Notez les films de juin 2008
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MUHAMMAD ALI THE GREATEST de Tom Gries (et Monte Hellman)
Pas fan de sport mais amateur de films sur la boxe, j'ai vu il y a quelques années WHEN WE WERE KINGS et j'étais très curieux de la découverte d'un docu-fiction sur ce grand sportif du siècle dernier. Je dois dire que j'ai été beaucoup moins emballé qu'avec le documentaire de Taylor Hackford. Ce film transpire l'ego surdimensionné de Clay (qui joue son propre rôle: le narcissisme poussé à l'extrême), du scénario co-écrit avec son manager conseiller (Herbert Muhammad?) et qui sent la réponse "pour de vrai" au phénomène ROCKY (les plans d'entrainement avec couchers de soleil, etc.).
Je n'ai trouvé le film ni très intéressant, ni très révélateur de la personnalité du bonhomme. Certes il appuie sur plusieurs points qui font mal (racisme americain anti noir et anti musulman principalement), il fait parfois preuve d'une certaine lucidité (par exemple avec la scène où il réprimande sa 1ère copine, habillée trop court, à coups d'arguments voisins du religieux), mais dans ses débordements ego/show j'ai fini par le trouver assez insupportable en fait, ou en tout cas cette reconstitution est vite lassante. On voit juste une personnalité très forte et l'on devine que l'angle de vue de cette histoire est en grande partie édulcoré (c'est ce que j'ai ressenti). Non pas que j'aurais préféré avoir des analyses de ses combats (WHEN WE WERE KINGS répond grandement à ce manque) mais c'est juste trop lisse et trop "à la gloire de".
Et puis la vf n'aide pas, avec sa traduction qui sent trop l'écrit...
Pas fan de sport mais amateur de films sur la boxe, j'ai vu il y a quelques années WHEN WE WERE KINGS et j'étais très curieux de la découverte d'un docu-fiction sur ce grand sportif du siècle dernier. Je dois dire que j'ai été beaucoup moins emballé qu'avec le documentaire de Taylor Hackford. Ce film transpire l'ego surdimensionné de Clay (qui joue son propre rôle: le narcissisme poussé à l'extrême), du scénario co-écrit avec son manager conseiller (Herbert Muhammad?) et qui sent la réponse "pour de vrai" au phénomène ROCKY (les plans d'entrainement avec couchers de soleil, etc.).
Je n'ai trouvé le film ni très intéressant, ni très révélateur de la personnalité du bonhomme. Certes il appuie sur plusieurs points qui font mal (racisme americain anti noir et anti musulman principalement), il fait parfois preuve d'une certaine lucidité (par exemple avec la scène où il réprimande sa 1ère copine, habillée trop court, à coups d'arguments voisins du religieux), mais dans ses débordements ego/show j'ai fini par le trouver assez insupportable en fait, ou en tout cas cette reconstitution est vite lassante. On voit juste une personnalité très forte et l'on devine que l'angle de vue de cette histoire est en grande partie édulcoré (c'est ce que j'ai ressenti). Non pas que j'aurais préféré avoir des analyses de ses combats (WHEN WE WERE KINGS répond grandement à ce manque) mais c'est juste trop lisse et trop "à la gloire de".
Et puis la vf n'aide pas, avec sa traduction qui sent trop l'écrit...
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Re: Notez les films de juin 2008
Super Fly (Gordon Parks Jr, 1972)
Si la bande originale signée Curtis Mayfield est dans la discothèque de toute personne possèdant une audition en parfait état, le film lui est beaucoup moins célébré... à tord.
