James Bond 007 : Sujet général

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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jacques 2
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Re: James Bond 007 : Sujet général

Message par jacques 2 »

hellrick a écrit :Pour ma part révision de Goldfinger, mon Connery préféré même si à la revoyure (qui doit bien être la 6 ou 7ème) y a quand même plein de faiblesses, d'invraisemblances (un cirque aérien pourrait balancer du gaz au dessus de Fort Knox et neutraliser 40 000 marines? Really?) et de coup de mou (la scène du golf c'est longuet, le final avec Bond prisonnier qui n'arrête pas de s'en sortir aussi)
Tu crois vraiment que la vraisemblance doit être un vrai critère d'évaluation quand on parle de James Bond ?

Bien sûr que tout cela n'est pas possible : car à ce compte là, tout le cinéma d'action que nous aimons est bon à mettre à la poubelle, tu ne crois pas ?

Quant à la scène de golf, non seulement je ne la trouve pas longuette mais elle contribue beaucoup à - bien - caractériser le personnage de Goldfinger : j'appréciais beaucoup ce genre de séquences plus calmes qui donnait du cachet et un certain réalisme - justement - à l'ensemble.
Qui plus est, les premiers films étaient très fidèles aux bouquins de Fleming. :)
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Dunn
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Re: James Bond 007 : Sujet général

Message par Dunn »

Flavia a écrit :Daniel Craig reprendrait pour la 3ème et dernière fois le rôle de James Bond, l'acteur pressenti pour lui succéder serait Michael Fassbender.
:D Fassbender je dis oui surtout qu'il est moitié Irlandais ;)
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hellrick
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Re: James Bond 007 : Sujet général

Message par hellrick »

jacques 2 a écrit :
hellrick a écrit :Pour ma part révision de Goldfinger, mon Connery préféré même si à la revoyure (qui doit bien être la 6 ou 7ème) y a quand même plein de faiblesses, d'invraisemblances (un cirque aérien pourrait balancer du gaz au dessus de Fort Knox et neutraliser 40 000 marines? Really?) et de coup de mou (la scène du golf c'est longuet, le final avec Bond prisonnier qui n'arrête pas de s'en sortir aussi)
Tu crois vraiment que la vraisemblance doit être un vrai critère d'évaluation quand on parle de James Bond ?

Bien sûr que tout cela n'est pas possible : car à ce compte là, tout le cinéma d'action que nous aimons est bon à mettre à la poubelle, tu ne crois pas ?
Non, ce n'est pas prioritaire, juste qu'ici Mr Goldfinger dit qu'il a mis 8 ans (je crois) à mettre au point un super plan qui consiste à gazer Fort Knox avec des petits avions. Je n'ai rien contre les invraisemblances au cinéma, loin de là, mais là ça m'a juste paru ENORME :mrgreen:
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jacques 2
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Re: James Bond 007 : Sujet général

Message par jacques 2 »

hellrick a écrit :
jacques 2 a écrit : Tu crois vraiment que la vraisemblance doit être un vrai critère d'évaluation quand on parle de James Bond ?

Bien sûr que tout cela n'est pas possible : car à ce compte là, tout le cinéma d'action que nous aimons est bon à mettre à la poubelle, tu ne crois pas ?
Non, ce n'est pas prioritaire, juste qu'ici Mr Goldfinger dit qu'il a mis 8 ans (je crois) à mettre au point un super plan qui consiste à gazer Fort Knox avec des petits avions. Je n'ai rien contre les invraisemblances au cinéma, loin de là, mais là ça m'a juste paru ENORME :mrgreen:
C'est certes énorme ("hénaurme" même) mais cela fait partie du charme et Gert Froëbe arrive en plus à rendre consistant (presque attachant) ce personnage improbable ...

