Sacha Guitry (1885-1957)

[Watkinssien]

Belle anecdote en effet !

[bruce randylan]

Quadrille ( 1938 )
Pas le meilleur Guitry la faute à un début un tantinet longuet à se mettre place et quelques dialogues manquant de la force auquel l'homme nous a habitué mais j'y ais trouvé beaucoup de plaisir.
Car entre les numéros d'acteurs toujours succulent, le jeu de va et vient sentimental perpétuel, la moralité jamais sauve et des situations truculentes aux possibles, il n'est pas dur d'être pris dans la valse de ce quadrille.
Et puis même si moins inspiré, il y a des moments fabuleux dans les joutes verbales bien portés par un montage plus dynamique qu'à l'accoutumée. Comme l'évoquai un autre forumeur, le moment où la maitresse de Guitry qui vient de le tromper passe pour la victime est du grand art.
Et puis de tout façon, dès que Guitry essaye de charmer une femme, c'est moi qu'il séduit

[bruce randylan]

Toa ( 1949 )

Pas la meilleure réalisation de Guitry, voir même l'une de ses plus termes, mais un scénario en or où Guitry se livre sans retenu avec une ironie et un second degré réjouissant.

Si le début met un peu de temps à se mettre en place et que Mireille Perrey n'a pas la même complicité avec Guitry que Pauline Carton, le film démarre franchement au bout de 20 minutes, le soir de la première de la nouvelle pièce d'un auteur qui décide une nouvelle fois d'aller piocher l'inspiration dans sa vie privée. Or, dans le public se trouve la femme qui vient de le quitter et qui n'apprécie pas de la savoir utilisée pour une pièce qui va jusqu'à reproduire à l'identique le salon de l'auteur.
C'est parti alors pour 20 minutes de folie qui compte parmi ce que Guitry a écrit de plus drôle. Interrompu à chaque phrase par cette femme rancunière, la fiction de la réalité se mélange à la réalité tout en étant une mise en abîme de Guitry lui-même. C'est brillant, les répliques fuses de partout, le rythme est infernal et on rit à gorge déployé. D'ailleurs cette séquence a été filmé lors des représentations de la vraie pièce en présence d'un vrai public qui semble aussi surpris qu'amusé se demandant si la femme en question est vraiment une actrice ou la vraie compagne de Guitry... Génial !

Passé cette longue séquence d'anthologie, le film redevient du Guitry plus classique avec ces marivaudages délicieux et ses bons mots à profusion. Par contre Guitry continue à évoquer régulièrement sa vie dont une tirade sur sa vision de la politique qui répond au accusation injuste de l'occupation allemande ( on avait celà dit déjà eut droit à une pique sur Vichy au début ).

Voilà donc un film donc correct dans la filmographie du grand Sacha qui vaut surtout pour les 20 minutes où l'on découvre le personnage Lana Marconi. Par contre, mieux vaut déjà bien connaître la vie et l'oeuvre de Guitry pour apprécier les subtilités de Tôa à leur juste valeur

[bruce randylan]

Donne moi tes yeux ( 1943 )

Comment avec un film comme celui-là a-t-on pu qualifier Guitry de Collaborateur alors qu'il s'agit d'un fiction profondément subversive envers l'occupation allemande.
Du début où une exposition permet à Guitry de clamer son amour pour la culture française jusqu'à la fin où le message final est de garder espoir malgré des événements désespérés, le film croule sous les allusions à la situation "politique" d'alors. Le point d'orgue étant surement cette réplique de guitry à le femme qu'il est sur le point de sculpter : "je vais vous faire en-glaise".
Il faut croire que l'intelligence et la subtilité de finesse de l'auteur était moins forte que les préjugés et les jugement à l'emporte pièce.

