John Huston (1906-1987)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Sybille
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Message par Sybille »

Julien Léonard a écrit :
Sybille a écrit :Deux films de John Huston :

The African Queen / L'odyssée de l'African Queen
(1951) :
Pour ma part, un excellent film que j'aime beaucoup avec une ambiance sympathique et un côté "tranquille" qui me fait passer à chaque fois un bon moment... Bogart est magnifique, Hepburn (Katharine) lui mène la dragée haute... Un petit 8/10 pour moi. :wink:
Je suis d'accord pour les acteurs, mais j'ai vraiment eu du mal à accrocher plus que ça à l'histoire. En plus j'ai été constamment dérangée par la mauvaise qualité de la copie, c'est pas une excuse, car c'est vraiment le film que j'ai moyennement aimé. Enfin c'est pas grave :D
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Miss Nobody
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Message par Miss Nobody »

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Quand la ville dort
Plus qu’un simple film noir, «Quand la ville dort » est la touchante peinture d’une société impitoyable, véritable jungle urbaine ou le simple instinct de survie, doublé d’un poil trop d’ambition, dévie vers le crime. La caméra se place du côté des criminels, petites et grandes crapules qui passent entre les mailles d’une police corrompue, qui travaillent pour leurs vices respectifs, et qui se trouvent tentées par l’accomplissement d’un hold–up exemplaire. Mais ces truands sont avant tout humains, et la sympathie qu’ils inspirent bouleverse autant qu’elle met mal à l’aise. En effet, le film s’attarde plus sur la personnalité de chacun que sur le casse qui les unit, rendant ces hommes plus attachants qu’il ne le faudrait, et le film plus troublant et émouvant qu’on oserait l’espérer. La distribution est absolument parfaite ; les acteurs, peu connus ou peu habitués au genre, incarnent des scélérats troublants de réalisme et, au milieu de ses truands, deux jeunes actrices inconnues et talentueuses imposent également leur présence à l’écran : Jean Hagen, qui à l’exception de son rôle mémorable dans « Chantons sous la pluie », ne trouvera malheureusement pas le succès, et la jeune Marilyn, dans un petit rôle (mais sans doute l’un des meilleurs) qui lui ouvrira les portes qui la mèneront vers le succès. La photographie nocturne remarquable vient splendidement compléter le tout : un film aussi palpitant qu’admirable, que l’on peut sans nul doute qualifier de chef d’œuvre.
9,5/10

Spoiler (cliquez pour afficher)
Pousser l'anti-glamour jusqu'à montrer une jeune femme démaquillée par ses pleurs perdre ses faux cils... il fallait le faire! Un grand moment de cinéma.
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Joe Wilson
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Message par Joe Wilson »

J'aime aussi beaucoup Quand la ville dort : John Huston établit alors, avec son aisance habituelle, la référence indiscutable du film de casse. L'interprétation est de haut niveau (particulièrement Sterling Hayden et Sam Jaffe), le scénario brillant et la mise en scène impressionnante de rigueur et de tension viscérale.
Il manque cependant quelque chose à mon goût pour être davantage qu'un excellent film. Un peu comme dans Le Faucon Maltais, j'ai l'impression de contempler une belle mécanique, une démonstration d'une efficacité sans failles. Reproche que je n'applique pas à la subtilité du traitement des personnages mais au fait que le film une fois lancé reste un peu sur ses rails, ne me surprend pas assez et ne décolle finalement que rarement.
A côté de cela, la scène finale prend soudain une dimension dramatique assez bouleversante avec un fatum tragique inexorable. Je reste ainsi sur une (légère) déception bien que l'ensemble reste une référence. Mais j'ai des préférences pour d'autres Huston qui me semblent plus imprévisibles et fragiles dans leur sensibilité.
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Miss Nobody
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Message par Miss Nobody »

J'ai été décue par Le Faucon Maltais également.
Apprécier un film et le qualifier de chef d'oeuvre relève pour moi du simple ressenti, et est donc emprunt à la subjectivité.
Tandis que le Faucon Maltais m'avait seulement diverti, sans me passionner outre mesure, Quand la ville dort m'a fait frissonner, et m'a vraiment ému. Mes frissons font toute la différence! :D
Julien Léonard
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Message par Julien Léonard »

