William Dieterle (1893-1972)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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bogart
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Re: Notez les films naphtas - Novembre 2009

Message par bogart »

Salomé de William Dieterle (1953)


Si le film biblique vous passionne
Si vous êtes sous le charme de Rita Hayworth (la plus belle séquence du film étant la danse des sept voiles) très sensuelle !!
Si vous appréciez le jeu du comédien Stewart Granger ( on est très loin de ses meilleures prestations "Scaramouche" "Le Prisonnier de Zenda' ou pour le citer "Les Mines du Roi Salomon"

Si vous réunissez ses trois conditions Salomé est un film pour vous... sinon passez votre chemin.
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villag
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Re: Notez les films naphtas - Novembre 2009

Message par villag »

bogart a écrit :Salomé de William Dieterle (1953)


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Je me contenterai donc de l'opera de Richard Strauss dont j'ai plusieurs versions dvd!...
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Jeremy Fox
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Re:

Message par Jeremy Fox »

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Nestor Almendros a écrit :LA PISTE DES ELEPHANTS (1953)

La première demi-heure m'a fait penser à REBECCA d'Hitchcock. Un REBECCA sous le soleil de Ceylan. On y trouve les mêmes ingrédients: une jeune femme fraichement mariée débarque dans une grande demeure, avec un majordome mystérieux, et où plane le souvenir encore très fort de de l'ancien propriétaire décédé, le père de son mari aux attitude de roi. Elle va se confronter à une monde hermétique à toute femme, aux traditions datant de ce père, traditions masculines d'ailleurs. La comparaison s'arrête à peu près là puisque la suite du film propose un début de romance avec un employé du mari, et qu'ensuite l'intrigue s'arrête sur une épidémie de choléra et une compétition indirecte entre les deux hommes et la jeune femme.
On ajoute quelques éléments exotiques pour parfaire ce film d'aventures plutôt plaisant, aux somptueux décors (beaucoup de soins sont apportés aux intérieurs du grand bungalow) et à l'ambiance plus dramatique que réellement romanesque. Je n'oublie pas le final, spectaculaire, avec les éléphants.
Une bonne surprise, finalement, où l'on retrouve Elisabeth Taylor, Peter Finch et Dana Andrews.
Beau master (récent) de Paramount. Assez propre, belles couleurs et bonne définition.
Voilà, quasiment pareil. Une agréable surprise pour moi aussi. Liz Taylor rayonne de beauté et les réalisateurs de seconde équipe ont fait du très beau travail en Asie. Dépaysant et dramatiquement jamais ennuyeux. Peter Finch est excellent.
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Cathy
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Re: William Dieterle (1893-1972)

Message par Cathy »

C'est un film que j'ai toujours beaucoup aimé, en plus il était régulièrement diffusé à la télévision quand j'étais petite, et j'adorais la dernière scène
Spoiler (cliquez pour afficher)
Traversée des éléphants dans la maison
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J'en profite aussi pour recopier ici ma critique de Juarez et Maximilien

Juarez et Maximilien - Juarez (1939) - William Dieterle

Evocation de Juarez au moment de l'Empire du Mexique dirigé par Maximilien de Habsbourg, frère de l'empereur Franz Joseph.


Que dire de ce film si ce n'est qu'il est le reflet des films historiques hollywoodiens. Certes l'histoire est réelle, mais elle est quelque peu malmenée, Napoléon III est montré comme un salaud total alors que ce n'était pas tout à fait le cas et le pape n'est pas du tout évoqué alors qu'il avait affaire dans l'histoire. Le film repose sur l'interprétation de Paul Muni en Juarez qui campe le mexicain d''origine indienne d'une manière fabuleuse, même si quelque peu dérangeante notamment par le hiératisme et le monolithisme du personnage. On n'éprouve aucune sympathie pour ce personnage, et on admire juste le talent de l'acteur et la reconstitution de sa diligence-bureau. Brian Aherne campe un Maximilien très affecté, il est vrai que d'après la rumeur on évoque l'homosexualité du personnage, mais c'est assez curieux de voir cette interprétation à l'époque. Seule Bette Davis semble moderne entre les deux acteurs. Certes, elle fait son numéro dans le début de ses crises de paranoia, mais elle est touchante quand elle prie pour que Dieu lui accorde un enfant et ce sont sans doute les plus belles scènes notamment la fuite de Carlotta devant le Malin. Certes on trouve ici ou là de belles scènes filmées, mais le film n'en reste pas moins longuet et poussif, et on n'a guère de compassion pour la cause mexicaine.
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Re: William Dieterle (1893-1972)