Réalisé par Gordon Parks Jr (fils du célèbre metteur en scène de Shaft) avec comme budget 2 euros 50, le film narre l'histoire d'un dealer de dope qui tente de devenir une personne honnête de façon malhonnête. La qualité du scénario, c'est de décrire un personnage qui, plus il tente de renter dans les rangs, de devenir un honnête citoyen, plus il s'engouffre dans le crime et la marginalité. Mais la vraie valeur ajoutée de Super Fly est bien cette mise en scène, qui parce que le budget est ridicule, rivalise d'invention, de débrouille et Gordon Parks Jr filme caméra à l'épaule des courses poursuites, filme comme un documentaire des échanges urbains avec de vrais figurants et fait durer les plans donnant à certaines séquences une certaines élégance, notamment une scène (de bain) érotique qui fait partie des scènes les plus sensuelles qui m'ai été donné de voir.
Prochaine étape, découvrir sa suite : Super Fly T.N.T. (Ron O'Neal).
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Re: Notez les films de juin 2008
Joli!Ballin Mundson a écrit : [
La première apparition de l'héroïne :
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Je n'ai pas vu ce film, mais j'ai toujours trouvé que Joan Crawford dans ce film ressemblait étrangement au futur Tony Curtis travesti dans "Certains l'aiment chaud"... c'est assez troublant.
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Re: Notez les films de juin 2008
SALVATORE GIULIANO
Film un peu trop radical pour moi, mais j'ai trouvé ça plutôt intéressant avec le traitement bizarre du noir et blanc qui renforce l'aspect quasi docu du film. On se perd un peu dans certains flash backs, mais il y a un certain souffle et la séquence du procès est plutôt bien faîte.
Film un peu trop radical pour moi, mais j'ai trouvé ça plutôt intéressant avec le traitement bizarre du noir et blanc qui renforce l'aspect quasi docu du film. On se perd un peu dans certains flash backs, mais il y a un certain souffle et la séquence du procès est plutôt bien faîte.
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Re: Notez les films de juin 2008
effectivement!Miss Nobody a écrit : Je n'ai pas vu ce film, mais j'ai toujours trouvé que Joan Crawford dans ce film ressemblait étrangement au futur Tony Curtis travesti dans "Certains l'aiment chaud"... c'est assez troublant.
je n'y avais jamais pensé
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Re: Notez les films de juin 2008
Et en même temps, difficile de faire plus camp que Joannie...Ballin Mundson a écrit :effectivement!Miss Nobody a écrit : Je n'ai pas vu ce film, mais j'ai toujours trouvé que Joan Crawford dans ce film ressemblait étrangement au futur Tony Curtis travesti dans "Certains l'aiment chaud"... c'est assez troublant.
je n'y avais jamais pensé
Dernière modification par joe-ernst le 11 juin 08, 12:20, modifié 1 fois.
L'hyperréalisme à la Kechiche, ce n'est pas du tout mon truc. Alain Guiraudie
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Re: Notez les films de juin 2008
The Marseille Contract (Robert Parrish, 1974)
Intéressant polar que voici qui doit tout (ou presque) à son casting quatre étoiles.
Si le scénario est convenu au possible (comme l'ont noté Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon, avec des idées pompées sur d'autres films de l'époque), la mise en scène solide (sans être exceptionnel), l'humour pince sans rire assez étonnant et donc ce casting brillant avec un Michael Caine toujours aussi cool, James Mason jouant un dandy français, Anthony Quinn tirant la tronche comme souvent et Marcel Bozzuffi en hitman, font du film un bon divertissement.
Y'a même Georges Beller qui joue un indic !
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Re: Notez les films de juin 2008
Sans oublier l'excellente musique composée par Roy Budd.
"Toutes les raisons évoquées qui t'ont paru peu convaincantes sont, pour ma part, les parties d'une remarquable richesse." Watki.
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Re: Notez les films de juin 2008
Happy End (Oldrich Lipský) 1966
L'histoire d'un ouvrier, tueur dans les abattoirs décide de noyer sa femme dans une baignoire lorsqu'il apprend que celle-ci entretien une liaison avec un amant. Il la découpe ensuite en petit morceaux qu'il cache dans une valise avant de se faire bêtement surprendre par un agent de police. Il finit décapité, sur une guillotine. Basé sur un canevas traditionnel, la singularité de l'œuvre réside en fait dans la manière dont elle est racontée puisque tout le film se déroule à l'envers, un peu sur le même principe expérimental que le vidéoclip de Coldplay "The Scientist".
