Cinéma muet français

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Ann Harding
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Re: Cinéma Muet Français

Message par Ann Harding »

Pour rebondir concernant Sadoul, il y aurait de quoi réécrire toute une histoire du cinéma français muet avec tous les films qui ne sont jamais commentés dans les histoires officielles. Le cinéma dit 'commercial' produisait une multitude de films passionnants qui sont encore ignorés. Heureusement, il y a le livre de Richard Abel (French Cinema -The First Wave 1915-1929). Mais, il est en anglais...
allen john
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Re: Cinéma Muet Français

Message par allen john »

Ann Harding a écrit :Pour rebondir concernant Sadoul, il y aurait de quoi réécrire toute une histoire du cinéma français muet avec tous les films qui ne sont jamais commentés dans les histoires officielles. Le cinéma dit 'commercial' produisait une multitude de films passionnants qui sont encore ignorés. Heureusement, il y a le livre de Richard Abel (French Cinema -The First Wave 1915-1929). Mais, il est en anglais...
Merci :D . Quant à ce gros défaut d'être en Anglais, ça ne devrait pas me poser trop de problèmes...
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Ann Harding
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Re: Cinéma Muet Français

Message par Ann Harding »

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Mademoiselle de la Seiglière (1919, André Antoine) avec Romuald Joubé, Huguette Duflos, Félix Huguenet, Catherine Fontenay et Maurice Escande

Le Marquis de la Seiglière (F. Huguenet) ayant fui à l'étranger durant la révolution, sa propriété a été rachetée par son ancien fermier. De retour en France durant la Restauration, il se réaproprie sa maison et ses terres grâce aux manoeuvres de son avocat. Le vieux fermier meurt; mais, le fils de celui-ci que l'on croyait mort sur la Moskowa, Bernard Stamply (R. Joubé) réapparaît...

Le talentueux André Antoine adapte un roman célèbre de Jules Sandeau qui se situe durant les premières décennies du XIXè siècle. La Révolution, l'Empire et la Restauration sont un contexte fertile pour un roman. Les changements de régime sont autant d'opportunités pour des personnages sans scrupules. Le notaire, Maître Destournelles (Charles Lamy) a tôt fait de noter comment les changements vont lui profiter. Il souhaite épouser une belle veuve issue de l'aristocratie, Mme de Vaubert (C. Fontenay) et pour ce faire, l'aide dans ses démarches pour le Marquis de la Seiglière. Lorsqu'il réalise que la veuve le méprise, il change de camp pour aider Bernard Stamply a se réapproprier son héritage. Comme toujours chez Antoine, la direction d'acteurs est de première classe. C'est par la physionomie du notaire et du Marquis que nous comprenont les rapports des deux personnages: sournoiserie, sourire, moquerie. Quant à Huguette Duflos qui peut être fort irritante dans tant de films, elle est ici fraîche et naturelle en Mademoiselle de la Seiglière. Contrairement à son père, elle se refuse à posséder un château et des terres qui ont été indûment repris à leur ancien propriétaire. Elle tombe amoureuse de Bernard Stamply, joué avec sa sensibilité habituelle par Romuald Joubé, un habitué des films d'Antoine. Antoine modifie le roman en ajoutant une fin heureuse. Mais, cette modification n'entâche pas le plaisir que l'on ressent en voyant ce film superbement photographié en décors naturels avec des éclairages subtils. Décidément, Antoine a réalisé de superbes films dans les années 10!
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Message par bruce randylan »

Ann Harding, Kean et Casanova tu les as vu à la médiathèque de la cinémathèque ?
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Ann Harding
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Re: Cinéma Muet Français

Message par Ann Harding »

Casanova est passé sur Arte il y longtemps, j'ai donc vu un enregistrement. Pour Kean, il faut aller à la médiathèque. (Casanova est dispo là-bas aussi)
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Re: Cinéma Muet Français

Message par bruce randylan »

Merci des infos.
(et dommage pour Casanova, je ne devais pas enregistrer les muets à cette époque :( )
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Ann Harding
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Re: Cinéma Muet Français

Message par Ann Harding »

Kean d'Alexandre Volkoff va passer au Cinéma Georges Mélies de Montreuil, vendredi prochain, 29 avril à 21h00. Avis aux amateurs. :wink:
La présentation du film indique 1H36. (C'est sa durée à 24 im/sec. J'espère que c'est une erreur. La vitesse recommandée est 18 im/sec) Présentation du film: http://www.rencartaumelies.fr/FICHES/KEAN.pdf avec un lien internet que je reconnais. :fiou:
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Ann Harding
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Re: Cinéma Muet Français

Message par Ann Harding »

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[De G à D: Pierre Eloi (Septime), Laurence Myrga (Geneviève) et Dolly Davis (Josette)]

Geneviève (1923, Léon Poirier) avec Laurence Myrga, Dolly Davis, Pierre Blanchar, Thomy Bourdelle et Pierre Eloi

Une vieille servante, Geneviève (L. Myrga), raconte sa vie au poète Lamartine (P. Blanchar). Suite à la mort de sa mère, elle dut s'occuper de sa jeune soeur Josette. Alors qu'elle allait épouser un colporteur, Cyprien (T. Bourdelle), elle dut y renoncer pour ne pas abandonner celle-ci...