Au niveau de l'invraisemblance, je suis beaucoup plus dérangé par les cascades improbables de Brosnan ...
Un bel exemple : la scène plus que ridicule ou il "rattrape" l'avion en chute libre au début de "Goldeneye" ... :roll:
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Re: James Bond 007 : Sujet général

Message par blaisdell »

Suite de mon marathon James Bond

Après le triomphe du « julesvernien » Docteur No, les producteurs Saltzman et Broccoli se lancent dans un second James Bond: ce sera FROM RUSSIA WITH LOVE, livre que le président des Etats-Unis d'alors John Fitzgerald Kennedy classe parmi ses dix ouvrages favoris dans une liste donnée au magazine LIFE en 1961.

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Bizarrement, ce n'est pas le film de la série que j'avais le plus envie de le voir. Longtemps j'ai eu du mal avec cet épisode-ci lors de ses diffusions à la télé en raison sans doute d'un côte sans doute bien plus ….adulte et plus psychologique que d'autres épisodes de la franchise.
Petit souvenir personnel: Je me souviens qu'avant d'être l'actuel ministre de la culture, Frédéric Mitterrand tenait au début des années 1990 dans le magazine Télé-poche une critique d'un film qu'il choisissait parmi une programmation télévisée alors riche en cinéma. Je n'ai hélas pas retrouvé le texte d'origine mais je sais qu'il regrettait le charme du style des films de Terence Young en l'opposant l'invasion des gadgets sous l'ère Roger Moore. Ce qui est un peu exagéré: dans Opération Tonnerre de Young le spectateur assiste déjà à un déferlement de gadgets en tous genres.
Presque vingt ans après je comprends enfin cet engouement pour ce film qui alors ne m'enthousiasmait pas outre mesure.

La fidélité au roman de Fleming reste ici de mise, plus encore que pour le premier volet peut-être. Et c'est tant mieux car la série n'a que rarement gagné sur le plan artistique à s'écarter de son modèle littéraire.
Après un DR NO choisi pour son intrigue toute simple, voici un récit plus complexe, servi par des moyens plus importants fournis par United Artists et une confiance en eux des participants accrue.
Dans mes souvenirs d'enfance et d'une VF où les personnages parlent avec un accent russe à couper au couteau, il s'agissait d'une James Bond de Guerre Froide. Pas tout à fait exact en fait..
La machination de départ diffère: dans le roman, c'est le SMERSH, service secret soviétique qui décide de commettre un acte terroriste de très grande envergure afin de destabiliser l'Ouest. Et c'est le MI-6 qui est visé: responsable de la mort du Chiffre, de Hugo Drax et Mr Big, James Bond devient une cible de choix. L'idée des conspirateurs est de provoquer un grand scandale sexuel et médiatique en faisant coucher 007 avec un « charmant appât » soviétique puis de le faire tuer par Donovan Grant.
Dans le film, les producteurs, soucieux de ne pas prendre parti commercialement et politiquement dans la Guerre Froide, qui plus est en période de Détente, ont décidé que c'était le SPECTRE, Service Pour l'Espionnage, le Contre-espionnage, les Réglements et l'Extorsion qui commanditait la conspiration de Kronsteen, Rosa Klebb (transfuge soviétique) et Red Grant afin de monter les deux puissances les unes contre les autres, venger la mort de leur camarade le Dr No et s'emparer du Lektor, décodeur soviétique très perfectionné.
Du coup on gagne en complexité dans ce qui est l'un des rares vrais films d'espionnage de la série; en outre on peut voir le film comme une sorte de pied de nez modeste mais réel à la Guerre Froide et à l'antagonisme persistant entre les deux Blocs, Ouest et Est.

Le film commence par un prologue mystérieux et sombre...Nous sommes la nuit dans un jardin labyrinthique digne de « L'année dernière à Marienbad » -référence revendiquée par Terence Young ! Un personnage interprété par .. Daniel Craig … euh non en fait Robert Shaw tue 007-Sean Connery dès le début.

