Mario Monicelli (1915-2010)
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
-
- Assistant(e) machine à café
- Messages : 207
- Inscription : 15 mars 05, 03:07
- Localisation : Montréal
Comme tout sequel, le second Brancaleone souffre d'abord du défaut de ne plus être nouveau. Il ne peut avoir le même impact, le choc a déjà eu lieu. Monicelli l'a d'ailleurs fait un peu à reculons, comme Amici miei no 2, mais il n'avait plus guère le choix vu l'échec cuisant (son pire échec commercial en carrière) de Toh ! È morte la nona.
Pourtant, je n'ai pas été déçu. Le prophète qui contrôle mal son écho, l'arbre aux pendus, le langage sémaphore avec la lépreuse aux clochettes, les croisés qui s'entretuent, le pénitent masochiste qui se jette avec délice contre une grosse pierre (hilarant Luigi Proietti), la mer qui n'est qu'un lac, les deux papes concurrents et leurs partisans enflammés qui se rallient respectivement au cri de Viva il Papa vero ! et Viva il vero Papa !, la traversée des braises ardentes, l'ahurissante finale en rimes plates... Le vent de folie est de retour, les blagues toujours aussi inventives, Gassman toujours aussi hilarant, les dialogues de Age-Scarpelli tiennent du délire, la verve anticléricale encore plus appuyée... Comparé à L'Armata Brancaleone, bien sûr que Brancaleone aux croisades n'est pas à la même hauteur, mais ça reste de la haute voltige et du cinéma comique d'une qualité dont on ne pouvait même pas rêver de l'autre côté des Alpes.
Pourtant, je n'ai pas été déçu. Le prophète qui contrôle mal son écho, l'arbre aux pendus, le langage sémaphore avec la lépreuse aux clochettes, les croisés qui s'entretuent, le pénitent masochiste qui se jette avec délice contre une grosse pierre (hilarant Luigi Proietti), la mer qui n'est qu'un lac, les deux papes concurrents et leurs partisans enflammés qui se rallient respectivement au cri de Viva il Papa vero ! et Viva il vero Papa !, la traversée des braises ardentes, l'ahurissante finale en rimes plates... Le vent de folie est de retour, les blagues toujours aussi inventives, Gassman toujours aussi hilarant, les dialogues de Age-Scarpelli tiennent du délire, la verve anticléricale encore plus appuyée... Comparé à L'Armata Brancaleone, bien sûr que Brancaleone aux croisades n'est pas à la même hauteur, mais ça reste de la haute voltige et du cinéma comique d'une qualité dont on ne pouvait même pas rêver de l'autre côté des Alpes.
« Les films d'une seule couleur ne sont pas bons. » - Dino Risi, entertainer
-
- Assistant(e) machine à café
- Messages : 296
- Inscription : 20 juin 07, 15:32
- Localisation : La Cinémathèque française
-
- Pipeaulogue
- Messages : 7754
- Inscription : 13 avr. 03, 00:48
- Localisation : Sur le forum DVDCLASSIK
- Profondo Rosso
- Howard Hughes
- Messages : 18529
- Inscription : 13 avr. 06, 14:56
Re: Notez les films de mars 2008
La Grande Guerre de Mario Monicelli (1959)
1917 – A l'heure où l'Italie s'engage aux côtés de la France dans le conflit mondial, deux soldats sortent du rang pour pratiquer la guerre buissonnière. Toujours en première ligne lorsqu'il s'agit de déserter le champ de bataille, Oreste Jacovacci (Alberto Sordi) et Giovanni Busacca (Vittorio Gassman) se distinguent dans l'art d'éviter les ennuis et de collectionner les aventures...
Mario Monicelli, un des maître de la comédie italienne applique ici brillament sa sensibilité et son humour au film de guerre. La première partie prête à la franche gaudriole avec les facéties des deux héros campé par Sordi (en faux jeton couard et demeuré) et Gassman (la grande gueule pseudo intelectuel engagée) et la description haute en couleur du régiment italien. Aucune fibre patriotique, des soldats cherchant à en faire le moins possible (toute les tâches permettant de quitter momentanément le front sont bonne à prendre) et ceux motivés à prendre des risques se font payer leurs rétributions par ceux initialement choisis pour les missions dangereuse. On rit donc beaucoup notamment lors de la première rencontre entre les héros où Sordi embobine Gassman en se faisant payer pour l'exempter de combat alors que ce n'est pas en sont pouvoir, et leurs retrouvailles musclée un peu plus tard suite à cette trahison.
