Martin Ritt (1914-1990)
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Re: Martin Ritt
L'HOMME QUI TUA LA PEUR
C'est le premier film de Martin Ritt et son titre est à l'image du projet dans son ensemble: trompeur, grandiloquent pour pas grand chose au final. On n'est pas dans un western ou un polar mais dans un drame social qui ressemblerait presque à une réponse de la MGM pour le SUR LES QUAIS de la Columbia. On retient surtout l'environnement ouvrier de New-York en toile de fond et le cachet visuel très ancré dans son époque grâce aux tournages extérieurs plus faciles et donc plus systématiques. On se réjouit moins, malheureusement, de son scénario rachitique et de ses bons sentiments à la pelle. Cette émancipation tardive peine à intéresser vraiment, malgré des personnages attachants. L'intrigue est très prévisible et semble associée de force à l'imagerie presque documentaire vers laquelle Ritt semble lorgner. Seulement, l'ensemble est trop théatral, la musique trop pompière, on perd en spontanéité et cela donne l'impression d'une écriture bâclée qui réutilise sans vergogne des stéréotypes à la mode. Je pense l'avoir vu à la Dernière Séance, mais avec une meilleure impression à l'époque.
Dommage, moi qui me réjouissais d'une programmation inhabituelle sur Arte (le film est plutôt rare en hertzien).
EDIT: posté par Max Schreck le 17 mars 2007
The Spy who came in from the cold (L'Espion qui venait du froid), Martin Ritt, 1965
Un titre que je confond toujours avec The Spy who loved me pour un film que j'avais envie de découvrir depuis longtemps. Cette brillante adaptation de John LeCarré propose une démystification glaçante du monde de l'espionnage, montrant une réalité peu reluisante où tout le monde manipule tout le monde, et où on ne cesse de découvrir des complots à l'intérieur d'autres complots. Richard Burton fait une composition assez magistrale dans le rôle de cet agent et ses efforts pour s'assurer une couverture crédible qui lui permettra de griller un officier de la Stasi. Ritt est parfaitement maître de ses moyens et se révèle un excellent conteur, donnant juste ce qu'il faut d'informations au spectateur pour conserver une intrigue qui soit à la fois palpitante, complexe mais pas incompréhensible et surtout — grande qualité — imprévisible jusqu'à la dernière minute. Formidable.
C'est le premier film de Martin Ritt et son titre est à l'image du projet dans son ensemble: trompeur, grandiloquent pour pas grand chose au final. On n'est pas dans un western ou un polar mais dans un drame social qui ressemblerait presque à une réponse de la MGM pour le SUR LES QUAIS de la Columbia. On retient surtout l'environnement ouvrier de New-York en toile de fond et le cachet visuel très ancré dans son époque grâce aux tournages extérieurs plus faciles et donc plus systématiques. On se réjouit moins, malheureusement, de son scénario rachitique et de ses bons sentiments à la pelle. Cette émancipation tardive peine à intéresser vraiment, malgré des personnages attachants. L'intrigue est très prévisible et semble associée de force à l'imagerie presque documentaire vers laquelle Ritt semble lorgner. Seulement, l'ensemble est trop théatral, la musique trop pompière, on perd en spontanéité et cela donne l'impression d'une écriture bâclée qui réutilise sans vergogne des stéréotypes à la mode. Je pense l'avoir vu à la Dernière Séance, mais avec une meilleure impression à l'époque.
Dommage, moi qui me réjouissais d'une programmation inhabituelle sur Arte (le film est plutôt rare en hertzien).
EDIT: posté par Max Schreck le 17 mars 2007
The Spy who came in from the cold (L'Espion qui venait du froid), Martin Ritt, 1965
Un titre que je confond toujours avec The Spy who loved me pour un film que j'avais envie de découvrir depuis longtemps. Cette brillante adaptation de John LeCarré propose une démystification glaçante du monde de l'espionnage, montrant une réalité peu reluisante où tout le monde manipule tout le monde, et où on ne cesse de découvrir des complots à l'intérieur d'autres complots. Richard Burton fait une composition assez magistrale dans le rôle de cet agent et ses efforts pour s'assurer une couverture crédible qui lui permettra de griller un officier de la Stasi. Ritt est parfaitement maître de ses moyens et se révèle un excellent conteur, donnant juste ce qu'il faut d'informations au spectateur pour conserver une intrigue qui soit à la fois palpitante, complexe mais pas incompréhensible et surtout — grande qualité — imprévisible jusqu'à la dernière minute. Formidable.
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Re: Martin Ritt (1914-1990)
hombre les images et la musique du générique m'ont fortement rappelé la horde sauvage hombre 1967 et la horde 1969...
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Re: Martin Ritt (1914-1990)
Dans le télérama du jour, j'ai lu critique dithyrambique de "The Molly Maguires" qui ressort en salle cette semaine.
