Les Westerns 2ème partie

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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gehenne
Howard Hughes
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Strum a écrit :Doniphon n'a foi en lui que pour rendre Hallie heureuse, ce qui est tout ce qui semble importer à un Doniphon désespéré et amer. Parce que dans le fond, Doniphon n'aime pas beaucoup Stoddart. Mais c'est le fait même de batir une carrière sur pareil mensonge qui m'interpelle et me rend Stoddart peu sympathique, quelque soit la nature de ses remords. Stoddart a-t-il même dit la vérité à Hallie?
Ah, je ne l'ai pas vraiment ressenti comme tel. Je reconnais Doniphon désespéré d'avoir perdu la femme qu'il aime, au profit d'un autre (qui la rendera peut-être plus heureuse, ou du moins, lui apportera un certains confort de vie), mais je lui ai aussi trouvé la conscience d'un homme qui n'appartient finalement plus à son époque et préfère passer son chemin.

Maintenant, pour ce qui est de bâtir sa vie et réussite politique sur un menonge est un merveilleux sujet de discussion ! Spécialement lorsque cette vie politique révèle un aspect bienfaiteur (ou supposé tel). Serait-on prêt à pardonner ce mensonge en regard du résultat ? Ou au contraire, ne devrait-on pas se sentir trahi et ne plus accorder le moindre crédit ?
Ford semble y répondre par l'intermédiaire du journaliste pour qui une légende doit rester comme tel, lorsqu'elle dépasse le cadre de la réalité.
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Strum
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gehenne666 a écrit :Ah, je ne l'ai pas vraiment ressenti comme tel. Je reconnais Doniphon désespéré d'avoir perdu la femme qu'il aime, au profit d'un autre (qui la rendera peut-être plus heureuse, ou du moins, lui apportera un certains confort de vie), mais je lui ai aussi trouvé la conscience d'un homme qui n'appartient finalement plus à son époque et préfère passer son chemin. Maintenant, pour ce qui est de bâtir sa vie et réussite politique sur un menonge est un merveilleux sujet de discussion ! Spécialement lorsque cette vie politique révèle un aspect bienfaiteur (ou supposé tel). Serait-on prêt à pardonner ce mensonge en regard du résultat ? Ou au contraire, ne devrait-on pas se sentir trahi et ne plus accorder le moindre crédit ?
Ford semble y répondre par l'intermédiaire du journaliste pour qui une légende doit rester comme tel, lorsqu'elle dépasse le cadre de la réalité.
Le fatalisme de Doniphon vient en effet autant du sentiment de ne plus appartenir à son époque que du sentiment d'avoir perdu la femme qu'il aime. En revanche, concernant la phrase célèbre du film sur la légende, c'est celle du journaliste, pas celle de Ford, qui au contraire nous "imprime" la "réalité" et non la légende dans ce film. A cet égard, c'est une étonnante entreprise de démystification. Sinon, la question du mensonge au coeur de l'architecture d'une vie ou d'un Etat est au coeur du film et pourrait donner lieu à des pages et des pages de débat (mais cela ne me rend pas Stoddard plus sympathique pour autant). D'où ma remarque plus haut qu'il s'agit d'un film exceptionnellement riche.
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Strum a écrit :Le fatalisme de Doniphon vient en effet autant du sentiment de ne plus appartenir à son époque que du sentiment d'avoir perdu la femme qu'il aime. En revanche, concernant la phrase célèbre du film sur la légende, c'est celle du journaliste, pas celle de Ford, qui au contraire nous "imprime" la "réalité" et non la légende dans ce film. A cet égard, c'est une étonnante entreprise de démystification. Sinon, la question du mensonge au coeur de l'architecture d'une vie ou d'un Etat est au coeur du film et pourrait donner lieu à des pages et des pages de débat (mais cela ne me rend pas Stoddard plus sympathique pour autant). D'où ma remarque plus haut qu'il s'agit d'un film exceptionnellement riche.
Autant pour moi, quant à l'allusion sur Ford. J'imaginai une réflexion du réalisateur à travers le journaliste.

