Assez d'accord (avec Mary Poppins juste derrière, mais le film de Stevenson prenait moins de risques). Intelligence de l'adaptation, exigence technique du metteur en scène, moyens d'un studio alors plein d'ambition... tout semble s'agencer parfaitement pour aboutir à un spectacle qui n'a effectivement pas pris une ride. C'est d'autant plus remarquable qu'il est blindé d'effets spéciaux. C'est assez jubilatoire à revoir aujourd'hui, une fois la nostalgie mise de côté.Jeremy Fox wrote:20.000 lieues sous les mers - 1954
(...)probablement le meilleur film qui ne soit pas d'animation sorti des studios Disney.
Richard Fleischer (1916-2006)
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Re: Richard Fleischer (1916-2006)
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Re: Richard Fleischer (1916-2006)
Ah non en fait je préfère encore Mary Poppins ; je l'avais zappé celui-ciMax Schreck wrote:Assez d'accord (avec Mary Poppins juste derrière, mais le film de Stevenson prenait moins de risques). Intelligence de l'adaptation, exigence technique du metteur en scène, moyens d'un studio alors plein d'ambition... tout semble s'agencer parfaitement pour aboutir à un spectacle qui n'a effectivement pas pris une ride. C'est d'autant plus remarquable qu'il est blindé d'effets spéciaux. C'est assez jubilatoire à revoir aujourd'hui, une fois la nostalgie mise de côté.Jeremy Fox wrote:20.000 lieues sous les mers - 1954
(...)probablement le meilleur film qui ne soit pas d'animation sorti des studios Disney.

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Re: Richard Fleischer (1916-2006)
Avis aux fleischeriens : le dernier numéro des Cahiers propose un remarquable dossier consacré à Richard, en forme de mea culpa historique. Très bon texte synthétique de Stéphane Delorme.
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Re: Richard Fleischer (1916-2006)
lu hier soir, tres beau papier, ils m'ont donné envie de decouvrir So this is NY et The Happy time, du coup (mais introuvables sauf youtube apparemment), deux comedies familiales (quel eclectisme ce type, quand memeAlexandre Angel wrote:Avis aux fleischeriens : le dernier numéro des Cahiers propose un remarquable dossier consacré à Richard, en forme de mea culpa historique. Très bon texte synthétique de Stéphane Delorme.

et leur rubrique dvd à la fin de la revue donne envie de tout acheter

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Re: Richard Fleischer (1916-2006)
Mieux vaut tard que jamais. J'ai cru comprendre qu'ils étaient particulièrement virulents avec Fleischer dans les années 70, au point de sous entendre que Les Flics... serait un film réactionnaire ce qui est quand même n'importe quoi.Alexandre Angel wrote:Avis aux fleischeriens : le dernier numéro des Cahiers propose un remarquable dossier consacré à Richard, en forme de mea culpa historique.
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Re: Richard Fleischer (1916-2006)
Ils n'etaient pas virulents avec ses années 70, mais ils etaient dans leur periode Mao et rejetait le cinema hollywoodien de l'epoque (enfin c'est ce qui est dit dans l'article) donc plutot "absents"Rick Blaine wrote:Mieux vaut tard que jamais. J'ai cru comprendre qu'ils étaient particulièrement virulents avec Fleischer dans les années 70, au point de sous entendre que Les Flics... serait un film réactionnaire ce qui est quand même n'importe quoi.Alexandre Angel wrote:Avis aux fleischeriens : le dernier numéro des Cahiers propose un remarquable dossier consacré à Richard, en forme de mea culpa historique.

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Re: Richard Fleischer (1916-2006)
Oui, c'est lié à la période pour eux mais d'après certains intervenants des éditions Carlotta, ils sont tout de même parfois sorti de leur absentéisme pour se permettre quelques critiques.Jack Carter wrote:Ils n'etaient pas virulents avec ses années 70, mais ils etaient dans leur periode Mao et rejetait le cinema hollywoodien de l'epoque (enfin c'est ce qui est dit dans l'article) donc plutot "absents"Rick Blaine wrote: Mieux vaut tard que jamais. J'ai cru comprendre qu'ils étaient particulièrement virulents avec Fleischer dans les années 70, au point de sous entendre que Les Flics... serait un film réactionnaire ce qui est quand même n'importe quoi.

