Nagisa Oshima (1932-2013)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Boubakar
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Re: Nagisa Oshima

Message par Boubakar »

L'obsédé en plein jour (1966)

Je suis assez d'accord avec Bruce, c'est un film assez déroutant ; là où les premières minutes sont assez claires, Oshima part sur plusieurs directions, ce qui fait qu'on se sent un peu perdu, même si à la fin, tout se regroupe (surtout dans la scène, sublime, dans le train, où les deux femmes discutent). J'aime bien aussi l'utilisation des flash-backs, qui permettent de bien cerner le personnage de Eisuke.
En gros, je retiendrais surtout sa qualité technique exemplaire, et une très belle utilisation du Scope.
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Jack Carter
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Re: Nagisa Oshima

Message par Jack Carter »

Max mon amour est prevu en octobre 2009 chez Studio Canal :wink:
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The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
Nicolas Mag
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Re: Nagisa Oshima

Message par Nicolas Mag »

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pour le 1er octobre
Alligator
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Re: Nagisa Oshima

Message par Alligator »

Etsuraku (Les plaisirs de la chair) (Nagisa Oshima, 1965) :

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plein d'autres captures
_______________

Petite déception en ce qui concerne une histoire qui ne m'a jamais intéressé. Le personnage joué par Katsuo Nakamura est le jouet d'un destin farceur, ce qui a priori constitue un canevas séduisant. Mais pour une raison qui m'échappe encore, je me suis fortement ennuyé. Je ne pense pas que le film soit fondamentalement emmerdant. Non, c'est plutôt une affaire personnelle, ou le comédien qui ne me plait pas, je ne sais pas bien.

Par bonheur, la mise en image d'Oshima s'est révélée subjugante à bien des égards. D'abord, l'utilisation qu'il fait du scope couleur est des plus originales et risquées. Il s'approprie à la manière d'un peintre toutes les distances entre sujet et caméra, joue sur les flous, travaille également ses lumières et les couleurs mais surtout ce qui frappe tout le long du film c'est l'investissement total du cadre : le sujet parfois visible dans un coin transforme l'image cinéma en oeuvre picturale, fausse inerte et vraie fascinante.

Par conséquent, si le sort que le scénario réserve à ce puceau amoureux ne m'a guère tenu en éveil, j'ai pu résister aux tentations de Morphée grâce à une forme par moments très proches de l'art pictural. Je me suis tellement peu intéressé à cette histoire que je me retrouve un peu démuni, à ne savoir qu'en dire.
beb
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Re: Nagisa Oshima

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Re: Nagisa Oshima

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gnome
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Re: Nagisa Oshima

Message par gnome »

beb a écrit :Le Retour des trois soûlards (1968)
C'est une farce ou plutot les pérégrinations de 3 étudiants, un peu ado sur les bords, face à 2 étudiants coréens.
Le film est assez amusant, mais le comique s'émousse petit à petit.
Bien entendu, comme toujours chez Oshima, la critique de la société japonaise est bien là avec le questionnement sur la nationalité. Et comme d'habitude, je suppose qu'on doit louper un certains nombres de référence si on ne connait pas parfaitement la société japonaise.
Mais cela reste un petit film sympathique.
Découvert le premier janvier entre 1 et 2 h du matin et dans un état pas tout à fait favorable... :oops:
Le film m'a bien plu, mais j'ai vraiment l'impression d'être passé à côté de quelque chose, notamment à cause du contexte historique que je ne maitrise pas du moins pour cette période de l'histoire japonaise...
A revoir sobre, non fatigué et avec un petit background historique, donc... :mrgreen:
J'aurais préféré que ma soeur me dégotte Histoire des chansons paillardes au Japon.... :|
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Re: Nagisa Oshima

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Re: Nagisa Oshima

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Re: Nagisa Oshima

Message par gnome »

gnome a écrit :
beb a écrit :Le Retour des trois soûlards (1968)
Découvert le premier janvier entre 1 et 2 h du matin et dans un état pas tout à fait favorable... :oops:
Le film m'a bien plu, mais j'ai vraiment l'impression d'être passé à côté de quelque chose, notamment à cause du contexte historique que je ne maitrise pas du moins pour cette période de l'histoire japonaise...
A revoir sobre, non fatigué et avec un petit background historique, donc... :mrgreen:
J'aurais préféré que ma soeur me dégotte Histoire des chansons paillardes au Japon.... :|
Bon, revu dans de bonnes conditions le film révèle ses qualités. Sous couvert de Burlesque, Oshima joue avec les possibilités que lui offre le média cinéma pour proposer une intéressante démonstration du fait qu'au Japon, à l'époque, c'était l'habit qui faisait le moine :mrgreen: . Ainsi, il se permet de faire de ludiques retours en arrière pour permettre à ses héros de tenter de se sortir de leur épineuse situation d'une autre manière que celle utilisée à l'origine. Ainsi, ils vont affiner leurs choix en fonction de ce qu'ils ont vécu avant un peu à la manière d'un livre dont vous êtres le héros où vous corrigez vos choix malheureux la fois suivante en prenant une autre décision. Forts des informations glanées, ils retourneront (ou pas) la situation à leur avantage, se feront véritablement passer pour des Coréens. Oshima brouille petit à petit les pistes, au point que même les protagonistes, ne savent plus vraiment qui ils sont à un certain moment. Un film riche, un brillant exercice de style amusant et superbement filmé.
Ne jamais rester sur une "mauvaise impression"... 8.5/10
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Re: Nagisa Oshima

Message par joe-ernst »

