Robert Enrico (1931-2001)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Federico
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Re: Robert Enrico (1931-2001)

Message par Federico »

Rick Blaine a écrit :
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Mais ça te prive de la mort du couple Noiret/Jobert, qui est la seule issue logique à leur parcours.
Je vais faire une comparaison très méchante mais c'est parce que j'aime bien le cinéma d'Enrico (enfin surtout énormément certains de ses films) mais cette mort attendue par Noiret enserrant Jobert... pas pu m'empêcher (je sais, c'est horrible alors n'allez pas plus loin si vous craignez le pire) de la rapprocher de...
Spoiler (cliquez pour afficher)
...la scène où Maximilian Schell tient sa fille Tea Leoni dans ses bras en regardant le méga-tsunami qui va les avaler dans... Deep impact. :mrgreen: :oops:
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
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Re: Robert Enrico (1931-2001)

Message par Federico »

Peut-être déjà signalé : l'INA a mis en ligne le téléfilm La redevance du fantôme, adaptation d'une nouvelle d'Henry James par Enrico, diffusée en 1965.
Avec entre autres Michael Lonsdale et Marie Laforêt, la musique étant bien sûr du merveilleux François de Roubaix.
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Re: Robert Enrico (1931-2001)

Message par Supfiction »

Commissaire Juve a écrit :
supfiction a écrit :Vu un extrait de "La belle vie" de Robert Enrico au forum des images (http://www.dailymotion.com/user/forumde ... oId=xo326u).

Un avis sur ce film et sur le dvd existant ?
Je n'avais pas vu ta question (du 29 janvier)... Si tu passes par ici, j'avais fait ce test : http://ahbon.free.fr/DVD_1364.html
Je découvre seulement maintenant ta réponse :roll: . J'avais acheté le dvd finalement. Comme tu l'as écrit, c'est une curiosité qui vaut surtout selon moi en tant que témoignage d'une époque plus que comme œuvre cinématographique. En ce sens, c'est une pièce historique de grande valeur.
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Re: Robert Enrico (1931-2001)

Message par Supfiction »

Grimmy a écrit :Ha ha !! Sais-tu que je rêve de voir ce film depuis des années ? Est-ce dans ce film où, à un moment, Trintignant se tourne vers la camera et dit un truc du genre "Je comprends rien à ce film !". Sinon, pour en revenir à Enrico (et Trintignant, tiens), j'aimerais bien un jour qu'un éditeur propose "Le secret" archi diffusé il y a 30 ans le dimanche soir sur TF1 et plutôt rare aujourd'hui.
Diffusé ce soir sur Ciné+.
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Roilo Pintu
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Re: Robert Enrico (1931-2001)

Message par Roilo Pintu »

Petit cycle Robert Enrico sur ce mois d'Octobre, cinéaste très généreux sur l'humain, les amitiés solides et viriles, l'intime, les destins capricieux. J'ai pris beaucoup oui de plaisir à ces nouvelles découvertes.

La Rivière du hibou – Robert Enrico (1961 / court métrage) : 8/10
Un court métrage prenant et poignant qui conserve sa force, son originalité, et qui reste – en tout cas à mon niveau – assez méconnu alors que son héritage reste fortement présent dans bons nombres de films. En pleine guerre de Sécession, un civil est plongé dans une situation inextricable qui va l’emmener dans une longue fuite. Film produit avec des moyens assez limités, mais avec une réalisation rigoureuse simple et soignée, très bon travail sur les effets sonores qui participent à l’immersion, et un redoutable montage qui entretient la confusion et sa cruelle vérité. Beau et terrible à la fois.

Chickamauga – Robert Enrico (1962 / court métrage) : 7,5/10
Un court métrage que je mettrai rapidement juste derrière la Rivière du hibou, avec toujours la perception des évènements au cœur de l’histoire. Ici c’est un enfant que nous suivons, toujours au cœur de la guerre de Sécession, et de sa bataille de Chickamauga. Un épisode qui sert presque de parcours initiatique et dans lequel le jeune garçon va, à partir des mêmes évènements, être dans le rêve et le cauchemar, les jeux de l’enfance et l’horreur de la guerre. Robert Enrico fait déambuler le jeune garçon dans une atmosphère digne de l’enfer, en jouant sur les contrastes (l’attitude de l’enfant et le champ de morts qu’il traverse), des images fortes qui impressionnent, avec toujours un travail rigoureux sur le son.