Et évidemment, je suis parfaitement d'accord quant à la richesse impressionnante du métrage.
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gehenne666 a écrit :Autant pour moi, quant à l'allusion sur Ford. J'imaginai une réflexion du réalisateur à travers le journaliste.
Si tu ne connais pas encore bien Ford, tu verras que son évolution est passionnante. Pour schématiser, il donne parfois le sentiment d'avoir commencé peu ou prou par imprimer la légende avant de peu à peu en venir à la démystifier en imprimant la réalité.
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Strum a écrit :Si tu ne connais pas encore bien Ford, tu verras que son évolution est passionnante. Pour schématiser, il donne parfois le sentiment d'avoir commencé peu ou prou par imprimer la légende avant de peu à peu en venir à la démystifier en imprimant la réalité.
Effectivement, je ne connais pas du tout Ford, je pense alors découvrir cela au fur et à mesure...

En tout cas, merci pour les renseignements, et la discussion. :wink:
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Jeremy Fox
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Strum a écrit :
gehenne666 a écrit :Autant pour moi, quant à l'allusion sur Ford. J'imaginai une réflexion du réalisateur à travers le journaliste.
Si tu ne connais pas encore bien Ford, tu verras que son évolution est passionnante. Pour schématiser, il donne parfois le sentiment d'avoir commencé peu ou prou par imprimer la légende avant de peu à peu en venir à la démystifier en imprimant la réalité.
Oui et il est passionnant justement de voir dans cette optique simultanément La charge héroïque puis Liberty Valance, ses deux sommets à mon avis et qui résument assez bien la réflexion de Strum. Par contre, concernant Ford, le verbe démystifier m'apparait quand même un tout petit peu fort car on sent encore (même dans les 60's) son amour pour ce Vieil Ouest bigarré qu'il se plait à faire vivre. Mais bon, tu parlais bien de schématiser :wink:
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gehenne666 a écrit :En tout cas, merci pour les renseignements, et la discussion. :wink:
De rien! :) Pour ton prochain Ford, je te conseille My Darling Clementine (aka La Poursuite Infernale), soit un western, ou Les Raisins de la Colère, deux chefs-d'oeuvre avec son "autre" acteur fétiche : Henry Fonda.
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Message par Strum »

Jeremy Fox a écrit :Oui et il est passionnant justement de voir dans cette optique simultanément La charge héroïque puis Liberty Valance, ses deux sommets à mon avis et qui résument assez bien la réflexion de Strum. Par contre, concernant Ford, le verbe démystifier m'apparait quand même un tout petit peu fort car on sent encore (même dans les 60's) son amour pour ce Vieil Ouest bigarré qu'il se plait à faire vivre.
Exactement, La Charge Héroïque (aka She Wore a yellow ribbon ; ah ces traductions :roll: ) est un bon exemple. Et tu as sans doute raison pour "démystifier", le terme est un petit peu fort.
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cinephage
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Message par cinephage »

Vu hier soir L'homme de la plaine, d'Anthony Mann.

Un film à l'intrigue assez riche, à la photo magnifique (et encore, je crois que c'est le plus bel usage du scope qu'il m'aie été donné de voir...), qui va m'accompagner encore longtemps.
Spoiler (cliquez pour afficher)
James Stewart est absolument parfait dans le rôle de William Lockhardt, homme sans origine ni appartenance revendiquée, entièrement défini par sa raison d'être, sa mission de justice (et/ou de vengeance). Cette mission suffit à alimenter l'énergie narrative du film.

En effet, sa seule présence dans la ville suffit à provoquer les évènements, à mettre en branle la mécanique qui lui permettra d'identifier et de tuer l'homme dont il est venu se venger.

Alors qu'il pourrait avoir à mener une enquête (après tout, il recherche une personne dont les activités sont illégales), la façon dont chaque personalité du village réagit à sa présence, et au fait qu'il n'aie pas l'intention de ne faire que passer entraine une chaîne d'évènements qui déboucheront sur l'accomplissement de sa mission vengeresse. Stewart n'a qu'à être là, endurer, perdurer, faire front, rien de plus. Sa proie marquée se révèlera à lui par la seule force du destin, dont Lockhardt est manifestement l'agent.

