Keisuke Kinoshita (1912-1998)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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The Eye Of Doom
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Re: Keisuke Kinoshita (1912-1998)

Message par The Eye Of Doom »

Alexandre Angel a écrit : 25 sept. 22, 10:25 Vous les avez vus par les disques MK2 ?
Oui en ce qui me concerne.
Criterion chanel, il vas bien faloir que j’y passe mais il faut que je comprenne comment passer par vpn…
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Re: Keisuke Kinoshita (1912-1998)

Message par The Eye Of Doom »

Duane Jones a écrit : 25 sept. 22, 10:11 Merci du retour. Un film déconcertant et passionnant à la fois. Sais-tu si Tesson fait référence à une interview de Kinoshita pour appuyer son propos ? Je trouve ça un peu vague pour un choix de mise en scène aussi marquant.
Pas de memoire. C’est plutot une reflexion en regard du reste de l’oeuvre. Le cote distancié des scenes de bataille, les curieux plans fixes, ….
Le dvd contient une courte interview du cineaste, agé, assez emouvante.
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Duane Jones
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Re: Keisuke Kinoshita (1912-1998)

Message par Duane Jones »

Ok. Merci du retour, c'est intéressant, pourquoi pas. Faudrait que je jette un œil à cette analyse de Tesson. Et il faut que je regarde absolument cette interview de Kinoshita !
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Re: Keisuke Kinoshita (1912-1998)

Message par The Eye Of Doom »

Duane Jones a écrit : 25 sept. 22, 10:58 Ok. Merci du retour, c'est intéressant, pourquoi pas. Faudrait que je jette un œil à cette analyse de Tesson. Et il faut que je regarde absolument cette interview de Kinoshita !
L’interview, courte, n’est pas indispensable, il s’y parle peu de cinema, mais l’homme est âgé et indique son souhait de faire encore un autre film. Aura t’il pu? J’en sais rien car j’ai pas confronté des dates de sa filmo et de l’interview….

J’ai pris 24 prunelles donc je devrais repasser oar ici d’ici 2 ou 3 semaines
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Duane Jones
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Re: Keisuke Kinoshita (1912-1998)

Message par Duane Jones »

The Eye Of Doom a écrit : 25 sept. 22, 11:25 J’ai pris 24 prunelles donc je devrais repasser oar ici d’ici 2 ou 3 semaines
Par encore vu, je l'ai mis de côté. Apparemment un des sommets de son œuvre.
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Duane Jones
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Re: Keisuke Kinoshita (1912-1998)

Message par Duane Jones »

Un amour pur de Carmen (1952)

La suite de Carmen revient au pays, 1er film japonais en couleurs et grand succès de 1951. Ce second volet est plus doux amer que le précédent. La jolie et naïve Carmen s'amourache d'un artiste moderne coureur de jupons et ça ne se passera pas comme prévu.

La comédie est toujours présente mais Kinoshita s'attache à démontrer la dureté de la vie des classes pauvres (particulièrement des femmes bien sûr) face à des bourgeois dilettantes et cyniques. Comme le personnage de Carmen, ils sont libérés sexuellement mais ne croient plus en l'amour et peuvent se montrer cruels. Ils ont finalement peu de considération pour leur prochain. Kinoshita semble prévenir que derrière la modernité peut advenir l'individualisme. Ce qui n'est pas le cas dans le milieu ouvrier, où une entraide règne malgré les difficultés. Le propriétaire de l'appartement accepte que le loyer soit payé avec plusieurs jours de retard, il ramène des œufs et autres à Carmen et son amie (abandonnée par son compagnon). D'ailleurs l'héroïne fait preuve de générosité en accueillant cette dernière avec son nouveau-né au début du film. Ces 2 femmes doivent conjuguer le besoin d'argent avec leur désir (leurs idéaux) de rester artiste, chose bien plus simple pour les personnes venant de milieu aisé. Ce second opus est donc moins léger que le précédent qui m'avait rendu hilare grâce entre autres au talent comique d'Hideko Takamine. Elle est toujours parfaite, rien à redire de ce côté.