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En fait le plan suivant révèle qu'il s'agit un entraînement du SPECTRE où la cible est un homme ayant simplement revêtu le masque de James Bond. Nous assistons au premier pré-générique de la série et il fera des émules au long des 23 prochains James Bond de EON Productions.
D'ailleurs, si tous les ingrédients constitutifs de la recette JB se mettent en place,progressivement en place, nous retrouvons dans cet épisode la Terence Young's touch: miser sur le mystère et le suspense plutôt que sur les gadgets et l'accumulation de morceaux de bravoure dénués de réelles intrigues comme on le verra dans les futurs JB des années 70.

Là encore s'exprime un génie du casting notamment pour ce qui concerne les méchants:
Blofeld, ici dénommé simplement en sa qualité de numéro 1 du SPECTRE est présenté via une idée de mise en scène assez géniale: pas d'exposition de son visage mais la présentation d'un fauteuil avec une main qui caresse un chat persan. Ce qui inspirera de nombreux vilains, notamment le Dr Gang d'INSPECTEUR GADGET, dessin animé phare des années 80:

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Quoique sur un plan, on aperçoit que ce futur chauve a une touffe de cheveux noirs...
ImageC'est Anthony Dawson, le professeur Dent de DR NO qui donne son corps à ce génie du mal.
Quant à sa voix, c'est celle de l'acteur autrichien Eric Pohlmann, voix absolument géniale d'ailleurs, une des innombrables raisons de voir un tel film en VO, chose permise par l'arrivée du DVD. Avec une certaine malice, les concepteurs du film mettront en face du nom de Blofeld un « ? » au générique.

Le cerveau de la conspiration, c'est le joueur d'échec Kronsteen. L'acteur polonais Vladeyk Sheybal lui prête une sacrée trogne et une sacrée voix.
Mais c'est Rosa Klebb qui trouve sur grand écran une interpréte inoubliable, Lotte Lenya. Femme de Kurt Weil citée nommément par Louis Armstrong dans sa version de Mack The Knife, célèbre extrait de « l'opéra de quatre sous » composé par son mari et pas Berthold Brecht.

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On retrouve la description grâtinée qu'en a fait Fleming dans le roman: « Une sorte de crapaud en uniforme vert olive , orné du seul ruban rouge de l'ordre de Lénine » (Bons baisers de Russie in James Bond Volume 2, editions Robert Laffont, 1986, page 618). Et sur l'écran apparaît l'une des femmes/hommes de main les plus mémorables de la série.
Remarquons d'ailleurs que le film n'édulcore rien des penchants lesbiens et SM de Rosa Klebb: elle rechigne à se faire toucher le bras par Morzeny, son adjoint, vante la beauté appétissante de Tatiana Romanova, enfonce avec délectation un point américain dans le ventre de Red Grant.
Et puis après le chef, le concepteur et l'exécutrice du plan, il faut un tueur pour affronter Bond: c'est comme dans le roman, Red Grant, incarné par un jeune Robert Shaw teint en blond, alors peu connu dans le monde du cinéma. Rustre, il correspond là aussi parfaitement à l'image qu'en donnait le papa littéraire de 007: « homme extrêmement vigoureux (…), la tête était recouverte de boucles serrées d'or rouge, (…) muscles extraordinaires (..), corps extrêmement vigoureux ».

Du côté des gentils, le casting est là aussi gagnant.
D'abord James Bond, avec un Sean qui gagne en assurance mais qui est encore loin d'être un super-héros. Plus que jamais on sera séduit par le mélange de classe et de brutalité que l'acteur écossais imprime à son interprétation. Et puis c'est un 007 encore humain qui nous est proposé, n'hésitant pas à faire preuve de très grande dûreté avec Tatiana, passant d'assez mauvais moments comme lors de son face à face avec Red Grant.
Mais dans le roman, James Bond est forcément plus vulnérable: il finit gisant sur le sol, piqué par Rosa Klebb: « Bond sentit une douleur aigüe au mollet droit. La sorte de douleur qu'on peut ressentir à la suite d'un coup de pied. Il recula et fit un saut en arrière (..) Bond pivota sur son talon et s'effondra de tout son long, sur le tapis lie-de-vin ». (Bons baisers de Russie, page769). On peut toujours regretter les fins beaucoup plus amères dans les romans que dans les films, l'exception qui confirme la règle étant AU SERVICE SECRET DE SA MAJESTE. Notons aussi que dans le début du roman, James Bond a le blues: il vient de se faire plaquer par Tiffany Case, rencontreé dans l'aventure précédente, LES DIAMANTS SONT ETERNELS. M lui demande d'ailleurs si cette histoire tient toujours, sachant qu'il est souhaitable qu'il tombe amoureux de Tatiana Romanova. De mémoire je ne me souviens guère avoir vu dans un film notre agent regretter une conquête de l'épisode précédent..