Comme souvent dans les westerns de Mann, la marque du fatum est sur le héros, et le théâtre grandiose des évènements provoque chez le spectateur une émotion vibrante, la nature n'étant pas le moindre des acteurs du film.
Nouvelle mythologie contant la fin d'une dynastie d'Atrides de l'ouest, l'homme de la plaine est aussi le portrait d'un 'homme de nulle part', d'un des premiers héros errants de ville en ville, à l'origine peu définie, laissant derrière lui les regrets de ce qui aurait pu être et une femme éplorée...
Un homme dont le destin s'est servi pour abattre les structures du lieu qu'il traverse, révéler les mensonges (le "bon" contre-maître n'est pas un brave garçon) et les vérités (la propriétaire du Half Moon n'est pas une rivale dangereuse, mais une amoureuse éconduite), avant de le laisser repartir ailleurs...
Je n'ai qu'un regret concernant ce film : ne pas l'avoir découvert sur grand écran.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

cinephage a écrit :Vu hier soir L'homme de la plaine, d'Anthony Mann.

Un film à l'intrigue assez riche, à la photo magnifique (et encore, je crois que c'est le plus bel usage du scope qu'il m'aie été donné de voir...), qui va m'accompagner encore longtemps.
Et ceci, dès les premières images : le travelling initial à 360 ° est étonnant de maîtrise. J'adore ce film.
Nestor Almendros
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Message par Nestor Almendros »

LA VALLE DE LA VENGEANCE de Richard Thorpe

Eh bien ma foi, j'ai passé un agréable moment. La première partie est assez intéressante, mettant en place l'intrigue principale. Bien que ce ne soit pas très original (dans les éléments utilisés), le postulat de base est bien prenant. C'est la moitié que j'ai préféré, même si l'on sait déjà comment cela se terminera, qui ira avec qui etc...
La seconde partie impose l'un des protagonistes en "bad guy" du film, avec des rebondissements moins captivants. C'est le 1er western tourné par Burt Lancaster.

Master du dvd PVB globalement assez correct, mais souffrant de plusieurs défauts. "Version remasterisée", certes, mais pas récemment. Les couleurs souffrent ainsi d'un aspect terne (un remastering futur par MGM corrigera ce défaut je l'espère). L'étalonnage n'est pas non plus très constant: certains plans sont presque parfaits (=couleurs un peu délavées mais propreté et définition correcte) tandis que les plans suivants seront plus marrons et sales par exemple. Très irrégulier, mais regardable (c'est le principal).
gehenne
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Message par gehenne »

Pas de pitié pour les salopards de Giorgio Stegani

Ce western mineur ne présenterait guère d’intérêt s’il n’y avait pas la présence de Lee Van Cleef au générique. Ce dernier habite l’écran, son charisme étouffe tous les autres acteurs, sans que Cleef ne paraisse vouloir se tirer toute la gloire. Sa stature d’homme usé, son visage un peu marqué et son attitude entre bandits au grand cœur et salop en puissance apporte au film une dimension positive. L’intrigue se suit avec plaisir, la réalisation est juste, sans toutefois parvenir à dépasser le statut d’illustration dans laquelle elle se complait. On ne pourrait guère faire de reproche techniquement, mais on remarque tout de même que le métrage ne possède pas une vision, un auteur derrière la machine.

Ainsi se place le récit, dans une facture classique mais pas désagréable. L’action y est présente et s’assume parfaitement. Le filmage sait déployer l’énergie nécessaire pour nous convaincre. Les personnages – qui tiennent le film, plus que l’intrigue – sont très affirmés. Ils possèdent une caractérisation, qui les rend peut-être un peu trop monolithique, mais qui facilite l’identification. On se retrouve alors avec le jeune premier, les seconds couteaux, la belle et les méchants. Et ce ballet savamment construit – la figure ennemie du film mettra du temps à apparaître – distille des scènes savoureuses.

Pas de pitié pour les salopards est une histoire de rédemption, et d’amitié. Le propos est relativement naïf, mais l’énergie déployée est telle, que l’on accepte volontiers ce penchant simpliste. Et puis, la seule présence de Lee Van Cleef emporte l’adhésion, bien loin de toute considération objective. Un western qui ne marque probablement pas les mémoires, mais qui possède suffisamment de points positifs pour sortir la tête de l’eau.