Message par pierrick »

Trois nouveaux Dieterle pour moi :

The scarlet dawn (1932) : film assez audacieux, dans le scénario qui démarre lors de la révolution soviétique et s'achève en Turquie sur un groupe d'exilés russes. Mais aussi très réussi dans sa construction toute en ellipse et en rapidité de scènes. On a l'impression d'une grande fresque, alors que le film fait à peine plus d'une heure. Bien entendu, plusieurs scènes montrent assez clairement que le film a dû être fait dans des conditions assez cheap mais, contrairement à The crash que j'avais vu juste avant (ou à The accused dont je parle ci-dessous), l'évolution des personnages ne parait pas forcée. Une jolie surprise.

The devil is in love (1933) : là, c'est le drame ... enfin sur l'écran bien sûr mais aussi dans son fauteuil devant ce film assez kitch. Le film se déroule dans les colonies françaises, un médecin militaire est accusé d'avoir tué son supérieur hiérarchique qui tyrannisait et méprisait sa troupe. Son meilleur ami lui permet de s'enfuir et il trouvera refuge dans un port. Quant à la jolie héroine qui arrive de métropole et qui est la fiancée du meilleur ami, je ne vous raconte même pas... Bref, Dieterle pas au mieux de sa forme (dans des ambiances similaires, Another dawn n'était pas vraiment meilleur).

The accused (1948) : malheureusement vu en VF car diffusion Cinepolar, le film m'a beaucoup déçu car Hervé Dumont en disait du bien et Loretta Yong quand même. Le début est très bien, avec ses images très sombres et cette silhouette féminine marchant en bord de route et en essayant d'échapper aux feux des véhicules automobiles. Malheureusement, la psychologie des personnages ne tient pas la route dans ce drame policier, ce qui fait qu'on n'arrive pas à s'interesser aux "affres" de la culpabilité et qu'on décroche très vite.
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Watkinssien
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Re: William Dieterle (1893-1972)

Message par Watkinssien »

Je vais commencer à m'intéresser à William Dieterle. Je n'ai pas vu tant de films que ça, même s'il y en a que j'ai bien aimés.

Il a également participé à la réalisation du magnifiquement flamboyant Duel in the Sun (1946), ce qui prouve, si besoin est, de son efficacité dans l'art de la mise en scène. 8)
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Boubakar
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Re: William Dieterle (1893-1972)

Message par Boubakar »

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La piste des éléphants (1953)

Ayant vu sept de ses films le mois dernier, celui-ci aurait pu être réalisé par Allan Dwan.
On y retrouve le même goût pour l'exotisme dans ses films d'aventures, le même talent pour nous faire voyager (enfin, cela donne une image d'Épinal de l'Afrique), avec son lot de romance et de drame, et son habilité à jouer "comme quand on était petits" (je suis toujours frappé par les morts à retardement, où un esclave se tient la poitrine une bonne seconde après avoir reçu un coup de fusil, je ne recherche pas forcément le réalisme non plus).
Et, du fait qu'on soit en Afrique, il y a de très beaux plans extérieurs sous fond de romance, et une charge finale impressionnante, et une assez bonne distribution.
Ça manque d'une vraie patte, mais c'est loin d'être déshonorant.
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Re: William Dieterle (1893-1972)

Message par Sybille »

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The portrait of Jennie / Le portrait de Jennie
William Dieterle (1948) :

Relative déception que ce film dont le titre m'intriguait depuis assez longtemps. A partir d'une histoire à base d'éléments surnaturels, le film ne réussit que vaguement à créer une atmosphère onirique propre à envoûter le spectateur. L'énigme de cette étrange enfant, puis de la femme qu'elle devient, ne recèle finalement pas assez de mystère. Les plans de New York sont malgré tout assez beaux, très travaillés, montrant la ville dans la brume, en pleine nuit, promenant les personnages dans les parcs, au milieu des gratte-ciel, à la patinoire... Jennifer Jones et Joseph Cotten m'ont paru sous-employés, soit à cause d'une présence trop aléatoire (Jones), ou du manque de conviction parfois malheureusement évident de Cotten. Par contre, les nombreux courts seconds rôles qui émaillent le film m'ont tous parus dignes d'intérêt, avec de bons comédiens. Le récit passionnel, tragique, ne l'est justement que trop peu. A la place, une rêverie amoureuse dont la langueur paresseuse semble avoir pris la place du désir et de l'émotion. 6/10
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Ann Harding
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Re: William Dieterle (1893-1972)

Message par Ann Harding »

The Devil and Daniel Webster/All That Money Can Buy (Tout les biens de la terre, 1941) avec Edward Arnold, Walter Huston, Jane Darwell, Simone Simon et Anne Shirley
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1840, New Hampshire, le fermier Jabez Stone (James Craig) joue de malheur. Il risque d'être exproprié par son usurier. Mr Scratch (W. Huston) lui apparaît et lui propose un marché : son âme contre 7 ans de fortune....

