John Huston (1906-1987)
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John Huston (1906-1987)
Reflets dans un oeil d'or (Reflections in a Golden Eye, 1967)
Dans une petite garnison du Sud des Etats Unis (en Géorgie plus exactement) se trouvent réunis, un homosexuel refoulé sous la coupe de son nymphomane d’épouse, odieuse à force d’insatisfaction, un jeune éphèbe paranoïaque et voyeur se promenant à cheval complètement nu, une femme perturbée qui se mutile depuis qu’elle a accouché d’un enfant malformé et qui entretient des relations ambiguë avec son ‘boy’ philippin…
Une véritable ‘ménagerie’ de ‘Misfits’ complexes et torturés, un authentique catalogue de frustrations et de perversions sexuelles refoulées qui vont conduire au drame (annoncé d’ailleurs dès la première image tout comme il l’était dès la première ligne du roman : « Il y a un fort dans le Sud où voici quelques années un meurtre fut commis »). Nous tenons là une sublime adaptation du livre de Carson McCullers dans laquelle on retrouve le côté névrosé et déstabilisant ainsi que l’ambiance malsaine et étrange déjà contenus dans le roman. Une remarquable étude psychologique de la perversion formidablement mise en scène par un John Huston au sommet de son art, sa caméra nous plaçant ici dans une position de voyeurs. Avec son étonnant et stressant final aux mouvements de caméra brutaux et répétitifs, Huston nous offre l’une des séquences les plus fortes de sa filmographie qui n’en était pourtant déjà pas avare.
Et quelle direction d’acteurs ! Si tout le monde est à congratuler (Liz Taylor, Brian Keith, Julie Harris…), il faut néanmoins nous attarder sur la performance hallucinante de Marlon Brando qui obtint le rôle prévu au départ pour Montgomery Clift décédé juste avant le tournage. Son ‘non-jeu’ ou ‘Underplaying’ en exprime bien plus que tous les dialogues du monde et il n’est pas facile de se débarrasser de son regard après le ‘The End’ de ce film qui ne ressemble à aucun autre. La composition musicale de Toshiro Mayusumi est bien dans le ton ‘subversif’ de ce chef d’œuvre et renforce encore son côté oppressant. Bref, difficile de se restreindre de tarir d’éloge sur cette œuvre culotée, audacieuse et constamment passionnante sur l’ennui, le non dit, et ce qui en découle : frustration et malaise. Le fait que tout ceci se passe dans le carcan très strict et normalisé de l’armée, qui plus est dans ce Sud des Etats-Unis très réactionnaire, renforce encore les contrastes. Reflets dans un œil d’or forme avec La Nuit de l’iguane, adaptée de Tennessee Williams, une sorte d’inégalable dytique sur la folie, les fantasmes insatisfaits et les circonvolutions d’âmes humaines bien tourmentées.
- Flol
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J'ai découvert hier soir The Treasure of the Sierra Madre...et j'avoue que c'est une petite déception au final.
Le caractère résolument sombre et pessimiste du film (notamment à travers le perso d'anti-héros interprété par Bogart) m'a étonné. Ce qui n'est évidemment pas la cause de cette déception, mais je ne sais pas...j'ai aimé, mais j'ai trouvé que ça manquait de souffle.
Un film intéressant donc, mais qui ne m'a pas bouleversé.
Le caractère résolument sombre et pessimiste du film (notamment à travers le perso d'anti-héros interprété par Bogart) m'a étonné. Ce qui n'est évidemment pas la cause de cette déception, mais je ne sais pas...j'ai aimé, mais j'ai trouvé que ça manquait de souffle.
Un film intéressant donc, mais qui ne m'a pas bouleversé.
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- David O. Selznick
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Aime-tu d'autres Huston ? Tu es peut-être peu sensible à sa thématique au final assez sombre ...ratatouille a écrit :J'ai découvert hier soir The Treasure of the Sierra Madre...et j'avoue que c'est une petite déception au final.
