Pierre Chenal (1904-1990)

[Boubakar]

Je ne connais pas ce réalisateur, mais j'ai toujours entendu Bertrand Tavernier en dire beaucoup de bien ; je crois même qu'il est cité dans son documentaire le cinéma français.

[Supfiction]

Je ne connais pas ce réalisateur, mais j'ai toujours entendu Bertrand Tavernier en dire beaucoup de bien ; je crois même qu'il est cité dans son documentaire le cinéma français.

Oui, je crois (de mémoire) qu’il cite Le dernier tournant, la version française du Facteur sonne toujours deux fois, qui précède d’ailleurs la version américaine de Tay Garnett. Le film est d’ailleurs pas mal du tout avec un bon Fernand Gravey et Michel Simon dans le rôle du mari (trop bon trop con). Évidemment Corinne Luchaire fait pâle figure en revanche comparé à Lana Turner.

[John Holden]

Je ne connais pas ce réalisateur, mais j'ai toujours entendu Bertrand Tavernier en dire beaucoup de bien ; je crois même qu'il est cité dans son documentaire le cinéma français.

Ann Harding, Père Jules et Origan tiennent Le martyre de l'obèse pour une réussite. L'alibi est un policier sec, efficace. Le dernier tournant est brillant dans la direction d'acteurs comme dans la mise en scène, idem pour La foire aux chimères. Ses deux chefs d'oeuvre sont La maison du maltais et Rafles sur la ville.
Pas vu La rue sans nom, à voir L'affaire Lafarge et Les mutinés de l'Elseneur.
Plus de souvenir de L'homme de nulle part. Etait il aussi affecté par le jeu appuyé et rigide de Pierre Blanchar que ne l'était Crime et châtiment ?
Clochemerle permet de passer un bon moment au moins pour le cabotinage de Saturnin Fabre.

[Jack Carter]

Rafles sur la ville est un des meilleurs polars français des 50s, le dvd LCJ est tres bien d'ailleurs. Et j'aime beaucoup La Foire aux chimeres.
Curieux de decouvrir un jour ses films argentins.

[origan42]

Je ne connais pas ce réalisateur, mais j'ai toujours entendu Bertrand Tavernier en dire beaucoup de bien ; je crois même qu'il est cité dans son documentaire le cinéma français.

Ann Harding, Père Jules et Origan tiennent Le martyre de l'obèse pour une réussite. L'alibi est un policier sec, efficace. Le dernier tournant est brillant dans la direction d'acteurs comme dans la mise en scène, idem pour La foire aux chimères. Ses deux chefs d'oeuvre sont La maison du maltais et Rafles sur la ville.
Pas vu La rue sans nom, à voir L'affaire Lafarge et Les mutinés de l'Elseneur.
Plus de souvenir de L'homme de nulle part. Etait il aussi affecté par le jeu appuyé et rigide de Pierre Blanchar que ne l'était Crime et châtiment ?
Clochemerle permet de passer un bon moment au moins pour le cabotinage de Saturnin Fabre.

Je comprends ce que tu veux dire à propos de Pierre Blanchar. Dans mon souvenir, c'est moins net et moins gênant (l'histoire est tellement forte) dans L'homme de nulle part. Ce film est en tous cas une excellente version de Feu Mathias Pascal à laquelle j'avais mis 4 étoiles.
Je confirme tout le bien à dire de La maison du Maltais, Le dernier tournant, Rafles sur la ville et La foire aux chimères.

[DukeOfPrunes]

El Dadal m'a fait comprendre que je pouvais participer sur le forum autrement qu'en réagissant aux bons plans à HD ou aux retours techniques de Blu-ray...
Alors voilà, j'écris un petit truc ici.

L'alibi (1937)



Film plutôt sympathique qui renverse la logique du whodunit en présentant dès le départ l'assassin, le Professeur Winckler (Eric Von Stroheim), un télépathe américain adepte des sciences occultes. L'intrigue s'articule autour de l'enquête policière menée par le commissaire Calas (Louis Jouvet), dont le principal témoin est Hélène (Jany Holt), une "entraîneuse" d'un jazz-club de la haute société et dont Winckler va acheter les services pour se fournir un alibi. Le duo Jouvet-Stroheim fonctionne très bien à l'écran, on est en présence de deux grands acteurs, mais les petits rôles ne sont parfois pas à la hauteur - je pense à Retz l'homme de main (Roger Blin) qui en fait des tonnes. Si Holt arrive à sortir son épingle du jeu, elle peine à donner de la densité à son personnage qui devrait être plus torturé. Il y a un charme de film noir qu'on ne retrouve pas dans sa chair ; à la place, j'aurais préféré voir une Arletty, voire une Gaby Morlaix (cf. Faubourg Montmartre de Gance). Mais il est possible que ce soit l'écriture ou le scénario de Marcel Achard qui pose problème. Car, malgré quelques audaces, l'histoire réserve peu de surprises. Pour le public d'aujourd'hui, elle serait même cousue de fil blanc. Le film de Chenal manque d'équilibre. Il est assez moderne par endroits (les musiciens jazz, le personnage d'Albert Préjean), mais plutôt daté dans l'ensemble (certains effets de montage/réalisation, la scène finale). Quand une scène bénéficie d'un vrai souci du détail (Winckler dans sa loge feignant d'apprendre la mort d'un témoin), une autre paraît vite expédiée ou mal fagotée (la sortie en couple à la campagne). Pour faire court, L'alibi est à deux vitesses. Il installe un faux rythme tout en se laissant regarder agréablement.

