On est d'accord.Toum's a écrit :Une vieille image en noir et blanc avec des tâches noirs qui apparaîssent de temps en temps, çà a ausi son charme .Frank Jessup a écrit : Ce que je voulais dire, c'est surtout que meme une image restaurée ne ferait pas perdre la photo "documentaire" de ce film puisqu'il a été filmé comme tel...parce que je ne serais pas contre une restauration.
Roberto Rossellini (1906-1977)
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
-
- Doublure lumière
- Messages : 543
- Inscription : 25 déc. 04, 11:54
- Localisation : "in the closet, where men... are empty overcoats."
- Jack Griffin
- Goinfrard
- Messages : 12389
- Inscription : 17 févr. 05, 19:45
Le général de la Rovere de Rossellini
L’histoire se passe en 1943 et raconte l’histoire d’un homme magouillant plus ou moins avec la Gestapo des libérations de prisonniers contre de l’argent. Le héros, présenté comme hypocrite et joueur invétéré, est –très bien- joué par De sica. Pour le laver de toutes poursuites, un chef nazi lui propose de prendre la place d’un général résistant fusillé lors d’une arrestation (celui du titre) et ainsi parvenir à démasquer un autre leader important de la résistance qu’ils savent être en prison.
Le regard de Rossellini est celui de quelqu’un cherchant à saisir un homme dans toute sa complexité, de la petitesse de l’agissement de ces débuts à l’acte d’héroïsme finale. Histoire attendue mais ici traitée avec une intelligence et une finesse remarquable, celle qui arrive à nous accompagner dans l’élan du personnage, du début à la fin. Au début guidé tout bêtement par la survie, il jouera ce que l’un ou l’autre camp veut entendre puis il y a ce léger glissement, très bien rendu, passant par l’usurpation d’identité.
Le cinéaste utilise des décors gigantesques ainsi que des toiles peintes pour renforcer les perspectives et les monte avec d’impressionnantes images d’archives dans la continuité de la fiction. Un des personnages se balade à un moment à l’intérieur même d’images d’époques défilant derrière lui en transparence. Il se crée alors une impression étrange ou la fiction est environné par la véritable histoire comme c’était le cas dernièrement sur « Triple agent » ou « Good night and good luck » inscrivant le cinéma dans une approche globale, comme témoin d’une époque et vecteur de pensée.
L’histoire se passe en 1943 et raconte l’histoire d’un homme magouillant plus ou moins avec la Gestapo des libérations de prisonniers contre de l’argent. Le héros, présenté comme hypocrite et joueur invétéré, est –très bien- joué par De sica. Pour le laver de toutes poursuites, un chef nazi lui propose de prendre la place d’un général résistant fusillé lors d’une arrestation (celui du titre) et ainsi parvenir à démasquer un autre leader important de la résistance qu’ils savent être en prison.
Le regard de Rossellini est celui de quelqu’un cherchant à saisir un homme dans toute sa complexité, de la petitesse de l’agissement de ces débuts à l’acte d’héroïsme finale. Histoire attendue mais ici traitée avec une intelligence et une finesse remarquable, celle qui arrive à nous accompagner dans l’élan du personnage, du début à la fin. Au début guidé tout bêtement par la survie, il jouera ce que l’un ou l’autre camp veut entendre puis il y a ce léger glissement, très bien rendu, passant par l’usurpation d’identité.
Le cinéaste utilise des décors gigantesques ainsi que des toiles peintes pour renforcer les perspectives et les monte avec d’impressionnantes images d’archives dans la continuité de la fiction. Un des personnages se balade à un moment à l’intérieur même d’images d’époques défilant derrière lui en transparence. Il se crée alors une impression étrange ou la fiction est environné par la véritable histoire comme c’était le cas dernièrement sur « Triple agent » ou « Good night and good luck » inscrivant le cinéma dans une approche globale, comme témoin d’une époque et vecteur de pensée.
-
- David O. Selznick
- Messages : 14811
- Inscription : 13 août 03, 12:52
- Localisation : Hong Kong, California
- Contact :
Roberto Rossellini (1906-1977)
Angst (La Peur), Roberto Rossellini, 1954
Dernier film qu'aura tourné Roberto avec Ingrid Bergman, en Allemagne, en allemand, adapté d'une nouvelle de Stefan Zweig. La peur du titre, c'est celle de la femme adultère face à son mari, courant après ses mensonges tandis qu'une rivale la fait chanter. Rossellini scrute au plus près les bouleversements des visages, révèle la cruauté de certains jeux d'adulte. Le film est un sommet d'épure rossellinienne, glaçant dans sa forme comme dans ses péripéties. Certaines images et situations donnent l'impression de sortir d'un mauvais rêve, sentiment bien renforcé par la partition de Renzo Rossellini, riche en percussions. La caméra semble ne jamais lacher ses personnages. Quasiment chaque scène est filmée en un seul plan, aux mouvements savants, donnant une force incroyable aux performances des acteurs. Rossellini va à l'essentiel et pourtant le drame nous est donné dans toute sa complexité, et toute son absurdité. La scène finale est un sublime moment.
