Friedrich W. Murnau (1888-1931)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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erich oswald s'
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Message par erich oswald s' »

recherchant désespérément à voir d'autre film de murnau et n'ayant pas la chance d'habiter à paris quelqu'un pourrait il me dire ou se procurer en dvd vhs ou n'importe quoi d'autre, d'autres films de murnau autre que nosferatu, phantom,le dernier des hommes, tartuffe, faust, sunrise, city girl, tabu, tous facil à trouver; Béni soit celui qui me trouve un lien!!
omnismundi
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Message par omnismundi »

Pour écouter une émisison très intéressante de J.Aumont sur l'expressionnisme allemand enregistrée à la Cinémathèque, c'est là :

http://www.radiofrance.fr/chaines/franc ... =150000233
bruce randylan
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Message par bruce randylan »

City Girl
A la fois passionnant et déroutant même si le résultat est clairement mineur dans la filmograhie du génial réalisateur surtout quand celui-ci succède au chef d'oeuvre absolu l'Aurore.
C'est donc passionnant, car le film se situe clairement dans les thématiques purement Munrauienne : l'opposition ville-campgane, l'amour plus fort que les préjugés, la corruption morale, la nature, les rapports de classe... C'est d'autant plus interessant que ce film suit une évolution claire dans le style de Murnau.
Au niveau des thèmes, c'est quasiment l'inverse de L'Aurore : la campagne est peuplée de personne sans ouverture d'esprit, ce sont les hommes qui attirent les problème et le couple n'est pas indesctructible mais au contraire fragile donnant une tonalité amer assez étonnante chez le réalisateur.
Pour l'aspect technique, on est loin de l'amphase, de mouvement tourbillonnent et de caméra virtuose acoompagnant le moindre soubresau d'âme des protagionistes : le style est ici épurée, sobre voir académique ( dans le sens hollywoodien ). Ce changement surement du au réduction de budget et de liberté que possèdent le réalisateur ( la carte blanche laissée à l'aurore a bien refroidi les producteurs ) ne joue pas en la faveur du résultat final. On sent le réalisateur parfois mal à l'aise et guindée dans sa mise en scène qui manque cruellement du souffle de ses films passés.
Ca n'empeche pas bien sur d'offrir un film parfiatement soignée qui propose un cadrage et une lumière des plus travaillée et d'ofir une nouvelle fois une direction d'acteur quasi irréprochable et quelques élans d'humanité irresistible ( le début das le train, les scènes dans la cafétéria, la présentation de la mariée à sa belle-mère et belle soeur ).
Mais ça ne parvient pas à empecher la routine, un certan ennui poli de s'installer d'autant que le scenario est tout de même trés manichhéen ( comme souvent chez Murnau )
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
allen john
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4 devils

Message par allen john »

Langlois disait qu'il était scandaleux de penser qu'au vingtième siècle on ait pu laisser Terre qui flambe se consumer... langlois qui amassait tellement de films nitrates qu'un beau jour, un certain nombre d'entre eux ont flambé pour de bon: The Honeymoon(The Wedding march part II)de Stroheim et Four Devils de F.W. Murnau faisaient partie du lot. Bon, depuis, on a retrouvé Terre qui flambe(C'est dailleurs mon Murnau préféré parmi les Allemands).

Et ces derniers temps, sur des forums, dans des journaux aux USA, sur Silentera.com, la rumeur enfle: Four devils aurait été retrouvé. Aurait? Est-ce un canular, ou est-ce vrai? Comme depuis que j'ai lu cette info, je sais que je ne dormirai pas, j'ai décidé de partager cette insomnie avec vous:
http://www.criterionforum.org/forum/vie ... highlight=
http://nymag.com/daily/entertainment/20 ... cally.html
http://www.silentera.com/

PS: si seulement...
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Roy Neary
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Message par Roy Neary »

Ce serait un miracle incroyable... Un Graal de cinéphile ! :shock:
Espérons que ce soit vrai.
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bruce randylan
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Message par bruce randylan »

:shock: :shock: :D

Je n'ose y croire.
Si c'est une blague, que les auteurs se méfient, je connais un type qui connait la mafia yougoslave... :twisted:
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allen john
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Message par allen john »

Sue le Forum Criterion, le post initial a été supprimé: pourquoi?
:shock:
On a été bernés?
:x
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Watkinssien
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Message par Watkinssien »

Bon, là, on titille le fantasme du cinéphile, prions !
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Tom Peeping
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Message par Tom Peeping »

allen john a écrit :Sue le Forum Criterion, le post initial a été supprimé: pourquoi? On a été bernés?
Il semble que oui. Ce devait être une blague... qui a pas mal marché pendant plusieurs jours sur le web et même repris dans la presse. Les risques du Net.
... and Barbara Stanwyck feels the same way !