Alvarez Kelly de Edward Dmytryk

L’histoire place un homme, conducteur de bétail, entre les deux camps Yankee et Sudistes. Et le film, étrangement, de valser entre diabolisation et valorisation des Sudistes au fur et à mesure que le métrage avance. Cette volonté d’apporter finalement un positivisme, alors que tout le film les présentait comme l’ennemie, les hommes cruels, sans foi, et ce par l’intermédiaire du personnage principal, étonne au préalable, mais devient finalement logique lorsque l’on se rend compte de l’enjeu réel du métrage. Ici, il n’est pas vraiment question de victoire sur le camp adverse, mais plutôt un instinct de conservation paroxystique. Le comportement de l’homme devient animal lorsque sa considération principale est celle de se nourrir pour subvenir à ses besoins. Dépassant le cadre de la raison au profit d’une attitude purement animale, il s’adonne alors à un comportement bestial que la raison a quitté depuis trop longtemps.

Le métrage possède un problème de rythme assez contraignant qui ne favorise pas l’implication du spectateur. Le film se veut riche, mais le traitement est réalisé un peu trop en surface seulement pour convaincre. Deux ou trois sous intrigues – qui se marient parfaitement au contexte – peinent à pleinement trouver sa place au sein de l’histoire sans paraître ajouter. Le tout manque cruellement de naturel, et finalement, encombre le film là où il devait l’enrichir. Ainsi, pointe l’ennui à plusieurs reprises. Mais le réalisateur explose totalement lors de la scène finale. Une impressionnante scène de bataille qui voit débouler du bétail à toute allure et en grand nombre. Rien que pour cette scène, le film mérite d’être vu, et le spectateur souffrant quelque peu du film se retrouve récompenser. La réalisation reste assez illustrative lors de cette séquence, mais il n’est guère besoins d’en rajouter. On peut éventuellement regretter certains plans répétés un peu trop souvent, mais ce serait pinailler.

Alvarez Kelly est un western qui ne peut convaincre qu’à moitié. Heureusement, son final absolument remarquable termine le métrage sur une note positive. Même si le côté girouette du film, par l’intermédiaire de son personnage principale peut étonner, voire déstabiliser, l’ensemble est satisfaisant.


L’homme du Kentucky de Burt Lancaster

Je n’affirmerai mon propos sur ce film, je ne l’ai pas vu en entier. Son discours trop gentillet pour ne pas dire simpliste a eu raison de ma patience et de mon attention. L’attitude du personnage principale sonne étrangement naïf, à tel point que le jeune fils paraît étrangement plus mûr que son père. Le manque de rythme évident n’arrange certainement pas les choses, ainsi qu’une réalisation impersonnelle et contemplative.


L’homme de loi de Michael Winner

Il suffirait presque de lire le nom du réalisateur pour comprendre à quel film on doit s’attendre dans ses grandes largeurs comme dans ses détails. Et cela ne rate pas. Le film présente un homme de loi (cela ne s’invente pas) aussi rigide que peut l’être la loi. Il ne possède aucune épaisseur, aucune nuance dans son appréciation, aucune trace d’humanité dans son attitude proche de la robotique. Le personnage de Lancaster représente un mixe antérieur de Robocop et Judge Dred à faire passer ces derniers pour des bisounours ou enfants de chœur.

L’intrigue narre l’arrivée en ville d’un shérif dans le but d’arrêter quelques hommes ayant commis dont l’attitude ivre suite à une soirée trop arrosée a entraîné la mort accidentelle d’un vieil homme. Le côté absolument pervers du métrage réside dans la caractérisation des personnages. En effet, l’unique (ou presque) personnage possédant une once de vie s’avère être le méchant de l’histoire. Face à l’attitude monolithique de Lancaster, l’empathie opère sur le riche homme, au point de se sentir vaguement honteux. Ce dernier espère simplement racheter son « erreur » à coup de billets de banque, quand le shérif ne possède pas la moindre indulgence. L’homme de loi devient alors un film désagréable dans son propos, là où la forme un peu austère du filmage de Winner est en parfaitement adéquation.