L’oiseau moqueur – Robert Enrico (1961 / court métrage) : 7/10
Un court métrage qui plonge à nouveau son protagoniste dans l’horreur de la guerre et les hasards des combats. L’histoire joue comme pour Chickamauga sur les contrastes, entre la guerre et les jeux d’enfants, de manière moins efficace je trouve, sûrement dû à son découpage en deux parties. Une intrigue toujours accrochée au réalisme, dans un magnifique noir et blanc, tenue sur un suspense, avec au bout une cruelle ironie de la guerre.

Thaumetopoea – Robert Enrico (1961 / court métrage) : 5,5/10
Un court métrage documentaire sur les chenilles processionnaires, commandité par le ministère de l’Agriculture. Un court très scolaire, impression renforcée par une voix off très didactique, guère passionnant, mais où restent quelques belles idées de plan (celui de l’épandage en hélicoptère entre autre).

Montagnes magiques – Robert Enrico (1962 / court métrage) : 5,5/10
Court métrage commandité par la région Midi Pyrénées, documentaire également, qui part du fond des gouffres jusqu’aux éruptions solaires, en passant par les sommets des montagnes. Un court sur lequel on passera rapidement, hormis un passage dans une usine de jouets, qui pourrait passer pour un film d’horreur. Nous suivons les poupées sur les chaines de montage et ses machines qui enfoncent les yeux dans des orbites vides, ou perforent les têtes de cheveux synthétiques, le tout dans une musique anxiogène de François de Roubaix, à base de cris de bébés. Angoissant.

La Belle Vie – Robert Enrico (1962) : 7/10
Belle découverte, un film qui raconte le quotidien d’un jeune soldat qui revient d’Algérie, une histoire racontée plus sous l’angle d’une chronique, qu’au travers d’une intrigue, La Belle Vie est plus proche du documentaire, du témoignage, avec des images précieuses du quotidien parisien (Paris quadrillé par les forces de l’ordre). Les situations transpirent la réalité, même dans les moments les plus intimes de l’intrigue (l’épisode de Monte Carlo inspiré également de la vie de Robert Enrico), une banalité payante pour l’histoire racontée. Frédéric de Pasquale est très bien dans ce jeune soldat, un peu perdu dans cette vie civile, plus totalement le même évidemment, et rattrapé malheureusement par l’histoire.

Les Grandes Gueules – Robert Enrico (1965) : 8/10
Robert Enrico réunit ici pour la seule et unique fois deux géants du Cinéma Français, dans une histoire d’hommes qui prend des allures de western dans les forêts vosgiennes. La mise en scène s’empare avec brio des espaces naturels, immersion totale dans la dureté d’un métier (un univers dépeint avec justesse) et surtout dans une histoire pleine d’humanité servie par les interprétations admirables de Bourvil (totalement crédible en bucheron vosgien) et Lino Ventura (charisme inoxydable), ainsi que des rôles secondaires qui emploient un casting remarquable. Enrico manie avec facilité le drame et l’humour, Les Grandes Gueules est un film solide, carré comme ses personnages, authentique, avec en plus Giovani à l’écriture, de Roubaix à la musique, un grand film d’aventure humaine.

Tante Zita – Robert Enrico (1967) : 7/10
Film assez intimiste et personnel (scénario écrit par l’épouse de Robert Enrico, Lucienne Hamon, et qui évoque ici sa grand-mère), empreint de mélancolie, sujet oblige ; Tante Zita est avant tout la parcours initiatique d’Annie (magnifique Joanna Shimkus), au travers d’une escapade nocturne dans Paris, Annie fuit la réalité (la mort prochaine de sa tante Zita), fait de nombreuses rencontres (dont Med Hondo, c’est sûrement la première fois que je le vois en acteur), vit des moments surréalistes (une chasse au bélier en plein Paris, les mannequins dans la fontaine), horribles (le chasse au chat ou la rencontre avec les hippies) voire intense, en devenant une femme.
Tante Zita est une histoire simple et attachante, qui doit beaucoup à Joanna Shimkus, Enrico qui ne filme pas n’importe qui non plus, sait la mettre en valeur, la rendre sublime, comme dans cette magnifique scène d’amour, ou de Roubaix, une fois de plus, sait offrir une voix supplémentaire à la poésie du film.