C'est plus du côté du réalisateur que le bas blesse. Kinoshita ne cesse de filmer ses plans de manière oblique. La caméra bouge sur son axe de gauche à droite. Nous avons même le droit à des panos effectués de manière oblique. Les plans sont travaillés mais cette manière de filmer fait très artificielle et gêne de nombreuses fois la lisibilité des séquences. Plusieurs fois je me suis mis à analyser la réalisation plutôt que de suivre l'action. Kobayashi qui fut assistant de Kinoshita (sur ce film) reprendra avec parcimonie l'idée des plans obliques (notamment dans La condition de l'homme). De mémoire, ça fonctionnait bien mieux. Enfin Un amour pur de Carmen a été filmé en noir & blanc contrairement à Carmen revient au pays, qui lui existe en 2 versions, une en couleurs et une seconde en noir & blanc avec des différences notables dans le ton du film entre autres.

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Re: Keisuke Kinoshita (1912-1998)

Message par The Eye Of Doom »

24 prunelles
Une jeune institutrice arrive dans un coin reculée du japon dans les années 20. On suit sa vie et celle de ces 12 premiers eleves.

J’ai pas ete aidé à la vision ayant du voir le film en 3 fois.
Du coup j’ai un peu de mal a me prononcer…
On est clairement dans le registre melodro-larmoyant, en suivant le destin de cette génération de japonais sacrifiée à l’autel des delires militaro-nationaliste de l’epoque.
Mais le film est souvent prenant, porté par une mise en scene tres fine et forte de Kinoshita et une Hideko Takamine magnifique, y compris lorsqu’elle est veillie (elle a 25 ans au moment du tournage)
Un grand humanisme porte ce film, avec un regard sans ambiguïté sur la periode.
Il y a plein de scènes superbes, bouleversantes, qui démontre le grand talent de cineaste de Kinoshita, sans affreterie.

Les scenes commentées de Charles Tesson sont particulièrement eclairantes sur ce point.
Comme son titre l’indique, on sera continuement sur les visages, ceux des enfants et celui de l’intitutrice. Cette insistance fait finalement naitre une émotion particulière, où la photo de classe, figee, image d’un instant de bonheur pris sur le vif joue un role central.
Il ne faut par contre pas reculer devant par contre devant le fait que un visage c’est avant tout des larmes, de joie (rarement), d’emotion (souvent), de peine (toujours).
L’autre force du film est ce personnage d’institutrice. Jeune femme moderne, qui choque les habitants ruraux par sa tenue a l’occidentale et son velo, et par sa vision humaniste, anti militariste, et qui vas voir ses élèves broyés par les discours officiels et la reproduction des classes sociales.
Le film porte un discours finalement tres courageux sur une periode qui au moment du tournage n’est pas si ancienne.
Que celui ci est pu etre un tres grand succès populaire en 1954 surprend. Certes on tente de soigner ses blessures dans un mouvement de larmes et de deuils. Mais le film est particulièrement severe sur la société et les mentalités d’avant guerre. Les plans sur le cimetière, de loin, evoque la silhouette d’une ville, ville de tombes et de morts.
Il precede tout de meme les films de Masumura (la femme de Seisaku) dont il a sur le fond la meme force mais dans une forme plus humaniste, intime, moins ouvertement politique.

Incontestablement un beau film, mais dont la facture « classique » pourra laisser certain sur le seuil.


La copie DVD est par contre bien naze, comme d’ailleurs pour La riviere Fuefuki. C’est mal comprimé avec plein d’artefact.
Franchement mediocre. Mais cela semble assez commun malheureusement sur ces sorties japonaises des annees 2005-2010.
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Re: Keisuke Kinoshita (1912-1998)

Message par Commissaire Juve »

Je me souvenais avoir posté "en live" quand j'ai découvert le film.
C'est dans un topic qui a plus ou moins disparu. Je vais quand même mettre un lien.

Sinon, ça donnait (31 mars 2007, 17:30) :
Commissaire Juve a écrit : Eh bien, voilà ! 24 prunelles pour moi ! :mrgreen:

...

J'en suis à 2h14... quel mélo ! c'est très long aussi :? . Mais je ne regrette pas mon achat.

(31 mars 2007, 17:44)
Commissaire Juve a écrit :
k-chan a écrit : Faut pas s'arrêter toutes les dix minutes comme ça... :?
J'arrête pas, le PC est allumé à côté de moi.

Ayé, c'est fini ! 2h29 ! ouf ! C'était bien, mais trop long. Et trop mélodramatique. Dommage aussi que l'instit ait abandonné très vite ses habits de "modern girl".