Léon Poirier adapte pour la deuxième fois une oeuvre de Lamartine à la suite de Jocelyn (1920) déjà interprété par Pierre Blanchar. Le film a été tourné dans les Alpes et bénéficie du travail remarquable de Robert-Jules Garnier pour les décors. Nous pénétrons dans les intérieurs dépouillés et chaleureux des montagnards du Dauphiné superbement reconstitués. La copie présentée par la Cinémathèque est superbe et permet d'apprécier au mieux les ombres et les lumières de la cinématographie. Malheureusement, cette copie de Geneviève n'a pas été restaurée et il n'y a ni générique, ni cartons d'intertitres. Ayant lu un résumé du film avant de le voir, il m'a cependant été facile de suivre l'intrigue. Geneviève raconte sa vie en une série de flash-backs. Sa vie ne fut qu'une longue série de sacrifices pour sa petite soeur. D'abord, elle renonce à se marier car sa future belle-mère refuse de prendre sa soeur à la ferme. Plus tard, sa soeur Josette ayant grandie (D. Davis), celle-ci est séduite par un dragon Septime de Rivieu (P. Eloi) qui la laisse enceinte. Dès qu'elle a accouché, Geneviève et une vieille sage-femme décident d'abandonner l'enfant devant un couvent. Mais, une loi sévère interdit les abandons d'enfant et la sage-femme est arrêtée. Quant à Josette, elle perd la raison suite à la disparition de l'enfant et meurt. Geneviève va se dénoncer comme étant la mère de l'enfant et part en prison. Quelques années plus tard, elle sort de prison et devient servante. Elle passe de maisons en maisons. Jusqu'au jour où elle est recueillie par Cyprien (T. Bourdelle), celui qui fut son fiancé. Elle devient la servante de la ferme et retrouve son petit neveu qui a été adopté par des gens du pays. Cette histoire très mélodramatique bénéficie d'une très bonne interprétation. De plus, les scènes dans les alpages et les villages de montagne ont un aspect documentaire passionnant. Il semble bien que la plupart de la figuration soit composée de gens du cru. On voit les visages tannés par le soleil des vieilles sous leurs coiffes et les paysans en habit traditionnel. La scène des fiançailles de Geneviève et de Cyprien recrée les us et coutûmes des dauphinois au XIXè siècle. La fiancée arrive montée sur un cheval tirée par le fiancé. Puis, on lui demande de boire un verre d'eau de la fontaine avec son promis ainsi que de partager le pain. S'en suit une grande farandole où tout le village se rassemble pour faire la fête. Les scènes d'intérieur -bien que tournées en studio- sont éclairées comme s'il s'agissait d'une vraie maison. Il y a des ombres puissantes dans ces maisons montagnardes avec leurs toutes petites fenêtres. Laurence Myrga a un rôle écrasant en Geneviève car elle est pratiquement de toutes les scènes. Elle s'en sort plutôt bien dans un rôle tragique qui ne lui permet que peu de variété, à part au début du film lors des fiançailles. Ayant vu le film sans aucun intertitre, je constate que l'intrigue reste limpide malgré l'absence de ceux-ci. C'est certainement le signe d'un film bien réalisé. Léon Poirier a réalisé aussi bien des documentaires (La Croisière Noire) que des fictions (Jocelyn, Narayana). Il utilise la caméra subjective lorsque le récit le demande, mais il ne fait pas partie de l'avant-garde cinématographique de l'époque. Néanmoins, Geneviève est sans aucun doute une oeuvre intéressante du patrimoine cinématographique des années 20.
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Re: Cinéma Muet Français

Message par riqueuniee »

Plus de détails sur la rétrspective Alice Guy, que j'avais évoquée dans je ne sais plus quel sujet, dans le topic que je viens d'ouvrir à ce propos.
En ce qui concerne la médiathèque de la cInémathèque,je n'y suis pas encore allée (et pourtant je suis abonnée). Il semblent avoir un catalogue très étendu.
La cinémathèque propose par ailleur régulièrement des muets français , dans sa programmation régulière, mais n'a jamais encore (du moins depuis sa réouverture) proposé de cycle spécifique sur le cinéma muet français.
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Re: Cinéma Muet Français

