Mario Monicelli (1915-2010)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Répondre
bruce randylan
Mogul
Messages : 11658
Inscription : 21 sept. 04, 16:57
Localisation : lost in time and lost in space

Re: Mario Monicelli

Message par bruce randylan »

Du sang dans le soleil ( 1954 )

Cette fois, c'est l'inverse du précédent. Un très bon début mais l'intérêt retombe de plus en plus alors qu'on se rapproche de la fin.

Le début capte tout de suite l'attention. Un prêtre arrive dans le village reculé où il a grandi pour y reprendre la paroisse. A peine installé sur place, il découvre que le village est tiraillé par une guerre sans fin entre les 2 grandes familles locales où le sang appelle le sang.
Avec une certaine sécheresse, une réalisation qui fleurte étonnement avec le western et un scénario solide ( bien que classique dans le fond ), le film est captivant et bien rythmé avec des personnages complexe mais s'enfonce durant la dernière demi-heure dans une succession de prêchi-prêcha moralisateur sans grande originalité qui casse la cohérence psychologique à commencer par Mel Ferrer n'arrivant à aucun moment à nuancer son rôle et son aspect lisse finit par lasser.
D'ailleurs Cristophe Gans qui était dans la salle ( :) ) s'est sauvé à 15 minutes de la fin, il aurait pu presque partir 10 minutes plus tôt.

C'est dommage car le traitement western donnait un réel cachet à l'intrigue d'autant que Monicelli se révélait très à l'aise dans le style ( des plans à rendre jaloux John Ford et un duel à cheval très efficace ).

Ps : Autre déception quand j'ai découvert que Le médecin et les sorciers a été déprogrammé avec en remplacement mers chers amis
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
bruce randylan
Mogul
Messages : 11658
Inscription : 21 sept. 04, 16:57
Localisation : lost in time and lost in space

Re: Mario Monicelli

Message par bruce randylan »

Un eroe dei nostri tempi ( 1955 )
Bonne petite comédie qui prend pour "héros" un poltron lâche qui n'hésite jamais à balancer tout le monde dès qu'il est en position délicate. Comme sa personnalité attire la malchance, les situations où les scénaristes en font un monstre d'hypocrisie risible sont légions. Alberto Sordi dans un de ces premiers grands rôles en fait sans doute un peu trop et son jeu comme ses réactions sont un peu trop répétitives pour ne pas éviter quelques longueurs quand on se rapproche de la fin. Monicelli aussi ne semble pas encore tout a fait mûr pour apporter les bonnes tonalités et transcender un scénario pourtant bien construit ( quoique que prévisible ).
Plus amusant que vraiment drôle mais c'est quand même recommandable.

Donatella ( 1955 )
On nage cette fois dans le vrai conte de fée version Cendrillon tout en lorgnant du coté de Sabrina de Billy Wilder. C'est donc une comédie romantique charmante qui repose essentiellement sur Elsa Martinelli toute mimi et quelques seconds rôles attachant ( le duo formait par le père et l'oncle est assez irrésistible ) mais le film demeure trop banale, prévisible et inoffensif. C'est mignon certes, mais dénué de substance. Monicelli n'est pas Wilder ou Lubitsch et il a du mal à apporter une touche d'originalité ou de personnalité qui ferait vraiment sortir le film du lot.
Ça marche donc au début mais le dernier segment accumule les situations convenues et aboutit à un ennui poli.
A noter sinon un joli cinémascope qui devait donner de belle couleurs invisible dans la copie 16 mm complètement rouge.
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
Avatar de l’utilisateur
Ann Harding
Régisseur
Messages : 3144
Inscription : 7 juin 06, 10:46
Localisation : Paname
Contact :

Re: Mario Monicelli

Message par Ann Harding »