Le caractère résolument sombre et pessimiste du film (notamment à travers le perso d'anti-héros interprété par Bogart) m'a étonné. Ce qui n'est évidemment pas la cause de cette déception, mais je ne sais pas...j'ai aimé, mais j'ai trouvé que ça manquait de souffle.
Un film intéressant donc, mais qui ne m'a pas bouleversé.
Pour ma part je considère le trésor comme un pur chef d'oeuvre. Bogey y est imense
- Flol
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Ce n'est que le 3ème Huston que je vois (avec The Maltese Falcon et Prizzi's Honor).George Kaplan a écrit :Aime-tu d'autres Huston ? Tu es peut-être peu sensible à sa thématique au final assez sombre
Mais je ne pense pas que ce soit ce côté sombre qui m'ait "rebuté" (et encore, car c'est un bien grand mot), il n'y a qu'à voir mon avatar pour s'en rendre compte !
Sinon je ne vais pas tarder à découvrir Reflections in a Golden Eye, que j'ai toujours sous le coude (et ce n'est pas facile pour écrire).
- Jeremy Fox
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Pour l'instant je suis en phase avec toi sur le Huston que, jusqu'à présent, je ressentais comme trop statique. J'espère qu'une prochaine vision sur DVD fera pencher la balance du côté positif.ratatouille a écrit :Ce n'est que le 3ème Huston que je vois (avec The Maltese Falcon et Prizzi's Honor).George Kaplan a écrit :Aime-tu d'autres Huston ? Tu es peut-être peu sensible à sa thématique au final assez sombre
Mais je ne pense pas que ce soit ce côté sombre qui m'ait "rebuté" (et encore, car c'est un bien grand mot), il n'y a qu'à voir mon avatar pour s'en rendre compte !
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pfffffratatouille a écrit :
Sinon j'ai découvert hier soir The Treasure of the Sierra Madre...et j'avoue que c'est une petite déception au final.
Le caractère résolument sombre et pessimiste du film (notamment à travers le perso d'anti-héros interprété par Bogart) m'a étonné. Ce qui n'est évidemment pas la cause de cette déception, mais je ne sais pas...j'ai aimé, mais j'ai trouvé que ça manquait de souffle.
Un film intéressant donc, mais qui ne m'a pas bouleversé.
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Deux films de JOHN HUSTON que l'on peut voir sans difficultés :Jeremy Fox a écrit :Pour l'instant je suis en phase avec toi sur le Huston que, jusqu'à présent, je ressentais comme trop statique. J'espère qu'une prochaine vision sur DVD fera pencher la balance du côté positif.ratatouille a écrit :
Ce n'est que le 3ème Huston que je vois (avec The Maltese Falcon et Prizzi's Honor).
Mais je ne pense pas que ce soit ce côté sombre qui m'ait "rebuté" (et encore, car c'est un bien grand mot), il n'y a qu'à voir mon avatar pour s'en rendre compte !
Le célèbre " AFRICAN QUEEN" 1953 avec BOGART et K . HEPBURN et " DIEU SEUL LE SAIT " 1957 , mois connu , mais absolument délicieux avec ROBERT MITCHUM et DEBORAH KERR...
Les deux films éxistant en ZONE 2
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PHFFFT, c'est aussi le titre d'une comèdie de Mark Robson ! (1954)Joshua Baskin a écrit :pfffffratatouille a écrit :
Sinon j'ai découvert hier soir The Treasure of the Sierra Madre...et j'avoue que c'est une petite déception au final.
Le caractère résolument sombre et pessimiste du film (notamment à travers le perso d'anti-héros interprété par Bogart) m'a étonné. Ce qui n'est évidemment pas la cause de cette déception, mais je ne sais pas...j'ai aimé, mais j'ai trouvé que ça manquait de souffle.
Un film intéressant donc, mais qui ne m'a pas bouleversé.
Et quand on pense au casting: Jack Lemmon, Judy Halliday et Kim Novak, c'est mieux qu'un rêve !!!