Découvert ce Retour des trois soûlards et si le début promettait beaucoup (ce côté burlesque renforcé par cette chanson drôle et kitsch), on ne peut en dire autant de la suite. Le côté répétitif m'a ennuyé, l'aspect exercice de style peinant à masquer un scénario bien mince, alors même que la thématique du film est assez passionnante (la nationalité d'une personne n'est déterminée qu'en fonction de l'uniforme qu'elle porte). Le film dure un peu moins d'une heure et quart mais il m'a paru bien long.
L'hyperréalisme à la Kechiche, ce n'est pas du tout mon truc. Alain Guiraudie
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Le révolté - Amakusa shiro tokisada (1962)

Message par gnome »

repost du topic naphtalinippon :

- Le révolté - Amakusa shiro tokisada (Nagisa Oshima) 1962
Avec ce film de commande, Oshima se penche sur le problème de la persécution des chrétiens sous l'ère des shoguns Tokugawa au travers de la destinée de Shirō Amakusa, chrétien japonais connu pour avoir mené une rébellion et avoir défendu une communauté chrétienne contre la répression du pouvoir en place en 1638. Certes, la mise en scène est assez classique, la narration est relativement linéaire et le film parait bien sage en regard des audaces formelles auxquelles l'auteur nous habituera dans les films suivants (je pense par exemple, pour ceux que j'ai vu, aux formidables Il est mort après la guerre et au Journal d'un voleur de Shinjuku) et qui à priori déjà bien présentes dans sa trilogie de la jeunesse et dans Nuit et Brouillard au Japon (pas encore vus), mais c'est sans compter sur le talent d'Oshima. Sur un sujet comparable au Silence de Masahiro Shinoda, au film réflexif sur la foi et le doute, sur la relativité d'une certaine "Vérité (avec un grand V)", Oshima livre un Jidai Geki de très bonne facture qui ne mérite pas le dénigrement dont il souffre, mais axe sa thématique sur la révolte (voire la révolution) contre le pouvoir en place et ses dictats. En ce sens, le film ne s'éloigne pas tant que ça des thématiques de son auteur. Là où le film de Shinoda pèchait par son interprétation (surtout les acteurs occidentaux qui plombaient le film) et une mise en scène finalement assez plate pour l'auteur de L'attentat ou de Double suicide à Amijima (!!!), le film d'Oshima, hormis une ou deux petites baisses de rythme et en dépit d'un rythme justement assez lent m'a passionné de bout en bout et révèle même quelques bons morceaux de bravoure. Oshima dépeint de manière assez crue les sévices subis par les communautés chrétiennes et la scène de la "danse de la paille" reste dans les mémoires.
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-Kaonashi-
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Re: Nagisa Oshima

Message par -Kaonashi- »

Je n'avais pas entendu parler de ce film d'Oshima, et du coup ça m'intrigue, pour plusieurs raisons. D'abord le sujet m'intéresse beaucoup, et aussi parce que je partage ton point du vue sur le Silence de Shinoda. Le bouquin, assez austère, m'avais beaucoup plu (si tu as la chance de le trouver en biblio, saute dessus, d'autant qu'il n'est plus édité), et j'avais aimé le style de Shinoda dans Double suicide à Amijima et Assassinat. Le résultat était assez faible.
Ah ! si Scorsese réussissait enfin à réaliser son adaptation ! Mais je m'égare. Oshima qui s'attaque à un sujet pareil, même si c'est moins virulent qu'à son habitude, je suis curieux de voir ça !
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Père Jules
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Re: Nagisa Oshima

Message par Père Jules »

Je profite de cette "remontée de topic" pour demander conseil aux classikiens.
Bien que pas prude pour deux sous, j'hésite toujours à m'attaquer à L'empire des sens. Je me souviens être tombé dessus un soir sur FR3, je devais avoir 14 ans, au moment de la dernière scène. Forcément légèrement traumatisante. :P
Mais je lis un peu partout des éloges, et un coffret BR arte comprenant le film et L'empire de la passion me fait dangereusement de l'œil. Il ne m'en faudra pas beaucoup pour que je craque. A vous :mrgreen:
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gnome
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Re: Nagisa Oshima

Message par gnome »

Personnellement, ce film me laisse froid. Le seul intérêt qu'a pu avoir le film un jour est de montrer pour la première fois (ou à peu près) des scènes de sexe non simulé dans une film non pornographique. Oshima a fait mille fois mieux ailleurs et je ne comprendrai jamais l'engouement qu'on a pour ce film. C'est bien filmé... Ok. Rien à redire là dessus. Mais le film se résume à peu de choses. 75 à 80% de sexe sous prétexte de nous illustrer la passion d'Abe Saada sauf que pour moi, ça fait tout sauf ça. On ne ressent aucun sentiment. Si Oshima voulait montrer que la passion d'Abe Saada pour son amant se résumait à l'amour exclusif de son sexe, c'est réussi (c'est d'ailleurs la seule chose qu'elle garde de lui... :mrgreen: ), mais moi, pour que ça marche, j'ai besoin de sentiments. J'ai déjà donné mon avis sur le sexe cru à l'écran autre part (notamment dans un topic dédié au film qui a dû se perdre dans les méandres du forum et dans le topic Shortbus), je ne vais pas recommencer ici, mais si dans Shortbus, je trouvais que ça se faisait dans un contexte émotionnel très fort, ici, l'émotion, on la cherche. Du coup, je me suis toujours ennuyé devant cette succession de scènes de sexe à peine coupées de temps en temps par une escapade extérieure pour aller s'envoyer en l'air avec un vieux...

Mais c'est un avis personnel. Et ce n'est pas faute d'avoir essayé. J'ai quand même vu le film 3 fois certainement, peut-être 4 fois. Je préfère de loin L'empire de la passion qui n'est pourtant pas dénuée de longueurs...

Mais je suis prêt à en rediscuter... Je pense que tu te dois de le voir... :wink:
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