Pedro Armendariz, acteur vu notamment chez John Ford campe avec charisme, chaleur et sens du pittoresque Karim Bey, le chef des services secrets turcs, allié du MI-6..

Tatiana Romanova, c'est la belle Daniela Bianchi, qui ressemble moins à Garbo que dans le bouquin mais ressemble plus à la plus belle femme du monde.
Le personnage peut paraître simpliste, s'extasiant souvent devant son héros, mais n'oublions pas qu'elle demeure avant tout une midinette, tombée amoureuse de la photo de James Bond..
Et celà donne lieu à l'excellente séquence, inédite chez Fleming, où M, Moneypenny et les huiles des services secrets écoutent la conversation de 007 et de Tatiana qui parle du lektor mais aussi de leur intimité.
Mais aussi et surtout, je retiendrai la scène de leur première rencontre, identique à la source écrite:
« -Je trouve que ma bouche est trop grande (..)
-Votre bouche n'est pas trop grande. Juste la taille qu'il faut. Pour moi en tous cas » (in Bons baisers de Russie, page 716);

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L'ambiance du film s'avère tout aussi réussie et mystérieuse que dans le premier volet: tonalité qui aura tendance à disparaître avec Guy Hamilton, qui se basera davantage sur l'humour et l'extravagance, non sans un certain talent d'ailleurs.
Lors de son arrivée à Istamboul, James Bond est aussi épié que lors de son arrivée à la Jamaïque dans DR NO.
Retenons d'excellentes idées notamment la façon de faire de Red Grant-Shaw une sorte d'ange gardien de Bond 007, notamment lors de la scène du campement gitan, scène par ailleurs peut-être légèrement longuette à l'écran mais dont l'ambiance nocturne m'a toujours marquée...
Ou la remarque d'un Bond menacé sur le choix douteux de Grant sur le vin rouge pour accompagner le poisson.
Le rôle de Grant est d'ailleurs davantage présent dans le film que dans le roman.
On a contesté ici la longue scène de train entre entre Connery et Robert Shaw mais elle créée une tension indéniable et bienvenue; et elle plutôt plus convaincante que ce que Fleming avait imaginé: Grant ne tue pas Bond tout de suite comme dans le film, mais lui tire dessus. Bond a le temps de se protéger le coeur,se fait passer pour mort et attaque Grant par surprise. Si la scène du film est un peu longue au niveau des dialogues, je trouve l'utilisation de la mallette à gaz lacrymogène fort appropriée.

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Et quand même, saluons cette fameuse scène de bagarre finale,plus courte que dans mes souvenirs et conforme à sa réputation d'excellence, prodigieusement montée, photographiée et dénuée de doublure où notre héros est sauvé par sa valise et retourne la montre-garrot de Grant contre son possesseur. Dieu sait si les scènes d'action ont fait des progrès par la suite mais aucune bagarre dans les épisodes suivants n'a vraiment effacé celle-ci, même si j'avoue une faiblesse pour la confrontation entre 007 et Peter Franks dans un ascenseur dans LES DIAMANTS SONT ETERNELS.