Message par bruce randylan »

Il y a quand même eut un cycle sur la société Albatros cette année :wink:
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Re: Cinéma Muet Français

Message par Ann Harding »

En général, les films muets français sont programmés dans le cadre de l'histoire générale du cinéma. Quant aux films muets numérisés par la cinémathèque, le catalogue est assez réduit, environ une quarantaine de titres (surtout le fond Albatros et les films d'Epstein). Il y a beaucoup plus de films disponibles au Forum des Images et à la BNF (films numérisés par les Archives Françaises du Film).
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Re: Cinéma Muet Français

Message par 1kult »

Bruce Randylan signe une fois encore deux nouvelles critiques de films muet. Il est question aujourd'hui de Léonce Perret, avec deux de ses films : La Dentellière et Qui. Son article est accessible ici :

http://www.1kult.com/2011/05/13/la-dent ... ce-perret/

:wink:
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Re: Cinéma Muet Français

Message par bruce randylan »

Ah ben j'allais le dire ! :)
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Re: Cinéma Muet Français

Message par allen john »

Je remets en ligne ce petit compte-rendu des films de Capellani, qui est sans doute plus à sa place ici que dans le topic consacré au muet.

M. Albert Capellani: 1906-1909


Grâce à un coffret à la fois austère et plein de bonnes choses, on peut se faire une petite idée du travail de ce pionnier, Albert capellani, l'un des réalisateurs Français qui comme Tourneur a fait un petit tour aus Etats-Unis, de 1915 à 1923. Pour commencer, on peut s'intéresser à ses films courts, avant qu'il ne se lance dans des adaptations fleuves de grands classiques littéraires (Zola, Hugo surtout). Ces films sont des purs produits de Pathé, plus prolétarienne que la conservatrice Gaumont; les films sont réalisés par des "spécialistes": George Monca a en charge la comédie, Segundo de chomon la féérie (Largement imitée de Méliès), et Zecca, Nonguet et Capellani se chargent quant à eux des drames.

Les films courts de Capellani disponibles dans le coffret, à une exception près, font partie de cette catégorie. tous sont très courts, seuls deux atteignent les dix minutes. Beaucoup sont marqués par une approche cruelle, violente et graphique, qui culmine dans des scènes de mort, et le principal sujet reste les amours cruelles, et leurs horribles conséquences. Tous les films alternent déja des séquences d'intérieur parois tributaires de décors bien mal fichus (Le pavillon de chasse en carton-pâte dans l'age du coeur, par exemple), d'autre fois plus soignés, et des extérieurs qui sont frappants par leur simplicité et leur naturalisme. La caméra reste à bonne distance, mais on le sentiment que les acteurs trouvent un juste milieu, le bon geste, dans ce qui est une utilisation très efficace de l'espace. A coté de ces six films, on remarquera un autre court, le plus long de fait, qui est une féérie, dans laquelle capellani profite des bons offices de Segundo de Chomon, opérateur spécialiste des effets spéciaux, et spécialiste maison chez Pathé des films merveilleux. On peut rapprocher ce film d'un autre plus connu, le court métrage La légende de Polichinelle (absent du coffret), avec un jeune Max Linder d'avant Gaumont et la gloire, et qui est attribué à Capellani également. Enfin, le dernier film est à ranger dans les moyens métrages, totalisant trois bobines, et anticipant sur les films plus longs et plus ambitieux de Capellani: c'est, déjà, une adaptation de Zola...

Drame Passionnel (1906)
le titre est très clair, le drame en question nous est narré par le menu: un homme quitte sa maitresse, mère d'une petite fille, et se marie pour l'argent. Lors du mariage, l'ex est là, décidée à se venger... un film assez direct, cru, d'une grande clarté.

Mortelle Idylle (1906)
La encore, on ne peut pas dire que le titre soit vraiment crypté. Une femme trahit l'amour de son ami d'enfance, celui-ci se venge d'une façon expéditive. Le film montre un exemple très intéressant de construction de suspense, puisque il y a une tentative de meurtre avant que le tueur n'atteigne son but. Ainsi, le spectateur est placé dans l'attente de ce qui va venir... Encore une fois, un film choc, qui atteint son but en peu de temps.

L'age du coeur (1906)
Ce dur film conte les mésaventures d'un couple "mal assorti", nous dit un intertitre: il est vieux, elle est jeune, le premier gandin qui passe devient un amant. une bonne âme prévient le mari, qui jure de se venger... Mais il en est incapable, alors... il retourne dans sa chambre et se suicide, de façon très graphique. On est ici à deux doigts du grand guignol, avec un alliage astucieux de trucage cinématographique (On arrête tout simplement la caméra et le mouvement) et de maquillage sanglant. Le cinéma de capellani va déja vers le réalisme sans concessions...