Ho ! – Robert Enrico (1968) : 6,5/10
Haut niveau d’attente me concernant (Belmondo oblige), décevant au final. Pas forcément mauvais sur son argument (une légende qui se construit sur un malentendu), l’histoire pêche un peu en rythme, dans le parcours de Ho (l’impression de ne pas voir le même François Holin tout au long du film), un équilibre film noir- comédie assez bancal, accentué par une musique de François de Roubaix parfois en décalage, et qui m’a fait sortir du film. A retenir une belle idée d’évasion.

Les CaÏds – Robert Enrico (1972) : 6/10
Les Caïds est un film qui s’éparpille, avec une intrigue qui part un peu dans tous les sens. On y retrouve bon nombre de sujets d’Enrico, mais le film ne semble jamais se fixé sur un sujet ou sur un personnage, le casse, l’amitié, l’action, la cavale, une jeunesse éprise de liberté, une histoire d’amour… une dispersion des sujets qui empile les scènes inutiles et alourdit le film. Serge Reggiani et Jean Bouise sont très bien, j’ai moins accroché à Patrick Bouchitey et Julie Berto. Très beau thème de François de Roubaix.
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Roilo Pintu
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Re: Robert Enrico (1931-2001)

Message par Roilo Pintu »

Le secret – Robert Enrico (1974) : 7/10
Thriller psychologique en apparence modeste, méticuleusement mis en scène par Robert Enrico, avec un suspens inquiétant, qui ne trouvera pas forcément de résolution, mais qui installera efficacement un climat paranoïaque. Le secret parle des inquiétudes sur l’Etat, et les forces qu’il peut employer lorsqu’il se sent menacer, le film se concentre sur 3 personnages incarnés par un magnifique trio. Jean Louis Trintignant au cœur du film, est entouré de la toujours charmante Marlène Jobert et de Philippe Noiret ici en quête d’un peu d’aventure dans son quotidien, et qui trouvera une amitié inattendue. Encore un film où Enrico met en avant ses personnages et fait la part belle à ses acteurs. La musique d’Ennio Morricone – unique collaboration avec Enrico – ajoute beaucoup à l’ambiance pesante du film. Très beau thème mélancolique
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John Holden
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Re: Robert Enrico (1931-2001)

Message par John Holden »

Jack Carter a écrit : 25 févr. 21, 12:03 petit HS : Jeremy, je te conseille la balade nocturne de Joanna Shimkus dans Tante Zita, du tandem Enrico-De Roubaix, decouvert ces jours-çi :wink:
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Découvert à l'instant. Touchante et délicate évocation en effet, de cet insidieux moment où une existence bascule, ici via le prétexte de la disparition imminente de sa tante, de l'insouciance à la réalité incontrôlable du monde adulte.
Joanna Shimkus est idéale, tout à la fois vacillante, incarnant sur le mode élégiaque la perte inexorable de l'innocence, et déterminée, au gré du hasard, à affronter la vie. Le score bouleversant de François de Roubaix transporte par instants le film jusqu'à l'état de grâce. Une belle découverte grâce au DVD SNC.
Il me faut désormais mettre la main sur le coffret "années 60 de Robert Enrico".
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Jack Carter
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Re: Robert Enrico (1931-2001)

Message par Jack Carter »

