Rio Bravo (Howard Hawks - 1959)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Jihl
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Re: Rio Bravo (Howard Hawks - 1959)

Message par Jihl »

cinephage a écrit :Mention spéciale, également, à Angie Dickinson et à la façon dont elle tripote sa bouteille de whiskey en demandant à Wayne d'aller dormir dans sa chambre... Un grand bonheur !! :D
Ah oui, c'est plus classe que Dorothy Malone faisant la même chose avec une maquette de derrick (sans majuscule, faut pas pousser) à la fin de Ecrit sur du vent ...
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cinephage
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Re: Rio Bravo (Howard Hawks - 1959)

Message par cinephage »

Jihl a écrit :
cinephage a écrit :Mention spéciale, également, à Angie Dickinson et à la façon dont elle tripote sa bouteille de whiskey en demandant à Wayne d'aller dormir dans sa chambre... Un grand bonheur !! :D
Ah oui, c'est plus classe que Dorothy Malone faisant la même chose avec une maquette de derrick (sans majuscule, faut pas pousser) à la fin de Ecrit sur du vent ...
C'est surtout que dans le cas de D.Malone, ce n'est plus une invitation gestuelle à la luxure, mais un bon gros phallus lacanien, celui qu'elle désirait tant quand il était à son père...
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Le raccourci est hatif, mais c'est l'esprit de la chose, je crois...
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makaveli
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Re: Rio Bravo (Howard Hawks - 1959)

Message par makaveli »

ce western est fabuleux surement dans les 5 meilleurs .
mais ce n'est pas mon preferé :wink:
Julien Léonard
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Re: Rio Bravo (Howard Hawks - 1959)

Message par Julien Léonard »

Perso, non seulement c'est mon western préféré (bien qu'il y en ait un gros paquet que je sur-adore)... Mais parfois je me demande même si ce n'est pas mon film préféré. Peut-être pas... Peut-être que si... Le soucis, c'est qu'avoir un film préféré, c'est quasiment impossible (à moins de ne pas connaître beaucoup de films). Mais Rio Bravo est en compétition alors !!
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Watkinssien
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Re: Rio Bravo (Howard Hawks - 1959)

Message par Watkinssien »

Julien Léonard a écrit :.. Le soucis, c'est qu'avoir un film préféré, c'est quasiment impossible (à moins de ne pas connaître beaucoup de films)
Si, si, c'est tout à fait possible ! :wink:
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Julien Léonard
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Re: Rio Bravo (Howard Hawks - 1959)

Message par Julien Léonard »

Alors disons que je n'y arrive pas... :mrgreen:
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someone1600
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Re: Rio Bravo (Howard Hawks - 1959)

Message par someone1600 »

C'est aussi mon western préféré. Pour ce qui est d'avoir un film préféré, c'est tout a fait possible. :uhuh:
Alligator
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Re: Rio Bravo (Howard Hawks - 1959)

Message par Alligator »

http://alligatographe.blogspot.com/2010 ... bravo.html

Je crois que c'est un des premiers westerns que j'ai vu à l'Utopia de Bordeaux. Quel panard mes aïeux! Le revoir maintenant en dvd ne me procure pas un plaisir aussi intense malheureusement mais se suffit bien à lui même. C'est toujours agréable de revoir ce quatuor magnifique de comédiens et le jeu savant que sait si bien mettre en scène Howard Hawks entre ses personnages.

Film sur l'amitié, film romantique, ce western n'est pas avare en intensité dramatique plus rustique, plus traditionnelle, celle que Colt et Winchester mettent en place habituellement. Les structures du récit très classique dans sa forme avec pratiquement une unité de lieu, un temps ramassé sur deux ou trois jours développe une atmosphère cloisonnée. Les personnages se cognent à des impératifs impossibles à éluder. Les menaces de mort, comme celles d'amour ou de défaillance se percutent sans arrêt. John Wayne se voit confronté à quelque chose de tout nouveau pour lui : une idylle, Dean Martin lutte contre son alcoolisme et tout ce petit monde se voit contraint d'affronter la bande de John Russell. Assiégés par tant de périls, les personnages font preuve cependant d'une grande bravoure acceptant volontiers ces défis tout en gardant bonne figure. On ne se déballonne pas bien longtemps chez Hawks, justement parce que les hommes se tiennent les coudes, sont toujours solidaires et attentifs. Les sourires ne sont jamais bien loin. L'humour est d'une constante présence, comme une bouée de sauvetage.