Voici un film de Dieterle que je voulais voir depuis un certain temps. Et je n'ai pas été déçue du tout malgré les commentaires acides que j'ai lu dans plusieurs ouvrages français. D'abord le film est superbement construit, monté et éclairé. Joseph August réalise là une petite merveille de clair-obscur et Robert Wise, le monteur de Citizen Kane, la même année, donne au film un rythme étonnant en utilisant les meilleures techniques de l'époque muette (montage rapide). L'histoire est une variation du thème de Faust, certes; mais, on sent bien que Dieterle a un autre message à faire passer. Le fermier Stone se laisse tenter par le diable car il est désespéré par une succession de désastres qui s'enchaînent rapidement. Mais, une fois riche, il devient cupide et égoïste, traitant ses voisins avec encore plus de cupidité que son ancien usurier. Il en oublie sa femme, la douce Anne Shirley qui est coiffée et habillée (ce n'est sûrement pas un hasard!) comme Janet Gaynor dans Sunrise de Murnau. Il faut dire que la tentatrice diabolique jouée par Simone Simon est fort attirante. Walter Huston est un envoyé du diable absolument formidable. Mais, face à lui, va se dresser Daniel Webster (E. Arnold) qui accepte d'aider Jabez Stone. Et c'est là que le film prend un tournant plus politique. Webster, l'incorruptible, va réussir à convaincre un jury composé de gibiers de potence de rendre sa liberté à Jabez. Ils leur rappellent qu'ils sont des citoyens américains libres avant tout et qu'il est de leur devoir de bouter le diable hors de leur territoire. En 1941, l'Amérique hésite encore à s'impliquer dans la seconde guerre mondiale, et Dieterle, qui est un immigré allemand, essaie par le moyen du cinéma de leur faire voir les ravages causés par le 'diable' en Europe. Au-delà de cet aspect politique, le film est un vrai plaisir par ses dialogues dans une langue légèrement surrannée et la qualité de l'interprétation. Il est amusant de constater qu'Edward Arnold qui joue si souvent les grippe-sous chez Capra est ici du côté du bien, alors que Walter Huston, l'image même de l'américain intègre, est le diable ! La partition du film est de plus signée Bernard Herrmann. Certainement un des tous meilleurs films de Dieterle. L'édition Eureka/Master of Cinema reprend le master Criterion. (ST anglais seulement - langue soutenue). Mais je crois que le film doit sortir le 16 juin en DVD chez Carlotta.
Dernière modification par Ann Harding le 8 avr. 10, 10:49, modifié 1 fois.
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Ann Harding
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Re: William Dieterle (1893-1972)

Message par Ann Harding »

Je reposte un avis sur cet excellent film muet de Dieterle:

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Ce nouveau DVD publié par German Film Museum contient deux films muets sur Louis II de Bavière plus un documentaire.

Ludwig der Zweite, König von Bayern (1930, Wilhelm Dieterle) with Wilhelm Dieterle
Pour ce biopic, Wm Dieterle est devant et derrière la caméra. Il joue avec une belle sensibilité le rôle du tragique roi de Bavière victime des intrigues de cour qui fut interné et mourut dans des circonstances mystérieuses. Il fut retrouvé noyé dans le lac Starnberg dans 50 cm d'eau. Le film se concentre sur les dernières années de sa vie lorsque ses dépenses somptuaires pour construire d'immenses châteaux suscitent la colère de ses ministres. D'ailleurs un carton d'intertitres fait cette remarque que je trouve très juste: 'S'il avait dépensé sans compter pour faire la guerre au lieu de construire des châteaux, personne ne l'aurait trouvé fou.' Le film est malheureusement assez statique et lent. Il n'est guère aidé par un accompagnement au piano qui utilise certes des leitmotives wagnériens (Lohengrin, Tannhauser, Wesendonk Lieder), mais le reste du temps n'est qu'un flot de notes rapides qui ne reflètent ni le personnage, ni l'atmosphère. Mais, Dieterle est un Luwig tout à fait convaincant, un homme d'une profonde mélancholie qui ne trouve aucun réconfort dans son entourage. Il est intéressant de voir Dieterle l'acteur à l'aube de sa carrière de réalisateur hollywoodien. Le film semble avoir eu de sérieux problèmes avec la censure à l'époque. Il faut dire que les évéments sont encore récents à cette époque, et l'Allemagne des années 20 est un pays au pouvoir chancelant.
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cinephage
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Re: William Dieterle (1893-1972)

