Carole Lombard (1908-1942)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Supfiction
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Re: Carole Lombard (1908-1942)

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Sortie le 13 janvier.
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Re: Carole Lombard (1908-1942)

Message par Supfiction »

Profondo Rosso a écrit : 7 mai 21, 01:12 Jeux de mains (1935)

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A New York, Regi Allen, employée comme manucure dans un grand hôtel, ne songe qu'à faire un riche mariage. Theodore Drew III, client du même établissement, lui paraît la cible idéale. Mais il est en réalité ruiné et a exactement les mêmes desseins que Regi...

Jeux de mains est une comédie romantique fondatrice dans la carrière de Mitchell Leisen et Carole Lombard dont l'entente sur ce film va déterminer leurs réussites futures à venir comme. Sous contrat à Paramount, Carole Lombard est un casse-tête pour le studio qui n'arrive pas à l'identifier dans un emploi précis pour le public. Elle avait montré de vraies aptitudes pour la comédie romantique loufoque sur certains rôles précédents comme Twentieth Century d'Howard Hawks et la réussite de Jeux de mains va la lancer sur les fabuleux rôles délurés Mon homme Godfrey de Gregory La Cava (1936), La Joyeuse suicidée de William A. Wellman (1937) ou bien sûr To be or not to be d'Ernst Lubitsch (1942). Il en va de même pour Mitchell Leisen définira sa direction d'acteur (et plus précisément d'actrice avec Jean Arthur, Claudette Colbert ou Olivia de Havilland ensuite) à l'aune de son entente avec Carole Lombard sur le film, ainsi que le ton entre comédie délirante et arrière-plan social marqué dans ses succès suivants comme La Vie facile (1937), La Baronne de Minuit (1939) ou encore La Porte d'or (1940).

Comme dans nombre de films de Leisen à venir on trouve des personnages déchirés entre réussites sociales et épanouissement de leurs sentiments, avec souvent en arrière-plan le contexte de la Grande Dépression. C'est le cas de Regi Allen (Carole Lombard) modeste manucure dans un grand hôtel qui écarte justement les sentiments pour viser un riche parti parmi la clientèle de l'établissement. Elle va jeter son dévolu sur Theodore Drew III (Fred MacMurray), fils de bonne famille malheureusement ruiné par la crise et qui s'apprête aussi à faire un mariage d'argent. Leisen dresse un habile mur invisible entre Regi et Ted tant que leurs objectifs pécuniaires prévalent sur leur sentiment. Ainsi ce qui aurait pu être une belle scène romantique décalée lorsque Regi ruine les doigts de Ted lors d'une séance de manucure est un bijou de cynisme, sa maladresse ne venant pas d'un trouble amoureux mais plutôt de la fébrilité d'être face à un potentiel bon parti. Ted est dans la même logique mais de façon inversée, toute la décontraction et insouciance dont il fait preuve envers Regi vient du fait qu'il sait avoir un matelas doré qui l'attends avec sa fiancée richissime. Le vernis se brise le temps d'une soirée arrosée à l'issue de laquelle ils pensent se montrer tels qu'ils sont, intéressés et mutuellement prêts à s'entraider pour accomplir leurs objectifs. C'est un prétexte à leur sentiment amoureux naissant et un dialogue récurrent les voit s'interroger mutuellement sur le fait qu'ils ne cherchent qu'un riche mariage, ce qu'ils confirment chacun avec désinvolture tout en espérant implicitement une réponse différente de l'autre. C'est donc ce cynisme de façade qui autorise la vraie complicité facétieuse et la cohabitation des deux protagonistes dans d'excellentes scènes comiques où ils éconduisent leurs prétendants mutuels. Fred MacMurray est génial lorsqu'il en fait des tonnes en faux mari jaloux et violent pour faire fuir un courtisan de Regi, et Carole Lombard se lance dans une improvisation hilarante pour interrompre une conversation téléphonique entre Ted et sa fiancée. Toutes les scènes de cohabitation forcée dans l'appartement tissent un écrin tendre où Leisen distille avec brio le trouble par son travail sur l'espace(les scènes sur la terrasse qui libèrent le couple de son cynisme et le rend plus tendre), dans l'intimité qui développe une absence de pudeur progressive (Carole Lombard et sa lampe à bronzer) et tension sexuelle.

Le réalisateur fait progressivement basculer la comédie en mélo romantique en altérant la camaraderie qui se mue en amour. Carole Lombard est parfaite pour faire passer cela, comme lors de la scène où Ted explique avoir l'habitude de dormir dans un lit double et être à l'étroit dans le canapé. Le mélange de crainte et d'espérance dans l'expression de l'actrice est une pure merveille avant que Ted pas si cavalier lui demande simplement de le border comme un enfant. On regrettera même que ces délicieux moments dans l'appartement ne durent pas plus longtemps tant l'alchimie entre les deux acteurs fonctionnent bien (même si initialement Carole Lombard souhaitait Cary Grant mais ce dernier était indisponible). Une petite touche d'émotion supplémentaire est ajoutée avec le personnage de Allen Macklyn (Ralph Bellamy), riche confident en fauteuil roulant de Regi qui, complexé, tergiversera trop à se déclarer et verra son aimée cruellement lui échapper sous les yeux. Quelques habiles dialogues à double sens sur sa déconvenue amènent une émotion différente qui fonctionne tout autant. Un très bon moment donc et en plus d'une concision exemplaire, tout ça tient en 1h15 à peine ! 5/6
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Re: Carole Lombard (1908-1942)