Sous l'apparente bonne humeur, Monicelli livre une des visions les plus marquantes de la première guerre mondiale avec des affrontements saisissant de violence et de vivacité comme cette assaut de tranchée en début de film, le tout filmé avec talent et des moyens impressionnants production Dino de Laurentiis oblige. Pourtant plus le film avance plus le ton sombre et dramatique, chacun des retour de tire au flanc des deux héros s'avérant de plus en plus culpabilisant. Les moments pathétiques ne manquent pas comme un messager tué à cause de l'intransigeance d'un gradé l'obligeant à traversé un champ de tire pour délivrer un ordre autorisant les soldats à boire de l'alcool et manger du chocolat pour noël... L'histoire d'amour maladroite entre Gassman et la prostituée du régiment jouée par Silvana Mangano s'avérant assez touchante également et humanisant le personnage. Un final des plus sec et brutal où nos héros paieront cher leurs ultime couardise achève d'en faire un des films les plus marquant sur la Grande Guerre. 5/6
1917 – A l'heure où l'Italie s'engage aux côtés de la France dans le conflit mondial, deux soldats sortent du rang pour pratiquer la guerre buissonnière. Toujours en première ligne lorsqu'il s'agit de déserter le champ de bataille, Oreste Jacovacci (Alberto Sordi) et Giovanni Busacca (Vittorio Gassman) se distinguent dans l'art d'éviter les ennuis et de collectionner les aventures...
Mario Monicelli, un des maître de la comédie italienne applique ici brillament sa sensibilité et son humour au film de guerre. La première partie prête à la franche gaudriole avec les facéties des deux héros campé par Sordi (en faux jeton couard et demeuré) et Gassman (la grande gueule pseudo intelectuel engagée) et la description haute en couleur du régiment italien. Aucune fibre patriotique, des soldats cherchant à en faire le moins possible (toute les tâches permettant de quitter momentanément le front sont bonne à prendre) et ceux motivés à prendre des risques se font payer leurs rétributions par ceux initialement choisis pour les missions dangereuse. On rit donc beaucoup notamment lors de la première rencontre entre les héros où Sordi embobine Gassman en se faisant payer pour l'exempter de combat alors que ce n'est pas en sont pouvoir, et leurs retrouvailles musclée un peu plus tard suite à cette trahison.
Sous l'apparente bonne humeur, Monicelli livre une des visions les plus marquantes de la première guerre mondiale avec des affrontements saisissant de violence et de vivacité comme cette assaut de tranchée en début de film, le tout filmé avec talent et des moyens impressionnants production Dino de Laurentiis oblige. Pourtant plus le film avance plus le ton sombre et dramatique, chacun des retour de tire au flanc des deux héros s'avérant de plus en plus culpabilisant. Les moments pathétiques ne manquent pas comme un messager tué à cause de l'intransigeance d'un gradé l'obligeant à traversé un champ de tire pour délivrer un ordre autorisant les soldats à boire de l'alcool et manger du chocolat pour noël... L'histoire d'amour maladroite entre Gassman et la prostituée du régiment jouée par Silvana Mangano s'avérant assez touchante également et humanisant le personnage. Un final des plus sec et brutal où nos héros paieront cher leurs ultime couardise achève d'en faire un des films les plus marquant sur la Grande Guerre. 5/6
-
- Pipeaulogue
- Messages : 7754
- Inscription : 13 avr. 03, 00:48
- Localisation : Sur le forum DVDCLASSIK
Re: Mario Monicelli
La rétrospective de la cinémathèque française a débuté ce soir en présence du Maestro lui même et, parmi les invités, de Claudia Cardinale (qui débuta dans Le Pigeon). En dépit de son vénérable âge, j'ai trouvé Monicelli alerte et concerné.