Message par cinephage »

Quasimodo (The hunchback of Notre-Dame, 1939)

Je dois dire que je suis totalement sous le charme de ce superbe film. Un cadre grandiose magnifiquement exploité (Notre-Dame est véritablement un personnage du film, par le truchement de ses statues et de ses cloches, que Quasimodo appelle d'un prénom), une superbe lumière, une belle bande sonore d'Alfred Newman, et, surtout, une très haute qualité d'interprétation. Des personnages secondaires aux principaux, chacun joue son rôle à la perfection, et je dois admettre que Charles Laughton livre ici un personnage étonnant de justesse et d'émotion.

Le récit est haut en couleur et riche en péripéties, bourré de thématiques intéressantes comme la modernité (la presse), le racisme vis-à-vis des bohémiens (d'une actualité brulante en 1939), le choix entre violence et pacifisme... Certaines scènes sont très spectaculaires, une foule parcourant en permanence les places parisiennes. De même, Dieterle et son chef opérateur jouent souvent sur les ombres de façon intelligente et subtile, offrant quelques plans magnifiques.

Bref, ce film aura été pour moi une vraie surprise, car j'étais loin de m'attendre à quelque chose d'aussi ambitieux, tant sur le plan formel que thématique. Un film qui aurait bien pu être mon film du mois, et que je recommande chaudement aux cinéphiles curieux.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Re: William Dieterle (1893-1972)

Message par francesco »

Vu Salomé (de mémoire 53 ?) l'autre soir et j'ai vécu un grand moment régressif. Bien sûr la représentation de la religion et de la spiritualité est souvent risible, c'est toujours le problème et on fait avec. Et même on s'en fiche : on a le droit à ce qu'il faut de traversées en mer, de Rome en carton pâte (les décors antiques sont tellement faux qu'ils prennent une beauté de cinéma unique), de costumes extravagants et flatteurs (Jean Louis est en très, très grande forme), d'amours contrariées mais pas trop, de trahisons suprenantes du mythe/de l'Histoire (oui, oui Salomé voulait sauver Jean Baptiste en dansant comme dans l'opéra de Massenet). Une partie du film a été tourné en extérieurs, ce qui lui donne parfois un cachet étonnant. Pas grand chose à dire de la mise en scène ou de la réalisation : Dieterle se contente de jouer avec les moyens importants qu'on lui donne pour composer un beau livre d'images, mais réussit une enchanteresse danse des 7 voiles (enfin c'est Hayworth qui s'y colle évidemment.) Je n'aime pas beaucoup la belle Rita, ou du moins pas spécialement, mais là elle est délicieuse, un rien décadente, pas vraiment royale, mais très fier. Granger lui donne une réplique adéquate en terme de splendeur physique. Evidemment ce sont Laughon et Anderson qui leur volent le show, complètement démesurés l'un comme l'autre, dépassant franchement les limites du bon goût pour elle (J'ai pris un super pied à chacune de ses scènes ce qui n'est pas bon signe, en général), lui assez superbement insidieux.
Un plaisir coupable ... les meilleurs.
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Re: William Dieterle (1893-1972)

