Otto Preminger (1905-1986)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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vic
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Message par vic »

Rien que pour le casting, il faut que je vois ce Preminger.
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Nestor Almendros
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Message par Nestor Almendros »

PREMIERE VICTOIRE d'Otto Preminger
J'en sors assez déçu. Je n'ai pas vraiment accroché au ton, au rythme. Il y a eu un regain d'intérêt plus tard, comme le film est long on a le temps de s'habituer, mais je m'attendais à quelquechose de plus passionnant, je me suis presque ennuyé la 1ère heure.
Ne parlons pas des maquettes, effets qui ont bien vieilli, ni des personnages, un rien caricaturaux.
Dommage, avec un casting pareil... :roll:

Le master dvd est quasiment impeccable. Rares tâches et poussières, bons contrastes et excellente définition. Encore une raison de regreter de n'avoir pas apprecié le film!
A noter que vers la 55e minute, on a droit à un transfert pan&scan recadré, donc, mais matté en 2.35, de façon à passer inaperçu. Raté je l'ai vu, même si ça dure moins d'1mn!

Bonus: 3 bandes-annonces, dans lesquelles Preminger se met en scène, comme Hitchcock - mais plus brièvement. Et une featurette d'époque sur le tournage, et en Scope s'il vous plait.
Nestor Almendros
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Message par Nestor Almendros »

TEMPETE A WASHINGTON d'Otto Preminger.
Après un premier quart d'heure bavard et brumeux (beaucoup de noms propres entre autres...) arrive la première séance de la commission (ceux qui ont vu comprendront) et là tout s'éclaire: la base de l'intrigue est posée. Elle est claire, et le film se suit ensuite sans aucun temps mort. Passionnante aventure au coeur de la politique, avec ses coups bas, ses trahisons, ses passions.
Je ne l'avais pas revu depuis le cinéma de minuit en 95-96 mais j'en gardais un bon souvenir. Ca se confirme! Après la déception de PREMIERE VICTOIRE il y a quelques semaines je suis soulagé, Otto est grand. On remarquera au passage les nombreux mouvements de caméra dans le Sénat, notamment le dernier plan séquence (je parle de celui-ci car je n'ai pas noté tous les autres :wink: )

Le dvd, c'est celui édité par Aventi, en digipack, acheté il y a quelques mois pour 3€. Alors tout n'est pas parfait, Aventi oblige, mais pour ce prix là, c'est carrément bien. Le format est respecté et en 16/9. La définition est bonne, la compression discrète. Quelques soucis de contrastes: les noirs sont parfois très profonds (la première demi-heure notamment). Des fois c'est un tiers gauche de l'image qui est moins contrasté que le reste (ça ne se remarque pas forcément, car je chipote pas mal!). Des fois ce sont les blancs qui sont légèrement poussés... Le son est correct: quelques rares scratches, mais surtout vers la 20e minute jusqu'à la 40e il y a une légère désynchronisation de quelques images. Juste de quoi le remarquer...
A part ça c'est quand même très correct (le dernier quart d'heure notamment est presque irréprochable par exemple). C'est clair que ça ne vaudra pas l'édition Zone 1 qui vient de sortir, mais bon...
Nicolas Brulebois
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Message par Nicolas Brulebois »

c'est vrai qu'il est inoubliable, ce film... notamment Charles Laughton en vieux sénateur réac' mal embouché, eh eh...
Fatalitas
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Message par Fatalitas »

es-tu sur du format respecté, c'est du 2.35 sur l'edition Aventi ??
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blondin
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Message par blondin »

Nestor Almendros a écrit : TEMPETE A WASHINGTON d'Otto Preminger.
Après un premier quart d'heure bavard et brumeux (beaucoup de noms propres entre autres...) arrive la première séance de la commission (ceux qui ont vu comprendront) et là tout s'éclaire: la base de l'intrigue est posée. Elle est claire, et le film se suit ensuite sans aucun temps mort. Passionnante aventure au coeur de la politique, avec ses coups bas, ses trahisons, ses passions.
Je ne l'avais pas revu depuis le cinéma de minuit en 95-96 mais j'en gardais un bon souvenir. Ca se confirme! Après la déception de PREMIERE VICTOIRE il y a quelques semaines je suis soulagé, Otto est grand. On remarquera au passage les nombreux mouvements de caméra dans le Sénat, notamment le dernier plan séquence (je parle de celui-ci car je n'ai pas noté tous les autres :wink: )