Le dvd est à 3.99 fdp compris sur play.com
et Lovefilms indique la présence de stf.
Le dvd est à 3.99 fdp compris sur play.com
et Lovefilms indique la présence de stf.
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Re: Martin Ritt (1914-1990)
attention, la version sortie en salles est intégrale (environ 15 minutes de plus, constituant une nouvelle intro en grande majorité), contrairement au Z2.NotBillyTheKid a écrit :Dans le télérama du jour, j'ai lu critique dithyrambique de "The Molly Maguires" qui ressort en salle cette semaine.
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Re: Martin Ritt (1914-1990)
trop tard.
Murat, dans sa critique, s'arrête bien sur le début, sans dire que c'est une version nouvelle... Bah, je verrai déjà ça, parce qu'avant que ça passe chez moi, les poules auront des dentiers.
Tu fais bien de préciser en tous cas..
Murat, dans sa critique, s'arrête bien sur le début, sans dire que c'est une version nouvelle... Bah, je verrai déjà ça, parce qu'avant que ça passe chez moi, les poules auront des dentiers.
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Re: Martin Ritt (1914-1990)
J'ai vu que ça ressortait cette semaine. Si j'ai le temps je lui redonnerai peut-être une seconde chance (cf mon avis très moyen quelques pages précédentes). Je suis surtout intéressé par cette intro originale de 15mn...
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Re: Martin Ritt (1914-1990)
film que je ne connaissais pas et dont le casting à lui seul est déjà tout un programme et en plus si je ne fais erreur réquisitoire social un domaine où Ritt n'est pas mauvais ! je pense à norma rae. j'attends la disponibilité du DVD car chez moi aussi les poules risquent fort d'avoir des dents quand il passera en salle... je dirai même qu'il n'est pas certain qu'il marche très fort le sujet ne cadrerait plus avec la (les) vision(s) de notre société !
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Re: Martin Ritt (1914-1990)
Je vais revoir le film à l'Institut Lumiere dans quelques jours, vu que je n'ai vu que la version "dvd" et qu'en l'etat, je trouvais deja que c'etait un tres grand film. La photo de James Wong Howe est à tomber et Richard Harris/Sean Connery excellents.
edit : t'es sur pour les 15 minutes, Bouba ??
le dvd zone 2 Fr fait 119 minutes, le film qui ressort 124 (sachant qu'en video , il en fera moins)
edit : t'es sur pour les 15 minutes, Bouba ??
le dvd zone 2 Fr fait 119 minutes, le film qui ressort 124 (sachant qu'en video , il en fera moins)
The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
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Re: Martin Ritt (1914-1990)
certains commentaires du dvd anglais indiquent ce début de 15 minutes sans dialogue... Peut-être, tout simplement, que la version dvd est complète, mais inédite en salles
A voir. Amazon.com donne carrément une durée de 124 minutes au dvd même si tous les autres sites indiquent bien 119min..
Toutefois, tavernier/coursodon insistent, ds 50 ans de cinéma, sur la necessité de le voir en salles (scope et noirs tirés trop clairs en version tv (vhs ?)). Le dvd est-il en scope ? (il est indiqué Aspect Ratio 2.35:1, mais je ne sais pas décoder cela) le noir est il noir ?
A voir. Amazon.com donne carrément une durée de 124 minutes au dvd même si tous les autres sites indiquent bien 119min..
Toutefois, tavernier/coursodon insistent, ds 50 ans de cinéma, sur la necessité de le voir en salles (scope et noirs tirés trop clairs en version tv (vhs ?)). Le dvd est-il en scope ? (il est indiqué Aspect Ratio 2.35:1, mais je ne sais pas décoder cela) le noir est il noir ?
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Re: Martin Ritt (1914-1990)
C'est ce que j'avais lu (le film est déjà ressorti à Avignon il y a deux mois dans cette version complète), bon après, je n'ai jamais vu le filmJack Carter a écrit :edit : t'es sur pour les 15 minutes, Bouba ??
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Re: Martin Ritt (1914-1990)
le dvd est bien en 2.35 (scope) 16/9eme
à mon avis, c'est comme tu le dis NBTK, inedit en salles
j'airai le revoir en salles, quoiqu'il arrive !
à mon avis, c'est comme tu le dis NBTK, inedit en salles
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Re: Martin Ritt (1914-1990)
L'homme qui tua la peur (1957)
Des quatre titres proposés dans le coffret Sidney Poitier (Warner), c'est vraiment le meilleur du lot, un film assez fort, et lui-même empreint d'une tonalité à la Kazan (difficile de ne pas penser à Sur les quais, surtout dans les décors utilisés, ainsi que la condition ouvrière représenté un peu de la même façon).