Les ajouts opérés par le producteurs et les scénaristes par rapport au roman témoignent d'une réelle inspiration, que ce soit le prologue, l'école du SPECTRE calquée sur celle des gladiateurs du SPARTACUS de Kubrick- idée de Harry Saltzman.
Les deux ajouts les plus spectaculaires concernent la fin.
Il a été fait mention de la ressemblance évidente entre la scène mythique de la MORT AUX TROUSSES où Cary Grant se fait poursuivre par un avion et la poursuite en hélico.
J'avoue n'avoir pas vu depuis un certain temps le chef d'oeuvre hitchcockien donc je ne peux les comparer avec la plus grande précision. Mais je considère que la séquence « youngienne » constitue un clin d'oeil agréable et bien filmé, souvent bien reçu d'ailleurs. Et l'épisode stambouliote renvoie à l'autre grand film d'espionnage de l'époque. On verra ensemble encore souvent la faculté qu'à eu la série des James Bond à suivre la mode cinématographique de son époque , le moins que l'on puisse dire est que l'hommage à Alfred n'est pas le plus mauvais choix qu'aient pu faire les auteurs. Notons d'ailleurs que le générique de GOLDFINGER reprendra les images de cette séquence.
Enfin la séquence en hors-bord est une réussite flamboyante qui annonce le spectaculaire sans limite auquel on assistera par la suite.

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Sans atteindre la flamboyance d'AU SERVICE SECRET DE SA MAJESTE, Il s'agit déjà d'un film assez romantique: le couple Sean Connery- Daniela Bianchi fonctionne à merveille.

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L'intrigue part de l'histoire d'un amour de pacotille, celui de Tatiana pour Bond, qui devient réalité. Alors que Fleming imagine la fin du roman à Paris, les deux amoureux du film regagnent finalement Venise. La chanson « From Russia with love » de Barry contribue également à ce souffle romanesque -chanson à éviter absolument en VF d'ailleurs...

Le premier gadget apparaît, c'est la valise de Q, première apparition de Desmond Llewelyn:
« le département Q avait truqué cette élégante petite valise, arrachant les cloisons intérieures, chef-d'oeuvre de Swaine et Adeney, pour dissimuler cinquante chargeurs de munitions de 0,25, disposés en deux couches sans épaisseur, entre le cuir et la doublure. Dans chacun des côtés, apparemment innocents, il y avait un poignard de jet très plat, fabriqué par Wilkinson, le spécialiste des armes blanches, et l'extrémité supérieure de leur poignée était adroitement dissimulée, aux coins, par les piqûres. Ne tenant pas compte des sarcasmes de Bond, les spécialistes du département Q avaient insisté pour aménager dans la poignée de la mallette un compartiment secret qui, lorsqu'on faisait pression en un certain point faisait jaillir, dans la paume de la main, une pillule mortelle de cyanure(..) Pour le cas où Bond aurait besoin de monnaie forte, le couvercle de la mallette contenait cinquante souverains d'or. On pouvait les faire sortir en faisant glisser de côté la piqûre bordant ce couvercle ». (Bons Baisers de Russie, page 673). Le gadget est ici au service de l'action et non l'inverse.

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Si la scène finale devant des transparences figurant Venise me paraît relativement désuète, le film est très bien réalisé, servi par une photo inventive et le montage de Peter Hunt.
L'utilisation des décors naturels d'Istanbul est très réussie.
L'ensemble donne une impression de classe indéniable, à j'image de notre agent qui avait alors encore son chapeau- détail qui allait disparaître complètement avec Roger Moore.

En somme, BONS BAISERS DE RUSSIE sera un épisode que l'on adore si on aime dans James Bond le sens de l'atmosphère, l'ambiance de guerre froide, le charme des sixties, un Sean Connery confirmant tout simplement qu'il est un grand acteur, des qualités d'écriture certaines.
Peut-être l'épisode le plus aimé de la critique française

En revanche si vous aimez votre James Bond délirant, exotique à l'extrême, misant sur l'aventure pure, les gadgets et la haute technologie et des effets spéciaux de pointe , passez votre chemin. Mais même si vous vous reconnaissez ici , n'oublions pas que cet épisode a été transposé en .. jeu vidéo énergique .