Le dvd, c'est celui édité par Aventi, en digipack, acheté il y a quelques mois pour 3€. Alors tout n'est pas parfait, Aventi oblige, mais pour ce prix là, c'est carrément bien. Le format est respecté et en 16/9. La définition est bonne, la compression discrète. Quelques soucis de contrastes: les noirs sont parfois très profonds (la première demi-heure notamment). Des fois c'est un tiers gauche de l'image qui est moins contrasté que le reste (ça ne se remarque pas forcément, car je chipote pas mal!). Des fois ce sont les blancs qui sont légèrement poussés... Le son est correct: quelques rares scratches, mais surtout vers la 20e minute jusqu'à la 40e il y a une légère désynchronisation de quelques images. Juste de quoi le remarquer...
A part ça c'est quand même très correct (le dernier quart d'heure notamment est presque irréprochable par exemple). C'est clair que ça ne vaudra pas l'édition Zone 1 qui vient de sortir, mais bon...
Superbe film du grand Otto! Moi aussi j'ai le dvd Aventi. On peut reprocher beaucoup de choses à ces dvd (et souvent c'est rageant :evil: ) mais ils permettent néanmoins de découvrir de grands films sans prendre trop de risques (financiers). Aurais-je mis 15 ou 20€ pour celui-là? Non. Par contre, j'ai mis 2€ et maintenant je serais prêt à mettre 15 ou 20 pour une belle édition.
Nestor Almendros
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Message par Nestor Almendros »

oui oui c'est bien 2.35 - 16/9
j'avais cru lire le contraire ici ou là, et puis je me suis lancé, sans me ruiner :wink: , et finalement ouf c'était le bon format. Mais il y a d'autres soucis (j'en ai parlé)...

Par contre je ne suis pas sur que les autres films de la collection soient aussi bien lotis: LE CARDINAL semble recadré, L'HOMME AUX BRAS D'OR semble avoir une copie pourrie...

EDIT: posté par Bruce Randylan le 16 mai 2005

Tempête à Washington.
Admirer la rigueur et l’efficacité de la mise en scène d’un Preminger est pour moi toujours un plaisir.
Autant qu’avec celui là, j’étais comblé. Cinémascope, Noir et blanc, caméra perpétuellement en mouvement, ballet incessant entre les joutes verbales des acteurs ( une soixantaine de rôle !! ) tous en grande forme ( Mais comment Laughton fait-il pour être toujours aussi terrifiant ? ). Ca a beau parlé pendant 140 minutes ( politique en plus ), passionnant du début à la fin même si il fait un certain temps pour rentrer dans les rouages de la machine américaine.
Dommage en revanche qu’on s’égare pendant un quart du film sur le passé sexuelle de l’« incorruptible » d’autant qu’on frise parfois le ridicule ( la lecture de la fameuse lettre est vraiment drôle ) d’autant qu’on voit ça venir avec 12 longueurs d’avances ( soit à peu prés 80 longueurs pour ceux qui seraient rester en ancien nouveau francs).
blaisdell a écrit : je suis d'accord sauf justement sur la révélation concernant le "passé sexuel" :je trouve tout dans ces séquences parfaitement amené,avec l'extrême habileté de ce dieu de la mise en scène qu'est Preminger,que ce soit la lecture de la lettre ou l'escapade dans la boîte bizarre.Je trouve extêmement pertinent le transfert des culpabilités qui structurent le film , du passé communiste d'Henry Fonda au passé homosexuel de Don Murray.Ce n'est pas le film qui est blamable mais toute cette censure puritaine qui accule les deux hommes au doute voire à la mort pour des motifs qui ne nous semblent pas en valoir la peine.
En définitive,"tempête à Washington" me semble être un des grands chefs-d'oeuvre de Preminger avec "Laura" et "Autopsie d'un meurtre".
Nestor Almendros
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Message par Nestor Almendros »

MARK DIXON DETECTIVE d'Otto Preminger
Bon polar, que j'ai vu au ciné il y a 8 ans, et que je n'avais pas aimé du tout. Comme quoi, quand on est motivé...
J'ai toujours un peu de mal avec Dana Andrews, que je trouve assez rigide. Gene est toujours aussi belle.
Bonne analyse de Jean Douchet, même si on ne comprend pas toujours très bien ce qu'il dit, quand il parle la bouche pleine :wink:

Dommage par contre pour le "nouveau master restauré" qui ne l'est pas du tout: image instable pendant tout le film, nombreuses poussières et tâches, contrastes souvent très corrects mais des fois, on ne sait pas pourquoi tout devient gris. vraiment dommage...

