Bob Fosse (1927-1987)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Alexandre Angel
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Re: Bob Fosse (1927-1987)

Message par Alexandre Angel »

Barry Egan a écrit : 1 nov. 20, 14:17 Choc cinématographique, j'imagine !
Bien sûr.
Je l'ai souvent évoqué.
Le film a été la première séance de ma vie où l'exaltation ressentie n'avait rien à voir avec celle occasionnée par La Guerre des Etoiles, L'Empire contre-attaque ou Les Aventuriers de l'Arche perdue, tous sortis à la même époque.
Celle produite par All that jazz, n'était pas provoquée par de la promo, une excitation médiatique mais purement et simplement par le film lui-même tel que je le découvrais.
J'ose à peine établir un parallèle mais c'était comme un dépucelage.
C'était pas tant le côté comédie musicale qui m'a fait exulté mais le sentiment d'excitation provoquée par le scénario et le montage. Je m'étais dit sans pouvoir le verbaliser : "Ouah, le cinéma, c'est ça."
40 ans plus tard, je pense que le film est toujours beau même si plus impur et daté.
Tu jugeras par toi-même.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Barry Egan
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Re: Bob Fosse (1927-1987)

Message par Barry Egan »

Que le spectacle commence

Ludique et joyeux, je ne pense pas que je puisse qualifier le film autrement. On a presque envie de mourir après avoir vu ça, je n'y ai éprouvé aucune tristesse (et je ne l'ai pas trouvé excessivement kitsch, il y a comme un équilibre, un peu comme chez Queen en fait). Alors, certes, Roy Scheider c'est pas le sommet de la photogénie, mais il a vraiment une capacité extraordinaire à transmettre facilement ses émotions par le regard (déjà dans "Sorcerer"...). Il fait mieux que s'en sortir dans le rôle. Et il est très bien entouré.

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(Leland Palmer, à part que là, c'est pas BOB)

Ce que j'ai aimé le plus, c'est ce côté "work in progress" des décors, du fait qu'on assiste à des répétitions, à des rêves, qui affirme la nature du spectacle, qu'il n'est jamais qu'en train de commencer, que c'est un perpétuel brouillon. Et que malgré ça, ça fonctionne quand même comme si c'était achevé, comme si c'était le film définitif. Le numéro "érotique" est fascinant de ce point de vue. On regarde des danseurs exécuter un ballet complet dans une salle nue simplement dans un but de présentation de projet à des producteurs, et on regarde en même temps un travail tellement parfait par le jeu de lumières et les chorégraphies qu'on ne peut que le croire achevé. C'est cet entre-deux, comme celui que le film subodore entre la vie et la mort, qui fait toute la beauté de la démarche. Et quand la démarche est accompagnée d'images marquantes (ce lit d'hôpital et ce jeu sur les barreaux...)... Oui, je peux comprendre Alexandre...
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Alexandre Angel
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Re: Bob Fosse (1927-1987)

Message par Alexandre Angel »

Barry Egan a écrit : 2 nov. 20, 18:18 Que le spectacle commence
On a presque envie de mourir après avoir vu ça
Oui et non.
Oui, tu as parfaitement raison parce que c'est exaltant et le kitsch "contrôlé" du final (entre Queen, en effet, Jesus Christ Superstar et Las Vegas) contribue par son humour carabin (ce décor en forme de muqueuses et ses danseuses sexy mais zébrées de canaux sanguins comme en cours d'anatomie) à amplifier cette exaltation.

Mais en même temps, on sent que le mec souffre et surtout, on sent que le réalisateur connaît cette souffrance, l'a expérimentée.
Et il y a cette image terrible de la housse dont on referme la fermeture éclair.
Barry Egan a écrit : 2 nov. 20, 18:18 Ce que j'ai aimé le plus, c'est ce côté "work in progress" des décors, du fait qu'on assiste à des répétitions, à des rêves, qui affirme la nature du spectacle, qu'il n'est jamais qu'en train de commencer, que c'est un perpétuel brouillon. Et que malgré ça, ça fonctionne quand même comme si c'était achevé, comme si c'était le film définitif. Le numéro "érotique" est fascinant de ce point de vue. On regarde des danseurs exécuter un ballet complet dans une salle nue simplement dans un but de présentation de projet à des producteurs, et on regarde en même temps un travail tellement parfait par le jeu de lumières et les chorégraphies qu'on ne peut que le croire achevé.
C'est tout à fait ça.
Barry Egan a écrit : 2 nov. 20, 18:18 (Leland Palmer, à part que là, c'est pas BOB)
Je viens de comprendre.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Barry Egan
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Re: Bob Fosse (1927-1987)

Message par Barry Egan »

Alexandre Angel a écrit : 2 nov. 20, 18:46Et il y a cette image terrible de la housse dont on referme la fermeture éclair.
Alors, c'est terrible mais ça m'a fait l'effet inverse : ce n'est pas si terrible de mourir. C'est juste une fin. C'est, après tous ces passages érotisés, comme si une braguette se fermait :uhuh: (on dirait mon ancien pseudo qui parle)
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Barry Egan
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Re: Bob Fosse (1927-1987)

Message par Barry Egan »

Star 80

Là encore, ça transcende son époque (et ça annonce un peu "The Deuce"). Rod Stewart dans la voiture, c'est pas seulement les années 80, c'est surtout les hommes qui se la pètent, et qui instrumentalisent, manipulent et infantilisent les femmes, même quand ils le font par amour. Certes, faire une démonstration pareille avec une histoire impliquant un modèle de Playboy et un proxénète, c'est pas du grand art, mais la réflexion est là, et elle est loin d'être périmée (j'y ai reconnu mes propres mauvaises habitudes de jeunesse). La plus haute manipulation étant bien sûr de dire à la femme "tu as besoin de plus de liberté". Eric Roberts joue très bien son rôle, et par certains aspects m'a fait penser à un jeune James Franco avec ses côtés pas nets. Mariel Hemingway est impossible de naïveté et de loyauté, ce qui la rend d'autant plus belle et excuserait presque les hommes autour d'elle de vouloir la posséder à ce point. Et en plus, on la voit à poil :mrgreen:
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