I Compagni (Les camarades, 1963)
Ce film offre un vision particulièrement noire de l'Italie ouvrière à la fin du XIXème siècle, à Turin. La cinématographie de Rotunno en N&B souligne les ciels chargés, la boue, la neige et les façades lépreuses. Les ouvriers d'une usine de cardage de la laine décide de former un embryon de syndicat et de se mettre en grève pour protester contre leurs horaires de travail (14h par jour!) et les accidents du travail. Le professeur Sinigaglia (Marcello Mastroianni) les aide dans leur lutte. A partir de ce constat, Monicelli arrive malgré tout à apporter de l'humour dans les situations les plus tragiques. Le film est une co-production Franco-Italienne et on remarque la présence de plusieurs grands acteurs français au générique: Bernard Blier, François Perier et Annie Girardot qui s'insèrent admirablement au milieu des acteurs du cru. On découvre une société italienne bien proche de Zola avec ses damnés de la terre et les possédants. Monicelli n'oublie pas que même parmi les pauvres ouvriers, il y a ceux qui sont encore plus mal lotis: des siciliens fraîchement débarqués de leur île qui vivent dans une misère noire. Mastroianni est admirable en idéaliste affamé, essayant tant bien que mal de changer une société totalement sclérosée.
Un film à voir et à revoir. :)
Dernière modification par Ann Harding le 29 avr. 08, 10:52, modifié 2 fois.
Avatar de l’utilisateur
Watkinssien
Etanche
Messages : 17125
Inscription : 6 mai 06, 12:53
Localisation : Xanadu

Re: Mario Monicelli

Message par Watkinssien »

Il y a une séquence, dans ce film admirable, qui me fout les frissons à chaque fois :
Spoiler (cliquez pour afficher)
Celle où le jeune garçon frappe son petit frère parce qu'il ne travaille pas assez bien à l'école. C'est d'une telle vérité !
Image

Mother, I miss you :(
Cosmo Vitelli
Pipeaulogue
Messages : 7754
Inscription : 13 avr. 03, 00:48
Localisation : Sur le forum DVDCLASSIK

Re: Mario Monicelli

Message par Cosmo Vitelli »

Pour ceusse qui l'aurait loupé, je signale la dernière projection de L'Armée Brancaleone demain à 17h (en salle Henri Langlois).
Dernière modification par Cosmo Vitelli le 29 avr. 08, 12:08, modifié 1 fois.
"De toutes les sciences humaines, la pipeaulogie - à ne pas confondre avec la pipe au logis - ou art de faire croire qu'on sait de quoi on parle, est sans conteste celle qui compte le plus de diplômés !" Cosmo (diplômé en pipeaulogie)
joe-ernst
Décorateur
Messages : 3820
Inscription : 20 mars 06, 15:11
Localisation :

Re: Mario Monicelli

Message par joe-ernst »

Rarement lu un topic aussi frustrant... :( J'espère que vos avis donneront des idées aux éditeurs et qu'ils nous proposeront bientôt davantage de titres de Monicelli en dvd que les deux ou trois existant actuellement... :?
L'hyperréalisme à la Kechiche, ce n'est pas du tout mon truc. Alain Guiraudie
Avatar de l’utilisateur
Ann Harding
Régisseur
Messages : 3144
Inscription : 7 juin 06, 10:46
Localisation : Paname
Contact :

Re: Mario Monicelli

Message par Ann Harding »

Watkinssien a écrit :Il y a une séquence, dans ce film admirable, qui me fout les frissons à chaque fois :
Spoiler (cliquez pour afficher)
Celle où le jeune garçon frappe son petit frère parce qu'il ne travaille pas assez bien à l'école. C'est d'une telle vérité !
C'est bien vrai! En en plus, encore plus terrible lorsqu'on le voit aller à l'usine à la fin.... :cry:
bruce randylan
Mogul
Messages : 11658
Inscription : 21 sept. 04, 16:57
Localisation : lost in time and lost in space

Re: Mario Monicelli

Message par bruce randylan »

Les camarades ( 1963 )
Un nouveau fleuron de la carrière de Monicelli qui croise une nouvelles fois les registres avec un talent égal.
Nanti d'un budget confortable, Monicelli se permet une mise en scène plus ample et fluide que d'habitude pour une fresque sociale presque aussi drôle que déprimante.