Connaissant l'issue du film, ce visionnage a perdu en intensité, mais je me souviens bien que la première fois, j'avais été saisi par cette sensation suffocante, cette asphyxie qui guette, dans l'attente des représailles, dans la crainte de voir Dean Martin échouer et lâcher son sevrage, dans celle de voir partir Angie Dickinson.

Seule la présence de Ricky Nelson se veut très rassurante, trop sans doute. Son minois pré-pubère cherche de manière très maladroite à paraitre très sûr de lui et finit d'abord par avoir l'air d'une rare suffisance et ensuite à vaguement irriter. Le pauvre gars doit sa présence à l'humidification culottée des jeunes spectatrices de l'époque, histoire de s'assurer un public féminin plus nombreux. Malheureusement, disons le tout net, il joue comme une brêle. Un sourire faussement énigmatique, des bras dont il ne sait que faire, une gestuelle des plus empruntées sont les symptômes de ce jeu bien malade. N'était cet acteur, la distribution eut été impeccable.

Comment résister au charme à la fois bougon, enjoué et folklorique du vieux Walter Brennan? C'est sur ce film que je l'avais vraiment découvert : un de ses meilleurs rôles, assurément! Angie Dickinson est tout jeune, tout en jambes et œillades coquines, d'une rare beauté, mais c'est surtout le charme de ses poses et de son jeu qui embrase l'écran. Pauvre John Wayne, obligé de tomber amoureux d'elle! Une des plus belles apparitions dans un western. Et un personnage qui n'a rien d'une potiche. Certes, elle tombe un peu facilement amoureuse du vieillard Wayne mais tout le manège qu'elle met en branle pour le séduire est d'une rare élégance mais également très difficile à jouer, or elle fait bien plus que s'en tirer, elle domine son rôle. Bravo. On notera que la relation entre Wayne et Dickinson pourrait être qualifier de hawksienne. On retrouve cette caractéristique, cette lutte de pouvoir, cette danse de séduction et cette naissance du couple au forceps dans "Seuls les anges ont des ailes" entre Cary Grant et Jean Arthur.

John Wayne vieillit, certes. Il joue toujours le même rôle, certes. Mais il le tient si bien. Va-t-on reprocher à Gabin de faire du Gabin? Nenni. John Wayne garde la main mise sur les personnages et l'action, une autorité infaillible et inébranlable se lit dans son regard bleu. Quant à sa dégaine légendaire, elle finit de rendre le personnage sympathique. On en redemande.

Et puis, cerise sur le gâteau, ce Rio Bravo nous offre une prestation extraordinaire de Dean Martin. Je ne connais pas le bonhomme, sa vie, sa manière d'être mais je trouve certains de ses choix de rôles admirables. Entre celui que lui donne Billy Wilder dans "Kiss me stupid" où il jouait un sale énergumène, égocentrique et truqueur et celui-ci où il incarne un alcoolique, force est de constater que l'acteur aime à prendre des risques en jouant sur son image de crooner, tétant bibine et femmes avec avidité.

Même avec la tâche Ricky Nelson, le film parvient à garder une image de western mythique, c'est dire l'importance de ce film pour moi. Vive le cinéma!
someone1600
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Re: Rio Bravo (Howard Hawks - 1959)

Message par someone1600 »

Un western extraordinaire... et excellent choix d'image... :P
Mr-Orange
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Re: Rio Bravo (Howard Hawks - 1959)

Message par Mr-Orange »

J'ai été déçu par les mêmes raisons que les fans de Rio Bravo encensent.
Nous sommes dans une petite ville, non sans un certain charme et attachement, Rio Bravo comme le titre l'indique, qui est encerclée par une petite "armée" d'hommes de main d'un riche propriétaire terrien qui veut faire délivrer son frère, condamné pour un meurtre. Ce qui créera des problèmes au vaillant shérif interprété par John Wayne, son adjoint bon garçon mais alcoolique campé par un Dean Martin qui n'a pas la même prestance que dans ses shows et un vieux gâteux du nom de Stumpy qui geint, geint, geint.
L'assiègement de la ville aurait pu créer une tension intéressante, à la manière d'Hitchcock avec Les Oiseaux, mais non Howard Hawks préfère n'en faire qu'un prétexte pour privilégier le thème de l'amitié entre cette petite équipe de justiciers, c'est un choix. Le problème, c'est que cette amitié ne fait vibrer aucune émotion, nous ressentons rarement les sentiments entre les personnages, à part pour le personnage resplendissant d'Angie Dickinson, les autres sont des clichés (bon Wayne est un cliché du brave shériff la plupart du temps donc bon) surtout Ricky Nelson qui se prend pour Elvis mais manque de charisme.
Le film manque donc clairement d'enjeux, Dude se fait capturer, aller on prend pépère deux fusils et on fait une fusillade (une fusillade bien fade d'ailleurs), un ami de Wayne se fait tuer, on a juste le droit à un "dommage, j'avais pas beaucoup d'amis comme lui" et puis c'est tout ça s'arrête là, j'ai vraiment été déçu par le manque dramatique et l'ambiance "films à sketchs" du film.
Bon bien sûr, j'insiste lourdement sur les défauts, le film n'est pas vraiment mauvais et a des qualités, une trame prometteuse mais mal exploitée (pour ma part bien sûr) , ça fait plaisir de voir Dean Martin, on voyage dans une ville plutôt attachante et Howard Hawks n'est pas un manchot.
Mais quand on entend depuis son enfance que Rio Bravo est un mythe du Cinéma, eh bien j'ai envie de dire : en effet ça reste un mythe, une légende, quelque chose de sûrement faux.
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Watkinssien
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Re: Rio Bravo (Howard Hawks - 1959)