Le bonus évoque d'ailleurs une réjouissante pique que Guitry avait adressé à un allemand quittant la salle en remettant son manteau ( et à une époque où l'Angleterre résistait à l'invasion ) : "je vois qu'il ne vous est pas évident de passer la manche"

Cinématographiquement parlant, cette œuvre de Guitry ( une des rares non tirées d'une pièce déjà existante ) est vraiment surprenante. Il s'agit de son film le plus grave et sombre malgré un début léger, spirituel et raffiné où les phrases mémorables sont légions ( "mais bien-sur que j'ai l'air rajeuni. Je dirais même que j'ai 20 ans de plus... Viens je te les présenter ces 20 ans" ).
Mais bientôt le désenchantement se fait jour et c'est (mélo)drame très personnel où Guitry évoque ses doutes envers son âge et sa relation avec sa compagne beaucoup plus jeune. Cela se double comme souvent chez lui d'une réflexion sur la perception et l'intégration de l'art dans la vie.
Le drame est en tout très poignant pleine de phrases très belles qui parviennent à évoquer des choses douloureuses avec chaleur ( la visite de Marguerite Pierry ) même si la dernière scène est sans doute trop bavarde.
La réalisation est par contre l'une de ses plus élégantes et recèlent de nombreux moments poétiques ( le pano sur les œuvres datant de 1871, le coup de téléphone dans le musée, la marche dans l'obscurité, la "disparition" de Mona Goya )

C'est en tout cas, un film à part dans la filmographie de l'auteur et doublement plus courageux et audacieux qu'on pourrait croire ce qui le rend d'autant plus attachant.

[Boubakar]

Voilà, j'ai enfin découvert Sacha Guitry avec son génial Le roman d'un tricheur, à la forme si particulière (j'adore le générique, entièrement récité par Guitry, comme tout le film, et où tout le staff technique se présente à la caméra).
Les critiques, et le public, étaient déconcertés par la forme du film, mais ça reste une "expérience" comique très drôle, cette histoire est désopilante, et singulière, avec la voix enchanteresse de Guitry.
J'avoue être sidéré par ce qui est une de mes plus belles découvertes 2008.

[Boubakar]

Faisons un rêve (1936)
Un vrai petit bijou d'humour et d'élégance. Le prologue du film permet de voir défiler: Michel Simon, Arletty, Claude Dauphin, Marguerite Moreno, etc...avec des mots d'anthologie! ('Elle s'est fait tiré la peau du visage tant de fois qu'elle a dû être décoré de l'ordre des grands blessés de la face!' ) le reste du film à trois personnages est interprété à la perfection par Raimu, en époux infidèle cocufié guère doué pour le mensonge, Jacqueline Delubac, en épouse infidèle et Sacha dans le rôle de l'amant impatient.

Je suis d'accord, ce "petit", ou au moins court, film est grand. Je crois que je n'avais jamais vu, au cinéma, un personnage parler tout seul pendant plus de vingt minutes. Je m'attendais à un grand numéro de Raimu mais c'est Guitry qui m'a impressionné et vraiment fait rire. Sa vitesse d'élocution, ses ruptures de ton sont le parfait, on a l'impression que tout s'enchaîne naturellement. Et, bien sûr, le texte qui va avec est formidable. C'est ahurissant; la situation n'est pas originale, il ne se passe rien, mais c'est tellement malin que c'est formidable.
Je retiendrais particulièrement le moment où le personnage de Guitry s'imagine le parcours de Jacqueline Delubac qui doit le rejoindre. Tout est dit, rien n'est montré. C'est un peu l'anti "Le roman d'un tricheur" où on voit les images sans voir celui qui les commente, les narre.

Et c'est avec film que je rentre dans les amateurs de Guitry.
C'est très court, mais intensément drôle (dès que Raimu apparait, surtout dans la dernière rencontre avec Guitry, c'est un festival ), un petit bonheur de tous les instants.
Je ne connais Guitry qu'avec ces deux films, mais je trouve qu'il y a un petit côté Billy Wilder dans ce que je vois, à savoir que ça se déroule sur un rythme trépident et assez drôle.
J'aurais dû prendre le coffret dispo chez Gaumont, tous les films n'ont pas l'air d'etre dispos à l'unité.

[bruce randylan]

Le mot de Cambronne ( 1937 )

Véritable récréation de Guitry, ce film très court ( moins de 40 minutes ) est avant tout source de plaisir. On sent qu'il s'est amusé comme un petit fou à composer des dialogues en vers qui sont une merveille à écouter. Les rimes n'ont rien enlever à sa touche inimitable qui donne des répliques qui font mouche à chaque fois et que la musicalité rend encore plus jubilatoire.

La où c'est encore plus incroyable c'est que le film a été tourné en un seul après-midi et que sa mise en scène ( à quelques inserts de gros plan approximatifs ) soit d'une fluidité et d'une précision parfaite dans son découpage.

Les acteurs sont évidement géniaux et servent leur numéro avec délice et légèreté ( une pensée à Jacqueline Delubac à croquer ).

