté complètement détaché, alors que le personnage se doit d'être passionné. Il m'a exaspérée au plus haut point ! En tout cas ce qui est sûr c'est que je n'aime pas sa technique de jeu, sans doute est-ce du "non-jeu", mais cela ne me convient pas !

[Jeremy Fox]

Je fais comme si je n'avais rien lu ; Brando n'est après tout (avec Dewaere) que ...... mon acteur préféré

Autant j'aime bien Patrick Dewaere, autant je n'ai jamais accroché avec Brando, mais bon peut-être est-ce un point de vue purement féminin, mais je n'aime pas son physique, je le trouve veule, et puis dans Sayonara, il joue vraiment mal, il ne change pas une seule fois d'expression. Qu'il soit heureux, triste, révolté, il joue tout avec le même air, et le même côté complètement détaché, alors que le personnage se doit d'être passionné. Il m'a exaspérée au plus haut point ! En tout cas ce qui est sûr c'est que je n'aime pas sa technique de jeu, sans doute est-ce du "non-jeu", mais cela ne me convient pas !

Il faut dire que dans Sayonara, je ne peux être que d'accord avec toi. Il s'est mis au niveau du film

[Cathy]

Autant j'aime bien Patrick Dewaere, autant je n'ai jamais accroché avec Brando, mais bon peut-être est-ce un point de vue purement féminin, mais je n'aime pas son physique, je le trouve veule, et puis dans Sayonara, il joue vraiment mal, il ne change pas une seule fois d'expression. Qu'il soit heureux, triste, révolté, il joue tout avec le même air, et le même côté complètement détaché, alors que le personnage se doit d'être passionné. Il m'a exaspérée au plus haut point ! En tout cas ce qui est sûr c'est que je n'aime pas sa technique de jeu, sans doute est-ce du "non-jeu", mais cela ne me convient pas !

Il faut dire que dans Sayonara, je ne peux être que d'accord avec toi. Il s'est mis au niveau du film

Le film est pourtant une jolie fresque esthétiquement parlant et côté histoire, elle est plutôt intéressante, car le thème du mariage inter-racial doublé du mariage entre ennemis est un thème fort, et l'histoire secondaire de Kelly et de Katsumi est bouleversante, et attachante. Le problème est aussi que le film va dans trop de sens à la fois, la fiancée rejettée qui va voir du côté de l'acteur japonais est abandonné, alors que cela pourrait être intéressant à développer ! Le film a quand même de nombreuses qualités !

[Jeremy Fox]

Le film a quand même de nombreuses qualités !

A cet instant, je me rappelle juste du profond ennui qu'il m'a procuré. A revoir sans doute.