Pour continuer sur le cinéma de genre, visitez mon blog : http://sniffandpuff.blogspot.com/
allen john
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Message par allen john »

Tom Peeping a écrit :Ce devait être une blague... qui a pas mal marché pendant plusieurs jours sur le web et même repris dans la presse.
Janet Bergstrom elle-même(Ou quelqu'un se faisant passer pour elle) a été bernée également.

Et M...
Nestor Almendros
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Message par Nestor Almendros »

Deux ans après Bruce, je viens de découvrir CITY GIRL (grâce au Cinéma de Minuit) dans une très belle restauration. Je suis loin d'être un spécialiste de Murnau (et du muet en général) mais je trouve quand même de nombreuses qualités à ce film. J'ai passé un bon moment.

C'est vrai, c'est une histoire très manichéenne dans sa globalité. On se croirait presque dans une sorte de conte tellement le récit limpide fait se succéder des scènes attendues et parfois bon enfant (en apparence). Ca ne m'a pas trop gêné (cela fait partie du charme) sauf en de rares moments (comme avec le retournement final du père, aussi soudain que radical et surprenant).
J'ai beaucoup aimé les scènes du restaurant et toute la relation avec le couple central. J'aime beaucoup, également, le parrallèle de la serveuse entre la ville et la campagne (où elle est obligé de servir les fermiers).
Peut-être est-ce l'environnement qui m'a aussi séduit et qui m'a fait excuser beaucoup de choses. Cette campagne, la ferme perdue au milieu des champs de blé, la description d'une journée aux champs, etc. Toute cette ambiance chaleureuse dans la nature (hors des studios) a certainement beaucoup apporté au film.

Reste que l'histoire est bien sage et qu'un peu plus de noirceur n'aurait pas été du luxe...
Dernière modification par Nestor Almendros le 30 nov. 08, 21:38, modifié 1 fois.
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O'Malley
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Re:

Message par O'Malley »

Nestor Almendros a écrit :Deux ans plus tard je viens de découvrir CITY GIRL (grâce au Cinéma de Minuit) dans une très belle restauration. Je suis loin d'être un spécialiste de Murnau (et du muet en général) mais je trouve quand même de nombreuses qualités à ce film. J'ai passé un bon moment.

C'est vrai, c'est une histoire très manichéenne dans sa globalité. On se croirait presque dans une sorte de conte tellement le récit limpide fait se succéder des scènes attendues et parfois bon enfant (en apparence). Ca ne m'a pas trop gêné (cela fait partie du charme) sauf en de rares moments (comme avec le retournement final du père, aussi soudain que radical et surprenant).
J'ai beaucoup aimé les scènes du restaurant et toute la relation avec le couple central. J'aime beaucoup, également, le parrallèle de la serveuse entre la ville et la campagne (où elle est obligé de servir les fermiers).
Peut-être est-ce l'environnement qui m'a aussi séduit et qui m'a fait excuser beaucoup de choses. Cette campagne, la ferme perdue au milieu des champs de blé, la description d'une journée aux champs, etc. Toute cette ambiance chaleureuse dans la nature (hors des studios) a certainement beaucoup apporté au film.

Reste que l'histoire est bien sage et qu'un peu plus de noirceur n'aurait pas été du luxe...
Découvert aussi au Cinéma de Minuit.
Un fort beau film, qui hélas se révèle un peu trop prévisible lors de son dernier tiers.
City Girl m'a beaucoup fait pensé aux Moissons du ciel de Terrence Malick dans la description lyrique des scènes de moissons et son opposition , assez manichéenne, aux sentiments destructeurs et violents des hommes. Malick s'en serait-il inspiré en 1977?...
Et puis le film possède une séquence sublime: l'arrivée du couple dans la ferme et l'élan amoureux qui les unit, magnifié par un sublime travelling au milieu du champ de blé et par le déplacement des acteurs au sein du cadre.
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Sybille
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Re: Friedrich W. Murnau

Message par Sybille »

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Phantom
F.W Murnau (1922) :