Un mot sur les éléments de scénario, et plus particulièrement la fin.

Spoiler (cliquez pour afficher)

Comment Hélène peut accepter d'être complice d'un crime (qu'elle soupçonne), au point de n'en pas dormir la nuit, mais ne pas faire attention à ce qu'elle raconte au premier venu le lendemain ? Et puis, cette histoire d'amour avec le Dédé, bien qu'elle permette de jouer avec l'identité des inspecteurs de police (un des points forts du film) appuie trop sur sa nature guillerette, quand elle devrait plus la déchirer. C'est trop "mou". Autre chose : comment un bandit international aussi implacable que Winckler peut-il se donner la mort quand Hélène vend la mèche ? Lui qu'on place en génie du crime, étranger et prestidigitateur de surcroît, aurait dû s'évanouir dans la nature. Je suppose qu'il fallait une morale et que le méchant soit puni. La dernière scène sur la plage, pure volonté de producteurs, n'a évidemment pas sa place dans ce film. Un ajout presque vulgaire.

Note indicative : 6/10

[El Dadal]

Ah, chouette que tu prennes le pli !
Dommage pour le film par contre, que j'ai d'ailleurs hésité à lancer hier, avant de me rabattre sur un UHD Bon, on verra pour le scénario, mais c'était justement ce flirt avec le noir d'avant-guerre (+ le côté jazzy) qui me bottaient, donc tant que ces éléments sont bien présents...

[DukeOfPrunes]

Peut-être que tu l'apprécieras plus ? En tout cas, c'est un film intéressant avec de bons moments et une patte "proto-noir". La restau 2K est plutôt très bonne. Ce qui me fait penser que je n'ai pas précisé une chose. Dans certaines scènes, Stroheim parle anglais (et même allemand) : on trouve alors des sous-titres d'époque, incrustés sur la pellicule. La taille des caractères ne serait pas Juve-approved ( ). En un sens, bien qu'il soit normal de conserver cette trace sur le produit fini, c'est presque dommage de ne pas les avoir retirés, même si ce processus est long et coûteux (cf. la restauration de Detour d'Edgar George Ulmer) et, surtout, que ce serait dénaturer l'œuvre originale.

[Jack Carter]

Paris-Cinéma (1929) de Pierre Chenal

Dès à present (et jusqu'au 18 novembre) sur HENRI
https://www.cinematheque.fr/henri/film/ ... itry-1929/

[Supfiction]

Belles images effectivement mais je me suis mis le dernier Buniatishvili en fond sonore, sinon c’est pas possible.

[John Holden]

Dès à present (et jusqu'au 18 novembre) sur HENRI
https://www.cinematheque.fr/henri/film/ ... itry-1929/

Merci !

[Jack Carter]

Belles images effectivement mais je me suis mis le dernier Buniatishvili en fond sonore, sinon c’est pas possible.

Je viens de finir, et j'avoue que ça ne me derange pas plus que ça le silence total (bon, je dirai peut-etre pas ça avec un film silencieux de 2h )

[Ikebukuro]

L'alibi (1937)

Excellent film, où le battle d'acteur atteint des sommets entre Jouvet et Von Stroheim.
Rien que pour leur affrontement, il faut regarder ce film pour voir ce que l'alchimie entre deux acteurs de génie peut donner.
J'en garde un très très bon souvenir.

[DukeOfPrunes]

Je suis pour ma part plus sceptique. Deux grands acteurs ne font pas nécessairement un film d'exception. En attendant, je vois ce que tu veux dire. Les duels au cinéma (et même à la TV), au-delà des genres, ça reste un des grands plaisirs de spectateur.

[Ikebukuro]

"Deux grands acteurs ne font pas nécessairement un film d'exception" : c'est vrai, mais ça peut faire des scènes d'anthologie