La rétrospective dure 2 mois. Aucune excuse donc pour les abonnés qui ne connaissent pas encore La Grande Guerre, L'Armée Brancaleone, Le Pigeon Mes chers amis 1 et 2, I Picari, Les Camarades et bien d 'autres encore
La rétrospective dure 2 mois. Aucune excuse donc pour les abonnés qui ne connaissent pas encore La Grande Guerre, L'Armée Brancaleone, Le Pigeon Mes chers amis 1 et 2, I Picari, Les Camarades et bien d 'autres encore
Dernière modification par Cosmo Vitelli le 19 mars 08, 23:39, modifié 1 fois.
"De toutes les sciences humaines, la pipeaulogie - à ne pas confondre avec la pipe au logis - ou art de faire croire qu'on sait de quoi on parle, est sans conteste celle qui compte le plus de diplômés !" Cosmo (diplômé en pipeaulogie)
-
- J'suis un rebelle, moi !
- Messages : 1602
- Inscription : 18 janv. 07, 11:12
- Ann Harding
- Régisseur
- Messages : 3144
- Inscription : 7 juin 06, 10:46
- Localisation : Paname
- Contact :
Re: Mario Monicelli
J'étais à la soirée d'ouverture hier soir où effectivement Mario Monicelli m'a semblé bon pied bon oeil et ne paraissait pas ses 92 ans.
Ca a été un grand plaisir de voir aussi Claudia Cardinale.
La rétro a commencé par un film plutôt noir: Un Borghese piccolo, piccolo (Un bourgeois tout petit, petit, 1977)
Alberto Sordi est un petit gratte papier dans un ministère où il rêve de faire entrer son fils, légèrement demeuré, Mario.
Ca a été un grand plaisir de voir aussi Claudia Cardinale.
La rétro a commencé par un film plutôt noir: Un Borghese piccolo, piccolo (Un bourgeois tout petit, petit, 1977)
Alberto Sordi est un petit gratte papier dans un ministère où il rêve de faire entrer son fils, légèrement demeuré, Mario.
- Spoiler (cliquez pour afficher)
Dernière modification par Ann Harding le 21 mars 08, 10:33, modifié 1 fois.
-
- Pipeaulogue
- Messages : 7754
- Inscription : 13 avr. 03, 00:48
- Localisation : Sur le forum DVDCLASSIK
Re: Mario Monicelli
Attention aux spoliers !
Le film s'apprécie mieux et la transition entre les deux parties est d'autant plus choquante si on ne connait pas le détail de l'histoire.
Le film s'apprécie mieux et la transition entre les deux parties est d'autant plus choquante si on ne connait pas le détail de l'histoire.
"De toutes les sciences humaines, la pipeaulogie - à ne pas confondre avec la pipe au logis - ou art de faire croire qu'on sait de quoi on parle, est sans conteste celle qui compte le plus de diplômés !" Cosmo (diplômé en pipeaulogie)
- Ann Harding
- Régisseur
- Messages : 3144
- Inscription : 7 juin 06, 10:46
- Localisation : Paname
- Contact :
Re: Mario Monicelli
Desolée! je viens d'ajouter un 'spoiler'......
-
- Pipeaulogue
- Messages : 7754
- Inscription : 13 avr. 03, 00:48
- Localisation : Sur le forum DVDCLASSIK
Re: Mario Monicelli
Merci !Ann Harding a écrit : Desolée! je viens d'ajouter un 'spoiler'......
Le film sera projeté une seconde fois dans le cadre du cycle.
- Spoiler (cliquez pour afficher)
Et puis à 21h30, l'excellent Gendarmes et Voleurs qui part d'un substrat néo-réaliste pour déboucher sur une comédie jubliatoire (à moins que ce ne soit l'inverse, d'ailleurs). On assiste également à une des poursuites les plus lentes de l'Histoire du cinéma
Un des meilleurs Toto/Aldo Fabrizi pour moi (le tout photographié par un certain Mario Bava).
Avis aux amateurs et aux autres aussi.
Dernière modification par Cosmo Vitelli le 21 mars 08, 11:06, modifié 4 fois.
