Tout s'explique alors !Kevin95 wrote:C'était ma première impression !Addis-Abeba wrote:De toute façon Kevin, austère n'est en rien pour moi péjoratif.

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Tout s'explique alors !Kevin95 wrote:C'était ma première impression !Addis-Abeba wrote:De toute façon Kevin, austère n'est en rien pour moi péjoratif.
J'ai un peu honte mais mes paupières sont devenues elles aussi lourdes, mais lourdes... Rrrrrrrrrrrhhhhhh....frédéric wrote:Descartes
Abandonné à peu près au bout d'une heure pas pu aller jusqu'au bout. Si quelqu'un a eu le courage...
C'est sûr que l'on n'est pas chez Nolan. Tant mieux.Demi-Lune wrote:Hier, j'ai découvert Stromboli (1950) dont je me suis amouraché pendant 1h40. J'ai été impressionné par la justesse psychologique de ce portrait de femme, prisonnière d'une vie que les circonstances ont imposée. Abandonnée, sur le fil du rasoir. Ingrid Bergman est bluffante, elle communique parfaitement les nuances de son superbe personnage, qui peut aussi bien être antipathique d'orgueil qu'émouvant de détresse quelques secondes plus tard. C'est une très belle histoire, avec des caractérisations très subtiles et des dialogues très crédibles. Mais, mais, mais... qu'est-ce que c'est que cette fin bâclée ?? On a un film très émouvant, qui tend vers un pic dramatique certain, et une fois qu'on a réalisé cette ascension (au propre comme au figuré), ça se termine en jus de boudin, sur une supplique à un Dieu miséricordieux qui semble complètement parachutée. Et on n'en saura pas plus. Pour moi, c'est le gros pâté qui défigure un film qui jusque là tenait du chef-d’œuvre.
A voir si ce n'est pas déjà le cas pour Demi-Lune son chef-d'oeuvre: Les onze fioretti de François d'Assise. Un film miraculeux au propre comme au figuré. Ce qu'on appelle un hapax.Strum wrote:C'est une fin à la Rosselini, le "cinéaste du miracle".Demi-Lune wrote:Hier, j'ai découvert Stromboli (1950) dont je me suis amouraché pendant 1h40. J'ai été impressionné par la justesse psychologique de ce portrait de femme, prisonnière d'une vie que les circonstances ont imposée. Abandonnée, sur le fil du rasoir. Ingrid Bergman est bluffante, elle communique parfaitement les nuances de son superbe personnage, qui peut aussi bien être antipathique d'orgueil qu'émouvant de détresse quelques secondes plus tard. C'est une très belle histoire, avec des caractérisations très subtiles et des dialogues très crédibles. Mais, mais, mais... qu'est-ce que c'est que cette fin bâclée ?? On a un film très émouvant, qui tend vers un pic dramatique certain, et une fois qu'on a réalisé cette ascension (au propre comme au figuré), ça se termine en jus de boudin, sur une supplique à un Dieu miséricordieux qui semble complètement parachutée. Et on n'en saura pas plus. Pour moi, c'est le gros pâté qui défigure un film qui jusque là tenait du chef-d’œuvre.![]()
Ah le coup bas.Strum wrote:C'est sûr que l'on n'est pas chez Nolan. Tant mieux.![]()
Ce n'est pas l'aspect miraculeux qui me dérange. Le miracle de Stromboli, c'est que Bergman survive à une nuit dans les émanations de gaz provoquées par l'éruption volcanique, on est bien d'accord ? Ça, ça ne me chiffonne pas. Ce sont les deux dernières minutes qui font suite, quand elle fait son monologue et sa prière, et surtout le fait que ça se termine ainsi. Il y a une suspension, une expectative qui à mes yeux ne fonctionnent pas en termes dramatiques et émotionnels. On prend un personnage, on le construit, on en fait quelqu'un de vraiment intéressant, nuancé, empathique, et au moment le plus fort du film, celui qui va déterminer son destin, on devient subitement fuyant, hâtif. C'est l'anti-climax. Il y a dans cette conclusion un caractère très expédié, très précipité, qui jure profondément, à mon sens, avec le soin, la subtilité, la dextérité avec lesquels Rossellini a traité son histoire, sa progression dramatique. Je ne vois plus que la fracture de ton et l'effet de cette fin est désamorcé. C'est pourquoi ça me paraît bâclé. L'impression que cette fin est une pirouette qui refile la patate chaude au spectateur alors que toute la construction du film appelle une résolution dramatique claire. Comprenons-nous bien : j'aime les fins ouvertes, j'aime que mon imagination soit titillée, qu'on fasse appel à elle. Mais dans Stromboli, l'affect l'emporte sur l'intellect : je suis trop frustré que Rossellini "laisse tomber" ce personnage formidable qu'est Karen au moment le plus important de son existence. Son court monologue ne signifie rien pour moi... peut-être n'ai-je pas la sensibilité (comprendre : la foi) pour apprécier à sa juste valeur la supplique divine de Karen, en tout cas je vois surtout une petite fin qui fait pschitt. Parce qu'elle ne me semble pas à la hauteur, dramatiquement et émotionnellement, de tout ce que Rossellini a bâti jusque là.Strum wrote:C'est une fin à la Rosselini, le "cinéaste du miracle".Le fait qu'on n'en sache pas plus, c'est absolument nécessaire pour que cette fin fonctionne, pour que l'on soit partagé entre l'étonnement et le scepticisme, et que notre imagination travaille ensuite : c'est à nous d'essayer de trouver un sens à cette fin - tout ne s'explique pas nécessairement dans la vie ; c'est la même chose au cinéma. Si Rosselini avait continué dans la voie qu'emprunte cette fin, en rationalisant ou en explicitant cette fin, cela aurait tout gâché. Il fallait qu'il s'arrête là. La fin de Stromboli a toujours soulevé des questions, y compris chez moi, et c'est très bien comme ça. Cela dit, chez Rossellini, ce type de fin "miraculeuse" et non rationnelle, qui arrive sans que l'on s'y attende, marche peut-être encore mieux dans Voyage en Italie.