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Pour ma part, j'avoue appartenir sensiblement à la première catégorie même si ce sont les quatre premiers qui me semblent fournir un même bloc inamovible.
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Re: James Bond 007 : Sujet général

Message par Jeremy Fox »

Ca se lit comme un roman :)
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Re: James Bond 007 : Sujet général

Message par jacques 2 »

Jeremy Fox a écrit :Ca se lit comme un roman :)
Oui, un grand bravo pour la forme et pour le fond !! :D
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Re: James Bond 007 : Sujet général

Message par Miss Nobody »

blaisdell a écrit : « -Je trouve que ma bouche est trop grande (..)
-Votre bouche n'est pas trop grande. Juste la taille qu'il faut. Pour moi en tous cas » (in Bons baisers de Russie, page 716)
Sacré James Bond! Il sait parler aux femmes...
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Re: James Bond 007 : Sujet général

Message par someone1600 »

tres interessant texte en effet ! pour moi il s agit du second meilleur film de la serie derriere OHMSS.
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Re: James Bond 007 : Sujet général

Message par Federico »

blaisdell a écrit : Là encore s'exprime un génie du casting notamment pour ce qui concerne les méchants:
Blofeld, ici dénommé simplement en sa qualité de numéro 1 du SPECTRE est présenté via une idée de mise en scène assez géniale: pas d'exposition de son visage mais la présentation d'un fauteuil avec une main qui caresse un chat persan. Ce qui inspirera de nombreux vilains, notamment le Dr Gang d'INSPECTEUR GADGET, dessin animé phare des années 80:
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La caractérisation du fourbe avec un plan de main flattant un matou (forcément matois) appartient à l'imagerie populaire bien avant la saga Bond. On a ainsi bien souvent montré le cardinal de Richelieu. :wink:
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et évidemment avec Vincent Price dans Les 3 mousquetaires en 1948 :wink:

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Re: James Bond 007 : Sujet général

Message par riqueuniee »

Ce qui correspond d'ailleurs à la vérité historique (pour les chats).
Il me semble qu'on retrouve l'image du méchant avec son chat dans les Austin Powers.
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Re: James Bond 007 : Sujet général

Message par O'Malley »

someone1600 a écrit : pour moi il s agit du second meilleur film de la serie derriere OHMSS.
idem!

Top 3:

1. Au service secret de sa Majesté (1969)
2. Bons baisers de Russie (1963).
3. Casino Royale (2006).

Passionnant texte de Blaisdell, bien documenté. Le choix de faire des allers-retours entre le roman et le film est un vrai "plus" et, si tu les as tous lu, je serai curieux de connaître, le moment venu, les libertés prises à partir de la période Moore ( style Vivre ou laisser mourir ou Moonraker)...
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Re: James Bond 007 : Sujet général

Message par jacques 2 »

riqueuniee a écrit :Ce qui correspond d'ailleurs à la vérité historique (pour les chats).
Il me semble qu'on retrouve l'image du méchant avec son chat dans les Austin Powers.
Forcément puisque le Dr DENFER n'est qu' une grosse caricature de Blofeld ...
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Re: James Bond 007 : Sujet général

Message par blaisdell »

O'Malley a écrit :
someone1600 a écrit : pour moi il s agit du second meilleur film de la serie derriere OHMSS.
idem!

Top 3:

1. Au service secret de sa Majesté (1969)
2. Bons baisers de Russie (1963).
3. Casino Royale (2006).

Passionnant texte de Blaisdell, bien documenté. Le choix de faire des allers-retours entre le roman et le film est un vrai "plus" et, si tu les as tous lu, je serai curieux de connaître, le moment venu, les libertés prises à partir de la période Moore ( style Vivre ou laisser mourir ou Moonraker)...
Pas de problème, je met un peu de temps entre chaque texte pour lire chaque roman correspondant: comme on peut s'en douter, je suis en train de lire Goldfinger en ce moment...
jacques 2
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Re: James Bond 007 : Sujet général

Message par jacques 2 »

blaisdell a écrit : je suis en train de lire Goldfinger en ce moment...
Comme tu vas le voir, film très fidèle au livre ... :|
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