Ce qui frappe, c'est la précision de la réalisation. En une scène d'intro, tout est posée à commencer par le choix de tourner en burlesque le drame : un adolescent doit d'abord casser l'eau gelée de son pot pour (envisager de) se laver. Ainsi, malgré ses 130 minutes, il n'y a strictement rien à jeter tant tout est génialement raconté, rythmé, interprété et filmé avec un noir et blanc somptueux et une reconstitution criante de vérité.
Et il y a donc l'humour, la farce, le burlesque, les personnages bigger than life très attachant mais qui n'exclut jamais la justesse et la lucidité sur ce genre de conflit ( voire aussi comment est abordé le thème de l'immigration en seulement 2 phrases ! ). Le film n'a d'ailleurs pas pris une ride y compris dans la description du monde capitaliste en quête du profit. Monicelli a beau œuvrer dans une certaine caricature, elle est toujours encré dans le réel et toujours dessiné avec finesse.
On a beau être connaître les ruptures de style de Monicelli, certaines ici sont d'une brutalité et d'une noirceur déchirante ( la raclée que met un ado à son petit frère pour qu'il continue ses études et qu'on retrouvera dans le plan final - l'un des plus déprimant que je connaisse ).

On appelle ça un incontournable !!!

Toto a le donne ( co-réalisé avec Steno - 1952 )
Le titre français serait "Toto et les femmes" et le moins qu'on puisse c'est que les femmes, il en est question ici. On ne parle d'ailleurs que de ça, de ces folles du ménage, de ces adorable casse-pieds, de ces tête-en-l'air, de ces démones imprévisibles, de ces épouses étouffantes, de ces futures épouses manipulatrices... des femmes quoi !
Evidement, c'est pour de dire et la misogynie n'a absolument rien de méchant même si le film va très loin dans sa charge ( Toto allume tout les soirs un cierge devant la photo de Landru :lol: :lol: ). Ça reste bonne enfant et la fin inverse la situation dans un dernier acte encore plus jubilatoire.
Les situations que nous racontent Toto sont typiquement le genre de moment plus ou moins familier dans lesquels il est facile de se retrouver même si c'est assez exagéré. Avec ses différentes histoires, le film prend donc des allures de film à sketch d'où des inégalités ( celui du téléphone un peu long par exemple ) mais dans l'ensemble on rit souvent et de bon cœur. Il faut aussi saluer l'acteur Toto, véritable machine à gesticulation, grimaces et autres tics. Ça a l'air d'être un peu leur De Funès local, il y a donc quelques moments où il en fait trop même si son énergie et son abattage forcent le respect et qu'il est doté d'un sacré sens du timing.

Sinon, il faut louer l'originalité de la mise en scène qui ose un sacré paquet de liberté qui annonce avec presque 10 ans la nouvelle vague à la Godard : Introduction filmé comme un muet, flash-back, flash-back fantasmé, personnage s'adressant à la caméra, parodie d'un tournage cinéma etc...

On sort avec la pêche et le sourire en se disant qu'il faudra en voir d'autres des aventures à Toto ( et il y en a ! )
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
bruce randylan
Mogul
Messages : 11658
Inscription : 21 sept. 04, 16:57
Localisation : lost in time and lost in space

Re: Mario Monicelli

Message par bruce randylan »

Et de 4 ! :D

l'armée de Braceleone ( 1966 )
Un peu déçu, je dois avoué étant donné tout le bien que j'en avais lu ici.
J'ai ris régulièrement mais c'était pas non plus la grosse poillade. Pour le coup, j'avais trouvé plus amusant I Picari ( qui en est quasiment un décalque ).
Après, il y a bien-sur quelques moments franchement tordant ( le combat près du champ de blé, le piège contre les sarrasins ), de grands numéros d'acteurs au top de leur forme et une histoire très bien écrite et rythmée mais ça manque encore un peu de folie.
Là où j'ai été agréablement surpris en revanche, c'est sa peinture du moyen-âge qui me semble être l'une des plus crédible qui soit ( je dis ça je suis tout sauf un expert ). En tout cas, la première scène donne le là avec une attaque de village burlesque et gore ( le pauvre poussin :? ).
J'ai quand même passé un bon moment :)

