Le Narcisse Noir (Michael Powell & Emeric Pressburger - 1947)
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- Charles Foster Kane
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- David O. Selznick
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Une restauration exceptionnelle en effet. Déjà que dans sa thématique et son traitement, le film semble hors du temps, la qualité de l'image fait qu'on a vraiment du mal à croire que ça a été tourné en 1947. Encore une fois, Powell/Pressburger composent un film qui semble ne rien devoir à personne, créant en toute liberté une pure oeuvre de cinéma, exploitant toutes ses ressources à la fois techniques et humaines. Les comédiens sont tous plus que parfaits, la direction artistique est plus que miraculeuse. J'ai véritablement réévalué ce film dont j'avais cru bon autrefois de na pas conserver mon enregistrement après l'avoir vu. David Farrar est génial, j'ai adoré la constante présence du vent dans les décors et les voilettes, et puis le regard brûlant de Kathleen Byron donne certainement lieu à certains des plus beaux plans offerts par le septième art.
Belle chronique d'Olivier, passionné à juste titre par le travail des deux P.
Encore un mot sur les suppléments de cette édition Lumière. Tous sont passionnants, et c'est rare de ressortir d'un visionnage de bonus qui donne à ce point de satisfaction. Assurément l'une de mes acquisitions dont je suis le plus fier.
Belle chronique d'Olivier, passionné à juste titre par le travail des deux P.
Encore un mot sur les suppléments de cette édition Lumière. Tous sont passionnants, et c'est rare de ressortir d'un visionnage de bonus qui donne à ce point de satisfaction. Assurément l'une de mes acquisitions dont je suis le plus fier.
« Vouloir le bonheur, c'est déjà un peu le bonheur. » (Roland Cassard)
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- David O. Selznick
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C'est bien ce que je disais.Margo wrote:De phylute/Olivier Bitoun, en faitMax Schreck wrote:Belle chronique de Jack Sullivan...
je cherche un smiley qui creuserait un trou pour s'enterrer...
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Oui. Je prédis une razzia de ce DVD lors des DVDClassik Awards 2007. Il pourrait très bien truster toutes les catégories (meilleur film, meilleure technique, meilleurs bonus, meilleur éditeur).Max Schreck wrote:Une restauration exceptionnelle en effet. Déjà que dans sa thématique et son traitement, le film semble hors du temps, la qualité de l'image fait qu'on a vraiment du mal à croire que ça a été tourné en 1947. Encore une fois, Powell/Pressburger composent un film qui semble ne rien devoir à personne, créant en toute liberté une pure oeuvre de cinéma, exploitant toutes ses ressources à la fois techniques et humaines. Les comédiens sont tous plus que parfaits, la direction artistique est plus que miraculeuse. J'ai véritablement réévalué ce film dont j'avais cru bon autrefois de na pas conserver mon enregistrement après l'avoir vu. David Farrar est génial, j'ai adoré la constante présence du vent dans les décors et les voilettes, et puis le regard brûlant de Kathleen Byron donne certainement lieu à certains des plus beaux plans offerts par le septième art.
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Encore un mot sur les suppléments de cette édition Lumière. Tous sont passionnants, et c'est rare de ressortir d'un visionnage de bonus qui donne à ce point de satisfaction. Assurément l'une de mes acquisitions dont je suis le plus fier.
Enfin j'ai pas tout vu en sorties napha cette année, loin de là, mais c'est l'acquisition dont je suis le plus satisfait.