"De toutes les sciences humaines, la pipeaulogie - à ne pas confondre avec la pipe au logis - ou art de faire croire qu'on sait de quoi on parle, est sans conteste celle qui compte le plus de diplômés !" Cosmo (diplômé en pipeaulogie)
-
- Pipeaulogue
- Messages : 7754
- Inscription : 13 avr. 03, 00:48
- Localisation : Sur le forum DVDCLASSIK
Re: Mario Monicelli
Petite piqure de rappel. Jeudi soir avec La Grande Guerre, et samedi après-midi avec L'Armée Brancaléone, ce sont deux sommets dans la carrière du Maestro qui sont proposés par la Cinémathèque. Deux visions de l'Histoire différentes dans leur traitement (l'une tragi-comique, l'autre picaresque) mais représentatives du cinéma de Monicelli, véritable rouleau compresseur qui n'épargne pas grand monde dans sa quête du rire.
"De toutes les sciences humaines, la pipeaulogie - à ne pas confondre avec la pipe au logis - ou art de faire croire qu'on sait de quoi on parle, est sans conteste celle qui compte le plus de diplômés !" Cosmo (diplômé en pipeaulogie)
- Ann Harding
- Régisseur
- Messages : 3144
- Inscription : 7 juin 06, 10:46
- Localisation : Paname
- Contact :
Re: Mario Monicelli
Je viens de découvrir L'armata Brancaleone (1966) qui a été présenté aujourd'hui dans une copie superbe (ce qui n'est pas toujours le cas pour les films italiens, hélàs!). Quel délire!!!! Vittorio Gassman fait l'un des plus grands numéros de sa carrière en chevalier vantard et loqueteux. Je ne suis pas près d'oublier le duel entre Gassman et Volonté où ils réussissent à couper un arbre à coups de hache et à moissonner un champ de blé à l'épée....
Tous les épisodes seraient à citer du destrier jaune citron à l'attaque des sarrasins en passant par les croisés allumés......
Un très bon moment.
Si vous ne l'avez jamais vu, il repasse le 30 avril à 17h à la cinémathèque de Bercy.
Tous les épisodes seraient à citer du destrier jaune citron à l'attaque des sarrasins en passant par les croisés allumés......
Un très bon moment.
Si vous ne l'avez jamais vu, il repasse le 30 avril à 17h à la cinémathèque de Bercy.
-
- Pipeaulogue
- Messages : 7754
- Inscription : 13 avr. 03, 00:48
- Localisation : Sur le forum DVDCLASSIK
Re: Mario Monicelli
A l'exception notable de Ann Harding, cette rétro n'a pas l'air de passionner les foules.
Je signale tout de même la projo du premier volet (ma préférence allant au second, totalement génial) de Mes Chers Amis dimanche à 21 heures.
Je signale tout de même la projo du premier volet (ma préférence allant au second, totalement génial) de Mes Chers Amis dimanche à 21 heures.
"De toutes les sciences humaines, la pipeaulogie - à ne pas confondre avec la pipe au logis - ou art de faire croire qu'on sait de quoi on parle, est sans conteste celle qui compte le plus de diplômés !" Cosmo (diplômé en pipeaulogie)
- Ann Harding
- Régisseur
- Messages : 3144
- Inscription : 7 juin 06, 10:46
- Localisation : Paname
- Contact :
Re: Mario Monicelli
Amici Miei vaut le déplacement! je l'ai vu l'an dernier lors d'un hommage à Noiret. Désopilant!!!
Comme le dit, Cosmo, il ne semble pas que cette rétro attire les foules -du moins sur DVDClassik????
Comme le dit, Cosmo, il ne semble pas que cette rétro attire les foules -du moins sur DVDClassik????
-
- Bête de zen
- Messages : 38662
- Inscription : 12 avr. 03, 21:58
Re: Mario Monicelli
faut dire que le forum n'est pas exclusivement parisien......Ann Harding a écrit : Comme le dit, Cosmo, il ne semble pas que cette rétro attire les foules -du moins sur DVDClassik????
et puis, il y a Johnnie To en meme temps