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:mrgreen:

PS : l'affiche (originale ?) dans le digipack est bien jolie.
La vie de l'Homme oscille comme un pendule entre la douleur et l'ennui...
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Duane Jones
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Re: Keisuke Kinoshita (1912-1998)

Message par Duane Jones »

Vingt-quatre prunelles (1954)

Je ne reviendrai pas trop sur le film, The Eye of Doom le fait déjà très bien. C'est un beau mélodrame, apparemment très populaire au Japon. Je vais citer directement Tadao Sato : "A sa sortie, le film émeut profondément le public, tous âges confondus et quelles que soient les opinions. Il devient le symbole du pacifisme des Japonais après la guerre et contribue à freiner le réarmement du Japon, alors encouragé par les États-Unis. C'est aussi l'un des rares films distribués en Chine, où il est d'ailleurs très bien accueilli, à une époque où les 2 pays n'ont pas de relations diplomatiques." A noter, le film semble rester très populaire car une version restaurée a été projeté au Festival de Berlin en 2005. Je l'ai vu sur Criterion Channel, étrangement la copie n'était pas des plus fraiches contrairement à d'autres films du cinéaste présent sur la plateforme.

Kinoshita va donc suivre sur plusieurs décennies le personnage de Hideko Takamine (exceptionnelle comme d'habitude), jeune institutrice en 1928, elle va s'attacher aux élèves de sa classe et l'on assistera au ravage de la doctrine militariste du Japon de l'époque au fil des années. L'histoire se terminera dans les années 50. Pour ma part, pas le meilleur Kinoshita, vers la fin j'ai commencé à trouver le temps un peu long. Le film reste très touchant et montre clairement les ravages absurdes du militarisme sur les jeunes générations. Mais se développe également un discours féministe tout du long, la plupart des jeunes filles ne pourront pas suivre leur rêve, pour certaines le destin sera même tragique. A la fin, Kinoshita semble nous dire que l'avenir du Japon appartient peut-être aux femmes car les hommes ont été décimés, disons plutôt qu'il semble nous dire d'écouter les femmes. Quoi qu'il en soit, la fin est amère mais porteuse d'espoir.

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Re: Keisuke Kinoshita (1912-1998)

Message par The Eye Of Doom »

La balade de Narayama
Dans un village isolé, les anciens doivent partir mourir à la montagne, porté par leur enfant ainé, afin de ne pas fâcher les dieux et/ou ne pas etre une bouche inutile à nourrir.

Pas vraiment reussi à rentrer dans ce film. D’une part en raison de la vision précédente de la version d’Imamura, d’autre part en raison des choix esthétiques volontairement irréalistes.
On est comme dans un theatre, avec decors en toile peinte, effets d’éclairage et de changement de decors « en live », personnages filmés de loin,…
On est dans une représentation. J’ai pensé d’une part à Brigadoon, avec son village et ses champs de studio, mais bien sur, chez Minelli, on n’est pas dans la contrainte assumée et magnifiée du studio pas dans l’acte volontaire.
D’autre part à Mad Fox de Tomu , sorti 4 ans plus tard, qui est strictement dans la même modalité d’une forme de spectacle filmé.
Mais alors que le film de Tomu m’avait subjugué par sa forme, celui de Kinoshita m’a laissé plutot de marbre. Faute peut etre à une copie dvd pas folichonne coté colorimetrie.
Il y a bien sur belles scenes superbes, la reunion des anciens du pèlerinage, envoûtante, ou tout le passage en haut de Narayama, séparation dans la brune et le no man land.
Charles Tesson défends admirablement le film dans les bonus, notamment vis à vis de la version d’Inamura qu’il semble avoir peu apprécié.
Faute d’avoir pu rentrer dans l’oeuvre, c’est sur que pour moi, la balade d’Inamura est autrement plus émouvante, avec son jusqueboutisme.
Non pas que la version Kinoshita soit exempte des scènes fortes issues du roman : les dents, l’assassinat de la famille de voleurs, le meurtre de l’ancien récalcitrant,… mais pour synthétiser, d’un cote Kinoshita raconte la legende, centrée sur Orin, l’acceptation de l’inexorable marche du temps et du cycle de la vie, dans une forme volontaire non realiste (c’est une legende), tres referenciel à la culture japonaise dans la forme,
De l’autre Imamura decrit les sources probables et triviales de la legende, la survie d’une humanité en tres forte précarité. Plus universelle. Dans un style trivial et grossier.
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Re: Keisuke Kinoshita (1912-1998)

Message par -Kaonashi- »

Tellement pas d'accord avec toi...
D'une part The Mad Fox et l'approche de Uchida (c'est pas Tomu son nom de famille :P) partent dans le fantastique, donc pour moi ça n'a rien à voir avec le projet de Kinoshita.
D'autre part car le parti pris très théâtrale de l'adaptation répond parfaitement au texte d'origine, dont le titre est Etudes à propos des chansons de Narayama et qui venait tout juste de sortir quand le film a été produit. Il y a donc un narrateur "chantant", des tableaux successifs rappelant le théâtre traditionnel mais aussi des gravures. Bref le projet de Kinoshita est d'adapter dans la tradition.
Et puis de toute façon, les deux films sont totalement incomparables dans leur réalisation et leurs intentions.