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8/10
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Ma blonde, fanatique de Powell et Pressburger m'a tant vanté ce Narcisse noir que j'avais hâte d'en découdre. Et je ne fus pas déçu par la bête. En effet, le film est plastiquement sublime. Combien de plans renversants? Combien de tableaux offerts à l'oeil gourmand du spectateur? On ne les compte pas. Ils sont pratiquement à chaque scène, fiers, et secondés par un travail sur les détails et les couleurs qui fait mon admiration. Le chef opérateur, Jack Cardiff, il faut mettre en évidence son nom, fait un boulot extraordinaire. Tourné en décors artificiels, à Pinewood, la création d'une Inde onirique fait frisson à chaque plan.
A noter que le travail de restauration sur le dvd collector Warner est époustouflant et permet d'apprécier cette oeuvre majeure.
Et au risque de passer pour un rabat-joie...
Mais le film aurait emporté ma totale adhésion si la mise en scène dans l'explosion n'avait pas été aussi démonstrative. Le jeu de Kathleen Byron m'a très rapidement fait sourire puis décontenancé pour finir par m'agacer. Bien évidemment que le personnage et l'histoire incitent ce personnage à montrer un visage de plus en plus hystérique, mais les effets de mise en scène et les appuis outranciers du maquillage ainsi que la musique m'ont paru exagérés. L'histoire ne justifiait pas ce déferlement d'effets visuels. A la limite je dirais que le déclenchement de violence m'a semblé presque pompier sur la fin. Voilà un bémol qui m'empêche de crier au chef d'oeuvre immense. Mais je ne discute pas du plaisir évident que j'ai pris à déguster cet objet visuel très étonnant quand on se penche sur sa date de création.
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Mais c'est justement parce que c'est par le visuel que tout se raconte : aux images lumineuses et enchanteresses du cadre se substitue une lumière infernale et la soeur damnée se revet de couleurs brutales et néfastes... C'est par le visuel, plus que par le récit ou les dialogues, que l'évolution de cette "âme perdue" peut se comprendre et s'anticiper.Alligator wrote: Mais le film aurait emporté ma totale adhésion si la mise en scène dans l'explosion n'avait pas été aussi démonstrative. Le jeu de Kathleen Byron m'a très rapidement fait sourire puis décontenancé pour finir par m'agacer. Bien évidemment que le personnage et l'histoire incitent ce personnage à montrer un visage de plus en plus hystérique, mais les effets de mise en scène et les appuis outranciers du maquillage ainsi que la musique m'ont paru exagérés. L'histoire ne justifiait pas ce déferlement d'effets visuels. A la limite je dirais que le déclenchement de violence m'a semblé presque pompier sur la fin. Voilà un bémol qui m'empêche de crier au chef d'oeuvre immense. Mais je ne discute pas du plaisir évident que j'ai pris à déguster cet objet visuel très étonnant quand on se penche sur sa date de création.
Le final au petit matin (quelle lumière !!!) participe précisément de ce système, le paysage sublime ne reviendra que pour perdre la mauvaise soeur...
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Puisqu'on parle ici de l'outrance du film, suis-je le seul à avoir penser à Brian De Palma?
Pour Scorsese le parrallèle est déjà avéré, mais c'est encore plus avec le premier que je perçois une affinité: les deux cinéastes ont exactement la même façon d'exacerber, chez les deux la forme crée le fond.
Pour Scorsese le parrallèle est déjà avéré, mais c'est encore plus avec le premier que je perçois une affinité: les deux cinéastes ont exactement la même façon d'exacerber, chez les deux la forme crée le fond.
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Re: le Narcisse noir
Mise à jour de la critique avec une comparaison dvd/Blu-ray
http://www.dvdclassik.com/Critiques/nar ... ir-dvd.htm
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Re: le Narcisse noir (M. Powell-E. Pressburger, 1947)
Posté par Sybille le 14 janvier 2007

Black Narcissus / Le Narcisse noir
Michael Powell & Emeric Pressburger (1947) :
(J'ai trouvé là mon film du mois, je crois
)
Avec "Le Narcisse noir", Powell et Pressburger signent un film d'une grande beauté esthétique et sonore. Les intérieurs peints de motifs "à l'indienne" et les somptueux paysages verdoyants transportent le spectateur vers une Inde à la fois réaliste, et en même temps complètement onirique, tandis que le souffle du vent et des trompettes renforcent encore plus cette impression d'étrangeté. Les nombreux gros plans sur les visages de Soeur Clodagh et Soeur Ruth sont toujours saisissants. Les dernières minutes du film sont pétrifiantes, je croyais presque voir un film d'horreur devant ces moments hallucinants. Deborah Kerr et Kathleen Byron sont incroyables, la première toute en finesse et en retenue, la seconde sombrant peu à peu dans la folie (ce visage blême aux yeux soudainement rougis à la fin !). La photographie en Technicolor de Jack Cardiff est lumineuse, permettant le déploiement d'un éventail de couleurs chatoyantes, qui donnent tout son éclat à ce film somptueux. 10/10