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Re: Richard Fleischer (1916-2006)
..parce qu'elle est fleischerienne! Même si le dvd est mis à l'honneur des revues de cinéma, ce qui est banal, je trouve cette façon de tout répertorier (alors qu'en temps normal, ils auraient sans doute plus trier) représentative de l' effet Fleischer : son cinéma a quelque chose à nous dire dans n'importe lequel de ses films. Il se trouve que j'ai vu Amityville 3D récemment. Bon, c'est une daube, ne tergiversons pas mais elle est plus sûrement fleischerienne que n'importe quelle bouse de Mark Robson ne serait robsonnienne ou que Escape to Victory, de Huston (qui n'est pas désagréable) n'est hustonnienne.(purée, dans quoi je me suis fourré, moiJack Carter wrote:et leur rubrique dvd à la fin de la revue donne envie de tout acheter


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Re: Richard Fleischer (1916-2006)
je parlais de la rubrique complete, pas seulement du recap' Fleischer (Imamura, Andersson, Belladonna, etc....)Alexandre Angel wrote:..parce qu'elle est fleischerienne! Même si le dvd est mis à l'honneur des revues de cinéma, ce qui est banal, je trouve cette façon de tout répertorier (alors qu'en temps normal, ils auraient sans doute plus trier) représentative de l' effet Fleischer : son cinéma a quelque chose à nous dire dans n'importe lequel de ses films. Il se trouve que j'ai vu Amityville 3D récemment. Bon, c'est une daube, ne tergiversons pas mais elle est plus sûrement fleischerienne que n'importe quelle bouse de Mark Robson ne serait robsonnienne ou que Escape to Victory, de Huston (qui n'est pas désagréable) n'est hustonnienne.(purée, dans quoi je me suis fourré, moiJack Carter wrote:et leur rubrique dvd à la fin de la revue donne envie de tout acheter![]()
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Re: Richard Fleischer (1916-2006)
Ça change rien!!




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Re: Richard Fleischer (1916-2006)

Bravo à Carlotta pour mettre aussi bien en valeur les films, pour les présenter à leur avantage comme c'est le cas avec Terreur aveugle (1972) qui s'en trouve rehaussé. Vu dans ces conditions (agréablement épicées par l'intervention passionnée de Fabrice de Weltz-même que j'ai cru constaté à plusieurs reprises que les cinéastes geek français s'expriment souvent avec une passion hallucinée assez communicative sur les films qui les inspirent), ce film mineur mais stimulant en acquiert un lustre que je soupçonnais moins lorsque je le découvrais sur le câble il y a quelques temps.
La photo de Gerry Fischer s'en trouve rassérénée dans des nuances d'un romantisme gothique lors des échappées à cheval. C'est l'étrangeté que pointe De Weltz lorsqu'il insiste sur la gestion diurne et finalement assez aérée de ce récit horrifique faussement confiné. Malgré les apparences au vu du sujet, Fleischer fonde sa mise en scène sur une gestion de l'espace inattendue et curieusement aérée (le plan qui nous révèle la gourmette, en amorce, gisant au sol de la salle de séjour, déploie autour de l'objet une profondeur de champ vertigineuse). Cette aération visuelle est efficace et entretient habilement l'angoisse, nous révélant parcimonieusement l'horreur dans ce silence bien plus expressif que les tonitruants déferlements soniques des jump scare contemporains. Les échappées hippiques évoquées plus haut procèdent du même parti-pris. Fleischer étant aussi un cinéaste de l'imaginaire, il a l'intuition de prolonger les implications du récit du côté d'un romantisme anglais auquel le score par moment discutable d'Elmer Bernstein vient contribuer lorsque le fiancé de Mia Farrow lui redonne le goût des chevaux dans une forêt automnale, balayée de bourrasques, magnifiée par les plans de Fischer (Bernstein s'adapte ici, tout comme il le fera avec Le Loup-Garou de Londres, à l'anglicité du sujet). Il en sera de même, dans un registre cette fois nettement plus gothique lorsque Mia Farrow s'enfuira à cheval dans cette même forêt qui se révélera pour le coup menaçante et dangereuse (et De Weltz d'invoquer à juste titre l'influence du conte de fée, plutôt sombre en l'occurrence). Voilà bien la manière fleischerienne : prendre à bras le corps un matériau qui est ce qu'il est , avec ses limites, et l'emmener vers les zones indicibles de l'imaginaire mais sans avoir l'air d'y toucher, sous couvert d'une finition artisanale de folie.
Vive Fleischer!
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Re: Richard Fleischer (1916-2006)