Message par Supfiction »

Cathy a écrit : 11 avr. 10, 21:02 Boléro (1934) - Wesley Ruggles et Mitchell Leisen


Un danseur arriviste prend une jeune femme pour partenaire, voyant qu'il n'arrivera pas à faire carrière seul. Le sommet de sa carrière sera son adaptation du fameux Boléro de Ravel.

Wesley Ruggles et Mitchell Leisen dont le nom n'est pas crédité au générique réalisent un film plutôt sombre et sans réel humour sur la carrière d'un danseur arriviste. Nous sommes à la fin de l'époque pré-code, ce qui permet de voir encore quelques scènes limites dont Carole Lombard en sous-vêtements 1900 tout de même. George Raft qu'on connaît plus pour ses rôles de gangster se montre un fort habile danseur ce qu'il était avant de jouer à Hollywood. Par contre ses partenaires de danse n'ont pas grand chose à faire ,même si Carole Lombard se montre à l'aise dans la danse. L'ntérêt du film réside dans cette évocation des danses de salon, de l'emprise du Bolero seulement six ans après sa création mondiale, même si on utilise cette musique d'avant première guerre mondiale et dans la reconstitution d'un numéro avec éventails qui fait un peu penser aux numéros de la Loie Fuller. Le film se déroule aussi à Paris avec cette évocation toujours très glamour du Paris chic de l'époque. Boléro se laisse voir sans déplaisir notamment grâce à ses interprètes principaux. A noter que ce film est diffusé dans l'intégrale Ray Milland et qu'il n'apparaît que dix minutes dans le film dans son rôle de jeune premier de l'époque.

Très belle scene de danse (en partie doublée je suppose) pour cette première utilisation de Ravel (avant Lelouch, blake Edwards, James Gray, Chazelle) et de son Bolero au cinéma (les dernières en date étant Babylon et surtout Edmond de Alexis Michalik) alors même que jusqu’en 1931, le Boléro ne s’est diffusé qu’en Europe.

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Re: Carole Lombard (1908-1942)

Message par Addis-Abeba »

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Au début du film on voit Carole Lombard se penchait et dire fesse moi papa, tu es bien dans du pré-code, ce qui reste une sacrée plus value pour ce genre de film.
Vu en vo-stfr , dans une qualité vhs quand même floue, ca aide pas.
C'est un petit film mais qui a son charme, principalement pour le couple formé par Cooper-Colbert avec un petit plus pour cette dernière, à la palette de jeu plus développée.
Le cadre est original, l'histoire moins, fille de la haute société qui tombe amoureux d'un pauvre Cow-Boy, et qui va changer complétement de vie pour lui, on est pas obligé d'y croire, c'est court 1h10, on a pas le temps de s'ennuyer, dommage de ne pas pouvoir le voir dans une meilleur qualité.
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Re: Carole Lombard (1908-1942)

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Addis-Abeba a écrit : 11 mars 24, 14:23 Image


Au début du film on voit Carole Lombard se penchait et dire fesse moi papa, tu es bien dans du pré-code, ce qui reste une sacrée plus value pour ce genre de film.
Vu en vo-stfr , dans une qualité vhs quand même floue, ca aide pas.
C'est un petit film mais qui a son charme, principalement pour le couple formé par Cooper-Colbert avec un petit plus pour cette dernière, à la palette de jeu plus développée.
Le cadre est original, l'histoire moins, fille de la haute société qui tombe amoureux d'un pauvre Cow-Boy, et qui va changer complétement de vie pour lui, on est pas obligé d'y croire, c'est court 1h10, on a pas le temps de s'ennuyer, dommage de ne pas pouvoir le voir dans une meilleur qualité.
Merci d'avoir mis en lumière ce film, malgré la qualité, j'irai peut-être y jeter un œil, Carole Lombard et Gary Cooper ça ne se refuse pas.
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Re: Carole Lombard (1908-1942)

Message par Addis-Abeba »

Je ne dis pas grand chose Rick,j'espère que tu le trouveras facilement, frustrant de le voir ainsi, mais bon pas le choix ;)
Ca donne envie de voir Lombard dans d'autres films, j'ai d'ailleurs un coffret dvd zone 1 Glamour Collection jamais regardé.
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Rick Blaine
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Re: Carole Lombard (1908-1942)

Message par Rick Blaine »

Addis-Abeba a écrit : 11 mars 24, 14:43 Je ne dis pas grand chose Rick,j'espère que tu le trouveras facilement, frustrant de le voir ainsi, mais bon pas le choix ;)
J'ai trouvé. :wink:
Rien que le fait de mettre en lumière l'existence d'un film, c'est important !!!
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