Et c'est l'occasion de découvrir un duo formidable, Cassavetes se révèle de plus en plus en cours de film n'être pas forcément l'être timide qu'il parait, jusqu'à cette superbe, mais glaçante fin,
Et c'est très très bien filmé, avec une superbe photo évoquant une fois encore ce qui se passait chez Kazan, mais Martin Ritt a sa patte propre en choisissant des personnages humains et assez "réels", ce qui m'a aussi beaucoup plu.
Des quatre titres proposés dans le coffret Sidney Poitier (Warner), c'est vraiment le meilleur du lot, un film assez fort, et lui-même empreint d'une tonalité à la Kazan (difficile de ne pas penser à Sur les quais, surtout dans les décors utilisés, ainsi que la condition ouvrière représenté un peu de la même façon).
Et c'est l'occasion de découvrir un duo formidable, Cassavetes se révèle de plus en plus en cours de film n'être pas forcément l'être timide qu'il parait, jusqu'à cette superbe, mais glaçante fin,
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Et c'est très très bien filmé, avec une superbe photo évoquant une fois encore ce qui se passait chez Kazan, mais Martin Ritt a sa patte propre en choisissant des personnages humains et assez "réels", ce qui m'a aussi beaucoup plu.
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Re: Martin Ritt (1914-1990)
Boubakar a écrit :L'homme qui tua la peur (1957)
(...)jusqu'à cette superbe, mais glaçante fin,
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"Un film n'est pas une envie de faire pipi" (Cinéphage, août 2021)
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Notez les films naphtas - Octobre 2009
Traître sur commande de Martin Ritt (1969)
1876, Richard Harris est un flic infiltrant une communauté de mineurs afin de démanteler l'organisation secrète menée par Sean Connery et mettant à mal la tyrannie du patronat. Très grand film nous plongeant parmi les émigrants Irlandais et faisant vivre l'enfer de la mine comme on l'a rarement vue au cinéma. Le scénario confronte deux idéologies à travers les héros du film pas si éloigné au final, Richard Harris prêt à tout pour réussir et s'élever socialement et Sean Connery faisant preuve de la même obstination pour revendiquer ses droit, meurtre et attentat compris. Récit mené tambour battant, ambiance boueuse et qui sent la suie avec une intensité dramatique de tout les instants qui réserve de chaleureux moments de camaraderie toutes irlandais alternant avec de saisissante explosion de violence. Sean Connery, tout en rage contenue est immense et Richard Harris arrive à rendre humain et attanchant un personnage au comportement discutable. grand film 5,5/6 En plus il y a une de mes trognes de série B préférée ce visage de sournois de Anthony Zerbe.
1876, Richard Harris est un flic infiltrant une communauté de mineurs afin de démanteler l'organisation secrète menée par Sean Connery et mettant à mal la tyrannie du patronat. Très grand film nous plongeant parmi les émigrants Irlandais et faisant vivre l'enfer de la mine comme on l'a rarement vue au cinéma. Le scénario confronte deux idéologies à travers les héros du film pas si éloigné au final, Richard Harris prêt à tout pour réussir et s'élever socialement et Sean Connery faisant preuve de la même obstination pour revendiquer ses droit, meurtre et attentat compris. Récit mené tambour battant, ambiance boueuse et qui sent la suie avec une intensité dramatique de tout les instants qui réserve de chaleureux moments de camaraderie toutes irlandais alternant avec de saisissante explosion de violence. Sean Connery, tout en rage contenue est immense et Richard Harris arrive à rendre humain et attanchant un personnage au comportement discutable. grand film 5,5/6 En plus il y a une de mes trognes de série B préférée ce visage de sournois de Anthony Zerbe.
Dernière modification par Profondo Rosso le 2 oct. 09, 13:15, modifié 1 fois.
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Re: Notez les films naphtas - Octobre 2009
Vu à l'Utopia à Toulouse, excellent film.Profondo Rosso a écrit :Traître sur commande de Martin Ritt (1969)
1876, Richard Harris est un flic infiltrant une communauté de mineurs afin de démanteler l'organisation secrète menée par Sean Connery et mettant à mal la tyrannie du patronat. Très grand film nous plongeant parmi les émigrants Irlandais et faisant vivre l'enfer de la mine comme on l'a rarement vue au cinéma. Le scénario confronte deux idéologies à travers les héros du film pas si éloigné au final, Richard Harris prêt à tout pour réussir et s'élever socialement et Sean Connery faisant preuve de la même obstination pour revendiquer ses droit, meurtre et attentat compris. Récit mené tambour battant, ambiance boueuse et qui sent la suie avec une intensité dramatique de tout les instants qui réserve de chaleureux moments de camaraderie toutes irlandais alternant avec de saisissante explosion de violence. Sean Connery, tout en rage contenue est immense et Richard Harris arrive à rendre humain et attanchant un personnage au comportement discutable. grand film 5,5/6 En plus il y a une de mes trognes de série B préférée ce visage de sournois de Anthony Zerbe.
- Eh bien faisons les présentations, moi je suis Damien Karras.
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