Mikhail Kalatozov (1903-1973)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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blaisdell
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Message par blaisdell »

Et une fois par mois à peine !!
Nestor Almendros
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Message par Nestor Almendros »

il y a déjà une édition sortie chez mk2...
une réédition ou un nouveau collector est prévue?
Breezy
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Message par Breezy »

Nestor Almendros a écrit :il y a déjà une édition sortie chez mk2...
une réédition ou un nouveau collector est prévue?
Nous parlons de Quand passent les cigognes et non de Soy Cuba :wink:
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Spongebob
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Message par Spongebob »

Nestor Almendros a écrit :il y a déjà une édition sortie chez mk2...
une réédition ou un nouveau collector est prévue?
Un DVD existe déjà (pas de MK2) mais il est épuisé depuis un moment.
natas
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Message par natas »

quand passent ... a ete repousse non ? (rien n'est annonce sur le site de mk2)
bruce randylan
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Re: Notez les films - juillet 2008

Message par bruce randylan »

La lettre qui n'a jamais été envoyée / la lettre inachevée ( Mikhail Kalatozov - 1959 )

4 géologistes ( dont une femme ) sont envoyés en pleine Sibérie pour trouver un gisement de diamant. Passés la fatigue et des tensions amoureux, le groupe trouve finalement ce qu'il cherchait mais un incendie éclate

Si on est loin de la réussite époustouflante de Soy Cuba et de quand passent les cigognes, ce film vaut quand même largement le coup pour sa 2ème partie centrée sur la fuite de l'incendie.
La première partie, qui représente un tiers du film, tombe à l'eau avec une histoire d'amour écrite n'importe comment, interprété avec les pieds et donc sans émotion ni souffle. C'est dommage car l'ouverture était formidable où un court flash-back et quelques surimpressions créaient des images de toute beauté. Passé et présent se chevauchent tandis que les 4 éléments de la nature annonce un danger invisible. C'est une fausse piste, car le danger ne viendra finalement pas des sentiments eux-mêmes mais bien de l'environnement : la terre, le feu, l'air et l'eau.

C'est donc quand débute l'incendie qu'on rentre enfin dans le film même si de manière contradictoire le film devient de plus en plus abstrait, dénué d'enjeux dramatiques et de narration. On assiste "uniquement" à une longue marche où la résignation et la volonté renvoie au meilleur de la 3ème partie de la condition de l'homme de Kobayashi. Ça fonctionne uniquement par des images une nouvelle fois stupéfiante et virtuose à grand coups de très longs travellings qu'ils soient portés à l'épaule ou non. C'est même franchement spectaculaire dans le long segment sur l'incendie où les acteurs évoluent au cœurs des flammes dans des plans-séquences interminables. C'est bluffant et je me demande vraiment comment ils ont pu obtenir un tel résultat à l'image vu le risque des conditions de tournages.
Le reste du film demeure certes moins intense visuellement mais ne perd rien de sa force avec un cadrage et des plans à tomber raide.
Du coup, on regrette vraiment que les personnages aient été autant bâclés car le film se résume ainsi à un exercice de style certes brillant et fascinant mais bien vide.
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Mikhail Kalatozov ( 1903 - 1973 )

Message par bruce randylan »

Trois hommes sur un radeau ( 1954 )

Vu le titre et le réalisateur, je m'attendais à un documentaire genre "Four Men on a Raft" d'Orson Welles et c'est en fait une comédie chaleureuse :D

Le film a été tourné avant Quand passent les cigognes et se montre plutôt timide techniquement à quelques travelling près ( d'une précision redoutable ). Pas de mouvement virtuose mais tout de même de long plans qui découpe toujours aussi bien l'espace et qui permettent aux acteurs de s'exprimer sur la longueur et leur donner l'épaisseur voulu.

La "déception" visuelle est donc vite oubliée devant les tribulations de ces trois amis d'enfance qui décident d'accomplir leur promesse de leur 12 ans : descendre un fleuve sur un radeau. Le temps a bien-sur passé et l'un d'eux est devenu un bureaucrate encrouté et narcissique qui n'est guère motivé pour abandonner son confort.
Derrière son coté propagande ( vive les valeurs nobles des paysans et à bas la bureaucratie contre productive pour les camarades ), trois hommes sur un radeau est un voyage initiatique tardif des plus attachant grâce à son trio d'acteur qu'on adopte très vite. Leur légèreté, leur espièglerie et leur bonne humeur sont assez contagieuse et l'on suit avec plaisir leurs mésaventures malgré quelques baisses de régime quand le discours "politique" prend trop le pas sur les personnages.
Ce n'est pas hilarant mais ça se regarde avec un le sourire, un peu comme une version russe avant l'heure d'un éléphant ça trompe énormément.
C'est très surprenant de découvrir le cinéaste dans ce registre mais c'est une bonne surprise :)

Comme je le disais plus haut, ce n'est pas un tour de force au niveau de la réalisation mais Kalatazov respecte ses personnages et sait parfaitement les inscrire dans les décors naturels magnifiques avec un soin évidement du cadre.