Message par Watkinssien »

S'il y a bien un film où je ressens des émotions suite aux relations entre les personnages, c'est bien dans ce chef-d'oeuvre...

Chacun des protagonistes y est tellement bien croqué que, malgré la dangerosité des situations, c'est l'humanité qui transparaît, constamment... Et la mise en scène de Hawks, d'une précision extrême, ne semble vouloir retenir que l'essentiel, l'évidence des gestes et des comportements, que des comédiens excellents parviennent à montrer...

Les "clichés" de leur incarnation ne sont rien face à l'importance de la rédemption qui les anime.
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Re: Rio Bravo (Howard Hawks - 1959)

Message par Federico »

Bien sûr qu'il s'agit de clichés, que le personnage de Stumpy est un peu pénible, que l'ensemble peut aussi sembler du "boulevard" westernien (où les décors seraient de William S. Hart et les costumes d'Erskine Caldwell :uhuh: *) avec effectivement un patchwork de séquences-sketches... mais j'ai marché dès sa découverte et ça fonctionne toujours aussi bien pour moi et quand Martin va s'humilier pour piocher son dollar-pour-la-soif dans le crachoir ou quand le Duke prend délicatement dans ses bras de déménageur les 50kg de chair rose et ensommeillée de Feather, je fonds... :oops:

(*) Ce jeu de mots honteux ne sera (vaguement) compréhensible qu'aux old timers télévisuels... :mrgreen:
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Re: Rio Bravo (Howard Hawks - 1959)

Message par Jeremy Fox »

Watkinssien a écrit :S'il y a bien un film où je ressens des émotions suite aux relations entre les personnages, c'est bien dans ce chef-d'oeuvre...

Chacun des protagonistes y est tellement bien croqué que, malgré la dangerosité des situations, c'est l'humanité qui transparaît, constamment... Et la mise en scène de Hawks, d'une précision extrême, ne semble vouloir retenir que l'essentiel, l'évidence des gestes et des comportements, que des comédiens excellents parviennent à montrer...

.
Pareil. Comme dans Hatari, un film où on aimerait passer encore plus de temps aux côtés de leurs personnages.
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Re: Rio Bravo (Howard Hawks - 1959)

Message par Pat Wheeler »

Ah ben oui c'est des clichés. Mais Rio Bravo c'est justement l'art de transcender, de magnifier ces clichés d'une façon qu'à mon avis on ne retrouve dans aucun autre western. Comme l'a très bien dit Watkinssien, c'est les faits et gestes des personnages qui importent et non pas l'intrigue (dont Hawks s'est toujours plus ou moins joué). Et c'est tellement bien fait qu'on arrive à se passionner pour les moindres petites choses qui se passent dans ce film; lesquelles sous la houlette d'un simple tâcheron auraient probablement paru ennuyeuses à mourir !

C'est le meilleur film du monde quoi. 8)
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Mr-Orange
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Re: Rio Bravo (Howard Hawks - 1959)

Message par Mr-Orange »

Watkinssien a écrit :S'il y a bien un film où je ressens des émotions suite aux relations entre les personnages, c'est bien dans ce chef-d'oeuvre...

Chacun des protagonistes y est tellement bien croqué que, malgré la dangerosité des situations, c'est l'humanité qui transparaît, constamment...
Alors je suis passé à côté du film car je n'ai pas ressenti une quelconque humanité (la réaction impassible de Wayne lorsqu'il voit son ami mort, abattu lâchement dans la rue...).

Sinon, je suis évidemment d'accord sur la qualité de la mise en scène qui est remarquable.
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