Un très grand film, assurément, achevant un cycle de cinéma unique et essentiel.
Détail amusant, l'apparition éclair de Klaus Kinski, poète déclamant ses vers sur l'estrade d'un cabaret.
Dernier film qu'aura tourné Roberto avec Ingrid Bergman, en Allemagne, en allemand, adapté d'une nouvelle de Stefan Zweig. La peur du titre, c'est celle de la femme adultère face à son mari, courant après ses mensonges tandis qu'une rivale la fait chanter. Rossellini scrute au plus près les bouleversements des visages, révèle la cruauté de certains jeux d'adulte. Le film est un sommet d'épure rossellinienne, glaçant dans sa forme comme dans ses péripéties. Certaines images et situations donnent l'impression de sortir d'un mauvais rêve, sentiment bien renforcé par la partition de Renzo Rossellini, riche en percussions. La caméra semble ne jamais lacher ses personnages. Quasiment chaque scène est filmée en un seul plan, aux mouvements savants, donnant une force incroyable aux performances des acteurs. Rossellini va à l'essentiel et pourtant le drame nous est donné dans toute sa complexité, et toute son absurdité. La scène finale est un sublime moment.
Un très grand film, assurément, achevant un cycle de cinéma unique et essentiel.
Détail amusant, l'apparition éclair de Klaus Kinski, poète déclamant ses vers sur l'estrade d'un cabaret.
« Vouloir le bonheur, c'est déjà un peu le bonheur. » (Roland Cassard)
Mes films du mois...
Mes extrospections...
Mon Top 100...
Mes films du mois...
Mes extrospections...
Mon Top 100...
- MJ
- Conseiller conjugal
- Messages : 12480
- Inscription : 17 mai 05, 19:59
- Localisation : Chez Carlotta
Stromboli de Roberto Rossellini
Je découvre avec grand plaisir le cinéma de ce célèbre cinéaste italien.
Après un début un brin laborieux, ça devient véritablement un grand film dès l'arrivée sur l'île volcanique, terre âpre et difficile symbole d'une relation vouée à l'échec. A partir de là la tension ne fait qu'accroître jusqu'au final d'une beauté sidérante. Ingrid Bergman investit totalement son rôle, et le mélange étrange d'onirisme et de néo-réalisme qu'opère Rossellini est d'une grande justesse. De la musique à la mise en scène, un sans faute.
Je suis soufflé.
Je découvre avec grand plaisir le cinéma de ce célèbre cinéaste italien.
Après un début un brin laborieux, ça devient véritablement un grand film dès l'arrivée sur l'île volcanique, terre âpre et difficile symbole d'une relation vouée à l'échec. A partir de là la tension ne fait qu'accroître jusqu'au final d'une beauté sidérante. Ingrid Bergman investit totalement son rôle, et le mélange étrange d'onirisme et de néo-réalisme qu'opère Rossellini est d'une grande justesse. De la musique à la mise en scène, un sans faute.
Je suis soufflé.
"Personne ici ne prend MJ ou GTO par exemple pour des spectateurs de blockbusters moyennement cultivés." Strum
-
- Producteur Exécutif
- Messages : 7320
- Inscription : 30 juin 05, 08:00
Un film majeur pour moi! D'ailleurs:MJ a écrit :Stromboli de Roberto Rossellini
http://22vlalesmonstres.game-host.org/i ... ?semaine=3 (question 5)
Je te conseille de te procurer Voyage en Italie, Allemagne année zéro et Paisà (tous chez FSF) au plus vite!
-
- Producteur Exécutif
- Messages : 7320
- Inscription : 30 juin 05, 08:00
-
- n'est pas Flaubert
- Messages : 8464
- Inscription : 19 nov. 05, 15:35
- Contact :
Très beau film avec une magnifique Ingrid Bergman, en effet. Next : Rome Ville Ouverte, un film d'une sécheresse et d'une puissance sidérantes. Puis, Voyage en Italie, surtout pour la fin, très belle (sensationnelle Ingrid Bergman là encore).MJ a écrit :Stromboli de Roberto Rossellini
Je découvre avec grand plaisir le cinéma de ce célèbre cinéaste italien.