En voix off, le personnage fait le point sur sa vie et nous raconte son histoire. On apprend ainsi, qu'il aime secrètement depuis l'enfance, Anezka, une grosse modiste. Comme Christopher Reeve à la fin de "Superman", il remonte le temps à la recherche de l'être cher et fait ressortir les fantômes du passé... Le film se présente alors comme une farce macabre qui semble se moquer du cinéma muet; il en reprend l'esthétique noir et blanc, volontairement jaunie, ainsi que l'utilisation musicale. (Ragtime, pots pourris...) Evidemment l'utilisation ininterrompu de la marche arrière crée des situations particulièrement cocasses. Une scène de repas se transforme ainsi en une scène de déglutition, où les acteurs semblent recracher les aliments qu'ils ingurgitent et le dialogue est absurde car les phrases sont montées à l'envers. Par exemple, le spectateur entend d'abord la réponse d'un personnage avant de connaître la question qui lui a été posée... Au final, une réjouissante parabole burlesque sur le destin tragique de la vie.
L'histoire d'un ouvrier, tueur dans les abattoirs décide de noyer sa femme dans une baignoire lorsqu'il apprend que celle-ci entretien une liaison avec un amant. Il la découpe ensuite en petit morceaux qu'il cache dans une valise avant de se faire bêtement surprendre par un agent de police. Il finit décapité, sur une guillotine. Basé sur un canevas traditionnel, la singularité de l'œuvre réside en fait dans la manière dont elle est racontée puisque tout le film se déroule à l'envers, un peu sur le même principe expérimental que le vidéoclip de Coldplay "The Scientist".
En voix off, le personnage fait le point sur sa vie et nous raconte son histoire. On apprend ainsi, qu'il aime secrètement depuis l'enfance, Anezka, une grosse modiste. Comme Christopher Reeve à la fin de "Superman", il remonte le temps à la recherche de l'être cher et fait ressortir les fantômes du passé... Le film se présente alors comme une farce macabre qui semble se moquer du cinéma muet; il en reprend l'esthétique noir et blanc, volontairement jaunie, ainsi que l'utilisation musicale. (Ragtime, pots pourris...) Evidemment l'utilisation ininterrompu de la marche arrière crée des situations particulièrement cocasses. Une scène de repas se transforme ainsi en une scène de déglutition, où les acteurs semblent recracher les aliments qu'ils ingurgitent et le dialogue est absurde car les phrases sont montées à l'envers. Par exemple, le spectateur entend d'abord la réponse d'un personnage avant de connaître la question qui lui a été posée... Au final, une réjouissante parabole burlesque sur le destin tragique de la vie.
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Re: Notez les films de juin 2008
Bien sur !julien a écrit :Sans oublier l'excellente musique composée par Roy Budd.
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
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Re: Notez les films de juin 2008
The Swimmer - Frank Perry (1968)
En voilà un film passionnant et au sujet pour le moins original. C'est ce que le film laisse d'obscurité sur le personnage de Burt Lancaster qui en fait le prix. AMG parle d'un film qui étirerait la scène initiale du Lauréat jusqu'à en faire son sujet complet et c'est assez juste. Le film est un vrai produit de son époque que ce soit sociologiquement ou esthétiquement parlant (quelques afféteries visuelles dans les bois sont peut-être de trop d'ailleurs).
Pour la scène que j'appellerais du "saut à cheval", j'ai pas mal pensé à une des scènes de Virgin Suicides (celle où on entend le morceau de Air à la trompette, je ne retrouve plus le titre). Je ne sais pas si le rapprochement a déjà été fait entre les deux films.
En voilà un film passionnant et au sujet pour le moins original. C'est ce que le film laisse d'obscurité sur le personnage de Burt Lancaster qui en fait le prix. AMG parle d'un film qui étirerait la scène initiale du Lauréat jusqu'à en faire son sujet complet et c'est assez juste. Le film est un vrai produit de son époque que ce soit sociologiquement ou esthétiquement parlant (quelques afféteries visuelles dans les bois sont peut-être de trop d'ailleurs).