EDIT: posté par k-chan le 14 juin 2005

Mark Dixon, détective/Where the sidewalk ends d'Otto Preminger (DVD carlotta. Image pas toujours très belle)
Un polar bien noir. l'histoire d'un flic qui tue par accident une crapule, et maquille le tout pour ne pas être inquiété. Mis en scène par un habitué du genre, le film est superbe. Des acteurs très (très) bon (superbe Gene Tierney, un peu en retrait) qui incarnent des personages pour le moins torturés (Dana Andrews, fils de gangster devenu flic), évoluant dans de très beaux décors: ruelles sombres et vielles usines en tout genre. Le tout pour une intrigue menée tambour battant. J'ai adoré !
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Message par Geoffrey Firmin »

Bonjour tristesse de Toto Preminger
Je ne m'attendais pas à ce que Preminger soit aussi à l'aise dans l'univers de Sagan.C'est vachement bien, on dirait du Rohmer 25 ans avant Pauline à la plage. Imaginez David Niven, Deborah Kerr et Jean Seberg dans Pauline à la plage: c'est trop fort. :D
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Message par O'Malley »

Charmante famille d'Otto Preminger (1937): un Preminger totalement méconnu mais hilarant de bout en bout...Mené à un rythme frénétique, les situations désopilantes et les bons mots s'enchainent... Les acteurs sont au diapason, Jack Haley en tête...C'est du tout bon!!!
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Message par pat61 »

Advise & Consent d'Otto Preminger (1962) avec Henry Fonda, Charles Laughton (Z1 VOSTF).

Assez daté, mais avec parfois des résonances contemporaines, il veut montrer que l'action politique ne peut qu'être événementielle et que toute tentative de planification est vouée à l'échec.

Ce film permet surtout de revoir Charles Laughton.
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Message par Kurwenal »

pat61 a écrit :Advise & Consent d'Otto Preminger (1962) avec Henry Fonda, Charles Laughton (Z1 VOSTF).

Assez daté, mais avec parfois des résonances contemporaines, il veut montrer que l'action politique ne peut qu'être événementielle et que toute tentative de planification est vouée à l'échec.

Ce film permet surtout de revoir Charles Laughton.
Dieu merci, ce film a un autre intérêt que permettre de revoir Laughton.
Plus de quarante ans après, on peut encore s'étonner qu'Hollywood ait produit un des plus aigüs et perspicaces regards sur le monde de la dualité morale en politique. Cet excellent drame fondé sur le roman de Allen Drury continue de prendre poids et force à une époque de désenchantement face à la chose politique, à la manipulation des media et au sectarisme de la justice. Je pense que ce n'est qu'en de bien rares occasions que le cinéma a montré cette réalité avec une si étonnante rigueur. Au delà de cela , le film est construit avec une précision fabuleuse, presque à la manière d'un thriller, et démonte le mécanisme dénoncé avec grand art.
On peut éventuellement lui faire des reproches, personnellement j'en vois peu ou pas, mais en aucun cas celui "d'être daté". Mon film préféré du genre. :wink:
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Nestor Almendros
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Message par Nestor Almendros »

CONDAMNE AU SILENCE (The Court-Martial of Billy Mitchell) d'Otto Preminger (TMC)

Encore un film de procès pour Preminger. Sauf qu'ici le ton est plus léger, plus grand public, plus conventionnel. L'histoire d'un colonel de l'aviation américaine, visionnaire dans sa conception d'une armée de l'air et du traitement des soldats (il prévoit Perl Harbor 20 ans auparavant). Pour faire bouger les choses, il va jusqu'à sacrifier sa carrière mais l'Histoire lui donnera raison.