Père et Fils ( 1957 )
Avec sa bonne douzaine de personnages répartie sur 4 familles, le film met beaucoup de temps à démarrer et à mettre en place les enjeux à venir. C'est donc à la moitié du film, quand intervient Marcello Mastroianni d'ailleurs, que les personnages se mettent vraiment à exister et les intrigues fonctionnent à plein régime. Ca devient alors une délicieuse comédie pleine d'ironie et de tendresse qui donne lieu à beaucoup de très belles scènes qu'elles soient touchantes ou drôles ( ou les deux à la fois ). Je ne suis pas prêt d'oublier les magnifiques moments de repas entre Mastroianni et une jeune enfant ( quel naturel ce gosse ! ), les conseils d'un père à l'amoureux de sa fille durant une partie de billard ou la géniale scène finale aux dialogues croustillants.
Si le casting manque un peu de conviction parfois, la mise en scène qui privilégie les longs plans est un régal donnant beaucoup de subtilité dans les rapports entre les personnages.
Il faut être un peu patient donc, mais au final c'est un petit bijou bourré d'humanité et de chaleur.

Larmes de joie ( 1960 )
On fleurte cette fois avec la comédie mélancolique à l'élégance et au raffinement qui renvoie au meilleur de Blake Edwards. Le film aborde des sujets assez graves comme la solitude, la vieillesse, la pauvreté avec autant de cruauté que de bulles de champagne.
Le trio d'acteur est époustouflant, surtout Toto et Anna Magnani bouleversant et dont toute la fragilité est captée dans un scope N/B splendide aux longues prises. Le choix de tourner en décors naturels offrent en plus des cadres inédits qui rajoutent à l'isolement des personnages. Le scénario une nouvelle fois très astucieux, permet moult scènes qui mettront à nus leurs sentiment aux comptes gouttent avec d'autant plus de talent que la progression dans leurs malheurs est très bien dosée jusqu'au dernier quart où l'on subit quelques répétitions dommageables.
En tout cas, l'absence de moralité et le regard tendre mais acéré de Monicelli sur ses protagonistes font de ses larmes de joie, des pleurs qu'ils seraient regrettable de vouloir sécher.

Chambre d'hotel ( 1981 )
Encore une comédie plutôt réussie dans l'ensemble via une idée simple mais bien exploitée : des étudiants en cinéma place des caméras à l'insu de clients d'une chambre d'hôtel dans l'optique d'un manifeste de cinéma vérité. Un producteur sur le déclin à qui les montre les rush décident de remanier le produit pour le rendre plus attirant.
Evidement le panel de situations captées se révèlent fort saugrenues et offrent déjà des situations bien gratinées que le producteur veut faire perdurer dans des suites où les clients sont appelés à reprendre leurs "rôles". Au delà des piques envoyés à différentes formes de cinéma, le film est avant tout une comédie de mœurs bien dosée qui repartit intelligemment les rush décalées avec la relecture juste et pertinente du triangle amoureux amant-femme-mari.
Si la fin et le "message" sont un peu légers et maladroits, le reste fonctionne parfaitement malgré les jeunes cinéastes trop peu développés. On y rit en tout cas beaucoup et les différentes situations, qui culminent dans les génériques de fin et de début, méritent le détour.
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
Cosmo Vitelli
Pipeaulogue
Messages : 7754
Inscription : 13 avr. 03, 00:48
Localisation : Sur le forum DVDCLASSIK

Re: Mario Monicelli

Message par Cosmo Vitelli »

bruce randylan a écrit :l'armée de Braceleone ( 1966 )
c'est sa peinture du moyen-âge qui me semble être l'une des plus crédible qui soit ( je dis ça je suis tout sauf un expert )
Je connais un prof de Fac médiéviste qui considère ce film comme un des plus réussis au niveau de la représentation de l'époque. Il faut aussi noter que l'enorme succès du film tient également au langage développé par les scénaristes, fait de barbarismes, néologismes mais aussi de patois de l'époque. C'était d'ailleurs la seule réticence du producteur. Il pensait que les spectateurs n'allaient rien piger au film :mrgreen: . Mais Monicelli a tenu bon et le langage du film est devenu culte y compris dans les cours de récré (alors que le film n'a pas grand chose d'une comédie familiale, CF les quelques passages "gore"). Dans le deuxième volet ils iront plus loin au niveau du langage en faisant s'exprimer, dans la toute dernière partie du film, tous les personnages en alexandrins :lol:

Sinon, content de voir que tu apprécies la rétro Bruce :D Si tu as aimé Mes Chers Amis, essaie de ne pas louper pas sa suite, encore plus délirante !
"De toutes les sciences humaines, la pipeaulogie - à ne pas confondre avec la pipe au logis - ou art de faire croire qu'on sait de quoi on parle, est sans conteste celle qui compte le plus de diplômés !" Cosmo (diplômé en pipeaulogie)
bruce randylan
Mogul
Messages : 11658
Inscription : 21 sept. 04, 16:57
Localisation : lost in time and lost in space

Re: Mario Monicelli

Message par bruce randylan »

Toto & Carolina ( 1955 )
Moins original dans le traitement que toto et les femmes, cette nouvelle aventure de Toto demeure toute fois très agréable et plus humaine. Toto, brigadier, doit ici raccompagnée une adolescente dans son village et éviter qu'elle tente de se suicider à nouveau.
Bien sur, la jeune dame lui en fera voir des vertes et des pas mures tout au long du périple, croisant de nombreuses personnes à chaque événements.
Au hasard, il y a un groupe de communiste, un voleur, un chasseur, un restaurateur...
Les situations sont exploités avec une verve aléatoire et repose quoi qu'il en soit comme toujours sur Toto forcement cabotin mais avec un vrai sens du timing et du geste ( mais qui peut quand même agacer ). Certain gag fonctionne parfaitement en tout cas comme la sculpture en mie de pain, le rodéo en 4*4 ou le voleur qui ne veut pas s'échapper.
C'était donc très sympa et comme je le disais, la tendresse n'est jamais exclut avec cette adolescente désespérée qui finira à nouer une touchante relation avec un Toto plus sensible qu'on pourrait croire.

La fille au pistolet ( 1968 )
Génial et délirant !
En se foutant de la gueule des mœurs de la Sicile et en détournant les codes du polar, on a droit à une comédie jubilatoire truffée de dialogues décalées, de seconds rôles mémorables et de situations idiotes.
Et surtout il y a Monica Vitti ! Loin de ses rôles qui l'ont rendu célèbre chez Antonioni, elle révèle là un talent pour la comédie qui fait mouche à tout les coups. Chacune de ses répliques ou de ses gestes est un régal pour les zygomatiques.
L'humour oscille entre les 2 pays où se déroulent l'histoire : la Sicile et l'Angleterre. D'un coté la farce grotesque et de l'autre le flegme sérieux et irrésistible. Sans être hilarant, on rit franchement et souvent malgré quelques baisses de régimes avant la dernière ligne droite.
Le kidnapping au début, Vitti tombant sous le charme de son ravisseur, sa découverte du kilt, la soirée devant un match de rugby à la TV et la séquence finale qui reproduit le début du film sont autant de scènes anthologiques ( parmi d'autres ).
Cerise sur le gâteau, la musique swinging london groove grave.

Un nouveau must dans la filmographie de Monicelli !! :D :D
Cosmo Vitelli a écrit : Sinon, content de voir que tu apprécies la rétro Bruce :D Si tu as aimé Mes Chers Amis, essaie de ne pas louper pas sa suite, encore plus délirante !
Je bosserai ce jour là ( et celui aussi où sera diffusé Nous voulons les colonels ) :cry: :cry:

Bon, avec une quinzaine de films vu durant cette rétro, je ne devrais pas être le plus à plaindre... mais quand même...
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
Alligator
Réalisateur
Messages : 6629
Inscription : 8 févr. 04, 12:25
Localisation : Hérault qui a rejoint sa gironde
Contact :

Re: Mario Monicelli

Message par Alligator »

Il Marchese del Grillo (Mario Monicelli, 1981) :

Image
_______________

Mince, un Monicelli décevant! C'est assez rare pour être souligné mais le scénario parait un peu plat, jouant sur le cynisme du personnage, ses blagues cruelles, puis ensuite sur le burlesque que l'alcoolique et vulgaire double du Marquis ne manque pas d'imposer. Etonnant que Monicelli paraisse se contenter d'un procédé aussi éculé que celui du sosie pour étoffer un récit somme toute ronronnant.