Un grand petit film

[Tancrède]

Le mot de Cambronne ( 1937 )

Véritable récréation de Guitry, ce film très court ( moins de 40 minutes ) est avant tout source de plaisir. On sent qu'il s'est amusé comme un petit fou à composer des dialogues en vers qui sont une merveille à écouter. Les rimes n'ont rien enlever à sa touche inimitable qui donne des répliques qui font mouche à chaque fois et que la musicalité rend encore plus jubilatoire.

La où c'est encore plus incroyable c'est que le film a été tourné en un seul après-midi et que sa mise en scène ( à quelques inserts de gros plan approximatifs ) soit d'une fluidité et d'une précision parfaite dans son découpage.

Les acteurs sont évidement géniaux et servent leur numéro avec délice et légèreté ( une pensée à Jacqueline Delubac à croquer ).

Un grand petit film

je l'ai en 33 tours celle-la.

[bruce randylan]

Raconté par Roger Carel comme pour les Star Wars ?

[Tancrède]

Raconté par Roger Carel comme pour les Star Wars ?

non non, avec la distribution orginale: Marguerite Morneno, Sacha Guitry et Jacqueline Delubac

[Tancrède]

[bruce randylan]

La classe !

Surement le genre de truc qu'on vendra jamais en MP3 ( ni en CD d'ailleurs )

[Boubakar]

Mon père avait raison (1936)

Peut-être le plus faible des trois films de Guitry que j'ai eu le plaisir de voir, mais ça ne reste pas moins plaisant.
Le film reste un peu trop décousu, avec peu de présence du fils, au profit de celle de Sacha Guitry (cela dit, sa rencontre avec la femme ne manque pas de piquant), mais je reste séduit par sa belle voix (le genre de personne à pouvoir lire son annuaire sans ennuyer son auditoire, comme on dit).
Voilà, je susi un peu en rade de Guitry, il y a eu tellement de sorties que je ne sais pas vers où me diriger pour trouver ses bons films.

[bruce randylan]

Outre le gros coffret Gaumont indispensable ( mais c'est vrai que racheter certains films en double, c'est pas très motivant ), tu peux foncé sur Le comédien sorti chez L.C.J Editions.

Pour le coffret 3 DVD sorti chez Studio Canal, si ils étaient 9 célibataires est assez moyen, Toa et Donne-moi tes yeux sont très bons mais je pense qu'il vaut déjà mieux connaitre l'auteur pour les apprécier.

Le coffret columbia Né pour séduire avec ses documentaire et la pièce de théâtre le comédien enregistré en 1995 doit s'adresser déjà plus au collectionneur. Celà dit, je me trompe peut-être puisque je n'ai encore rien regardé des 3 DVDs

Après Le Diable boiteux chez MK2 est assez difficile d'accès. C'est assez long et il faut bien connaître l'histoire ( de Guitry et de France ) pour vraiment rentrer dans le film. Si c'est le cas, c'est passionnant et les dialogues sont toujours aussi bon.

Enfin, dans les rené Chateau Video, Bonne chance est très bon d'après Ann Harding et je te conseille vivement La vie à deux, film posthume à Guitry mais qui regroupe plusieurs de ses pièces sous formes de film à sketch. Outre les pièces déjà adapté au cinéma par l'auteur lui-même, il y a 2 scènes géniales tirés de pièces inédites sur grand écran : la belle-mère et la gifle qui sont parmi ce que Guitry a écrit de mieux. Et quel casting
Le reste sorti chez eux concernent ses derniers films qui ne sont pas les plus fameux ( Assassins et voleurs est tout juste sympathique par exemple ).

Après, il y a plein de très bons films ( pour moi ) qui sont toujours inédit en DVD comme la poison ; je l'ai été 3 fois ou aux 2 colombes. Je crois que Pathé a les droits de certains.

Voilà voilà, le mieux est de relire les précédentes pages pour des avis plus longs.

[Boubakar]

Outre le gros coffret Gaumont indispensable ( mais c'est vrai que racheter certains films en double, c'est pas très motivant ), tu peux foncé sur Le comédien sorti chez L.C.J Editions.

[...]

Voilà voilà, le mieux est de relire les précédentes pages pour des avis plus longs.

Merci, tu en parles très bien, je vais me noter ça dans un coin de ma tête pour de futurs achats.