Un nouveau visionnage en même temps que je lis actuellement le livre dont il est tiré par Henri-Pierre Roché me permet de mieux appréhender et apprécier ce film. Il y a des choses que j'y apprécie, d'autres moins. De nombreuses filles du livre sont passées à la trappe quand elles ne sont pas amalgamées dans le personnage de Kathe/Jeanne Moreau.
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- Par exemple, dans le livre, c'est la nordique Odile qui dispose d'un flacon de vitriol "contre les hommes menteurs" dans sa valise là où dans le film, c'est Kathe. C'est un élement qui bizarrement marche bien dans sa transposition d'un personnage à un autre car il appuie encore plus la personnalité instable et entière de Kathe dans le film.
Par contre, le film reprend des phrases et passages entiers du livres et ce n'est pas négligeable, Truffaut en restant fidèle avec amour et passion au livre de Roché, permet de donner une forte consistance à son film qui devient de fait, un parallèle au livre. Lors de mon premier visionnage, je ne comprenais pas vraiment pourquoi par exemple le réalisateur n'hésitait pas à souligner à l'écran la phrase de
Jules lancée à Jim : "
Pas celle-là, Jules ! " car la première partie du film va à un rythme incroyablement rapide mais là, le livre permet de mieux comprendre les implications de cette phrase (
Jules et Jim se partagent et conseillent sur les femmes, ce qui est trop vite éludé ou pas assez approfondi à mon sens dans la première partie du film. Le roman développe largement cet aspect, Kathe n'y apparaissant qu'au milieu.

) comme de toutes celles que Truffaut à repris carrément mot à mot.
De fait, le film en sort encore plus grandi, on mesure le travail d'adaptation respectueux, Jeanne Moreau n'en devient que plus belle et encore plus noble à mes yeux et cette fois-ci, la musique de Delerue m'a vraiment plus que touché. C'était beau, vraiment.
Bref, comparé à ma première note, cette fois c'est du 4,5/6.