Miss Nobody a écrit :J'ai été décue par Le Faucon Maltais également.
Apprécier un film et le qualifier de chef d'oeuvre relève pour moi du simple ressenti, et est donc emprunt à la subjectivité.
Tandis que le Faucon Maltais m'avait seulement diverti, sans me passionner outre mesure, Quand la ville dort m'a fait frissonner, et m'a vraiment ému. Mes frissons font toute la différence! :D
Le faucon maltais m'a passionné pour ma part. :wink:
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Judyline
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Message par Judyline »

Personnellement, je place 'Le faucon Maltais' et 'Quand la ville dort' sur la même marche du podium, mais dans des catégories un peu différent: là où 'Le faucon maltais' est une pure enquête de détective (qu'on suit d'ailleurs du point du vue du détective), 'Quand la ville dort' est un peu plus 'dérangeant', car il nous fait entrer dans l'univers des bandits et (comme le décrit déjà Miss Nobody) nous les rend presque attachants. 'Quand la ville dort' fait donc appelle à nos sentiments, alors que 'Le faucon maltais' n'est pour finir qu'un très bon divertissement.

Deux grand Huston en tout cas!!
Julien Léonard
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Message par Julien Léonard »

Judyline a écrit :Personnellement, je place 'Le faucon Maltais' et 'Quand la ville dort' sur la même marche du podium, mais dans des catégories un peu différent: là où 'Le faucon maltais' est une pure enquête de détective (qu'on suit d'ailleurs du point du vue du détective), 'Quand la ville dort' est un peu plus 'dérangeant', car il nous fait entrer dans l'univers des bandits et (comme le décrit déjà Miss Nobody) nous les rend presque attachants. 'Quand la ville dort' fait donc appelle à nos sentiments, alors que 'Le faucon maltais' n'est pour finir qu'un très bon divertissement.

Deux grand Huston en tout cas!!
C'est très habilement dit ça.
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Watkinssien
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Message par Watkinssien »

Judyline a écrit :Personnellement, je place 'Le faucon Maltais' et 'Quand la ville dort' sur la même marche du podium, mais dans des catégories un peu différent: là où 'Le faucon maltais' est une pure enquête de détective (qu'on suit d'ailleurs du point du vue du détective), 'Quand la ville dort' est un peu plus 'dérangeant', car il nous fait entrer dans l'univers des bandits et (comme le décrit déjà Miss Nobody) nous les rend presque attachants. 'Quand la ville dort' fait donc appelle à nos sentiments, alors que 'Le faucon maltais' n'est pour finir qu'un très bon divertissement.

Deux grand Huston en tout cas!!
Je ne dirais pas que The Maltese falcon ne soit qu'un grand divertissement. C'est une des pierres angulaires du film noir qui s'intéresse plus aux personnages qu'à l'enquête. Le divertissement, même s'il est passionnant, n'est que secondaire par rapport à la caractérisation des types de comportement et à "l'étoffe dont sont faits les rêves". Un chef-d'oeuvre , quoi !
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Joe Wilson
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Message par Joe Wilson »

Miss Nobody a écrit :J'ai été décue par Le Faucon Maltais également.
Apprécier un film et le qualifier de chef d'oeuvre relève pour moi du simple ressenti, et est donc emprunt à la subjectivité.
Tandis que le Faucon Maltais m'avait seulement diverti, sans me passionner outre mesure, Quand la ville dort m'a fait frissonner, et m'a vraiment ému. Mes frissons font toute la différence! :D

Tout à fait. Et la sensibilité personnelle est parfois capricieuse, il n'est pas dit que je change légèrement de point de vue à une prochaine vision.
Pour Le Faucon Maltais, j'ai également davantage de réserves tant le film tient par des interprétations (Bogart, Lorre, Greenstreet,etc...), des attitudes qui sont devenues des archétypes du film noir. En bien des points, c'est une oeuvre fondatrice, mais le recul amusé de Huston par rapport à un récit à tiroirs empêche une certaine intensité dramatique, et j'apprécie également assez peu une Mary Astor un peu légère dans son rôle.
Et je préfère Le Grand Sommeil dans le registre "histoire-prétexte tortueuse et bordélique". :wink:
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Miss Nobody
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Message par Miss Nobody »

