C'est même choquant, totalement déstabilisantDemi-Lune a écrit :
En tout cas les captures donnent plus qu'envie!!
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
C'est même choquant, totalement déstabilisantDemi-Lune a écrit :
oui mais c'est une musique qui reste, à mon souvenir, douce, bucolique...Major Tom a écrit :Ah tiens pareil. Mais surtout pour la deuxième partie du film. J'ai toujours un peu de mal avec sa musique dans la première partie de Witness où clairement il n'a pas capté ce que Weir essayait de montrer: la vie de ces Amish loin du progrès, de faire comme si c'était un film historique en costumes avec ces gens qui traversent des champs, roulent en charrette... et d'arriver progressivement à la société contemporaine. Jarre a foutu d'emblée des synthés qui ne collent pas trop avec ce qu'on voit.O'Malley a écrit :Par contre, je suis plus preneur de sa période synthé 80's et les compositions qu'il a faite pour Peter Weir ou même Ghost de David Zucker. La subtilité est plus présente: Witness, pour le coup, c'st magnifique.
Justement je trouve cette musique extrêmement intéressante par son décalage avec l'action du film. Elle est légère et insouciante. En fait ce n'est pas la musique d'un thriller psychologique mais d'une chasse aux papillons. Le personnage incarné par Terrance Stamp séquestre la jeune fille comme s'il s'agissait d'un papillon de plus à ajouter à sa collection. J'ai l'impression qu'il y en a pas beaucoup qui ont perçu cette ironie. (Même si ça peut paraître un peu tordu)O'Malley a écrit :je ne lui pardonnerai jamais d'avoir saccagé L'obsédé de Wyler avec des thèmes en inadéquation avec l'esprit du film.
je l'ai bien perçu mais ca ne passe pas...car le sujet et son traitement n'est ni léger, ni insouciant.julien a écrit :Justement je trouve cette musique extrêmement intéressante par son décalage avec l'action du film. Elle est légère et insouciante. En fait ce n'est pas la musique d'un thriller psychologique mais d'une chasse aux papillons. Le personnage incarné par Terrance Stamp séquestre la jeune fille comme s'il s'agissait d'un papillon de plus à ajouter à sa collection. J'ai l'impression qu'il y en a pas beaucoup qui ont perçu cette ironie. (Même si ça peut paraître un peu tordu)O'Malley a écrit :je ne lui pardonnerai jamais d'avoir saccagé L'obsédé de Wyler avec des thèmes en inadéquation avec l'esprit du film.
oui tu as raison.Major Tom a écrit :Des fois, Morricone est lui aussi un peu trop envahissant.
En l'occurrence, Morricone se marrie merveilleusement bien avec Leone (je ne dis pas ça comme si ce n'était pas connu ), mais là, dans Giu la testa (Il était une fois la révolution, ça devient un peu insupportable. On dirait du Maurice Jarre années 50/60.O'Malley a écrit :on ne peut pas faire pire dans l'inadéquation entre l'univers d'un metteur en scène et le style d'un compositeur de musiques de films...
Ah oui je l'adore celui-là. Mais tu as écouté après? Ça sent le rafistolage. Invenzione per John n'est pas en entier (il disparaît peu à peu), puis démarre un morceau pas trop mal non plus (Scherzi a parte) mais qui sur la longueur fait vraiment bizarre (deux morceaux d'affilée pour la même séquence, peu de dialogue à part le "Giu la testa coglione") et comme si ça ne suffisait pas, il enchaîne sur un troisième morceau court (et un quatrième très court encore après, les "lalalalala")...Demi-Lune a écrit :Je croyais pourtant que tu adorais ce morceau, Invenzione per John.
Ah je pensais que tu plaisantais.Major Tom a écrit :En l'occurrence, Morricone se marrie merveilleusement bien avec Leone (je ne dis pas ça comme si ce n'était pas connu ), mais là, dans Giu la testa (Il était une fois la révolution, ça devient un peu insupportable. On dirait du Maurice Jarre années 50/60.O'Malley a écrit :on ne peut pas faire pire dans l'inadéquation entre l'univers d'un metteur en scène et le style d'un compositeur de musiques de films...
Quoi, les voix graves qui font "Whouah ! Whouah !" ?Major Tom a écrit :Ah oui je l'adore celui-là. Mais tu as écouté après?Demi-Lune a écrit :Je croyais pourtant que tu adorais ce morceau, Invenzione per John.
Justement, pour y revenir, je dois reconnaître que j'ai en fait été très peu dérangé par la musique de Jarre pour le coup, contrairement à mon exemple du Leone. Le film m'avait hypnotisé assez vite. Demi-Lune a posté des images qui expliquent très bien pourquoi. La musique passait en second plan.O'Malley a écrit :Et on s'éloigne du film de Lean!
Moi j'aime beaucoup la ritournelle qui sert de thème à "La fille de Ryan", déclinée à l'infini dans le film. C'est ultra-répétitif sur 3h, c'est clair, mais ça contribue à l'envoûtement, d'une certaine manière.Demi-Lune a écrit :
Oui en effet, le rapprochement Eyes Wide Shut et La fille de Ryan me plaît pas mal. Deux films sensuels, sexuels qui prennent l'envergure du film fleuve mais reprenant chacun les caractéristiques et le ton des deux cinéastes respectifs: le pessimisme et la construction circulaire en forme de fable chez Kubrick, le lyrisme flamboyant et l'ampleur de la fresque chez Lean (pour faire simple). Sauf que Kubrick interroge la sexualité alors que le film de Lean, il me semble, est avant tout une histoire d'amour.Major Tom a écrit : La Fille de Ryan c'est un peu le Eyes Wide Shut de Lean (à part qu'il n'est pas mort après bien sûr), c'est une histoire d'adultères (fantasmée chez Kubrick) un peu présentée comme une épopée disons. Kubrick filmait son film presque comme un thriller horrifique, après tout c'est un cauchemar, et Lean comme un grand film d'aventures (certains passages du film en sont d'ailleurs).
Oui mais la musique de Jarre est plus subjective que descriptive, et illustre davantage l'intériorité du personnage incarné par Terrance Stamp. Ça n'aurait pas marché avec un film comme Cape Fear, parce que Mitchum interprète un salopard du début jusqu'à la fin et on est là vraiment dans le registre de la terreur pure premier degré ; mais dans The Collector, Terrance Stamp est plus ambigu, voire assez comique par moment ; il y a pas mal d'humour noir par exemple dans ses répliques ; et du coup ce décalage de la musique par rapport à l'action me parait justifié. Jarre justement a évité le cliché qui aurait été de faire une musique angoissante, et aurait été redondante à l'image. Là il a ajouté une idée supplémentaire ; une part de la psychologie du personnage et c'est cela que je trouve très intéressant.O'Malley a écrit :je l'ai bien perçu mais ca ne passe pas...car le sujet et son traitement n'est ni léger, ni insouciant.julien a écrit :
Justement je trouve cette musique extrêmement intéressante par son décalage avec l'action du film. Elle est légère et insouciante. En fait ce n'est pas la musique d'un thriller psychologique mais d'une chasse aux papillons. Le personnage incarné par Terrance Stamp séquestre la jeune fille comme s'il s'agissait d'un papillon de plus à ajouter à sa collection. J'ai l'impression qu'il y en a pas beaucoup qui ont perçu cette ironie. (Même si ça peut paraître un peu tordu)