Certes, la reconstitution historique ne manque pas de moyens et d'envergure. Les lieux historiques sont astucieusement appropriés par la caméra et les acteurs. L'aspect rudimentaire des rapports sociaux sont en trompe l'oeil et cachent une complexité authentique sur cette Italie du début du XIXe siècle.

Alberto Sordi est bien seul à porter ce film. Les personnages secondaires sont plutôt transparents. A part sans aucun doute possible Flavio Bucci et son personnage de curé anarchiste et prophéte sur les bords, à l'oeil demi-borgne et la verve truculente. Il m'a bien plu ce zigoto-là. Mais se retrouve bien seul dans une galerie de personnages qu'on aurait aimé plus saillante.
Avatar de l’utilisateur
Kevin95
Footix Ier
Messages : 18368
Inscription : 24 oct. 04, 16:51
Localisation : Devine !

Re: Mario Monicelli

Message par Kevin95 »

Emission autours du réalisateur :

http://www.radiofrance.fr/chaines/franc ... 789166f877

EDIT: posté le 16 décembre 2008

Image

I Soliti Ignoti (Mario Monicelli)

Enfin découvert ce grand classique de la comédie italienne (peut être l'une des plus célèbre) et rejoint la horde d'enthousiastes, oui ce film est une merveille.
Mais ce qui m'a (agréablement) le plus surpris, ce n'est pas l'humour du film (décapant) ni le casting (quatre étoiles) mais la mise en scène. En effet, celle-ci est étonnamment stylisée, réaliste, en un mot superbe. Elle m'a même fait penser à du néo-réalisme, avec sa lumière en demi-teinte et ses prises de vue quasi naturelles, comme si Rossellini ou Fellini (première période) se serait mis à faire des comédies mordantes.
Un chef d'œuvre quoi !
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
Alligator
Réalisateur
Messages : 6629
Inscription : 8 févr. 04, 12:25
Localisation : Hérault qui a rejoint sa gironde
Contact :

Re: Mario Monicelli

Message par Alligator »

Kevin95 a écrit :Emission autours du réalisateur :

http://www.radiofrance.fr/chaines/franc ... 789166f877
Merci pour le podcast. Toujours intéressant d'écouter ce Monsieur. Toujours fatigant d'écouter les roucoulades et les léchouilles de madame Adler.
Nestor Almendros
Déçu
Messages : 24394
Inscription : 12 oct. 04, 00:42
Localisation : dans les archives de Classik

Re: Mario Monicelli

Message par Nestor Almendros »

posté par paul_mtl le 18 juin 2006

Image
Cari fottutissimi amici 1994 de Mario Monicelli
avec Paolo Villaggio

août 1944, à Florence à peine libérée des Allemands. Monsieur Dieci, ex manager de boxe, cherche à rassembler une équipe pour faire un tour en Toscane et gagner de l'argent.
Dans cette Italie encore marquée par la guerre, on fait de curieuses rencontres...


Je trouve la photo de l'affiche mal choisi.
Un tres bon scenario qui est un peu dans le sillage de la marcia su roma et Tutti a casa.
Paolo Villagio joue tres bien son rôle de manager mais n'a pas d'alter ego.
Malgré ce manque de synergie de star, j'ai bien aimé cette comedie qui est drôle, touchante et réaliste sur fond d'immediat apres guerre.
une vraie comedie a l'italienne. :wink:
8/10
"Un film n'est pas une envie de faire pipi" (Cinéphage, août 2021)
Répondre