Le film n'est pas désagréable et se laisse suivre avec un intérêt certain mais ne reste pas dans les mémoires pour autant. Gary Cooper est assez à l'aise. On y croise aussi Elisabeth Montgomery et le jeune Rod Steiger. C'est un film sans surprises, à la gloire de ces hommes de l'ombre qui font avancer le pays.

Pour la mise en scène j'ai un peu de mal à en parler car TMC, comme à son habitude, a proposé un master pan & scanné (2.35 à l'origine), et pas toujours judicieusement. Difficile de se faire une idée quand on a des panoramiques artificiellement ajoutés. Et puis je ne parle pas non plus de la vf, passablement monotone...
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Ouf Je Respire
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Message par Ouf Je Respire »

Laura, de Preminger: jusqu'à présent, j'avais une relation de type "rendez-vous" manqué avec les quelques films de Preminger que j'ai pu voir (relativement déçu de "Un si doux visage"). J'appréhendais donc le visionnage de Laura. Et les premières minutes ne faisaient que consommer davantage la procédure subie de divorce entre Otto et moi. La première séquence entre l'inspecteur et Waldo me met même mal à l'aise, car on sent les dialogues tellement brillants qu'on se sent un peu dépassé par leur intelligence: il faut éviter de cligner les yeux afin de ne pas louper le moindre sous-titre, sinon vous mettrez 5 minutes à reprendre le fil
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j'ai notamment eu du mal à comprendre la réplique I should be sincerely sorry to see my neighbor's children devoured by wolves
. Un peu comme si l'on ouvrait la boîte d'un puzzle 5000 pièces représentant un paysage enneigé, on se dit: "oaoh, même pas commencé, je suis déjà découragé pour tout suivre". Puis, une fois l'exposition des personnages passée, on ne se sent plus à la bourre sur l'intrigue: on a posé la première pièce du puzzle, on est investi, concentré. Bien sûr, faire intervenir une tante invisible dans le point névralgique du film relève de l'équilibrisme au niveau compréhension. Mais là, si on comprend rien, c'est de notre faute, Preminger nous a prévenu pendant 20 minutes qu'il fallait s'accrocher.

Et là, c'est du petit lait. Le cynisme de l'un discute avec la sécheresse de l'autre, la grâce de l'une justifie l'obsession de l'autre, etc... Les personnages sont idéalement croqués, les situations type "Cluedo" superbement menées, et les dialogues, d'une finesse et parfois même d'une drôlerie féroce, nous conquisent définitivement. Ajoutez à cela une mise en scène d'une géniale polymorphie, par moment élégante, par moment tranchante, par moment surnaturelle. Et quelques passages anthologiques qui nous laissent dans un rêve éveillé
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notamment le retour de qui-vous-savez, au moment où l'inspecteur s'est assoupi, génial de manipulation visuelle! Pendant 10 minutes, on ne sait pas si l'on est dans l'intrigue ou dans un rêve.
ou encore
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durant la scène finale, la voix de Waldo enregistrée résumant en 20 secondes toute la moelle du film: "Love is eternal. It has been the strongest motivation for human actions throughout history. Love is stronger than life. It reaches beyond the dark shadow of death" , et Waldo qui apparaît à la fin de son propre discours!
Un film bluffant donc, certes moins ludique qu'une Femme au portrait de Lang (je l'ai vu la veille, je me permets de comparer), mais qui distille le plaisir avec autant de finesse que l'on servirait un nectar de film. Je recommande.
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« Toutes choses sont dites déjà ; mais comme personne n’écoute, il faut toujours recommencer. » André Gide
Paul Biegler
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Message par Paul Biegler »

Ouf, il nous manquait a écrit : Un film bluffant donc, certes moins ludique qu'une Femme au portrait de Lang (je l'ai vu la veille, je me permets de comparer), mais qui distille le plaisir avec autant de finesse que l'on servirait un nectar de film. Je recommande.
J'aime beaucoup ce que j'ai vu de Preminger, mais je trouve ce film bizzarement assez plat. Visuellement c'est très beau, la fin est excellente et le scénario efficace, Gene Tierney est... Gene Tierney quoi...

Mais pour le reste, rien ne me transcende vraiment. Contrairement à Un si doux visage que tu cite et que je trouve très bon.
"Ah ! Celui-là, au moins, était innocent, vous le savez bien !"
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