Son plus beau film, je partage cet avis.
Des gens sans importance est immense. Très beau DVD René Château, au passage.
A noter que Verneuil n'a cessé d'être ce technicien solide lardé de touches auteurisantes durant sa carrière... A la manière d'un Michael Curtiz, il apporte aux scénarios des motifs et touches visuelles qui rappellent instantanément l'identité de leur auteur. Cet escalier en colimaçon que monte et descend Françoise Arnoul dans cet hôtel minable, on le retrouve dans pas mal de films du cinéaste. Et ils apportent toujours un "plus" identitaire et fondamental, en accord avec les motifs du film concerné.
En revoyant l'inégal mais très efficace
Peur sur la Ville (première heure excellente, dernière partie trop balourde, allez... trop long d'un bon quart d'heure), je me suis rendu compte à quel point point Verneuil donne du sens à sa vision d'un Paris dédaléen et labyrinthique, pas encore carcéral comme ce sera le cas chez certains polars de Delon (
Mort d'un pourri,
3 hommes à abattre...), mais déjà viscéral. Il donne à Minos un décor à sa mesure, soulignant l'aura quasi-mythologique du personnage et sa folie (les rues, les toits, le hangar aux mannequins -très italien dans l'idée si l'on se réfère au giallo- la nuit, la très dense circulation des voitures, le fait que le personnage ait toujours l'impression de croiser des illustrations du vice et du sexe sale...), tout en consolidant un suspense remarquable. Dommage que l'écriture ne suive pas toujours, avec quelques grosses ficelles qui passent mal.
Bref, en revoyant pas mal de Verneuil, je me suis rendu compte que le type était probablement un peu plus que ce que l'on a admis de lui.
Je reste un inconditionnel de
Mélodie en sous-sol (quelle atmosphère unique !), mais aussi d'un
Singe en hiver, du
Président et du
Clan des siciliens. Une tendresse aussi pour
Le boulanger de Valorgue et
Le corps de mon ennemi.