Message par joe-ernst »

francesco a écrit :Vu Salomé (de mémoire 53 ?) l'autre soir et j'ai vécu un grand moment régressif. Bien sûr la représentation de la religion et de la spiritualité est souvent risible, c'est toujours le problème et on fait avec. Et même on s'en fiche : on a le droit à ce qu'il faut de traversées en mer, de Rome en carton pâte (les décors antiques sont tellement faux qu'ils prennent une beauté de cinéma unique), de costumes extravagants et flatteurs (Jean Louis est en très, très grande forme), d'amours contrariées mais pas trop, de trahisons suprenantes du mythe/de l'Histoire (oui, oui Salomé voulait sauver Jean Baptiste en dansant comme dans l'opéra de Massenet). Une partie du film a été tourné en extérieurs, ce qui lui donne parfois un cachet étonnant. Pas grand chose à dire de la mise en scène ou de la réalisation : Dieterle se contente de jouer avec les moyens importants qu'on lui donne pour composer un beau livre d'images, mais réussit une enchanteresse danse des 7 voiles (enfin c'est Hayworth qui s'y colle évidemment.) Je n'aime pas beaucoup la belle Rita, ou du moins pas spécialement, mais là elle est délicieuse, un rien décadente, pas vraiment royale, mais très fier. Granger lui donne une réplique adéquate en terme de splendeur physique. Evidemment ce sont Laughon et Anderson qui leur volent le show, complètement démesurés l'un comme l'autre, dépassant franchement les limites du bon goût pour elle (J'ai pris un super pied à chacune de ses scènes ce qui n'est pas bon signe, en général), lui assez superbement insidieux.
Un plaisir coupable ... les meilleurs.
Nous voilà enfin d'accord sur quelque chose... :wink:
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Re: William Dieterle (1893-1972)

Message par Wagner »

A propos du portrait, un connaisseur pourrait-il peut-être nommer ce building bordant Central park et souvent employé dans d'autres films tournés à New York?

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Re: William Dieterle (1893-1972)

Message par Cathy »

Salomé (1953)

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Hollywood adore le film biblique basé sur l'ancien ou le nouveau testament. Il faut dire que les histoires se prêtent à de superbes illustrations avec un déploiement de moyens : costumes, décors, exotisme. Salomé ne déroge pas à la règle et le réalisateur réunit quand même Rita Hayworth, Stewart Granger et Charles Laughton pour faire vivre la fameuse "danse des sept voiles". La restauration du DVD permet d'apprécier le film dans tout l'éclat d'un technicolor flamboyant, ah ces plumets rouges des casques romains, ces robes rehaussées de dorures, ces bijoux magnifiques, rien que les décors des murs provoquent un plaisir pour les yeux. Ce qui est par contre étrange, c'est ce mélange entre grands décors typiquement hollywoodiens, magnifiques et scènes tournées en extérieur, avec des paysages qui n'évoquent pas réellement la Galilée !

Bien sûr on n'évite pas certains anachronismes comme Herode qui se réjouit d'une danse thailandaise notamment ! Et puis il y a une adaptation très libre du récit biblique c'est Salomé, elle-même qui sur ordre de sa mère demande la tête de Jean-Baptiste, alors que dans le film, elle danse en réalité pour le faire libérer et est horrifiée en voyant la tête arriver sur un plateau. Mais bon Rita Hayworth ne devait sans doute pas être coupable d'une telle horreur ! Salomé apparaît aussi comme une princesse qui a vécu à Rome et a un passé sulfureux, alors qu'elle était simplement la fille d'Hérodiade, pure jeune fille. On ajoute cette romance entre ce soldat romain et la princesse, sans doute pour contourner le côté sulfureux de la fameuse danse des sept voiles, un penchant de la jeune femme pour la cause du christianisme. Ce qui est assez étrange dans le traitement du film, c'est que Jésus ne sera jamais montré de face, si on le voit, il est toujours de dos, on notera aussi avec amusement, l'apparition fugace par deux fois d'un homme tirant un âne avec une femme évoquant irresistiblement la fuite de Marie et Joseph bien que celle-là soit totalement antérieure.

Mais bon ne boudons pas notre plaisir devant tant de kitsch assumé ! La scène de la danse des sept voiles est une pure merveille, voir Rita Hayworth enlever au fur à mesure ses voiles rose, jaune, bleu, violet. C'est là qu'on se dit que le technicolor est indispensable. Maintenant côté interprétation, le gros point noir est Alan Badel en Jean Baptiste, pourquoi le faire jouer en illuminé totale style prédicateur de la fin du monde, yeux exorbités, voix tonnante, bref exécrable. Stewart Granger est parfait en romain qui épouse la cause du christianisme et puis Rita Hayworth est absolument magnifique dans le rôle. Charles Laughton est tout à fait délectable en Hérode le couard, et Judith Anderson est une Hérodiade haissable à souhait. Maintenant on reprochera les toiles peintes qui sont un peu trop visibles notamment lors du discours sur la Montagne, mais Salomé reste un divertissement plein de couleurs et fort agreable !
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