Mais il ne faudrait pas prendre ce film au premier degré, mais avec le détachement un peu humoristique qu’il réclame finalement. Le film peut effectivement paraître facho (quel film de Winner ne l’est pas un peu ?), mais avec le recul, le tout se transforme en une blague une peu potache sur la dimension héroïque du shérif et son rapport au monde qui l’entoure. Que dire de ce final, sinon qu’il faut le prendre au millième degré ?...

to be continued...
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Message par Jeremy Fox »

gehenne666 a écrit :
L’homme du Kentucky de Burt Lancaster

Je n’affirmerai mon propos sur ce film, je ne l’ai pas vu en entier. Son discours trop gentillet pour ne pas dire simpliste a eu raison de ma patience et de mon attention. L’attitude du personnage principale sonne étrangement naïf, à tel point que le jeune fils paraît étrangement plus mûr que son père. Le manque de rythme évident n’arrange certainement pas les choses, ainsi qu’une réalisation impersonnelle et contemplative.
J'ai eu comme toi beaucoup de mal à aller jusqu'au bout la première fois mais je le trouve finalement de plus en plus sympathique au fur et à mesure des visions

voici ce que j'en avais dit :


Le propos de Lancaster est généreux et c'est ce qui rend ce film très sympathique. La description qu'il fait de ce village et de ses habitants est assez chaleureuse et son personnage de naïf invétéré est assez réussi. De nombreuses longueurs mais au bout du compte, un moment assez agréable d'autant plus que les seconds rôles (Walter Matthau entre autres) sont assez savoureux et les deux actrices principales sont bien jolies. Finalement un beau film sincère et généreux. S'il ne brille effectivement pas par sa mise en scène, le propos (assez naïf cependant) emporte le morceau surtout qu'il est servi par une brochette de comédiens talentueux à commencer par le jeune acteur Donald McDonald interprétant le fils de Burt Lancaster. Pas une immense réussite (la fin trop rapide entre autres, un manque flagrant de souffle...) mais un scénario solide pour un western au ton assez singulier. Vraiment sympathique.
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Message par gehenne »

Oui, je n'ai pas eu la force d'aller au bout, tant les bon sentiments sincères de Lancaster ont fini par m'écoeuré. Je lui redonnerai toutefois sa chance un peu plus tard, je pense. Ainsi, peut-être que mon avis deviendra un peu plus indulgent, et allant dans ton sens.
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Message par John Constantine »

gehenne666 a écrit :L’homme de loi de Michael Winner

L’intrigue narre l’arrivée en ville d’un shérif dans le but d’arrêter quelques hommes ayant commis dont l’attitude ivre suite à une soirée trop arrosée a entraîné la mort accidentelle d’un vieil homme. Le côté absolument pervers du métrage réside dans la caractérisation des personnages. En effet, l’unique (ou presque) personnage possédant une once de vie s’avère être le méchant de l’histoire. Face à l’attitude monolithique de Lancaster, l’empathie opère sur le riche homme, au point de se sentir vaguement honteux. Ce dernier espère simplement racheter son « erreur » à coup de billets de banque, quand le shérif ne possède pas la moindre indulgence. L’homme de loi devient alors un film désagréable dans son propos, là où la forme un peu austère du filmage de Winner est en parfaitement adéquation.

Le film peut effectivement paraître facho (quel film de Winner ne l’est pas un peu ?)
S'il y a quelque chose de facho dans le film, c'est la figure de l'autorité. Le film a été réalisé dans un contexte où - face au Vietnam, aux troubles sociaux - l'état (américain), l'autorité sont tenus pour suspects, plus policiers que polis (et je soutiens mordicus que la filmo de Winnie, entre 70 et euh... 77, est une boîte noire des Etats-Unis). Pour moi, Lawman est un film brouillon et avant tout cynique (adjectif caractérisant vraiment notre Michel Gagnant) où le Fric (incarné par les Bronson) et la Loi sont ramenés dos-à-dos. Le final est un pétage de plomb où personne ne sort gagnant. :o

Quand au monolithisme de Lancaster, je serai plus indulgent que toi puisqu'il s'autorise des moments d'introspection (à la flute), où il s'interroge sur le ratage de sa vie. Il a l'occasion de changer, mais en monomaniaque névrosé - qui ne sait faire qu'un truc dans sa vie, comme la plupart des personnages de Winner dans les Seventies -, il se contente de faire ce qu'il sait faire. Il est connoté.

http://www.dvdclassik.com/Critiques/Mic ... ees-70.htm
Puissant, corrompu et menteur
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You two do make a charming couple though, you're both, what's the expression, damaged goods.
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