Après un début un brin laborieux, ça devient véritablement un grand film dès l'arrivée sur l'île volcanique, terre âpre et difficile symbole d'une relation vouée à l'échec. A partir de là la tension ne fait qu'accroître jusqu'au final d'une beauté sidérante. Ingrid Bergman investit totalement son rôle, et le mélange étrange d'onirisme et de néo-réalisme qu'opère Rossellini est d'une grande justesse. De la musique à la mise en scène, un sans faute. Je suis soufflé.
- Ouf Je Respire
- Charles Foster Kane
- Messages : 25906
- Inscription : 15 avr. 03, 14:22
- Localisation : Forêt d'Orléans
J'espère bien, parce que je suis bien emmerdé avec mon Narcisse Noir.Jack Sullivan a écrit : Mais bien sûr...
Une opinion portée sur un film, ça ne devrait être fait que de "j'aime" ou de "j'aime pas". Le statut de chef-d'œuvre ne dépend pas d'une seule personne
- Spoiler (cliquez pour afficher)
-
- Producteur Exécutif
- Messages : 7320
- Inscription : 30 juin 05, 08:00
- Ouf Je Respire
- Charles Foster Kane
- Messages : 25906
- Inscription : 15 avr. 03, 14:22
- Localisation : Forêt d'Orléans
Tu veux mon exemplaire du "Narcisse Noir" en dédicace?Jack Sullivan a écrit :Toi, ton compte est bon, je m'occuperai de ton cas en temps vouluOuf le tautologue a écrit : J'espère bien, parce que je suis bien emmerdé avec mon Narcisse Noir.
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- MJ
- Conseiller conjugal
- Messages : 12480
- Inscription : 17 mai 05, 19:59
- Localisation : Chez Carlotta
Je ne sais pas vous, mais avec le peu que j'ai vu de lui (Stromboli et des extraits éparses de Allemagne Année Zéro ou Europa 52), je trouve étonnant le statut de "père du néo-réalisme" de Rossellini. Bien sûr c'est sa veine, mais il y a un certain onirisme dans ses films et une ambiance étrange (voir le ton très particulier de la fin de Stromboli, quel autre moyen de mieux parler de la rencontre avec le divin!) qui me fait penser qu'un De Sica serait bien mieux placé pour ce rang. Je ne sais pas si je suis le seul dans cette situation...Jack Sullivan a écrit :Je te conseille de te procurer Voyage en Italie, Allemagne année zéro et Paisà (tous chez FSF) au plus vite!
"Personne ici ne prend MJ ou GTO par exemple pour des spectateurs de blockbusters moyennement cultivés." Strum
-
- n'est pas Flaubert
- Messages : 8464
- Inscription : 19 nov. 05, 15:35
- Contact :
Tu devrais attendre de voir Paisa, Rome Ville Ouverte et Allemagne Année Zéro pour te prononcer. Il y a bien une ambiance particulière chez Rosselini (une distanciation séche avec de soudaines irruptions du divin ou du miraculeux au fur et à mesure que l'on s'éloigne des années 40), mais je n'y vois nul onirisme, au contraire.
-
- Assistant opérateur
- Messages : 2285
- Inscription : 2 mai 05, 16:19
Effectivement, De Sica peut-être davantage considéré comme "le père du Néo-Réalisme".MJ a écrit :Je ne sais pas vous, mais avec le peu que j'ai vu de lui (Stromboli et des extraits éparses de Allemagne Année Zéro ou Europa 52), je trouve étonnant le statut de "père du néo-réalisme" de Rossellini. Bien sûr c'est sa veine, mais il y a un certain onirisme dans ses films et une ambiance étrange (voir le ton très particulier de la fin de Stromboli, quel autre moyen de mieux parler de la rencontre avec le divin!) qui me fait penser qu'un De Sica serait bien mieux placé pour ce rang. Je ne sais pas si je suis le seul dans cette situation...Jack Sullivan a écrit :Je te conseille de te procurer Voyage en Italie, Allemagne année zéro et Paisà (tous chez FSF) au plus vite!
Luchino Visconti -avant ses reconstitutions fastueuses qui amèneront certains à dire qu'il a trahi le Neo-Réalisme- peut aussi prétendre à ce titre avec LES AMANTS DIABOLIQUES (1942) puis LA TERRE TREMBLE.
Mais ROME VILLE OUVERTE de Rossellini est aussi un film fondateur.