Avec une copie de meilleur qualité qui rendrait justice à la photographie et une VOST ( la VF étant médiocre ), le plaisir aurait été surement plus grand.

Ca donne en tout cas vraiment envie de découvrir les autres œuvres de "jeunesse" ( si je puis dire ) du réalisateur.
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Re: Nos boules à mythes hautement définies

Message par Eusebio Cafarelli »

La lettre inachevée c'est aussi extraordinaire que Quand passent les cigognes et Soy Cuba ?
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Re: Nos boules à mythes hautement définies

Message par Rockatansky »

Je n'en sais rien :mrgreen:
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Re: Nos boules à mythes hautement définies

Message par 1kult »

Non, c'est même beaucoup moins bien, je trouve. Ca fait partie de ces films charnières sur le papier (puisque situé entre les deux fims cités précédemment, radicalement différents dans la forme et dans le fond). Il y a la jolie actrice des Cigognes, la seconde partie est visuellement impressionnante, mais l'histoire de ce triangle amoureux est assez raté je trouve... je ne t'en dis pas plus ! ;)
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Re: Nos boules à mythes hautement définies

Message par Demi-Lune »

Eusebio Cafarelli a écrit :La lettre inachevée, c'est aussi extraordinaire que Quand passent les cigognes et Soy Cuba ?
Oui. N'écoute pas 1kult ! :D
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Re: Nos boules à mythes hautement définies

Message par 1kult »

Ah bah si, écouter tu peux ! Après imposer mon avis, je n'ai pas cette prétention... :wink: Du coup, on attend le tien !
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Re: Nos boules à mythes hautement définies

Message par Demi-Lune »

1kult a écrit :Ah bah si, écouter tu peux ! Après imposer mon avis, je n'ai pas cette prétention... :wink: Du coup, on attend le tien !
Merde, je voulais faire bref, j'ai fait dans le lapidaire. :oops: Je trouve que La lettre inachevée est le film le plus obsédant dans l'âge d'or de Kalatozov. Je ne vois absolument pas en quoi la forme de ce film serait différente des deux autres, c'est exactement le même système de mise en scène, avec ces plans-séquences complexes, cette recherche visuelle très expressive... à laquelle il ajoute un petit quelque chose que je ne retrouve pas tout à fait dans Quand passent les cigognes et Soy Cuba : une poésie crépusculaire. Le minimalisme du récit lui permet de se focaliser en permanence sur ses quelques personnages. Tu parles de la première partie en regrettant sa faiblesse, alors qu'elle m'apparaît au contraire être très belle dans son naturalisme enjoué, les caractérisations subtiles, les rapports de force déjà suggérés par la mise en scène,
Spoiler (cliquez pour afficher)
la scène où Samoïlova se retrouve dans le trou avec le Russe et qu'on sent la pulsion de viol est magistrale.
sa vitalité qui prépare en contraste au récit de survie de la seconde partie, où la mise en scène va se faire beaucoup plus posée, contemplative, comme si à l'instar des protagonistes, l'énergie était en train de la quitter et qu'une forme de paix mortelle s'emparait des images. Le récit de survie est saisissant, truffé de scènes belles et terribles.
Spoiler (cliquez pour afficher)
La dernière nuit à deux, le géologue dérivant sur son radeau de fortune...
Honnêtement, je le considère comme le plus beau Kalatozov et il serait regrettable qu'un curieux comme Eusebio passe son chemin. Il faut faire plus de publicité à ce film.
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Re: Nos boules à mythes hautement définies

Message par 1kult »

Oh, je relis mon commentaire... qu'il n'y ait pas de fausse idée : pas de provocation ou de cynisme dans mon commentaire, je disais juste que c'était mon avis, et qu'il était bien évidemment contestable.

Par contre, quand je dis que la forme est différente, je parle de Quand passent les cigognes, très réalisme socialiste, à la Carné, et de Soy Cuba, quasi-expérimental... C'était pour ça que la vision de ce film placé entre ces deux parangons m'intriguait... Je trouve qu'il y a justement dans La Lettre inachevée la même poésie que dans les Cigognes, mais qui selon moi ne prend pas... Mais, je le reprécise, ce n'est que moi... (et dire que lorsque j'étais chez Arkeion, là où j'ai découvert le film, ils avaient pléthore de films de Klimov, Kalatazov, Paradjanov et autres raretés - comme les lettres d'un homme mort de Lopouchanski... - et que je n'ai pas eu le réflexe de faire plus de copies...)

:wink:
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Re: Mikhail Kalatozov (1903 - 1973)

Message par Eusebio Cafarelli »

Kalatozov à f tourné aussi The Red Tent avec Sean Connery, Claudia Cardinale, Hardy Kruger... Quelqu'un l'a vu ?
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