John Holden a écrit : 26 févr. 21, 17:59
Jack Carter a écrit : 25 févr. 21, 12:03 petit HS : Jeremy, je te conseille la balade nocturne de Joanna Shimkus dans Tante Zita, du tandem Enrico-De Roubaix, decouvert ces jours-çi :wink:
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Découvert à l'instant. Touchante et délicate évocation en effet, de cet insidieux moment où une existence bascule, ici via le prétexte de la disparition imminente de sa tante, de l'insouciance à la réalité incontrôlable du monde adulte.
Joanna Shimkus est idéale, tout à la fois vacillante, incarnant sur le mode élégiaque la perte inexorable de l'innocence, et déterminée, au gré du hasard, à affronter la vie. Le score bouleversant de François de Roubaix transporte par instants le film jusqu'à l'état de grâce. Une belle découverte grâce au DVD SNC.
Il me faut désormais mettre la main sur le coffret "années 60 de Robert Enrico".
8)
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The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
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manuma
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Re: Robert Enrico (1931-2001)

Message par manuma »

DE GUERRE LASSE (1987)
Printemps 1942. Charles et Alice franchissent la ligne de démarcation pour se rendre chez Jérôme, industriel volage spécialisé dans la fabrication de chaussures. Charles appartient à la résistance tandis que Jérôme compose avec l'occupant et la situation de son pays.
Un tout petit mot sur cet Enrico un rien oubliė, qui revient à l'un de ses sujets de prédilection : la guerre, ses déchirures et ses horreurs. Enrico demeurant un bon raconteur, on ne s'ennuie jamais durant les 2 grosses heures que propose ce mélo triangulaire sur fond de questionnements éthiques et amoureux. Mais l'on n'est pas non plus captivé. Les 3 comédiens sont bons, l'écriture soignée, traitant son sujet sans trop de lourdeurs, mais, en dépit d'un dernier quart plus mouvementé, il manque à tout ça la petite étincelle de tragédie capable de faire décoller l'ensemble à la facon d'un Vieux fusil. J'aimerais maintenant beaucoup découvrir l'opus guerrier suivant d'Enrico, Vent d'est, très mal reçu par la critique à sa sortie, il me semble (j'ai le film en VHS, mais j'attends de le decouvrir dans des conditions plus confortables).
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Kevin95
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Re: Robert Enrico (1931-2001)

Message par Kevin95 »

J'ai effectivement souvenir d'un film poli, bien dans les clous mais qui peine à rester en mémoire. Comme un parfum de neo qualité française ou d'une production télé de luxe. Comme toi, je redoute les deux derniers Enrico qui m'ont l'air sacrément vieillot et complétement dépassés par les années 90. En revanche, j'ai enfin pu mettre la main son "monument" invisible L'Empreinte des géants. Dès que j'ai trois heures, je m'y mets.
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
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Re: Robert Enrico (1931-2001)

Message par Jeremy Fox »

Kevin95 a écrit : 16 août 21, 11:56 En revanche, j'ai enfin pu mettre la main son "monument" invisible L'Empreinte des géants. Dès que j'ai trois heures, je m'y mets.
Vraiment curieux de le revoir celui-ci : une sorte de chronique familiale sur un chantier d'autoroute. Vu sur Fr3 en prime time je devais avoir 13 ou 14 ans et j'avais été sous le charme de Zoé Chauveau. Hâte de connaitre ton avis du coup.
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Re: Robert Enrico (1931-2001)

Message par manuma »

Jeremy Fox a écrit : 16 août 21, 12:00
Kevin95 a écrit : 16 août 21, 11:56 En revanche, j'ai enfin pu mettre la main son "monument" invisible L'Empreinte des géants. Dès que j'ai trois heures, je m'y mets.
Vraiment curieux de le revoir celui-ci : une sorte de chronique familiale sur un chantier d'autoroute. Vu sur Fr3 en prime time je devais avoir 13 ou 14 ans et j'avais été sous le charme de Zoé Chauveau. Hâte de connaitre ton avis du coup.
Très bon souvenir de celui-là, découverte télé marquante de mon été 86 (une rediffusion, je crois. Tu cites peut être la précédente diffusion, Jeremy). Vrai que De guerre lasse, qui marquait alors le grand retour de Nathalie Baye au cinéma apres 2 ans d'absence, fait très production Antenne 2. Et effectivement fin de carriere tristounette pour Enrico...
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Jeremy Fox
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Re: Robert Enrico (1931-2001)