La femme du lutteur (1906)
Vu à plus grande distance que les autres, ce film incorpore un grand nombre de figurants, ce qui est d'autant plus justifié qu'unz partie de laction se place dans le cadre forain: un lutteur à succès se laisse draguer par une riche bourgeoise, et abandonne roulotte, femme et enfants pour s'installer dans la belle vie. Le sujet parle non seulement d'abandon du domicile conjugal, d'adultère, et donc de sexe. le fait que l'homme fasse un usage professionnel de son corps est à prendre en compte. En tout cas, cette fois, il y a utilisation d'arme blanche. A noter aussi, dans tous ces films, le crime est la fin: la police n'intervient pas, en tout cas pas dans l'espace filmique, tout comme, on le verra, dans l'assommoir... Pas de résolution bourgeoise, donc.

Pauvre mère (1906)
Encore un film dur! cette fois, une mère dont la fille s'est tuée sombre dans l'alcoolisme, devient folle, et s'empare dans un jardin public d'une fillette qu'elle prend pour la sienne. Elle meurt dans un couvent, "visitée" une dernière fois par le fantôme de sa fille. On notera qu'elle est seuls, sans qu'on puisse déterminer si elle est veuve, divorcée, ou... pire. Au mur, dans la première scène, un portarit anonyme d'un monsieur en moustache permet éventuellement de rassurer le bourgeois!

La fille du sonneur (1906)
Un vieil homme, sonneur de cloches à Notre-Dame, désavoue sa fille qui fricote avec un monsieur pas comme il faut. La fripouille abandonne la jeune femme avec un bébé, et celle-ci n'a d'autre solution que de laisser la petite à son père, qui la prend en charge, avec suffisamment d'amour. Mais la mère cherche ensuite à revoir la petite, contre l'avis du grand-père. La copie dure dix minutes, et est un condensé du film. un mélodrame, donc, mais marqué par la composition, la scénographie et l'utilisation parcimonieuse de figuration: on est devant un film qui ménage ses effets, et si certaines scènes avec le veiux sonneur, au jeu excessif, vont trop loin dans le pathos, on le suit avec tension. Une scène avec le vieux sonneur à coté d'une gargouille, qui contemple l'horizon, et don,c les tits de Paris, atteint à la granduer: c'est un moment de pure poésie. N'oublions pas que Capellani réalisera une version de Notre-Dame de Paris, en 1911...

Aladin ou la lampe merveilleuse (1906)
Très décoratif, ce film assez peu intéressant est typique de la production féérique, avec ses tableaux et son final en forme de ballet ou de revue. Segundo de Chomon a donc contribué avec ses effets, qui sont très bien amenés, mais les deux minutes de danseuses exotiques avec couleurs au pochoir nous donnent envie de retournenr à notre Paris des passions en 1906 tel que le dépeint Capellani...

La légende de Polichinelle (1907)
Parfois attribué à Nonguet, parfois à Capellani, ce Polichinelle est très soigné mais souffre des mêmes défauts que le précédent film. il n'apporte pas grand chose de plus à notre affection pour Max Linder, pas vraiment dans son élément, et rien du tout à notre intérêt pour Capellani, dont on veut découvrir les beaux films, séance tenante!

L'assommoir (1909)
Cette adaptation de Zola en trois bobines est excellente. En dépit de la longueur du film, à une époque ou on ne s'aventurait pas dans le long métrage en effet, la maitrise de l'ensemble est impressionnante. En dépit de sa brièveté, on suit ici l'évolution de personnages, et le décor, tant humain que matériel, est très réaliste, ou pour reprendre l'expression consacrée, tant pis pour le cliché, "naturaliste". c'est du Zola, après tout, et pas encore passé par la censure, on y appelle un chat un chat. il y est question de vie 'à la colle', de saoulographie, de crise de delitium, d'absinthe, de basse vengeance, le tout dans une atmosphère ô combien populaire.

Un grand cinéaste, de toute évidence!

Merci de nouveau à Ann Harding, qui nous ouvre les yeux assez souvent sur notre patrimoine cinématographique...

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Re: Cinéma Muet Français

Message par Ann Harding »

allen john a écrit :Merci de nouveau à Ann Harding, qui nous ouvre les yeux assez souvent sur notre patrimoine cinématographique...
Merci Allen John. Il va falloir que je me mette au coffret Capellani, moi aussi. :wink:
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