Julien Léonard a écrit :
C'est très habilement dit ça.
Pourquoi on ne me lance pas de fleurs à moi? :o
Judyline
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Message par Judyline »

Joe Wilson a écrit : Et je préfère Le Grand Sommeil dans le registre "histoire-prétexte tortueuse et bordélique". :wink:
Là, je suis d'accord: entre Lauren Bacall et Mary Astor, mon choix est vite fait! :)
Miss Nobody a écrit :
Julien Léonard a écrit :
C'est très habilement dit ça.
Pourquoi on ne me lance pas de fleurs à moi? :o
Il nous a peut-être confondues! :idea:
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Watkinssien
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Message par Watkinssien »

Ca fait du bien de comparer un grand film avec un autre grand film.
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Message par Julien Léonard »

Miss Nobody a écrit :
Julien Léonard a écrit :
C'est très habilement dit ça.
Pourquoi on ne me lance pas de fleurs à moi? :o
Pardon... :oops: Mais tu sais, je n'en pense pas moins de toi Miss Nobody. :)

C'est juste que je voulais revenir sur le fait que Le faucon maltais n'était pas qu'un divertissement... bref, que je ne semblais pas ok là dessus. Puis en réléchissant, je me suis apperçu qu'elle avait raison et que je n'avais rien d'autre à ajouter, en gros elle m'a cloué le bec avant même que je m'en apperçoive. :mrgreen:
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Nestor Almendros
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Message par Nestor Almendros »

LE DERNIER DE LA LISTE de John Huston (Ciné Polar)

Découvert ce Huston méconnu, un "murder mistery" (dans sa première heure) très classique et très plaisant mais qui sera pour ma part assez vite oublié. Une première partie voit de mystérieux meurtres commis et un enquêteur résoudre quelques mystères à la Agatha Christie (les dernières paroles après le crash d'avion). Tout est balisé mais on est dans du pur divertissement.

Longtemps avant Eddy Murphy ou Tom Cruise dans MISSION: IMPOSSIBLE, on a joué à se déguiser avec postiches, masques, etc... Ici c'est Kirk Douglas qui s'y colle puisqu'il est le fameux meurtrier qui change à chaque fois d'identité. Son mobile est aussi vite expédié que les apparitions de guests souvent méconnaissables. Parcequ'au delà des performances physiques de Kirk Douglas, l'entreprise est tellement décontractée qu'elle joue avec le spectateur à qui reconnaitra ses invités prestigieux. Dès le générique des noms très connus apparaissent, mais finalement on ne voit que Douglas et George C. Scott (l'enquêteur du MI5) qui lui n'est pas déguisé. J'ai pensé à un bluff du genre LE LIMIER mais c'est alors qu'apparait Robert Mitchum, le plus facilement reconnaissable sous ses couches de latex puisqu'il est le seul guest à avoir des répliques (on le reconnait d'abord par sa voix). Ce n'est qu'après le générique (amorcé de façon presque burlesque) que l'on peut voir les fameux guests enlever leurs masques et découvrir non seulement leur identité mais aussi quel personnage ils incarnaient, qu'on n'avait pas soupçonné. Il y a donc Frank Sinatra, Tony Curtis, Burt Lancaster en plus des autres...
johell
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Message par johell »

LA NUIT DE L'IGUANE de John Huston

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Basé sur les écrits de Tennessee Williams, cette oeuvre de John Huston au magnifique noir/blanc est un film passionnant de bout en bout. Les décors naturels participent pleinement à l'ambiance pesante de cette histoire. Les acteurs sont en tout points remarquables : du fiévreux Richard Burton à l'envoûtante Deborah Kerr. Un rôle superbe pour Ava Gardner, toujours aussi sublime. Et Sue Lyon, également... Elle y est encore plus troublante que dans son rôle de lolita nymphomane dans le film homonyme de Kubrick.

Un film magnifique! :D
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