Message par Jeremy Fox »

manuma a écrit : 16 août 21, 12:30
Jeremy Fox a écrit : 16 août 21, 12:00

Vraiment curieux de le revoir celui-ci : une sorte de chronique familiale sur un chantier d'autoroute. Vu sur Fr3 en prime time je devais avoir 13 ou 14 ans et j'avais été sous le charme de Zoé Chauveau. Hâte de connaitre ton avis du coup.
Très bon souvenir de celui-là, découverte télé marquante de mon été 86 (une rediffusion, je crois. Tu cites peut être la précédente diffusion, Jeremy).
Oui ça devait être entre 80 et 82
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Jeremy Fox
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Re: Robert Enrico (1931-2001)

Message par Jeremy Fox »

Le Secret chroniqué par Philippe.
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Thaddeus
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Re: Robert Enrico (1931-2001)

Message par Thaddeus »

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Les aventuriers
Retrouvant quelque chose de la liberté des grands cinéastes américains, Enrico bâtit son évasion à partir du faux documentaire politique (un exploit d’affreux jojos dans le Congo belge de la débandade) et chatouille les stéréotypes de l’aventure, cette rare orchidée. Parti de la loufoquerie hawksienne, le récit aborde ainsi les exotismes dépaysants de l’odyssée mercenaire, passe aux affrontements de gangs et s’élève enfin vers un golgotha du bagnard qui transforme Fort Boyard en Haut de Hurlevent. Aux côtés de Delon et Ventura, aussi détendus que riches de ressources, la très jolie et craquante Johanna Shimkus vient opinément féminiser ces envols d’euphorie, fantôme de l’amour échappé sans avoir été saisi, ombre jetée sur l’amitié heureuse, que tous les trésors de l’océan ne sauraient faire oublier. 4/6

Le vieux fusil
Montauban, juin 1944. Un médecin qui, par mesure de prudence, avait expédié son épouse et sa fille dans une vieille propriété de famille découvre l’horreur absolue. Alors il organise sa vengeance avec une froideur calculée, dressant ses pièges et ses embuscades en un crescendo de violence enragée mettant les nerfs à rude épreuve. Derrière cette anecdote atroce plane bien sûr l’ombre d’Oradour-sur-Glane. Irruption de l’innommable sur lequel vient se fracasser le reflux des souvenirs heureux, images surgissant à l’improviste du fond de la mémoire pour rappeler la chaleur et la douceur d’un bonheur conjugal partagé. Autant de qualités qui ne dissipent pas la gêne provoquée par le film, dont la démarche douteuse vise rien moins qu’à cautionner, en des circonstances inhumaines, le recours à l’auto-justice. 3/6

La Révolution française : Les années lumière
Les esprits blasés ne verront dans cette imposante fresque qu’un film-Wikipédia, une série de vignettes académiques où chaque figure, chaque évènement, chaque citation célèbre se tient sagement à sa place. Qu’il soit permis d’y apprécier au contraire un passionnant exemple de synthèse intelligente et de pédagogie historique, un (très) beau cadeau fait au public qui, dans les fastes retrouvés du cinéma-spectacle, peut découvrir et comprendre le mouvement même des faits. Parce qu’il n’esquive aucun épisode mais en évite les clichés, qu’il sait brosser les caractères individuels sans invoquer les principes et les idées, que tous les acteurs (incroyable casting international) donnent chair et complexité aux rôles qu’ils défendent, le film impose un respect admiratif. La seconde partie est encore meilleure. 4/6


Mon top :

1. Les aventuriers (1967)
2. La Révolution française : Les années lumière (1989)
3. Le grand fusil (1975)

À l’instar de Sautet, Cavalier ou Rappeneau, Robert Enrico est de cette vague de réalisateurs français apparus dans les années soixante qui ont su conjuguer une certaine joie de filmer en haut-professionnel et un tempérament solide et bien trempé. Du peu que j'en connais à ce jour, son parcours n’est certes pas aussi brillant que ceux de ses confrères mais il mérite sans doute qu’on s’y arrête.
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