Pour la scène que j'appellerais du "saut à cheval", j'ai pas mal pensé à une des scènes de Virgin Suicides (celle où on entend le morceau de Air à la trompette, je ne retrouve plus le titre). Je ne sais pas si le rapprochement a déjà été fait entre les deux films.
Dernière modification par AtCloseRange le 12 juin 08, 23:41, modifié 1 fois.
Meilleur topic de l'univers
https://www.dvdclassik.com/forum/viewto ... 13&t=39694
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Re: Notez les films de juin 2008
Ici mon cher :julien a écrit :bruce randylan a écrit : Et il y a un moyen de le voir ?
http://www.superhappyfun.com/product.cfm?whereme=1963
Avec des sous-titres en anglais.
"Toutes les raisons évoquées qui t'ont paru peu convaincantes sont, pour ma part, les parties d'une remarquable richesse." Watki.
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Re: Notez les films de juin 2008
Hop, commandé.AtCloseRange a écrit :The Swimmer - Frank Perry (1968)
En voilà un film passionnant et au sujet pour le moins original. C'est ce que le film laisse d'obscurité sur le personnage de Burt Lancaster qui en fait le prix. AMG parle d'un film qui étirerait la scène initiale du Lauréat jusqu'à en faire son sujet complet et c'est assez juste. Le film est un vrai produit de son époque que ce soit sociologiquement ou esthétiquement parlant (quelques afféteries visuelles dans les bois sont peut-être de trop d'ailleurs).
Pour la scène que j'appellerais du "saut à cheval", j'ai pas mal pensé à une des scènes de Virgin Suicides (celle où on entend le morceau de Air à la trompette, je ne retrouve plus le titre). Je ne sais pas si le rapprochement a déjà été fait entre les deux films.
Comme les Notting Hillbillies : "Missing...Presumed Having a Good Time (on Letterboxd : https://letterboxd.com/ishenryfool/)"
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Re: Notez les films de juin 2008
Le Vicomte règle ses comptes (Maurice Cloche, 1967)
Film kitchausse au possible, Le Vicomte règle ses comptes, sorte de sous-OSS 117 (c'est dire) accumule les scènes surréalistes, les poses kéké de Kerwin Mathews, les blagues à deux euros et des filles de toute beauté.
Mais l'ensemble est réalisé avec une telle naïveté, un tel panache et une bonne humeur (communicative) que le film est franchement sympathique et à certains moment, offre des plans magnifique dont une imagerie de Paris dans les 60's magnifique.
En plus, la chanson titre est interprété par Dick Rivers !
Les Seins de glace (Georges Lautner, 1974)
Un film étrange mais pas inintéressant.
Le film de Georges Lautner, nous entraine dans une intrigue tortueuse et complexe autours de Mireille Darc, filmé avec un style froid mais fascinant, étonnant de la part du réalisateur mais cohérent vis à vis du scénario. On aime à se perdre dans ce cauchemar et observer ces comédiens tous excellents, surtout Claude Brasseur, sympathique sur l'instant et auquel on s'identifie avec rapidité et facilité.
Une grande réussite.
Erotissimo (Gérard Pirès, 1968)
Avant de commettre les pires bouses français actuelles, Gérard Pirès était un honnête réalisateur de comédie dont fait partit ce Erotissimo.
Le film est une comédie psychédélique et bigarrée, narrant la vie d'une femme mariée mais frustrée sexuellement qui tente par tous les moyens de raviver la flamme chez son homme. Si le casting est aux petits oignons (même les guests sont cultes), le scénario à tendance à tourner en rond et la mise en scène expérimentale peu parfois lassé.
Mais le métrage est plus que sympa et le thème reste osé pour une comédie de l'époque.
La musique du film est elle, une petite merveille !
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)