Black Narcissus / Le Narcisse noir
Michael Powell & Emeric Pressburger (1947) :
(J'ai trouvé là mon film du mois, je crois

Avec "Le Narcisse noir", Powell et Pressburger signent un film d'une grande beauté esthétique et sonore. Les intérieurs peints de motifs "à l'indienne" et les somptueux paysages verdoyants transportent le spectateur vers une Inde à la fois réaliste, et en même temps complètement onirique, tandis que le souffle du vent et des trompettes renforcent encore plus cette impression d'étrangeté. Les nombreux gros plans sur les visages de Soeur Clodagh et Soeur Ruth sont toujours saisissants. Les dernières minutes du film sont pétrifiantes, je croyais presque voir un film d'horreur devant ces moments hallucinants. Deborah Kerr et Kathleen Byron sont incroyables, la première toute en finesse et en retenue, la seconde sombrant peu à peu dans la folie (ce visage blême aux yeux soudainement rougis à la fin !). La photographie en Technicolor de Jack Cardiff est lumineuse, permettant le déploiement d'un éventail de couleurs chatoyantes, qui donnent tout son éclat à ce film somptueux. 10/10
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Re: le Narcisse noir (M. Powell-E. Pressburger, 1947)
Lors de la rétrospective Powell qu'il y avait eue à la Rochelle il y a quelques années, c'était un des rares films cultes du tandem des Archers que j'avais loupé.
Je l'ai redécouvert aujourd'hui, avec un grand plaisir.
Somptuosité des couleurs, interprètes déchirants, scénario féroce, mise en scène d'un raffinement certain.
Une belle réussite !
Je l'ai redécouvert aujourd'hui, avec un grand plaisir.
Somptuosité des couleurs, interprètes déchirants, scénario féroce, mise en scène d'un raffinement certain.
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- Euphémiste
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Re: le Narcisse noir (Michael Powell-Emeric Pressburger - 1947)
J'aimerais beaucoup le voir celui-la... en espérant que TCM Canada le passe un jour. 


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http://www.shompy.com/someone1600/l10080_frfr.html
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Re: le Narcisse noir (Michael Powell-Emeric Pressburger - 19
Découverte extraordinaire que ce film somptueux! Difficile de mettre des mots sur une telle beauté et difficile d'ajouter aux commentaires de ce topic.
C'est évidemment la photo de Jack Cardiff qui frappe en premier, la lumière qui éclaire les visages, les couleurs exceptionnelles des décors rendent le film quasiment insurpassable dans ce domaine. Et derrière cette photo, une thématique subtile et des personnages passionnants, la nature et les éléments qui exacerbent les passions et peut-être la plus belle tension érotique jamais mise en scène. Tout cela nous amène vers le dénouement, Deborah Kerr affrontant une Kathleen Byron quasi diabolique (l'image qui la voit dans l'encadrement de la porte est mémorable). Les deux actrices sont d'ailleurs formidables dans le film, comme Jean Simmons, sensuelle à souhait.
Ce film frôle la perfection.
C'est évidemment la photo de Jack Cardiff qui frappe en premier, la lumière qui éclaire les visages, les couleurs exceptionnelles des décors rendent le film quasiment insurpassable dans ce domaine. Et derrière cette photo, une thématique subtile et des personnages passionnants, la nature et les éléments qui exacerbent les passions et peut-être la plus belle tension érotique jamais mise en scène. Tout cela nous amène vers le dénouement, Deborah Kerr affrontant une Kathleen Byron quasi diabolique (l'image qui la voit dans l'encadrement de la porte est mémorable). Les deux actrices sont d'ailleurs formidables dans le film, comme Jean Simmons, sensuelle à souhait.
Ce film frôle la perfection.