Un beau film muet qui relate l'histoire d'une famille pauvre dans l'Allemagne des années 1920. Le "phantom" du titre, énigmatique à souhait, signifie en réalité l'obsession du héros pour une jeune fille entraperçue lors d'une sortie en ville. Avec cette mélodramatisation chère au cinéma muet, le pauvre homme entre alors dans une spirale infernale qui le conduit aux actes les plus vils et à l'abandon progressif de toute estime de soi. Sa folie commence alors à affecter l'ensemble de sa famille, et jusqu'à la femme qui l'aime d'un amour sincère. Le scénario autorise néanmoins une fin heureuse, tout rentre dans l'ordre et la morale est sauve. Les acteurs possèdent un jeu à la limite du théâtral, mais qui heureusement reste assez sobre. Murnau filme cette histoire avec une simplicité dépourvue d'affectation, mais au contraire pleine de sensibilité. L'usage de nombreux filtres colorés peuvent en partie dérouter le spectateur d'aujourd'hui, mais imposent en même temps une certaine beauté visuelle. La petite ville allemande qui sert de décor aux évênements est quant à elle filmée avec un mélange de romantisme et d'acuité documentaire qui achèvent de faire de "Phantom" un film déroutant, touchant et visuellement très réussi. 7/10

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City Girl
Friedrich Murnau (1930) :

Un jeune homme naïf se rend en ville vendre la récolte de blé de son père. Il y rencontre une jeune femme serveuse dans un restaurant. Sur cette trame banale et universelle, Murnau développe une histoire sensible et touchante sur l'amour, la famille, l'honneur et la confiance. Le réalisateur exerce une schématisation simple, mais réaliste et efficace sur les mondes en apparence opposés de la ville et de la campagne. La première est rapide, aseptisée, exténuante et superficielle. La seconde révèle un univers ancestral, lent, proche de la nature dans toutes ses manifestations. Quelques scènes retiennent ainsi l'attention : un voyage en train rendu amusant par la présence d'une jeune coquette, la frénésie qui s'empare d'un snack-bar aux clients pressés, des gros plans de machines agricoles dans la tempête. Et surtout cette formidable séquence d'un couple riant et se poursuivant dans la plénitude d'un champ de blé. Image d'une beauté impressionnante, délivrant une folle sensation de liberté et de joie de vivre mêlées. Mary Duncan et Charles Farrell donnent une interprétation parfois inégale (lui en particulier), mais cependant entièrement acceptable. On regrette tout au plus que Murnau n'ait pas exercé son immense talent de metteur en scène pour ciseler davantage l'image, mais vu en l'état, "City Girl" n'en demeure pas moins une oeuvre attirante, intéressante et intelligente, aussi pure et discrète que son noir et blanc. 7/10
M le maudit
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Re: Friedrich W. Murnau

Message par M le maudit »

Der Letzte Mann

Cinéaste par excellence de l'expressionnisme allemand, Murnau, comme son compatriote Fritz Lang, semble avoir un don pour l'exploitation des contrastes, de la lumière et des ombres. Ce don est utilisé à plein régime dans Der Letzte Mann, considéré par plusieurs comme son chef-d'oeuvre.

Dégradé de son poste de portier à celui de commis des toilettes, un vieil homme s'effondre peu à peu sous le poids de son humiliation sociale. Film particulier que celui-ci, notamment parce que Murnau n'utilise aucun intertitre pour les dialogues, se contentant d'en glisser deux ou trois pour préciser des détails importants de l'histoire.

Il s'agit également du premier film à utiliser une caméra mobile, ce qui bien entendu sera d'une importance considérable dans le développement de l'art cinématographique. Le film peut sembler un peu lent au spectateur moderne, mais la beauté de sa facture et le jeu hyperbolique des acteurs devraient suffire à accrocher son attention.
bruce randylan
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Re: Friedrich W. Murnau (1888-1931)

Message par bruce randylan »

les Finances du Grand-Duc ( 1924 )
Cette comédie écrite par Thea Von Harbou ( pour changer ) a pour principal défaut de n'être à aucun moment drôle ni même amusante ce qui est toujours gênant. C'est une espèce de vaudeville où le Grand Duc d'un petite île à court d'argent doit épouser une duchesse russe fortunée. C'est sans compter sur des révolutionnaires et un industriel qui voudrait bien s'emparer de son île.
Quelques quipropos, coups fourrés ou coups du destin rythment cependant un film qui n'est pas déplaisant si l'on fait abstraction du réalisateur.

Totalement dénué d'expérimentations visuelles et techniques, les Finances du Grand Duc bénéficie en revanche toujours d'un soin particulier à la photographie sublime de Karl Freund et des compositions de plans de Murnau pour des images assez somptueuses auxquelles la restauration donne toute sa noblesse. Profondeur de champ étonnante, beauté des décors naturels, précision du cadrage, c'est un certain plaisir pour les yeux bien qu'on puisse regretter tout de même son coté bien trop sage quand on sait qu'il fut juste tourné avant le dernier des hommes.
Ca reste, à l'image du casting décontracté, un petit film pas désagréable mais terriblement frustrant.
Dernière modification par bruce randylan le 31 déc. 08, 12:25, modifié 1 fois.
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
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