À mes yeux, la nouvelle et les deux adaptations sont toutes des chefs d’œuvre.
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Re: Keisuke Kinoshita (1912-1998)

Message par The Eye Of Doom »

-Kaonashi Yupa- a écrit : 9 juin 23, 10:06 Tellement pas d'accord avec toi...
D'une part The Mad Fox et l'approche de Uchida (c'est pas Tomu son nom de famille :P) partent dans le fantastique, donc pour moi ça n'a rien à voir avec le projet de Kinoshita.
D'autre part car le parti pris très théâtrale de l'adaptation répond parfaitement au texte d'origine, dont le titre est Etudes à propos des chansons de Narayama et qui venait tout juste de sortir quand le film a été produit. Il y a donc un narrateur "chantant", des tableaux successifs rappelant le théâtre traditionnel mais aussi des gravures. Bref le projet de Kinoshita est d'adapter dans la tradition.
Et puis de toute façon, les deux films sont totalement incomparables dans leur réalisation et leurs intentions.

À mes yeux, la nouvelle et les deux adaptations sont toutes des chefs d’œuvre.
Gasp, tu as raison sur Tomu vs Ushida. :uhuh:
Ta remarque sur le côté fantastique de Mad Fox est recevable. Toutefois Je parlais plus de la demarche formelle que du fond . Les deux films se situent il me semble dans une reference forte au theatre tradion’zl japonais (dont je ne suis pas du tout specialiste).

Je pense qu’on est d’accord sur ce qui caractérise les deux approches tres différentes d’adaptation.
J’ai personnellement ete plus sensible à l’approche d’Inamura, en raison je pense du fait qu’elle est moins inscrite dans la culture japonaise et donc plus universelle ou accessible (en gros le film d’inamura pourrait se situer n’importe où ou presque).
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Duane Jones
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Re: Keisuke Kinoshita (1912-1998)

Message par Duane Jones »

Le fantôme de Yotsuya (1949)
Adaptation en 2 parties/films de la fameuse pièce de Tsuruya Nanboku, Yotsuya kaidan. La première partie est centrée sur le drame vécut par Oiwa, jeune femme délaissée puis assassinée par son mari, samouraï ambitieux voulant se marier à une riche héritière. Parti-prit intéressant, le mari dans cette version n'est pas un salopard intégral mais un être faible, rongé par le remord. Bien sûr, il ne supporte pas sa condition de rônin pauvre, entretenu par sa femme, mais justement il aime cette dernière et ne veut pas la tuer. Le personnage de Gonbei est le vraiment salaud ici, personnage créé pour les besoins du film, c'est un être vil qui manipulera Iemon (le mari) afin d'arriver à ses fins. Ken Uehara est magnifique dans l'expression des tourments d'Iemon, il arrive à le rendre touchant malgré son manque total de volonté et son crime. Mais ce n'est rien à côté de Kinuyo Tanaka dans un double rôle. Elle joue Oiwa et sa sœur Osode, cadette de plusieurs années. Deux sœurs au tempérament différent, l'une volontaire et affirmée (la cadette), l'autre timide au caractère plus tendre (l'aînée). L'actrice ne force jamais le trait et rend la première partie bouleversante. Kinoshita fait déjà preuve d'un grand savoir-faire dans la mise en scène, l'introduction est impressionnante. Et son frère, Chuji Kinoshita, compose l'une de ses plus belles musiques.

Hélas, ce n'était que pour la 1ère partie. Le second film, plus court et plus rythmé, paraît paradoxalement plus long. En fait, Keisuke Kinoshita a retiré l'élément fantastique de l'histoire. Oiwa ne revient pas hanté Iemon dans cette version. Ses rares apparitions (après sa mort) sont dues à la psyché tourmentée du mari. Clairement le réalisateur semble être moins emballé, moins intéressé. Le récit se déroule sans accroc, ça se conclut vite fait sans trop d'émotions. Même la musique devient mécanique et fatigante. Dommage car la 1ère partie est l'un des plus beaux mélodrames de Kinoshita.

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