- Flol
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Reflections in a Golden Eye de John Huston : très très bien ! Un tourbillon d'émotions et de sentiments refoulés, sublimés par une mise en scène classieuse de Huston, qui sait également installer un sacré malaise (les mouvements de caméra de la scène finale, toute la séquence de la cavale en cheval).
Des 4 Huston que j'ai vus (oui je sais, c'est tout...), c'est celui que j'ai préféré.
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Content Je me rappelle de la fois où je l'ai découvert. Quel final et quel film !ratatouille a écrit :Reflections in a Golden Eye de John Huston : très très bien ! Un tourbillon d'émotions et de sentiments refoulés, sublimés par une mise en scène classieuse de Huston, qui sait également installer un sacré malaise (les mouvements de caméra de la scène finale, toute la séquence de la cavale en cheval).
Des 4 Huston que j'ai vus (oui je sais, c'est tout...), c'est celui que j'ai préféré.
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Moby Dick (John Huston, 1956)
Toujours aussi fort ! Ca fait plaisir de revoir un film de son enfance quand il fonctionne toujours. Gamin je me limitais à l'aspect épique, au capitaine sombre et charismatique s'attaquant à un monstre mythique. Désormais je me délecte de la thématique morale et religieuse omniprésente. Achab entraîne son brave équipage avec lui dans la haine et le désir de vengence jusqu'à aller se mesurer à Dieu, qui ne manque pas de les punir pour leur blasphème. Le capitaine semble nous dire : puisque Dieu fait de ma vie un enfer, puisque la mort viendra tous nous chercher un jour ou l'autre, hauts les coeurs, moussaillons, empoignons nos harpons et allons la défier !
Huston et Bradbury ont vraiment réussi une adaptation exemplaire du roman de Melville.
Toujours aussi fort ! Ca fait plaisir de revoir un film de son enfance quand il fonctionne toujours. Gamin je me limitais à l'aspect épique, au capitaine sombre et charismatique s'attaquant à un monstre mythique. Désormais je me délecte de la thématique morale et religieuse omniprésente. Achab entraîne son brave équipage avec lui dans la haine et le désir de vengence jusqu'à aller se mesurer à Dieu, qui ne manque pas de les punir pour leur blasphème. Le capitaine semble nous dire : puisque Dieu fait de ma vie un enfer, puisque la mort viendra tous nous chercher un jour ou l'autre, hauts les coeurs, moussaillons, empoignons nos harpons et allons la défier !
Huston et Bradbury ont vraiment réussi une adaptation exemplaire du roman de Melville.
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Plus Fort que le Diable (Beat the Devil) [John Huston]
Parodie de films policiers et d’aventures. La galerie de truands très typique chez Huston est composée de vrais talents ; Bogart en héro débonaire concerve son habituel charisme, Gina Lollobrigida et Jennifer Jones complêtent le casting. Malheureusement, tous ses acteurs sont sous exploités, dans un film au scénario brouillon. L’aventure ne dépasse jamais un mauvais épisode de Tintin, les péripéties rocambolesques se suivent avec un ennui poli. Ce qui aurait pu être un scénario caricatural fini par lasser faute de ressort humoristique.
Le film se cherche entre policier, aventure et auto parodie pendant ce temps le spectateur s’ennuie.
Un Huston décevant.
Parodie de films policiers et d’aventures. La galerie de truands très typique chez Huston est composée de vrais talents ; Bogart en héro débonaire concerve son habituel charisme, Gina Lollobrigida et Jennifer Jones complêtent le casting. Malheureusement, tous ses acteurs sont sous exploités, dans un film au scénario brouillon. L’aventure ne dépasse jamais un mauvais épisode de Tintin, les péripéties rocambolesques se suivent avec un ennui poli. Ce qui aurait pu être un scénario caricatural fini par lasser faute de ressort humoristique.
Le film se cherche entre policier, aventure et auto parodie pendant ce temps le spectateur s’ennuie.
Un Huston décevant.
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- Mogul
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- Jeremy Fox
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