Dans un bonus du BR Carlotta de The New Centurions, le cinéaste Nicolas Boukhrief (qui ressemble à l'acteur Tom Sizemore) pointe avec justesse la linéarité du récit, l'absence de vrais morceaux de bravoure, le côté étal d'un scénario privilégiant le rythme routinier de la chronique. Il relève également que le film traite de l'enfermement des policiers dans une sorte de bulle psycho-corporatiste dont la perspective de sortir équivaut au risque de déprimer et de vouloir en finir, dans une solitude que vient faciliter un taux de divorce assez vertigineux.
Le style à la fois claustro et ouvert sur l'imaginaire de Fleischer s'accommode parfaitement de l'autisme moral d'un sujet dont Boukhrief capte bien qu'il conjugue autant tristesse insondable qu'absence totale de complaisance. Au cours de ces années 70 que Rick Blaine qualifie de second âge d'or de la filmo, il s'avèrerait presque que Richard Fleischer, n'était la subtile luxuriance de sa manière, réalise là les films les plus tristes et déprimants qui soient : L'Etrangleur de Boston, qui ouvre ce corpus, et se termine par la mise à mort psychique la plus effrayante qui se puisse concevoir; l'autre étrangleur, celui de Rillington Place, dont les pérégrinations nous laissent atterrés, ou The Spikes Gang, d'une lucidité impitoyable, sans parler de notre devenir au sortir du Soleil Vert. Bigre, tout cela n'est pas Tata Yoyo.. Ne dérogeant pas,The New Centurions s'ajuste à la déprime ambiante en se mettant formellement en quarantaine, comme déconnecté de toute frime, de toute tentation clinquante. Le film se met aussi dans sa bulle. Une bulle polluée par le smog de LA, irisée de son soleil voilé, sillonnée d' artères sans éclat. Il n'est pas jusqu'à la musique de Quincy Jones, d'un abord conventionnel, qui ne semble s'excuser d'être là, comme inhibée, presque pitoyable avec son groove à la Shaft complètement chétif et ses trois notes cafardeuses que l'on entend à l'extrême fin lorsque..bref. D'ailleurs, petite trouvaille géniale dans un registre subliminal, lors de la dernière patrouille de Stacy Keach, alors que ses potes le cuisinent sur sa nouvelle compagne et qu'il leur dit en gros qu'il a trouvé la femme de sa vie, le groove à la Shaft et les trois petites notes de cafard se superposent (il faut avoir l'oreille).Cette bulle ici décrite est le petit théâtre de Richard Fleischer, celui qu'il tend comme il le ferait d'un chapiteau blême pour y laisser éclore de prodigieuses petites fulgurances dont le cinéaste a le secret (le coup du shotgun ou la fuite d'un malfrat dans un souterrain qu'il plonge progressivement dans le noir en éclatant, une à une, les ampoules qui l'éclairent, idée visuelle stupéfiante, sans parler du désormais fameux et sépulcral plan séquence sur George C.Scott! ). Avec beaucoup de science, Fleischer sait éteindre et rallumer la braise du spectacle, à sa convenance, en fonction des humeurs de la mise en scène. Par endroits, Richard Fleischer, dont les racines sont germaniques, se pique de nous rappeler à la façon d'un Preminger, que le monde est aussi une scène. Dans une séquence merveilleuse, des putes noires, tout droit sorties de Porgy and Bess, se comportent comme une joyeuse troupe de saltimbanques, que le cinéaste prend un plaisir immense à filmer, tout en soutirant à la grisaille morale ambiante un peu de bariolage festif.
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Re: Richard Fleischer (1916-2006)
C'est très vrai, et The Last run s'inscrit tout aussi parfaitement dans cette veine, le film ne racontant finalement qu'une lente agonie. En dehors du fait qu'il met également en vedette George C. Scott et qu'il ait été tourné la même année, j'ai toujours trouvé que ce film formait un diptyque avec The New centurions, côté truands. Impression renforcé par l'étonnante similarité poétique de leurs titres français : Les Complices de la dernière chance et Les Flics ne dorment pas la nuit, ce sont quand même de sacrés trouvailles, ça ne m'étonnerait pas de savoir que c'est l'œuvre d'un même traducteur.Alexandre Angel wrote:Au cours de ces années 70 que Rick Blaine qualifie de second âge d'or de la filmo, il s'avèrerait presque que Richard Fleischer, n'était la subtile luxuriance de sa manière, réalise là les films les plus tristes et déprimants qui soient : L'Etrangleur de Boston, qui ouvre ce corpus, et se termine par la mise à mort psychique la plus effrayante qui se puisse concevoir; l'autre étrangleur, celui de Rillington Place, dont les pérégrinations nous laissent atterrés, ou The Spikes Gang, d'une lucidité impitoyable, sans parler de notre devenir au sortir du Soleil Vert. Bigre, tout cela n'est pas Tata Yoyo..
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Re: Richard Fleischer (1916-2006)
Deux beaux titres français, effectivement (Un intervenant le dit dans le bonus du second). Je vois que tu as corrigé la petite erreur de titreMax Schreck wrote: C'est très vrai, et The Last sunset s'inscrit tout aussi parfaitement dans cette veine, le film ne racontant finalement qu'une lente agonie. En dehors du fait qu'il met également en vedette George C. Scott et qu'il ait été tourné la même année, j'ai toujours trouvé que ce film formait un diptyque avec The New centurions, côté truands. Impression renforcé par l'étonnante similarité poétique de leurs titres français : Les Complices de la dernière chance et Les Flics ne dorment pas la nuit, ce sont quand même de sacrés trouvailles, ça ne m'étonnerait pas de savoir que c'est l'œuvre d'un même traducteur.
